Le site de Moby | pourquoi j’aime les gifs animés

Le website de Moby (via Coudal). Au fond à force de vous présenter des éléments visuels en gif, j’y ai découvert une vraie passion… non que ce soit un format idéal, loin de là… mais lorsqu’on examine la home en flash de Moby et que l’on doive survoler le banc pour y découvrir l’artiste-chanteur dans des postures variées, on s’aperçoit bien qu’il manque une dimension, le mouvement. Ainsi donc en partant des mêmes éléments on peut leur donner vie différemment… cela change bien plus que la scéno., le sens de même s’en trouve dévié, pas altéré, mais dévié vers d’autres valeurs. D’ailleurs on voit bien qu’en ralentissant le-dit gif nous arrivons encore à un autre résultat… on n’a pas fini d’explorer ce format à mon sens, plein de possibilités d’expression et un avantage certain, la visibilité la plus large dans tous les websites et blogs y compris. C’est bien d’ailleurs l’usage de typepad puis maintenant de WordPress qui m’a obligé de m’orienter vers la diffusion de gifs. Bien des affichages étaient au départ interdits et même encore aujourd’hui l’exportation en .swf pourtant très simple est à proscrire dans les blogs, les agrégateurs et certains navigateurs (je pense à Safari ou IE parfois) ne supportant pas trop bien l’animation flash. Ne ratez pas son site ainsi que ses travaux d’illustrations … ;-)


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la mode des websites «timeline»

L’une d’elles s’appelle tout simplement 8timeline, pas inintérressant au demeurant…


Mais au fond qu’est-ce que c’est, le nième bon coup, après You Tube, Daily et FaceBook, pour lancer un concept pauvre à large bande passante qui ne peut avoir pour seul objectif que de se faire racheter un jour par Google (au hasard). Le concept même de timeline est une tautologie dès que l’on examine un événement sous son angle historique.
Mais il y a des timeline riches, et des timeline pauvres un concept riche veut dire que l’auteur examine un événement au regard de plusieurs autres catégories d’événements parallèles… exemple d’un timeline riche celui de la vie de Robert Lincoln Leslie, un éminent contributeur et humaniste de la Composing Room de New York. On y découvre sa vie mise en parallèle avec les événements historiques et culturels de notre histoire. Les sites de timeline «poor» ne sont rien d’autres qu’une mise en perspective chronologique de la vie d’une œuvre, d’un homme (ou femme lorsqu’il s’agit de Britney Spears) ou d’événements sportifs… Une sorte de tableur où l’on examine un seul item sur une échelle de temps univoque et sans mise en perspective.

Cependant si je m’insurge contre les modes pauvres c’est aussi pour des raisons philosophiques d’engagement personnel. Prenez par exemple 8timeline, vous allez dans la rubrique explore more timeline … et vous cliquez sur la rubrique biography… c’est alors que le site prend une tournure aberrante… premièrement on vous propose d’emblée un classement des bios par le mode «the most viewed» et au lieu d’y découvrir la bio d’Einstein ou de Jean-François Porchez, vous y lisez au premier rang celui d’Adolphe Hitler. C’est tout de même 1) rageant, 2) d’une vulgarité crasse, 3) à la limite du politiquement correct. Les fondateurs de ces sites s’en foutent, du moment qu’ils engrangent de l’audience donc de la valeur de revente pour leur site. Mais dans un environnement culturel, historique et humaniste, de voir ainsi émerger la vie d’un homme qu’on voudrait n’avoir jamais connu me semble une injure aux familles des victimes de la Shoah et à l’humanité toute entière. J’aurais personnellement admis d’y voir la vie de Bertrand Russell ou de Simon Wiesenthal ou encore celle d’un Wallenberg qui sauva des milliers de juifs hongrois des camps de la mort et qui disparut sans laisser de trace dans une russie stalinienne qui a toujours nié sa capture par l’armée rouge. Non, la première biographie qui surgit devant mes yeux c’est celui du personnage maudit du troisième Reich… si j’étais à la tête d’une association internationale de lutte contre le racisme j’aurais déjà déposé plainte contre ce site pour atteinte à l’éthique humanitaire. Pour vous montrer un exemple de timeline que je trouve infiniment plus intéressante, c’est celui que nous avons publié ici sur Design et Typo sur l’histoire des écritures modernes. A propos la bio d’Albert Einstein… je l’ai cherché sur le site, et pas trouvé. Nenni.

ciquez pour agrandir à 800px de large.

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Design & Typo | les articles les plus lues au cours des trente derniers jours

Dans l’ordre exact des billets ci-dessous, voici le classement des articles les plus lues sur Design & Typo au cours des trente derniers jours. J’espère simplement que d’ici dimanche soir le billet sur Westvaco période 1953-1955 fera parti du palmarès, sinon je ne vois vraiment pas pourquoi je me donne tant de mal à vous faire partager la mémoire graphique du siècle précédent ;-) pas en colère, juste un peu désabusé.

dessins caricatures de Gerard Hoffnung, l’inventeur du Festival éponyme.

Expo Rock ’n’ Roll 39-59 à la Fondation Cartier | SNCF un logo dyslexique | i-phone-main.jpg | Garamond vs Garamond | L’image de marque des Partis Politique | typographie introuvable | Custodia | plagiat or not plagiat | Google Maps vs Pages Blanches | I Phone ou Adobe suite CS3 | Conseil pour une image en roll over dans un blog | typographie et design | la couleur et la forme | Helvetica : Apple vs Orange | Franz Ferdinand et Crazy | Graphisme et typographie | Les clips les plus créatifs de l’année | Web accessibilté | un excellent article | Super-Script_com | des Wallpapers en css | Silence 3.0: gueulante | un billet à lire chez Francis Pizani | La Typographie et l’Imprimerie | 500 ans | Flags and colors | Le Type Design en danger | la démission d’Hermann Zapf de l’ATypI | Typographic Communications Today | Edward Gottschall | La terre se meurt, un film-alerte de Jean Druon | Un générateur de CSS qui teste et calcule vos interlignages | Typographies et playmates | Liens graphiques en vrac | à vous de chercher | Hevetica vs Helvetica | reloaded | Du graffiti sreet au graf’interactiv | un temps pour la détente | Institute of Modern Science | poptronics | un nouvel espace pour l’art contemporain | Section Seven Inc | Silverlight et Mootools | Stiletto Design Studio for Print and Motion | Adobe CS3 dispo enfin | David Carson | the guy’ who killed graphic grids | Homework in Copenhagen | fashion and graphic design | Arrobase ou Arrobe | l’origine du signe @ | Champ Fleury par Geofroy Tory | numérisation catastrophe de la BNF | Une journée sans, en Grouch ITC | Schéma et schématisation | un média qui demande réflexion | Rodchenko, Stepanova, Paul Schuitema, Georgi et Vladimar Stenberg, El Lissitzky | Orson Whales | une anim’ graphique with Led Zeppelin inside | Le premier Second Life était déjà un jeu | Tron (1982) de Walt Disney Pictures | Une autre Venise par Anne Maigret | photographe | Shitdisco, le rythme et le graphisme + un bonus: Anga Díaz percu-didactique | |

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Westvaco II | la période 1953 à 1955 | la machine à remonter le temps

Dans un article en date du 10 mai 2006, Design & Typo avait publié l’album de graphic trends du fabricant de papier Westvaco (1956-1961), nous vous présentons aujourd’hui le cahier de tendances précédent, celui consacré aux années 1953, 1954, 1955. On y retrouve bien sûr les célèbres recherches-lab de Bradbury Thompson mais aussi le travail de Ben Collins. Ce dernier, fait une œuvre d’une facture beaucoup plus classique. Typographies soignées, personnages et objets détourées, blancs tournants majestueux, interlignes blanchis. Très peu de superpositions, mais tout de même… Et bien entendu par comparaison on devine les risques que Bradbury va prendre en rompant avec les codes classiques pour aborder courageusement l’ère post-gutenbergienne. A New-York Andy Wharol crée La Factory et use de même dans nombre de ses créations des couleurs primaires superposées. Thème récurent chez B.Thompson mais qui trouve là une légitimité industrielle puisque les primaires s’adressent aux imprimeurs, destinataires de ces cahiers de tendances Westvaco. Quoiqu’il en soit, en examinant ces cahiers on peut constater encore cette modernité absolue qui nous vient de la jonction entre typographie suisse et handlettering américain. La IIe guerre mondiale vient à peine de s’achever. C’était il y a huit ans, moins d’une décennie, et les graphistes designers sont encore tout prudents, voire même un peu lourds, sauf Bradbury qui entrevoit déjà un style et une intervention efficace, hors du temps. Cela dit, pour nous, spectateurs de 2007, quelque cinquante ans ont à peine passé et nous découvrons à travers cette machine à remonter le temps, que justement ce temps n’est pas si loin, par la maîtrise des codes de mises en page, du rythme et de la musicalité de ces pages… c’est très rock n’roll.


design et typographie : Ben Collins


artist: Ernst Beadle, art director: Paul Darrow, quadrichromie trame 120


Bradbury Thompson | imprimé sur papier couché deux faces, quadri, trame 133


Bradbury Thompson pour le graphisme.


Artist: Hans Erni, Art Director: Paul Smith & Marce Mayhew, photogravure demi-teinte (par opposition au trait) en trame 110


Artist: George Giusti, Art Director: King Rich, quadri, trame 120


Artist: Erhard Schoen (gravure sur bois 1534), impression quadri en mélange des couleurs directs à l’encrier


1954, un cours de photogravure pour les art directors

la Galerie de cet album Westvaco II 1953-1955, se trouve ici.

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Westvaco 1953-1954-1955 | inédit

Voici un détail de l’album (1953-1955) de Westvaco que j’aurais le plaisir de vous présenter demain ou après-demain.

Attention, il s’agit d’un album inédit chez Design & Typo , qui rejoindra la liste des galeries déjà dispo.

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Un générateur de CSS qui teste et calcule les rythmes d’interlignage

topfunky.com : Bien entendu en fonction du corps que vous désirez tester. L’intérêt du site c’est de présenter de même une cascade de styles corollaires:

body {
font-size: 13px;
line-height: 1.2307692307692308em;
margin: 0; padding: 0
}
h1 {
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line-height: 0.7619047619047619em;
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}
h4 {
margin: 0;
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line-height: 1.0666666666666667em;
margin-bottom: 1.0666666666666667em;

}etc.

http://topfunky.com/baseline-rhythm-calculator/

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Le Type Design en danger | la démission de l’ATypI de Hermann Zapf

J’avais découvert ce coup de gueule d’Hermann Zapf, un des typographes les plus intègres de la communauté des type designers sur le site de Velvetyne . Je connaissais ses prises de position pour avoir eu affaire à sa vindicte toute légitime lorsqu’il découvrit son Optima dans un catalogue typoGabor qui était en fait le Musica d’Alphatype, fonderie américaine qui fabriquait des machines et digitalisait à tour de bras des polices dont ils ne payaient pas forcément les droits de copyright. Perso je n’y pouvais à l’époque pas grand chose, mais lorsque j’ai personnellement tenté de lancer ma propre fonderie en négociant en pure perte avec Linotype (alors qu’ITC m’avait déjà donné leur accord de commercialisation), j’ai compris à mes dépens les difficultés de lancer sa propre fonderie de caractère sans avoir le soutien des Fonderies propriétaires. Le manque d’esprit commercial de Linotype à l’époque me conduisit à abandonner mon projet. C’est sans doute une des raisons qui déterminèrent plus tard la création de tant de *similar too* dans tout le landernau de la typographie internationale.

HAS TYPE DESIGN ANY FUTURE? Call for Foundation of a « Sir Francis Drake Society » by Hermann Zapf (Copyright (c) 1994 by Hermann Zapf)

« Among people, there are more copies than originals. » – Pablo Picasso

Author’s note: « …the same applies to typefaces. »

It’s high time to establish a « Sir Francis Drake Society. » A contemporary of Claude Garamond, Sir Francis Drake lived from 1540 to 1596. He already has many devoted followers and admirers in the graphics industry. Large software companies and type designers in the digital era will welcome Sir Francis Drake as their patron. In 1581 Queen Elizabeth knighted him for his achievements and later he was elected member o the Parliament.

Let’s bring Sir Francis Drake’s life back to the minds of those not familiar with his daring deeds. In the 16th century, Francis Drake was a relentless pirate who took hold of everything he desired. Aren’t we – living in the 20th century – confronted with similar actions in the field of type design, owing to the fact that type designers in all countries suffer from a lack of copyright protection for their work and their property? There are a number of pirates raising the Jolly Roger everywhere, but when ashore they attend large-scale conferences where they claim to devote themselves to the colors of honorable shipping companies.

Something happened in September 1993 in the harbor city of Antwerp. The Association Typographique Internationale had a conference and talked about an « Anti-Piracy Campaign. » Some firms had become angry about the illegal copies of their software, a loss of income of millions. Mac and PC users should buy only original software and no cheap copies. Such font software are alphabets, which means the creative work of type designers. These designers also feel originals should be sold, and no copies.

Recently, to the other existing copies of my Palatino sold under obscure names, a new poor copy was done, named « Book Antiqua » and sold to a giant software firm. They used their own copyright on the diskettes and under « All rights reserved. » What rights are left to the originator? I had no information, no possibility to make corrections, and of course have received not a cent for royalties. Such big software companies should have the best Palatino for their customers and not a copy.

The firm producing this « Book Antiqua » was a speaker of the « Anti-Piracy Campaign. » This caused me to resign in Antwerp as a founding member of ATypI after 36 years. This organization was established in 1957 by Charles Peignot to protect internationally the creative work of type designers and also of type founders. Great names had been connected with ATypI in its history – personalities like Beatrice Warde, Stanley Morison, Giovanni Mardersteig, Willem Ovink, Roger Excoffon, Georg Trump, etc.

Even in business there are some rules! You can’t steal apples from your neighbor’s orchard and sell them as your own product at the market to get money. Even if your neighbor has no fence around his property, it is not allowed, for we are living in a civilized country. Apples are apples and alphabets are alphabets is a simple answer. But we know there are all kinds of apples with different brands and there are also different typefaces – some with names like Palatino and Optima. The situation with typefaces is: They have no fence by copyright law.

Another example perhaps for the U.S. Copyright Office is this. A picture taken with a cheap camera by an amateur in 1/1000 of a second has at once the backing of the international copyright. But there may be in the future some new legal questions arise by taking from a TV set pictures for commercial use without permission, eventually to manipulate, or by cropping essential parts or changing details electronically. The newest electronic visual systems are producing pictures with a video-printer in seconds. These people don’t think about what they are doing with images of a pretty blond or of a famous sports hero. Nobody would copy a record of Leonard Bernstein’s « West Side Story » and sell it under another copyright.

Nobody can make a reprint of a work of literature with a new title by changing the author’s name. A typeface is sometimes the result of developments over years – e.g. Optima from 1952 to 1958 – and at the end is the creative work of a designer without any protection against copying.

But a logo done of a few letters of an existing alphabet has the backing of a trademark or copyright like « expo67 » for the exhibition in Montreal in Optima. Or take the IBM logo – three letters of Georg Trump’s typeface « City Bold. » On the other hand, the complete alphabet has no international protection at all.

The manipulations of original drawings of artists will become more and more a common procedure, and some will wake up when such people discover that their own work was used or copied to fill the pockets of someone else.

Some contemporaries expect a type designer to work for nothing – as a crusader or pioneer in the battle against illiteracy – with all his simple heart in a social engagement – but at the end to feed big companies. In short: this is making profit with the intellectual property of others.

I doubt that lawyers are helping people in the sad situation of a poor man, out of a human feeling for him, working for nothing, paying out of their own pocket the expenses of employees and others.

But in the case of a type designer, it is all right to get not a nickel for distribution rights of a creative work.

Copyists have no risk in the manufacturing and promotion of a successful typeface. It is so easy under the existing laws to take creative artwork for nothing, without authorization, not mentioning the source. It looks to the user as he buys the developments that he is compensating the firm’s investment of research and developing.

We have an inflation of alphabets in these days – a lot of new and fresh ideas but also many bad designs. Too many, you may say. But you can be sure the acceptance of some of these creations will be corrected by the market. As in the past, only the good design will stand. Many of this ephemera will soon be forgotten and, no question, nobody will copy these alphabets.

Type reflects trends and developments like any other artistic activity. They follow fashion streams. This is not so much in text faces, for our eyes are still the same as in Gutenberg’s time. But in display type, the design must be attractive enough to catch the attention of the reader of an ad. Here is still an interesting field for new ideas.

Today less neutral or anonymous alphabets are wanted, but more individual interpretations, some with a pronounced personal hand. In addition, the computer is now entering the creative area – the absolute domain of a designer in the past. With a PC and the possibility of morphing, it is possible to get new solutions which never existed before. Such developments are welcomed and have many positive aspects – as long as they are not getting into the hands of the pseudo-designers.

The danger for the future is the endless possibility of manipulating existing alphabets and to sell them as one’s own creations. In a few years we will have a complete bastardization. It will be hard to identify what is an original alphabet and what is a modified and miserable botch for the ordinary reader – and yes, even the so-called experts – who don’t see the tiny little differences in the small reading sizes.

(Previously published as an editorial in Calligraphy Review, Vol. IX, No. 1, 1994, and in the Bulletin of the Typographers International Association, February, 1994.) (via Velvetyne)

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La Typographie et l’Imprimerie | 500 ans de métier au service de l’édition













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Custodia | plagiat or not plagiat | Jonathan’s answer to Our Type

En ce qui concerne les polices de caractères, c’est une histoire très compliqué. (Suite de la chronique: typographie introuvable)

En droit, l’alphabet, la base de tous les typos en quelque sorte, est un bien commun et non déposable, et donc pas protégable. Les polices de caractères sont même exclues, de manière explicite, de la plupart des législations sur la protection intellectuelle.

Les seuls éléments protégables étaient donc que le nom de la police, et non pas sa forme. Les exceptions étant les caractères *historiques* [garamond, bodoni, baskerville, caslon, scotch, et autres] dont le nom est antérieur à la période contemporaine, et donc, si un dépot avait existé à un moment, il serait tombé depuis longtemps. En fait ce n’est qu’avec l’arrivée des polices numériques qu’une protection est apparu, car les fontes sont assimilées [à tort ou à raison] à des logiciels, et bénéficient de la même protection intellectuelle et industrielle que n’importe quel autre logiciel.

Dans ce cas, même si, en tant que typophile [amateur ou professionnel], nous voyons clairement des filiations plus ou moins légitimes entre polices de différentes fonderies, il est difficile de parler de plagiat, un terme à la fois chargé et juridique, en dehors d’un cadre juridique pouvant donner lieu à ce *délit*. D’ailleurs, j’ai plus souvent entendu des typographes parler de *pompage* que de plagiat. C’est-à-dire, un dessinateur travaillant en dehors d’un strict *revival* va parfois *pomper* le travail d’un autre. Et dans ce cas, si la loi ne lui donne pas tort, très souvent les murmures de confrères vont le condammer plus sévèrement qu’aucune cour de justice.

Justement, le cas des *revival* est un phénomène intéressant à mettre à côté de la notion de plagiat. On aime à penser que tous les revivals sont des oeuvres *pures*, libre des basses considérations. Mais même si beaucoup de revivals sont des réinterprétations talentueuses de figures connus [un peu comme ta comparaison entre les interprétations de Bach, et des formes de différentes Garaldes], beaucoup sont des prestations de commande baclées, histoire d’être présent dans le marché. Je garde à l’esprit le nombre incalculable d’interprétations du Futura qui sont arrivées sur le marché américain avant l’arrivée *officielle* de cette police. Et pour combien de *Metro* de Dwiggins [un dessinateur pour qui j’ai beaucoup d’affection], qui y a fait oeuvre de création à l’intérieur des contraintes de ces nouvelles sans serifs de forme géométrique [sans être capable de cacher sa préférence personnelle pour les sans serifs humanistes, et ça se voit très clairement dans son dessin], il existe des *copies* serviles et mal dans leur peau, tel Spartan…

Dans le cas du Custodia, je vais prendre un autre chemin et présenter l’Elzevir medium de DTL « http://www.dutchtypelibrary.nl/ElzevirMedium.html« . Il s’agit d’un revival de *Van Dijck* clairement assumé dans la doumentation sur le site. Et cela ne pose pas de problème, Van Dijck étant mort depuis plus de 300 ans. DTL explique ensuite le choix, le pourquoi, le cheminement. Mais plutôt que de lui donner le nom de *New Van Dijck*, ils ont choisit de l’appeler *Elzevir*, un nom très attaché à la typo néerlandaise.

De manière semblable, *Hollander* de Gerard Unger

*http://www.gerardunger.com/allmytypedesigns/allmytypedesigns06.html* affiche lui aussi sa filiation avec Van Dijck, dans sa documentation, tout en ayant, comme DTL, choisit un nom plus neutre.

Le *Van Dijck* de Monotype , bien sûr, affiche clairement sa couleur. Et c’est peut-être à cause de son existence que DTL et Unger ont choisit de ne pas suivre le chemin du *Van Dijck Neue* pour leurs interprétations.

Ce qui est curieux sur le site d’OurType est que il n’y a pratiquement pas de mention de cette filiation. Il est indiqué seulement:

» A single-weight roman, with italic and matching small caps, with a seventeenth-century flavour. It was made in 2002 for use in the publications of the Custodia Foundation. Custodia 17 is the first typeface to join the OurType Classics collection.

» Available in TrueType and PostScript formats, for both PC and Mac platforms, as well as in OpenType Standard. More weights are expected in 2007. «

Lisant entre les lignes — un ton 17e siècle ? — on peut comprendre une allusion à Van Dijck, mais il n’y a rien d’explicite. Il est probable que pour Fred Smeijers, cette filiation est claire comme de l’eau de roche, et non seulement pour lui, mais aussi pour son public [j’ai été frappé lors d’une visite au Pays-Bas par le souci et la sensibilité typographique tout autour de moi, et il est probablement que le pays possède encore une culture typographique que la France semble avoir perdu] ou bien c’est peut être que l’on perçoit mal ce qui est proche de soi tous les jours… et qui n’aurait donc pas besoin d’être plus explicite. Mais on peut légitimement se poser la question.

© Jonathan Munn (juillet 2007)

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David Carson | the guy’ who killed graphic grids

J’aurais aussi bien pu titrer ce billet par L’Homme qui tua la Grille (et non Liberty Valence de John Ford).

Il n’est pas dans mon propos ici de faire un billet conséquent sur les grilles de mise en page, c’est pour plus tard. Mais juste de pointer un aspect du travail de Carson, qui concerne la filiation de son travail avec l’art contemporain. Voici un film de Hillman Curtis dont on retrouve pas mal de docus sur le site de l’AIGA . Il nous décortique les espaces graphiques de David Carson en y injectant un interview de celui-ci… plus j’écoutais la voix de Carson, plus je repensais à ce film de John Ford, L’homme qui tua Liberty Valence. C’est un des films les plus contreversés du réalisateur culte des westerns américains. Certes il y a le bon et le méchant, mais surtout il y a une fausse inégalité de force, puisque le bon ne sait pas tirer et que le méchant (Lee Marwin) semble d’avance écraser cet écrivaillon juriste de son état joué par James Stewart. Mais comme dit Deleuze dans l’extrait d’une conférence que je mets ici en ligne , un duel peut en cacher un autre, et la multiplication des duels ne fait pas forcément un bon film. Deleuze nous fait remarquer que c’est le glissement imperceptif des personnages et des implications qui créent la multi-valence des duels, qui remplissent l’espace de la Grande Forme qu’il décrit au début de sa conférence. Tout au long de l’intervention de Deuleuze je me disais qu’il suffisait de remplacer le terme Duel par le terme Grid pour entrevoir une explication du talent de David Carson.

Carson fait œuvre contemporaine en ce sens qu’en cassant la grille il n’est pas nihiliste mais plasticien. On casse pas une grille comme ça juste gratuitement sans raison. Par ailleurs une autre réflexion qui traversa mon esprit concerne le rapport au corps de l’artiste. Si l’on prend le cas de Carson, c’est ancien surfeur sur la crête des vagues a rencontré des forces terrifiantes que seul son intelligence et son sens aigu des rapports de force (corps vs éléments océaniques) pouvait lui permettre d’en garder le contrôle. Et c’est là où je voulais en venir. Bien que Carson casse, défait, déstructure, interfère, superpose sur des couches successives les éléments graphiques (photos, textes) il garde en permanence le contrôle sur le résultat final. Tout dans son travail respire l’équilibre fragile mais réel des mises en page qu’il réalise. Du coup sil y a duel avec la grille, il arrive à nous convaincre que celle-ci peut se déplacer dans les interstices de notre perception pour devenir un non dit graphique. Carson nous renvoie à nos questionnement sur ce que c’est qu’une mise en page réussie par la manière dont il défait les pages pour les reconstruire sur des espaces sensibles même si déstructurés.

J’aime infiniment le travail de Carson, et je ne m’en suis pas privé de le commenter déjà sur D&T voici presque deux ans. J’espère un jour pouvoir le rencontrer pour confronter mon analyse avec son ressenti perso.

conférence de Gilles Deleuze ici

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