Typographie selon Bill Gates | Typography according to Bill Gates

{Billet rédigé par Jonathan Munn }

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Microsoft avait un problème. Non pas que personne ne l’aime — il y a longtemps que Bill Gates & cie. se sont fait une raison en rachetant 98% des entreprises de la planète Terre, ainsi que la plupart de ses habitants. Bien sûr, ça ne fait pas qu’on les aime, mais désormais ils évitent de se faire tabasser à la recré. Non, le problème auquel Microsoft devait faire face en tout début des années 90 — avec leur système Windows 3.x vachement convivial et sympa, ainsi que leur navigateur ultra-cool nommé Internet Explorer — était qu’ils n’avaient à disposition dans leur système d’exploitation que des polices de caractères merdiques. Vraiment merdiques. Avez-vous vraiment vu cette imitation bonne marché d’une police de caractères, appelée ‘MS Sans Serif ‘ qui apparaît par défaut en tant que police système sous Windows [3, NT, 2000, etc.] ? [1] On dirait un Arial [déjà une pâle imitation d’un honnête Helvète, et pas la plus aimée des polices] qu’une âme généreuse aurait emmené dehors pour mettre fin à son agonie derrière les poubelles d’une allée sombre, avant qu’on pietine le corps et le laisse tremper dans les flaques de bière ranci pendant trois jours. Ensuite, cette fonte zombie, la gueule tout de travers, se lève et s’installe sur votre ordi et dis, bonjour, je m’appelle MS Sans Serif. C’est comme ça à tel point que cette police est moche. Pendant ce temps, les Macs avait Chicago, puis Charcoal, Textile, ou (plus tard) Lucida Grande. Des fontes qui — comme Fonzie dans Happy Days — incarnaient le ‘cool’.

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Donc, comme nous l’avons constaté, l’argent ne vous rend pas cool. Mais, au moins, ça permet d’acheter la plupart des autres choses sur la planète. Et dans ce cas précis, ça leur a apporté un certain Matthew Carter, designer de fontes de son métier.

Microsoft décida qu’ils avaient besoin de fontes spécialement conçues pour la lecture sur écran. Ainsi Matthew Carter a produit le Georgia (et, par la suite, Verdana) spécifiquement à cette fin. À un moment donné, ces polices étaient disponibles aussi bien pour des Macs que pour Windows — librement et gratuitement –, et, comme elles tournaient aussi sur la plupart des machines *nixiennes, elles formèrent les bases de ce que l’on considère même aujourd’hui, comme des fontes ‘basiques’ [Core Fonts] pour le Web — c’est à dire, qu’on peut supposer leur présence, installées sur la majorité des machines utilisées pour visiter votre site.

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Il est clair que le premier référence pour Georgia est le Times New Roman. Auparavent, cette dernière constituait la police par défaut pour la plupart des browsers, à tel point qu’il suffit de présenter une page en Times, en reserve blanche sur un fond d’étoiles et ciel noir, pour que la plupart des anciens du Net revoient leur premières pages web passer devant leurs yeux. Mais, Georgia n’est pas un simple décalque. Si ses formes viennent aussi d’ailleurs [Bulmer pour le Roman — ITC Cushing, Clearface ou même Bookman par moments pour l’italique], son caractère et personalité sont très américain, peut-être à cause de l’importance de son œil [x-height]. Mais au contraire de ses ancètres, prédécesseurs, et autres éclaireurs, une fois présente dans une page Web, Georgia remplit sa fonction plus qu’honorablement, et reste, dans une large gamme de forces du corp, des plus petits, au plus fort, non seulement très lisible, mais aussi agréable à l’œil.

Pourquoi parler du Georgia ? Nous allons y venir.

Quand Peter m’a contacté, pour donner du répondant sur son série des portails de la presse, j’ai proposé une rapide sélection de sites qui, à mon avis, réussisait la gageure de traduire une expérience de presse en termes du Web. Cette sélectionne n’est pas exhaustive, et reste certainement biaisé par le fait que je suis anglophone. Sachant cela, j’avais proposé :
The New York Times
The International Herald Tribune
puis, des pages du Guardian Online : d’abord la section des ‘blogs’, ‘Comment is free’
et la nouvelle section dédiées aux voyages

[Remarque parenthétique : nous parlons de la conception des portails de presse, mais, jusqu’ici, pas des stratégies de lancement. Or, il est intéressant de noter que The Guardian a changé sa maquette papier en septembre 2005, mais n’a pas encore touché à la maquette du site Web. Par contre, ce que ce journal a effectivement fait a été de lancer une série de nouveaux services/sites ‘satellites’ qui implémentent un design commun et cohérent, sans être pour autant entièrement homogène. Deux de mes exemples — ‘Comment is free’, et ‘Travel’ — en font partie. Je soupçonne que ces ‘satellites’ préfigurent l’aspect visuel du nouvel site central de Guardian Online. Si c’est le cas, cette politique est très astucieuse : non seulement les équipes de production et de design disposent ainsi d’un champ d’expérimentation à taille réelle et ‘pour de vrai’ pour roder les idées — aussi bien techniques que de design pur et d’architecture — avant de lancer le cœur du nouveau site ; mais cette démarche publique familiarise les lecteurs aux grandes lignes d’un nouveau design lentement et depuis les marges. De plus, cette familiarisation vient *avant* le lancement final — une démarche qui désarme d’avance la réaction primaire et atavitiquement négative qui accompagne tout changement — même pour le meilleur — touchant aux choses familières, d’autant plus dans le cas d’un quotidien, pour lequel le choix relève souvent autant de l’affectivité que de l’objectivité.]

Donc, à part leur présentation globalement efficace [hors des problèmes mineurs], ces sites ont quelque chose d’autre en commun : ils utilisent tous le Georgia. Parfois elle n’est présente que par touches, mais suffisement afin d’ajouter du caractère [sic] aux pages. C’est presque comme si — de la même manière que Trebuchet signifie le Web2.0 — le Georgia signifie ‘presse’.

Mais il ne suffit pas de saupoudrer une maquette de Georgia pour tenir une réussite… chaque site utilise, en général, deux fontes, le Georgia plus un sans sérif [mais pas le Verdana, assez absent de la presse, non?], et reste aéré et frais. Ensuite ces sites, chacun à sa manière, utilise des filets, des interlignes et inter paragraphes, des micro-espaces et blancs tournants de manière efficace et claire. Le tout tiré de plus de 100 ans d’expérience de design pour la presse qui, non seulement, réussit à rester lisible, mais reste aussi clairement dans un réferrant de presse, et de presse quotidienne.

Pour terminer avec cette note, je tiens à partager deux autres liens utiles pour qui s’intéresse aux questions du design pour les portails de presse :

– un blog/portail sur le design partout dans le monde en ce qui concerne la presse quot’ et magazine
– un centre d’études et d’informations principalement pour les journalistes, mais touchant, de fait, très largement sur des questions de presse, de lisibilité, et — par extension — de l’architecture de l’information et le design

[1] D’après Wikipedia, MS Sans Serif doit sa création à un Vincent Connare, à l’époque salarié de Microsoft, qui est également célèbre pour être l’auteur de la police la plus décriée de la planète [typographique] — oui, j’ai nommé, le Comic Sans.

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l’esprit en éveil ou comment j’en suis arrivé à bloguer.

Parfois, vous vous demandez comment se forge un esprit caustique comme le mien. En ce début d’année que je souhaite une fois encore des plus agréables et sereines pour chacun(e) d’entre-vous, je vais vous donner une clef qui vous permettra un tout petit peu de mieux me connaître.

Né le 26 février à 10 heures du soir, d’une famille juive, j’ai été déclaré le 27 le lendemain matin né d’une famille protestante. Dans la nuit mes parents avaient reçu le certificat de baptême de toute la famille. Mon grand-père Gyula Gutman avait déjà tenté de gommer ses origines en changeant son patronyme, pour prendre celui de Gabor; ce qui ne lui a pas évité quelques temps plus tard d’être déporté avec toute sa famille. Du côté de ma mère il en fût de même, ce faisant 18 membres de la famille sont morts dans l’holocauste.

Mais on adorait la langue allemande chez les Gabor, ce qui fait qu’entre 5 et 8 ans je recevais des cours particuliers de religion réformée (tout de même minoritaire en Hongrie) et d’Allemand par la même occasion. C’est un fait, je n’ai jamais entendu mes parents prononcer un mot de haine ou de vengeance à l’égard du peuple Allemand. Ils avaient bien identifié les Nazis et le système qui en résulta comme leur principal bourreau.

J’abrège, j’arrive en France le 3 août 1957, et comme mes parents s’adoraient et qu’ils ne s’étaient pas vus depuis huit mois, ils m’envoyèrent en catastrophe dans une colonie de vacances Juive, la dernière qu’ils trouvèrent encore disposée de prendre un gamin de plus. Sur le quai de la gare, ils m’embrassèrent en me disant : «surtout, tu ne leur dis pas là bas que tu es protestant…» oui maman, oui papa… Mais de fait le petit bout de peau qui me tenait lieu de prépuce m’avait été finalement laissé puisque, converti. Alors évidemment sous la douche j’ai été la risée de tous mes petits camarades, oh le goy, oh le goy… Ok

De retour à Paris, en septembre, mes parents m’inscrivirent dans une pension cette fois protestante pour que j’assimile plus vite la langue française. Et sur le seuil de la pension: «surtout tu ne dis pas que tu es d’origine juive», euh, oui maman, oui papa…

Tout cela pour vous dire que ce genre de gymnastique intellectuelle a eu deux conséquences majeures sur ma vie. Une sainte (juive et protestante réunies) horreur du mensonge, le parler vrai étant devenu chez moi presque une obsession.
Et une propension presque maladive d’aller dénicher tous les non-dits, de lire entre les lignes, de trouver plusieurs interprétations à une même énonciation, bref de ne croire à une chose, qu’après l’avoir vérifié des dizaines de fois.

Bien entendu cet anecdote et d’autres m’ont marqué à jamais. D’avoir assisté à l’insurrection meurtrière de Budapest qui fit trois mille morts, d’être issu d’une famille martyrisée par les nazis, ont développé chez moi une passion pour la paix et l’intelligence humaine. Je ne supporte pas trop les conflits et encore moins lorsqu’ils sont fondés sur des dénis, voire des intentions de crimes ontologiques. Ainsi, lorsque George W.Bush déclara la guerre à l’IRAK de Sadam Hussein, il y eut un moment de flottement où il tenta de rallier à lui toutes les nations. vous connaissez les faits. Seuls l’Angleterre de Blair, l’Espagne et l’Italie, un peu le Japon et la Pologne et peut-être l’Australie ont rejoint son camp. Et il partit en guerre.

À l’époque Radio France avait lancé un forum pour débattre de la nécessité de cette guerre, et j’y participai quotidiennement, devinez dans quel camp! bien entendu celui de la légitimité, du dialogue, de la vérité sur les ADM. Et tous les arguments se sont lus sur ce forum. Ceux qui vous disaient que ce serait trahir l’amitié franco-américaine et l’aide qu’ils nous ont apporté durant la deuxième guerre mondiale… bref comme je publiais, chaque jour d’une plume aisée et de plus en plus caustique, un jour je reçus un mail de France-Culture : «voulez-vous participer en direct à une émission de «décalage horaire» sur le thème des débats du forum interactif». Moi: oui bien sûr. en arrivant je m’aperçus être le seul contributeur sur les 600 à peu près, à avoir accepté l’invitation. Et me retrouvais confronté dans un studio, en direct vous disais-je à Yves Michaud le philosophe qui créa les Universités de Tous Les Savoirs, qui défendait contre toute attente, l’interventionisme de George Bush. Certains de mes amis qui ont écouté l’émission m’ont dit plus tard que je n’avais pas dit trop de «conneries»;-)

Internet ce n’est pas que du virtuel : Les politiques modernes l’ont bien compris. Je me demande d’ailleurs ce que pense aujourd‘hui Yves Michaud de cette guerre en Irak. Si tous les arguments que nous (les défenseurs d’une intervention légale et légitimée) nous avancions n’ont pas trouvé écho chez lui, depuis. Une chose est sûre. George W.Bush n’a rien réglé. Cette guerre et cette occupation ont fait déjà 3000 morts chez les Américains et au moins 150000 à 200000 morts chez les Irakiens. Que la condamnation et l’exécution de Sadam Hussein, pour l’extermination de 148 villageois (dérisoire en comparaison aux précédents chiffres), ont été décidées et menées à terme sans qu’il y eut un véritable déballage historique sur ses méfaits. Que tout le monde s’accorde à dire que plus on aurait débattu de la question plus on se serait rendu compte de la co-responsabilité de pays occidentaux dans le soutien au dictateur contre les ayatollah de l’Iran de l’époque. Et puis il y eut l’affaire de Pinochet et de Castro. Tous deux morts et mourants dans leurs draps bien blancs de soie. Et rien. Deux poids, deux mesures. Il y a les dictateurs de l’Axe du Mal et les autres... qu’on tolère. Peut-être n’y avait-il pas assez de pétrole et d’intérêts géopolitiques au Chili et à Cuba?

Mais tout ceci m’éloigne de mon sujet. Le blog. Oui et non. Je me suis fixé comme ligne de ne jamais parler de politique ni de chiens écrasés dans design et typo. Cependant je me devais de vous expliquer, un peu, mes origines et ma croyance au parler vrai, mon désir de paix, d’intelligence et d’humanisme de par le monde.

Porter la bonne parole :
La typographie et le design graphique participent sûrement à la construction d’un monde meilleur parce qu’il s’agit d’un langage. Et que ce langage permet, lorsqu’il est pratiqué avec exigence et un haut niveau de professionnalisme de rapprocher les hommes, de les faire se mieux comprendre. Voilà en tous cas une des raisons de ma passion pour ce métier, et de la nécessité impérieuse que j’ai éprouvé à créer ce blog. Quant à mes fautes d’orthographes et notamment d’accords féminin-masculin vous en connaissez maintenant les raisons. De même que mon amour du bon Français. C’est un tic chez les émigrés, l’amour de la langue d’adoption ;-)

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Le Club Photoshop | les réunions mensuelles reprennent

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j’ai rarement vu un site aussi amateur sur le plan typo, mais j’ai rarement assisté à des réunions aussi pointus sur les process photoshop en vue de produire des images professionnelles. Ce club fondé il y a une dizaine d’années par Dominique Legrand, es-maître photoshop dans les domaines les plus variées, production photogravure, production photo, maîtrise et calibration de toute la chaîne graphique en vue d’un espace couleur maîtrisé continue de plus belle bien que Dominique ait pris une retraite bien méritée. Y défilent des professionnels de la photo de premier plan, des éditeurs de logiciels (pas seulement Adobe, mais aussi tous les logiciels qui tournent autour de Photoshop).

La réunion de jeudi prochain (18h) qui se tient comme d’habitude à la Maison Européenne de la Photo est consacrée à l’étude approfondie d’un appli, le DxO qui permet des corrections en cascade et batch sur toutes les photos issues d’appareils et d’objectifs de marques et focales différentes. Sans doute un beau débat en perspective entre tenants de la correction manuelle et individuelle image par image (dont votre serviteur) et ceux qui ne veulent pas passer des heures de post prod qu’ils pourraîent consacrer à butiner la rose. Le site où vous pouvez vous inscrire aux débats : http://www.clubphotoshop.org/paris/

A mon avis le niveau des conf. dépasse la moyenne des savoirs enseignés dans les écoles. Ceux qui veulent me rencontrer n’hésitez pas, j’y serai ;-)

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Le Monocle rit Noir au Blanc | usage abusif du N au B

ou comment un nouvel organe de presse peut pervertir son propre discours par l’usage abusif du Noir au Blanc.

De quoi s’agit-il : voici le discours d’intro du site du Monocle

guill-ouvrant.gifNous croyons que c’était le moment de créer une nouvelle marque de Media basé en Europe.
Avec un regard vif, des reportages forts, un esprit pointu et conçu avec une approche plus classique, nous avons doublé notre monocle d’entreprise.
Au centre il y a un magazine mensuel fournissant l’information la plus originale des affaires, la culture et les concepts globales.
À côté il y a un composant Web-basé sur une émission couvrant les mêmes domaines par une variété de bulletins, de mini-documentaires et de formats d’interviews. Concentré sur : informer et amuser une assistance internationale de lecteurs, d’auditeurs et de téléspectateurs désillusionnés, notre intention est de créer une communauté de personnes les plus intéressées et les plus intéressantes au monde.

Édité hors de Londres, le monocle est constitué d’une équipe venant des magazines et des radiodiffuseurs principaux mondiaux de news. Créé par le fondateur et le chroniqueur financier Tyler Brûlé de Wallpaper, l’équipe de lancement invite une partie de ses anciens élèves et nouveaux talents de l’Indépendant, de la BBC, des branches de Condé Nast et d’une foule d’autres NewsMagazines. Versé dans la politique, culture populaire, les affaires, les médias, l’architecture et la conception, guill-fermant.gifl’équipe éditoriale couvrira de son hub de Londres, le monde entier et les bureaux installés à Tokyo, Zurich et New York. Le Monocle sera conduit à offrir un contenu original et du jamais-vu-avant à une assistance de leaders d’opinion topjet et intelligents tout autour du monde.

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Mais voilà tant sur le fond que sur la forme le site du Monocle prend les gens pour des C•••, le discours est cousu de fil (noir au blanc bien sûr) et d’un surannée assez navrant. Justifier la nécessité de s’abonner à un magazine pour rompre avec l’ennuie, ou bien parce que les égarés qui l’ont conçu viennent de prestigieuses entreprises de presse, ou encore parce qu’on veut être identifié aux leaders d’opinion… pouah… je me sens de plus en plus comme Marx, Grucho Marx et non pas Groucho Bond : «je ne voudrais pas faire partie d’un club qui me voudrait comme membre». En tous cas, en tous cas pour le design graphique il repasseront. Et pour l’usage abusif du Noir au Blanc aussi. J’ai bien cherché un affichage (en augmentant ou réduisant le corps de display de mon Firefox, n’en ai pas trouvé un qui me convienne sérieusement. Mais j’ai déjà abordé ce sujet dans différents articles sur design et typo. (j’suis fainéant ce matin. Allez taper Noir au Blanc dans la barre de recherche, colonne de gauche ;-).

En tous cas voici l’animation qui vous étaye mes arguments. (la page avec les pastilles vertes est la taille normale d’affichage par défaut).

zzcliquez sur l’image pour la voir à la taille réelle. Cick on the picture to see real size

Au delà des critiques de lisibilité, on constate une volonté de faire hype, branché, tous termes que vous voulez pour signifier de la modernité. Et d’ailleurs la structure même n’est pas mal. Une grille simple, des pastilles de rubriquages visibles et attrayants sur fond noir. Un décalage certain avec le caractère du Logo de MONOCLE (un dérivé très très proche du Plantin régular) et l’usage abominablement passéiste qui est fait des CAPITALES. Ça fait depuis 60-70 ans que ce n’est plus moderne les Caps. Donnez moi n’importe quel caractère du passé, je vous la mets en scène de façon moderne. Ce n’est pas du tout le choix du Plantin que je remets en question. Mais votre avis m’intéresse : à vous donc.

Ah j’oubliais le principal: le site du MONOCLE via Jonathan

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John Maeda Studio

Clic on the figure. To access directly on Maeda’s website and see this anim. Ventilator and freshness garentee ;-]

maeda_ventilo.gif

juste une respiration dans les labyrinthes pédagogiques. Maeda, toujours aussi inventif et spectaculaire.

In Japan it is customary to send summer greeting cards. This system docks with the CyberOrchid service that I designed in 1996. Five months had passed since the launch of the orchid system, and computers were at least twice as fast. Thus for CyberAsagao (as this is called), I added more dynamic elements because computers could handle the extra required horsepower. The send feature is disabled on this applet. (read on ©Maeda’s website)

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Webdesign des portails de Presse | l’Express

Allez les vacances se finissent, au boulot. Et je remets ça… Vous allez croire que je suis un obsessionnel ou un maniaque et pourtant vous savez bien qu’on touche là à l’un des aspects les plus intéressants sur le webdesign. Les portails de la presse.
Dans un style direct et sans détour, vous voulez que je vous dise, je n’aime pas la plupart des portails pour la (les) raison(s) suivante(s) :
Ce n’est pas seulement une affaire de mise en page, ou de choix des typos (bien maigre de toute façon), ce n’est pas le choix des couleurs ou de mettre des images ou pas. C’est un ensemble de choses, qui s’appelle l’expérience utilisateur qui me fait prendre cette position critique.

Prenez par exemple le portail de Rezo.net soit vous cliquez sur l’image pour la voir en grand,

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soit vous allez directement voir leur site ici : rezo.net/large

Et après plusieurs échanges dans les commentaires j’ai découvert une version encore plus épurée (sans doute réalisée pour les écrans bcp plus petits), version que voici:

rezo-net-800.gif

le lien extérieur est ici : http://rezo.net/rezo800

Que constatez-vous, une page de texte, oui certes. Il s’agit ni plus ni moins d’un agréagateur de news sélectionnés par des rédacteurs passionnés en politique, culture, art, faits de sociétés aux tendances un peu alternatives dont le lectorat est spécifiquement engagé , militant et toujours à la recherche d’infos «plus plus», c’est à dire des lecteurs qui ont envie d’avoir une vision du monde un peu plus réelle que ce que les journaux laisse entrevoir.

Attention une page aux apparences ennuyeuses peut en cacher une bcp plus ergonomique. De fait quand vous survolez certains items, vous accédez à des fenêtres «volantes», petits scripts en java je suppose qui permettent de donner accès à un résumé plus détaillé. Mais une fois de plus cela pose la question du : «à qui ça s’adresse?»

On pourrait me rétorquer que c’est «chiant» de n’avoir que du texte à lire, mais je vous assure que ça n’est plus plus ennuyeux qu’un livre des PUF ou un roman de gare à qq centimes d’euros qui ne comporte que du texte. Mais il est vrai que le rapport à la lecture change quand vous avez un objet que vous voulez lire comparé à un objet qu’une entreprise voudrait que vous lisiez. Autrement dit il y a deux lecteurs, celui, “normal” du lecteur traditionnel, qui achète un livre une revue, ou un journal avec des infos, des vrais, et puis le lecteur-consommateur (la ménagère de 35-45) qu’il faut séduire, à qui il faut donner envie d’acheter un journal, un magazine quitte à remuer chez elle les plus bas instincts primitifs (suis-je toujours la plus belle?, Oh mes hanches, Oh t’as vu la vie des princes et des acteurs, Oh Sami Naceri en garde à vous, tu t’rends compte etc.).

Mais je reviens à l’Express. Je n’ai pas dit que l’Express entre dans cette deuxième catégorie de lectorat, parce qu’il y a toute une gradation entre les lecteurs de Voici et ceux de l’Express. Le magazine qui a été lancé peu après la 2e guerre mondiale par Françoise Giroud et le jeune Jean-Jacques Servan-Schreiber s’adressait à des lecteurs militants, ceux de la classe moyenne montante qui voulaient peser sur l’évolution du monde d’alors. La Fnac était également un magasin de coopérative créé par de jeunes ingénieurs (André Essel etc.) qui voulaient faire accéder leurs égaux à des possibilités d’achats militants. Mais nous ne vivons plus dans les trente glorieuses. Et les parts de marché se sont réduits comme peau de chagrin. La tendance est plutôt au rachat du voisin que d’essayer d’améliorer, de recentrer sur ses origines, son métier etc. Alors quand on regarde vite fait le portail de l’Express, ça donne ça (vous cliquez sur l’image pour l’agrandir [qq secondes de téléchargement] et vous revenez me lire :-]

Parmi tous les portails de Presse l’Express ne tient pas la plus mauvaise place, une certaine rigueur se lit en diagonale sur le site. Des appels de lecture clairs, un système de colonnage et de cadres assez agréable, mais quand on regarde le détail ? La partie supérieure fait un peu bazar, le logotype disparaît au profit d’une promo dévastatrice, l’encadré à la une: un peu trop voyant, alors que dans un mode de lecture écran, on ne peut de toute façon y échapper. Au fond même si nous lisons en diagonale, nous lisons, nous ne regardons pas la télé. On a un peu l’impression que les webdesigners font de l’habillage télé alors qu’il s ne font ni plus ni moins que de faire de la mise en page dans un format donné. mais globalement statique. Et ce qui pourrait ne pas être statique l’est malheureusement. Par exemple quasiment pas d’onglets interactifs qui permettrait de faire des choix de rubriques (et par le fait de gagner de la place éditoriale). L’intérieur du magazine en ligne reprend la trame de l’ensemble mais avec plus de rigueur. Autant dire que c’est possible.

Voyons cela:

express-portail-decompo.jpg

Petits problèmes constatées :

zone 0 : Rubrique LE MONDE, l’occasion était trop belle de remettre un logo de l’express. c’est dommage pour l’identité du portail.

zone 1 : trois photos, trois formats différents. ce qui entraîne dans cette structure en zone 2: trois alignements en escalier. dommage pour le typographe que je suis, mais aussi lecteur de journaux, de magazine, de livres etc.

zone 3 : me retrouve avec un semblant de colonne double mais qui au final semble faire trois justifs différents en escalier. Encore. Décidément «l’ai-je bien descendu» demandait Line Renaud…

zone 4 : rien à dire sauf qu’on s’attend de pouvoir cliquer sur les icônes et finalement ce sont les textes qui sont cliquables. Et pourquoi des icones là et pas sur les autres articles. Trop et/ou inutile.

Les images de la zone 5 posent un problème délicat. Je comprends bien que l’on ait envie à la rédaction de faire cliquer les gens sur les videos ou les photos. Mais il y a un art de l’éditing pour les micro-photos hyper petits, sinon illisibles et ne donnant absolument pas envie de voir plus loin. Je veux bien donner un cours d’éditing aux gens de l’équipe de la rédaction ;-] s’ils le désirent, mais il urgent de dire, que soit j’utilise une photo qui «parle» soit j’en mets pas. Et avant d’écrire cela je me promettais d’être encore plus dur : en disant qu’il y a des tailles inutiles à afficher parce qu’illisibles, mais après réflexion on peut s’accomoder des plus petites surfaces de photos à condition d’avoir la science de l’éditing (à ne pas confondre avec l’editing des agences photos qui consiste à renseigner les photos). Ici je parle de l’éditing, comme on en parlait avec les SR dans le «bon vieux temps» (humour).

zone 6 : enfin un peu de blanc pour respirer, mais mon brave Monsieur le blanc ça coûte cher… euh ça c’était l’époque du papier. Sur l’écran… vous me direz la différence. Mais cette zone 6 pour blanc qu’elle soit, ne me fait pas bondir au plafond parce que c’est un espace enfermé, qui ne tourne pas, qui ne circule pas. Comme une bulle d’air coincé dans un sac en plastique rempli d’eau. Je sais je suis intraitable ;-]. Que voulez-vous, c’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire le beau.

Quand on regarde l’ensemble des zones annotées on s’aperçoit bien d’un certain désordre dans les alignements trop nombreux. J’ai déjà abordé ces questions de changement de grille dans une page sur l’étude consacrée à EnVille (cf dans les rubriques dans la colonne de droite). Pour réaliser une telle mise en page il faut faire circuler les blancs avec beaucoup plus de souplesse qu’ici.
Nous revenons à la Une et me dit que tout ceci n’est qu’un avant goût d’une batterie de tests et de critiques que j’attends d’élaborer avec les lecteurs et les designers interactifs dans le cadre d’un atelier de recherche sur l’ergonomie du design de presse (les adhésions et la porte est gande ouverte).

Apparté : pour revenir à l’Express, et à sa Une. Quelque chose me frappe tout à coup. Il n’y a pas un traître mot sur l’Europe. Pas un mot, pas une ligne. Je me demande si c’est l’effet pervers du non au référendum, ou bien le signe d’une classe moyenne française qui fait semblant d’ignorer l’existence d’autres pays que la France. (mais mes propos sont là, hors sujet) On trouve bien là un symptôme d’austracisme et d’égocentrisme hexagonal. A part cela, ce n’est ni le meilleur portail ni le moins bon. Disons qu’ils peuvent mieux faire avec sans doute de grands talents informatiques qui ne demanderaient qu’à être un peu orientés pour accoucher du meilleur.

Conscient de n’avoir que survolé le sujet pour laisser le temps à mes collègues des designers interactifs de se coordonner en vue d’élaborer le questionnaire final… je n’ai pas voulu déflorer complètement le sujet.

J’attends vos commentaires et une notation (sur 20) ci-dessous sur les thèmes :

  1. ergonomie de lecture :
  2. architecture générale :
  3. lisibilité :
  4. style-qualité graphique :
  5. accessibilité :
  6. utilisation des couleurs :
  7. les images (choix, taille, cadrages) :

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la calligraphie est danse, art martial, tension

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Lorsque tu t’entraînes au Judo, pour passer ceinture noire, on doit passer des épreuves qu’on appelle des Katas. De fait ce sont les mouvements, les prises si tu préfères, décomposées en figures académiques. Mais le plus dure dans l’affaire c’est qu’ils doivent porter tout en étant exécutées avec précision devant un jury sans concession. Porter? je veux dire : tu as un adversaire sur qui tu portes la prise en réel. Sauf que, dans un randori en fin d’entraînement tu bénéficies de la force et de l’énergie de ton adversaire malgré lui. Tandis qu’aux Katas, tu dois créer entièrement l’énergie porteuse. C’est toute la difficulté de la calligraphie. Les similitudes :

1// Pas le droit à l’erreur, le jury c’est le papier, du vélin ou de l’arche, il est coûteux, voire exorbitant. Quand on commence un tracé, on doit l’achever sans erreur.

2// Dans le tracé il y a un début, un milieu et une fin. Il s’agit évidemment pas d’un milieu géométrique, mais d’un milieu dans l’énergie et la tension nécessaire pour accomplir le tracé. Une maîtrise de la respiration (idem au judo), une concentration extrême avant de commencer le tracé. Le calligraphe comme le judoka, mais aussi un skieur qui fait une descente, mentalisent, c’est à dire répètent leur geste dans leur pleine conscience avant de la porter. Ils anticipent les proportions, les courbes, l’intensité du plein, la délicatesse du délié, la descente et la remontée du tracé qui se charge d’une énergie positive et se retrouve parfois dans une impasse de liaison qui nécessite des jours et des jours d’entraînement. Le geste démarre, arrive à son apogée puis redescend en exhalant tout l’air de ses poumons. Tu fumes pas Claude? Non tu rigoles, je ne fume pas, je bois pas d’alcool, et jamais de café. Des fois la tension est tellement crispante que je suis obligé d’interrompre mon travail durant toute une journée. Le yoga c’est pas mal pour retrouver les énergies nécessaires.

Il s’agit donc d’un art du savoir et non comme certains l’imaginent le fruit du hasard.

guill-ouvrant.gifCe calligraphe japonais qui un jour voit son empereur débarquer dans son atelier. Seigneur, que puis-je pour vous? L’empereur lui demande une pièce de tissu avec un mot en calligraphie. – Revenez dans un an sa majesté. Ce sera prêt. Et 12 mois après l’empereur se présente à l’atelier de l’artiste, qui court chercher le tissu, prend une brosse et exécute sous l’œil médusé de son seigneur et maître le geste magique. guill-fermant.gif– Mais pourquoi un an? quand il t’a fallu 10 secondes? Vous connaissez tous la réponse :-] Parce qu’il m’a fallu un an pour entraîner ma main, mon poignet, mes yeux, mon coude, ma respiration, ma posture, pour que ce geste soit la perfection même.

C’est la même chose pour la danse et j’ai pris l’exemple ci-dessus des figures du tango argentin exécutées par une troupe de passage en France en 2005. Où l’on s’perçoit que pour entrer une passe, l’homme ou la femme enroulent leur jambe comme s’ils allaient entrer un mouvement de hanche au judo. La même précision, la même exigence et d’interdit à l’erreur. C’est l’équilibre du couple entier qui dépend de l’exactitude de chaque passe. Et en plus vous avez la musique pour se caler dans le rythme. Mais le rythme, existe aussi en calligraphie, les mouvements symétriques ou as-symétriques, la répartition des corps dans un espace délimité, le cercle magique de la poursuite sur une scène, le papier aux bords irrémédiablement (et il y a du diabolique la dessous) finis. Cette envolée de la main, qui retombe pour finir le geste procède tout comme la danse ou l’aïkido, ou le judo d’un mélange d’instinct, de sens du rythme, de la kinésie de son propre corps associés à un savoir, une culture et un entraînement. J’aime à répéter cette phrase de Cocteau: «le style n’est pas une danse, c’est une démarche». Et Picasso qui gruge tout le monde lorsqu’il dit: «je cherche pas, je trouve!» en oubliant de dire qu’il travaille 16 heures par jour pour entraîner ses gestes, son adresse, ses expérimentations picturales ou graphiques. Et Pollock, qu’en penses-tu Claude? – c’est bien, mais c’est aussi un rigolo, parce qu’il laisse au hasard ce que nous calligraphes ne pouvons tolérer. Chacun de nos tracés est conçu, élaboré, entraîné, jusqu’à sa perfection ultime. Pollock comme d’autres peintres abstraits du hasard, Mathieu, Georges par exemple… un amateur qui n’a jamais su ce que c’était que de travailler, vraiment.

3// la calligraphie, comme la danse ou l’art martial, avant tout un travail, une discipline quotidienne, où l’on paye cher les erreurs lorsqu’on cesse de s’entraîner ou bien qu’on oublie les principes fondateurs du tracé.

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Si Dieu existe il devait être calligraphe (2)

 calliggraphie arabe

Page d’un coran Egyptien, XIIIe siècle. Or à la coquille, lapis lazuli et encre noire sur vélin fin.
Format : 11 x 7 cm.


écriture hébreu

Page de la Haggadah, XVe siècle. Encre ancienne et plume large.

Bien sûr, bon dieu, que n’y avez vous pensé plus tôt (mais c’était juste par étourderie). Les pages du Coran, du Talmud, des écritures saintes indiennes, des grimoires du vieux chinois, Dieu est l’un des personnages, sinon le signifiant-signifié principal depuis la naissance de l’écriture jusqu’à la naissance de l’imprimerie. Tiens mais même l’imprimerie, même Johannes Gutenberg vers 1492 losqu’il imprime ses premières bibles en 42 lignes c’est Dieu qu’il prend pour porter la bonne parole de l’invention du signe mobile. Et le verbe fut. C’est la genèse, l’homme est né de l’abstraction de la conscience, de sa traduction en signes, d’abord visuels, puis phonétiques. Et il prit toujours Dieu comme pierre angulaire de cette abstraction.

Comme si Dieu finalement n’était (mais c’est déjà pas mal) qu’un opérateur mathématique pour permettre à la conscience de s’extraire de la glaise, de l’argile. Heidegger et Schopenhauer ont été à plus d’un titre les promoteurs de ces idées, parce que la question du miracle s’est toujours posé aux philosophes. Pas du miracle des guérisons, ni des transmutations des métaux, mais celui de la naissance du langage. Par quel mystère ce bi-pède, homo-érectus néerdental et plus tard cromagnon passe-t-il des onomatopées animalesques, traduisant les joies, la colère, la souffrance, l’amour, la transaction, à un langage structuré, ordonné phonétiquement puis codifié par des signes, des traces dessinées dans la pierre, sur l’argile, puis le papyrus… Il s’agit bien d’un mystère qui n’eut pour réponse pendant des millénaires que dans la représentation divine. Alors Si Dieu existe, il devait être…. vous avez remarqué le changement de temps. Pas innocent du tout. Nos sociétés modernes sont soumis aujourd’hui à un double paradoxe. Depuis la renaissance, Dieu n’a fait que reculer dans l’imagerie populaire.

Dès lors que la perspective fut inventée, l’homme a cessé de représenter le monde dans la verticalité pour aller vers la profondeur (les lignes de fuite). De fait les grandes révolutions économiques et institutionnelles ne furent possibles qu’avec l’avènement de la transversalité. La démocratie, la gouvernance capitaliste sont la conséquence directe de ces changements dans notre perception du Monde. Et internet n’a fait que prolonger et amplifier le phénomène. Double paradoxe parce que jamais l’homme n’a été aussi tenté de revenir aux croyances mystiques que depuis que la technologie occidentale s’est envolée vers des firmaments insoupçonnés. Aux Etats-Unis, près de 90% des chercheurs et scientifiques sont croyants. J’y reviendrai un jour dans une note, cependant la coexistence des mystères divines et de la rationalité scientifique est avérée. Et pourquoi paradoxe? parce que depuis la naissance des technologies nouvelles de la communication on n’a jamais aussi peu écrit à la main dans toute l’histoire de l’humanité. L’art de la Calligraphie était avant tout l’art d’écrire, et d’enluminer, et de tracer des lettres avec des outils (le roseau, la plume métallique, la plume de cygne…) et des encres teintées à la main.

Cet art s’est développé jusqu’à atteindre une perfection «divine» au vingtième siècle, mais le nombre d’initiés n’a jamais été aussi émacié. Nous avons tout, les outils, le savoir, les modèles, les supports, mais pas l’envie, ni la volonté de faire perdurer cet art majeur. Et on en vient presque à regretter que l’ordinateur ait balayé autant de belles volontés sur son passage. Mais comment? vous voudriez que nous revenions au papier, aux ratures, à l’encre qui fait des pâtés? Je n’ai rien dit de tel. Je constate, c’est tout. Nous vivons dans un monde de signes et de messages que les gens ne savent plus tracer à la main. Si Dieu existe? la question est de tous les temps, actuel et moderne. Il devait être calligraphe. La réponse fait référence au passé, par conséquent vous pourriez imaginer que Dieu n’existe plus, mais nous n’avons rien dit de tel. Juste que la manifestation divinement humaine de l’écriture est en train de disparaître.

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Si Dieu existe il devait être calligraphe

Vous avez pu remarquer que c’est la première fois que nous abordons la Calligraphie sur Design et Typo. Ce n’est pas faute d’y être sensible au contraire. L’occasion était cependant trop belle pour rater l’entrée en scène de cet art majeur sur ce blog. Claude Mediavilla vient de sortir son ouvrage consacré à l’Histoire de la Calligraphie chez Albin Michel, j’aborderai ce livre dans de prochains billets. Je l’ai interviewé pour étapes: et publié au mois de décembre un long article que vous je vous invite à parcourir. La vie et l’œuvre de ce maître du tracé se trouve là au format TPML (Text on Paper Markeup Language). Et pour commencer en beauté l’année je vous invite à découvrir, le website de Calude Mediavilla designed and realized par mon ami Jonathan Munn.

L’idée de ce site a germé très rapidement dans l’esprit de Claude. Dès que je l’ai rencontré, la première chose qu’il me demandait: «connais-tu qq qui pourraît réaliser mon site sans trahir l’esprit, la simplicité et la rigueur de cette discipline, la calligraphie?». Je connaissais Jonathan depuis près de vingt ans. Et si quelqu’un était tout désigné pour cette mission suicide, c’était bien lui. Le parcours de J.Munn est celui d’un amoureux de la lettre et de son esprit. Cultivé, sensible, possédant une des plus belles écritures manuscrites que je n’ai eu l’occasion de rencontrer, je savais qu’il était particulièrement capable de s’effacer pour laisser passer le génie de Claude, sans en rajouter plus que nécessaire.

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Le site se présente naturellement en quelques pages web 2.00 et en bilingue (compte tenue de la notoriété internationale de Claude c’était indispensable). Trois galeries, une page d’à propos et une brève bibliographie des livres écrites par CM. Et voilà. Le résultat je vous le laisse découvrir et ne ratez pas l’occasion aussi d’aller féliciter Jonathan pour son excellent travail. Il le mérite je crois mille fois.

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Un cadeau que Claude m’a autorisé à vous faire : une galerie des œuvres de Calligraphie au format un peu plus spectaculaire. ici :

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pourquoi j’ai rejoint les “designers interactifs”

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Benoît Drouillat, c’est pas Ségo. Et vous ne voyez pas les autres fondateurs en floutés pour mettre dans la lumière une seule vedette. D’ailleurs chez les Designers Interactifs le culte de la personnalité est par défaut banni ou bien alors c’est le culte de toutes les personnalités, y compris vous même qui ne faites pas encore parti de notre assoc. et qui désirez rejoindre un groupe de réflexion militant qui œuvre pour la reconnaissance d’un métier fait de dizaines d’autres métiers, qui milite pour la promotion de valeurs éthiques et professionnelles, pour la mise en avant des bonnes pratiques dans l’excercice quotidienne du design interactif. De gauche à droite, c’est Jean-Charles Baudot, Dominique Playoust, Charles Lacorne, Benoît Drouillat notre président résident pour trois ans (au moins), Guillaume Brachon, Jean-François Dubos, Jérôme de Vries et votre serviteur… de design et typo. J’ai rejoint les DI pour apporter mon soutien et mon expérience du signe dans son acception globale. Forme, structure, mise en scène, sémantique, autant de registres de réflexion qui m’amènera à former des groupes de travail autour de thèmes comme par exemple et justement, parlons-en, des portails de presse on-line.

Pour trouver toutes infos http://www.designersinteractifs.org

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pour adhérer : http://www.designersinteractifs.org

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Les portails de presse :

j’avais donc lancé l’idée en octobre dernier au sein des designers interactifs de soumettre les portails de presse à une grille de lecture qualitative qui permettrait d’apprivoiser notre regard sur la nature même de ce qu’est un portail de presse. Qu’entend-je ;-] par là ? Tout d’abord il y a autant de mise en scène différentes qu’il y a de portails. La diversité des graphismes, des grilles de montage, de l’approche typo, des codes couleurs, de l’utilisation des images montre une telle combinatoire de permutations qu’on ne peut parler d’un langage graphique unique et c’est tant mieux. Cela veut dire que ce n’est pas forcément aux lecteurs d’apprendre à regarder le web (comme on nous le serinait pour la télé) mais aux acteurs du web de se mettre à la place des lecteurs. Et de tenir compte de l’ergonomie de lecture, de l’architecture de l’information, des hiérarchisations des messages et de l’intelligence organisationnel du portail dans son ensemble.

L’étude que j’avais lancé n’a recueilli que très peu de réponses et bien que très bien relayé par le réseau, j’ai rencontré une résistance participative à cette enquête. Force est de constater que je me suis trompé. Non sur la nécessité de l’enquête que d’aucuns attendaient de voir impatiemment les résultats, mais sur l’organisation même de celle-ci. Trop de portails à comparer, trop de travail à la fois, long, fastidieux, etc. Chacun attendant que l’autre fasse le boulot à sa place (phénomène de voisinage et de léthargie tribale). Alors je vais relancer l’enquête, tout simplement portail par portail.

Question de questionnaire :

Mais pour commencer et faire preuve de notre volonté chez les designers interactifs de laisser la parole aux acteurs même du métier, je vous invite à nous faire part ici dans les commentaires, du questionnaire idéal qui permettrait de qualifier et comparer chaque portail de presse.

Je pense qu’il faut nous limiter à une dizaine de questions concernant l’apparence et l’intelligence de chaque site. Mais vous laisse le loisir de nous proposer les items de questionnaire.

Si dans une semaine nous n’avons pas recueilli assez de réponses, je mettrai alors en ligne le questionnaire type que nous avons imaginé avec les designers interactifs.

La première étude portera sur le site de l’express :

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Voilà pour terminer l’année et en commencer une toute neuve, pleine de projets et de good willing pour les accomplir. Bonne et heureuse année à tous.

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