Silence 3.0: gueulante | un billet à lire chez Francis Pisani

Silence 3.0: gueulante

Par Josh Moleskine

Sur Transnets comme sur d’autres blogs, j’en ai plus qu’assez de votre bruit assourdissant qui bousille le vivant. Vos nouveaux supports, vos nouveaux comportements, vos nouvelles addictions traduisent une certaine utopie. Elle me donne envie de vomir.

Le matin, vous croquez de l’aillephone au jus d’aimepis fris, puis vous maillespècez, ibeillez, amazaunez, ioutioubez, puis à midi, vous iahouhisez! et vous diggisez le tout dans le cookie. Le soir venu, vous bloguez comme une “Tu Meur”, devenant les nouvelles grenouilles les plus célèbres et les plus photographiées, car les plus délétères et les plus photocopiées. Et enfin, vous vivez une SecondeVie la nuit après la mort de votre PremièreVie le jour.

Vous dégoûtez car vous mourez. La novlangue gagne du terrain.

J’oubliais. Ça gougle à la mort et ça wikipète à tour de fesses. Avec de gros morceaux dedans.

Et si vous reveniez à l’instrument de musique en bois, au son de la voix, au regard des enfants, à la chaleur du soleil, aux couleurs du printemps, au pique-nique entre amis, à la fraîcheur du soir qui tombe sur notre peau. Et au plaisir de lire des livres. Des romans.

Je sais, aujourd’hui, c’est trop dur, hein ?

Dites, est-ce que vous supporterez encore l’odeur du vieux poche décoloré de chez le bouquiniste ? Dites-moi, j’attends votre réponse. Comme des bibliothèques, vous vous en éloignez de ce parfum qui disparaît dans cet autodafé mondialisé.

Mais répondez-moi, vos Tim, Eric & Richard, vos Steve, Linus & Bill, vos Richard & Jimmy, vos Larry & Sergey, vos Tom & Chris, Jeff et tous vos chers petits copains, sont-ils vos nouveaux idéologues, vos nouveaux philosophes, vos nouveaux historiens, vos nouveaux Guides pour votre futur ?

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0 réponse à Silence 3.0: gueulante | un billet à lire chez Francis Pisani

  1. Helga dit :

    Honnêtement, je ne vois pas l’incompatibilité ! On peut très bien dévorer de vieux bouquins et lire des blogs, écouter des mp3 et jouer d’un instrument, faire des scores de folie au tetris on-line (bon, OK, tetris, c’est peut-être passé de mode) et être un as de la tarte aux pommes maison…
    J’adore les petits dîners avec les copains à la chandelle, la douceur d’un câlin dans les herbes l’été, et je suis pourtant ravie de pouvoir échanger des mails depuis l’Allemagne avec ma nièce qui vit à 5 000 km de chez moi et mes parents qui sont en France…
    Non, vraiment, je ne vois pas pourquoi s’énerver comme ça.
    Ou alors pour le plaisir de se fâcher. Y’en a que ça amuse.