Monotype | Éditeur historique de Polices de Caractères



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Pourquoi tant de haine contre les éditeurs historiques de la typographie mondiale. À partir de 1990 la plupart des grandes fonderies de caractères (et fabricants de machines à composer) ont fait faillite, de même que leurs clients. J’ai perdu personnellement sept millions d’euros et du recommencer une carrière à zéro. Est-ce que j’ai de la haine pour Monsieur Warnock ou Monsieur Jobs? Non. Je préfère mourir. Curieux de tout plutôt que de regretter cette aventure humaine sans précédent depuis l’invention du caractère mobile de Gutenberg en 1452.

J’ai vu les plus grands créateurs typographes du monde, dessiner sur calque et reporter sur carte à gratter. Retoucher, gratter avec non pas des exactos mais des bistouris de la marque Stanley. José Mendoza a mis dix ans pour terminer la série des Photina pour la Monotype et John Dreyfus (qui fut le digne successeur de Stanley Morison) a accompagné cette création entièrement faite à la main.

Oui Monotype a racheté toutes les polices et tous les droits détenus par des fabricants comme Berthold, Agfa, Bobst, Nebiolo, Linotype, ITC et Letraset etc.
ILS CONTINUENT DE PROMOUVOIR LA NOUVELLE CRÉATION EN DONNANT LEUR CHANCE AUX JEUNES CRÉATEURS D’ÊTRE CONNUS DANS LE MONDE ENTIER.

Les prix? Ils se sont effondrés, sous la pression d’un marché saturé d’originaux et de revivals.

Comme je le disais déjà à plusieurs reprises, j’ai infiniment plus de respect pour les créateurs qui s’amusent avec la typo que pour ceux qui s’essayent à des grandes séries de revivals qui n’ont d’autres intérêts que de polluer encore un peu plus les catalogues du monde entier.

Chacun est libre. Peut-être que si j’en avais la force et l’énergie, je m’attaquerais à ce genre de production. Ce serait juste pour prouver mon savoir faire, pour en recueillir les vrais fruits, et pouvoir réaliser des caractères d’entreprises. Car là, oui, il peut y avoir de vrais besoins, qui partent souvent d’ailleurs d’un logo, d’un dessin original pour ensuite se décliner en alphabet originaux pour l’entreprise qui en a passé commande.

Je me sens infiniment moins frustré de la survie de Monotype que de voir des centaines de caractères «déjà vus».

Si je devais aujourd’hui témoigner d’une quelconque frustration ce serait de voir que les prix des polices, fabriqués aujourd’hui avec des logiciels qui coûtent moins de 1000€ quand ils ne sont pas gratuits, coûter aussi cher, voire plus, que des polices qui ont été dessinés et fabriqués à l’aide de process industriels autrement plus coûteux. DES PRIX PROHIBITIFS COMPTE TENU DU COÛT RIDICULEMENT FAIBLE DES PROCESSUS D’AUJOURD’HUI, QUE CELA SOIT DIT ET RÉPÉTÉ.

AMEN

 

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