Bloguer à mort | un excellent billet de Francis Pisani

Un excellent billet de Francis Pisani m’a fait comprendre que je suis loin d’être seul dans cette galère :-). Addict depuis deux ans et demi à design et typo, j’ai parfois du mal à lâcher prise. Pourtant il y a une vie après les blogs. Et ce n’est certes pas Eric Dupin qui me dira le contraire. Perso, j’ai pris 10 kilos et cessé de faire du sport (et pourtant), puis, débordé par mon travail, parfois je suis tout de même obligé de «lâcher l’affaire».

Et curieusement c’est à ce moment précis qu’on mesure le chemin parcouru. Près de 1300 visiteurs uniques sur D&T (2000 pages en moyenne) ici sur le portail du Monde, et… plus de 3000 visiteurs quotidiens sur Design et Typo le Site. (9000 pages en moyenne)

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Design et Typo le Site

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design et typo | stats “sitemeter”


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Pas mal pour un p’tit homme tout seul dans son coin. Mais je n’vous dis même pas à quel prix.
Seul je travaille et seul je vis.

Pas le temps de me chercher “une gentille”, tout juste quelques instants de joies pour voir des amis ou des copains dans la profession. Vous me direz c’est déjà pas mal. Et puis cela ne tient qu’à moi. Vous avez raison. Mais au fond le plus important, et je crois que nous touchons à l’essentiel, c’est la respiration.

Parfois nous sommes en verve et l’on “pond” des billets comme il neige là, en ce moment sur le canal, à gros flocon (un 7 avril, mince!), parfois on sèche, non par manque de sujets, ils se renouvellent au fil de nos lectures des fils RSS, mais par pure besoin de respirer, de ressentir le besoin de publier. C’est ainsi qu’entre novembre et décembre dernier je n’ai quasiment rien “posté”. So what. The most important thing is pleasure. No blog without pleasure. C’est dit.

Et là, vous l’avez senti sans doute, il y a un léger, mais sérieux relâchement. Tant mieux, tant pire :-) c’est la vie des blogs. Petites entreprises individuelles de presse expérimentale, sans contrats publicitaires, sans aucun engagement vis à vis du Monde. Je peux fermer boutique quand je veux. N’est-ce pas formidable. Là n’est pas mon intention, mais c’est pour dire qu’en aucun cas comme Francis, je n’ai envie d’y laisser ma peau. Allez bonne semaine à tous. Moi ça démarre sur les chapeaux de roues.

Via FFFFOUND aucun rapport avec mon programme pour la semaine. Private Joke!

Publié dans Opinions et Im-pertinences | Un commentaire

Marion Bataille | ABC 3D, un abécédaire inter_très_actif

Comment voulez-vous que je n’ai pas de sympathie pour Marion Bataille qui déclare ceci…«Le rituel de création est toujours le même. “Lorsqu’un éditeur fait appel à moi, je lis d’abord le texte et puis je laisse passer un peu de temps, pour m’imprégner de l’histoire et qu’une image s’impose à mon esprit» (SVMac… passeuse d’émotions). Il faut suivre ce lien pour apprendre plus sur la vie et l’œuvre de l’artiste née en 1963 et ayant un parcours exemplaire de formation aux arts graphiques.

Je ne peux m’empêcher non plus d’évoquer l’inventivité de Clotilde Olyff qui travaille de même le papier, la typo et les volumes. « Je travaille la lettre, le signe ou le pictogramme, en 2D ou en 3D. Je veux faire découvrir, redécouvrir ou faire voir autrement la forme de signes que l’on côtoie tous les jours, les conventions et les signes établis depuis tellement longtemps…» À suivre chez FontBureau par exemple ici.

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Alpha Geometrique de Clotilde Olyff chez FontBureau

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Un interview de Marion Bataille ici .

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Pour information, le livre ABC 3D sera disponible dès le mois de septembre aux éditions Albin Michel au prix de 15.50 euros (merci à Anne-Céline Drach d’Albin Michel pour avoir donné l’info).

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Adobe Flex et AIR | Applications Internet Riches au Club Photoshop le 3 avril 2008

zzzzJeudi dernier nous avons eu au Club Photoshop, à la Maison Européenne de la Photo une avalanche d’annonces de la part d’Adobe. Technologies Flex, Air, Photoshop Express et Lightroom 2.0 plus qu’il n’en faut pour satisfaire notre gourmandise habituelle pour les nouveautés high tech. Les images “film strip” à gauche sont clickables pour voir en grand les slides de la soirée.

Au fond l’ensemble de ces annonces ont pour lien commun les RIA (Applications Internet Riches) devant permettre aux développeurs de migrer sur le web 2.0 ainsi que sur les écrans des mobiles comme l’i-phone des expériences utilisateurs d’une incommensurable richesse.

C’est Michael Chaize qui fait l’intervention majeure à la tribune du Club. Il nous explique les avancées des applications Flex et Air qui consistent à interfacer les nombreuses possibilités d’HTML, Ajax, Flash et Java en applications riches portables sur toutes les plateformes (PC, MAC, Linux).

C’est une nouvelle génération d’écrans qui se pointe derrière ces innovations. Des écrans de saisie, de travail comme de consultation. Ces Applications Riches on les voit arriver depuis deux ans, mais jusqu’à présent il fallait faire de gros efforts de développements et de codage qu’Adobe se propose désormais de simplifier. Flex est une technologie passerelle qui permet d’unir des actions-scripts et d’intégrer du Javascript, de l’Ajax, du Html pour faire des applis qui seront lus par Flashplayer.

Car et c’est bien toute la philosophie de ces développements. À l’heure où Microsoft tente d’installer Silverlight sur le marché, Adobe part du constat plutôt gratifiant que Flashplayer est quasiment présent sur toutes les plateformes et tous les navigateurs. Il est mis aujourd’hui à jour, de façon transparente, et cela concerne à peu de choses près 80% du marché des navigateurs installés. À partir de ce constat, et au regard de la légèreté de Flashplayer, Adobe propose désormais de développer grâce à la technologie Flex, l’intégration de l’ensemble des applis de la marque le tout lisible par Flashplayer.

Adobe AIR (Application Internet Riche) est le pendant développeur et intégrateur des applis Flex, puisqu’il va permettre aux développeurs de combiner les différentes sources pour en faire une version transportable aussi bien sur Internet qu’en Local ou pourquoi pas demain sur l’I-Phone qui, bien qu’Apple n’ait pas signé d’accord avec Adobe, va se trouver du coup obligé de laisser faire les téléchargements AIR sur ses mobiles.

Demain vous développerez vos photos avec Photoshop sur l’i-Phone… c’est grâce à AIR. Ou bien vous vous connecterez avec Skype, toujours grâce à AIR.

Avantages vs Inconvénients:

Deux applications pour comprendre mes réserves:

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http://kuler.adobe.com/ Voilà un site que beaucoup d’entre-vous connaissiez déjà. Il est entièrement réalisé grâce à la technologie AIR. Intuitif, interactif, vous choisissez, sélectionnez, stockez vos nuanciers de coloris exportables dans un Format “Adobe Swatch Exchange Format” •ase. Le choix des couleurs et la subtilité de l’application pour changer les coloris profitent largement de la technologie. Dans ce cas précis, l’utilisateur sort grand gagnant de l’expérience.

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http://beta.searchme.com/ Ici sur le site de SearchMe, c’est le contraire qui se passe. La technologie est la même. Adobe AIR, intégration parfaite mais le sujet ne se prête absolument pas à ce développement.

Tout simplement parce que d’afficher pour chaque item trouvé par un moteur de recherche, l’image même du site, est d’une lenteur et d’un pénible qui est contraire à toute logique d’expérience utilisateur. Google avait bien compris la chose, à l’époque des débuts d’internet. Ils ont été les premiers à proposer un moteur qui restreignait l’affichage des résultats et des requêtes à du texte pur.

On lit plus vite (en écrémant les résultats textuels) que l’on ne découvre des images. Puis la surface des images, est terriblement rebutante pour aller chercher la 8e page équivalente à la huitième des requêtes de Google. Ce faisant l’utilisateur s’arrêtera à la troisième ou cinquième page ou résultat, (ce qui restreint encore plus) qui mettra en valeur uniquement les rankings les plus favorisés. Si tant est que le ranking soit correcte, ce qui dans le cas présent et après vérification s’avère catastrophique dans bien des cas.

Donc nous voilà face à deux expériences utilisateurs totalement contradictoires qui montrent à l’évidence que la maîtrise de la technologie doit s’accompagner d’expertise ergonomique et marketing au risque de développer n’importe quoi pour n’importe qui.

Conclusion:

Le monde des écrans se développe à grande allure. Sans doute que les développements récents vers l’univers des mobiles viennent de donner un coup d’accélérateur considérable à la recherche de solutions riches intégrant l’ensemble des technologies images-texte-animation-son-vidéo. Je ne juge pas, je constate que nous n’en sommes qu’au début d’une ère nouvelle.

La portabilité de Photoshop sur Adobe Photoshop Express, dont j’ai parlé dans mon précédent billet en est une preuve supplémentaire. Le futur c’est aujourd’hui. Nous sommes entrés de plein pied dans le monde du Tout Écran où le monde nous apparaît au travers de ce prisme brillant et translucide modifiant nos perceptions et nos goûts, jusque dans les styles publicitaires et marketing.

Ne nous étonnons pas de voir des logos 2.0 ou des sites e-marchands dont l’apparence ressemble à s’y méprendre à celui du voisin. Les technologies sont les mêmes que le graphiste a tendance à utiliser de façon récurrente et interchangeable. Une sorte de siècle des lumières vient de naître. Lumières cathodiques et pixelisées s’entend.

Conclusion 2:

Autres sujets abordés lors de cette réunion exceptionnelle: Lightroom 2.0 que je vous renvoie lire chez mon ami Jean-Christophe Courte d’UrbanBike présenté par Denis-Pierre Guidot (cf photos ci-dessus) d’Adobe ainsi que Jean-François Vibert, le grand spécialiste (photographe) de Lightroom et de I-View Media Pro. Un excellent billet consacré au sujet par Gilbert Volker ici, et par le *maître* incontesté en Lightroom ici (sans doute le billet pédago, le plus exhaustif)

Et bien entendu Adobe Photoshop Express que Stéphane Baril à eu la gentillesse de nous présenter en détail. Juste pour revenir sur le modèle économique de ce portail de retouche et stockage: il semble d’après D.P. Guidot, qu’Adobe dans cette version bêta n’ait pas encore arrêté “son modèle” laissant pour lors la porte ouverte à toutes les éventualités. Y compris et c’est une opinion personnelle, celle de voir la technologie rachetée par Google (Picassa) ou Flickr, pourquoi pas.

Je ne suis pas sûr du tout qu’Adobe ait le positionnement marketing grand public lui permettant de développer un portail universel de stockage photographique (et de médias autres). Voire, on peut s’interroger sur l’efficacité professionnelle (productivité) d’un tel site qui ne propose pas de partager (workgroup) des albums entre photographes et agences photo.

L’implémentation de métadonnées laisse à désirer, le traitement en batch et groupé d’une série de photographies n’est pour lors pas possible, et l’on ne sait absolument pas si l’on disposera à terme d’un interface type Camera Raw ou développement Raw à la manière de Lightroom. Mais c’est aussi la richesse de cet instant particulier dans l’évolution de nos métiers. On ne sait pas où on va, mais on y va. N’est-ce pas passionnant?

Quelques liens utiles:

http://www.adobe.com/fr/resources/business/rich_internet_apps/?ogn=FR-gntray_sol_ria_fr

http://www.adobe.com/fr/products/air/business/

http://www.adobe.com/fr/products/air/

http://www.macromedia.com/software/flash/about/index.html

Adobe Photoshop Express

Troisième Mi-Temps au Framboisy où un petit groupe d’afficionados se sont réunis pour poursuivre l’expérience AIR: Amitié Intercative Riche.



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Philippe Chaudré, notre Président du Club Photoshop de Paris
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Christian Brugeron, l’homme à la chemise mauve, le grand spécialiste des technologies Postscript, PDF et de cryptologie
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Denis-Pierre Guidot: “quoi vous comprenez rien à rien décidément”
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Un photographe motard, comme moi :-)
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Publié dans De la Modernité, Formation et méthodo, Galaxie Gutenberg, Méthodologie, Production Graphique, Typographie et typographies | Commentaires fermés sur Adobe Flex et AIR | Applications Internet Riches au Club Photoshop le 3 avril 2008

Adobe Photoshop Express | nouveauté ou leurre

Comme vous tous j’ai appris la nouvelle fin de semaine dernière (je crois que c’était jeudi 27 mars), de la mise en ligne de la version bêta du site d’Adobe Photoshop Express.

Alors avant que d’aller plus loin, je voudrais vous inviter tous ce soir (eh oui :-) à la soirée-conférence du Club Photoshop de Paris qui se tient à la Maison Européenne de la Photo et dont les sujets principaux vont tourner autour:

…«Lightroom 2 et des technologies Flex et Air, deux technologies développées par Adobe et qui ne semblaient pour l’insant pas nous concerner, nous autres les graphistes et autres photographes… C’était sans compter sur l’arrivée de Photoshop Express et toutes ces voies nouvelles qui s’ouvrent ainsi : nouvelle économie, nouvelle distribution, nouveau … contrôle?». C’est donc ce soir de 18h30 à 20h45 heures à la MEP: 5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris. (http://www.clubphotoshop.org/paris/)

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Donc Adobe Photoshop Express: nouveauté ou leurre?

Pour aller y voir, je me suis inscrit sur leur bêta-site, et commencé à procéder à une opération de téléchargement + corrections d’image.

Passé les 6 premières étapes, mon renard de feu quittait intempestivement. Une fois, deux fois, cinq fois. J’ai quitté toutes mes applis, relancé, vidé le cache. Idem. Alors voilà. Un bêta site c’est aussi le risque que cela ne marche pas. Impossible d’accéder à l’édition de l’image pour la corriger ou la retravailler. Il faudra que j’en parle ce soir à la réunion du Club. Tant pire pour moi. :-)

Étape 1 (inscription réussie)

Étape 2 téléchargement (upload) d’une photo réussie

Étape 3 la photo est bien là

Étape 4 je clique sous la photo pour dérouler le menu

Étape 5 j’arrive une fois à éditer l’image sur l’écran

Étape 6 et au moment de cliquer sur Sharpen par exemple, Firefox abandonne la partie. Au revoir Adobe Photoshop Express. Durant les autres essais, je ne suis même pas arrivé jusqu’à l’étape 5 (d’où la copie d’écran n°6 qui fait suite à l’écran N°2 de fait)

Bien entendu je ne peux absolument pas tenir rigueur à Adobe de ces dysfonctionnements. Tout d’abord parce qu’ils peuvent parfaitement venir exclusivement de ma machine. Il suffit d’un plug-in ou d’une appli dormante incompatible pour provoquer des problèmes de la sorte. Et c’est d’autant plus vrai que j’ai testé le site bêta d’Adobe sur mon Powerbook et là il a l’air de fonctionner sans aucun souci. Moi pas comprendre.

Donc Adobe Photoshop Express: nouveauté ou leurre? (suite)

Je souscris à l’idée que c’est une réelle nouveauté. Car en intégrant les fonctionalités d’un Google Picassa (manque peut-être une appli pour uploader tout un dossier-répertoire), Adobe Photoshop Express va bien plus loin et permet à celles et ceux qui n’ont pas le logiciel à demeure, ni la connaissance pour traiter les images, d’avoir un accès assez performant à la correction de leurs photos.

Reste qu’il me semble tout aussi dangereux et Adobe ne fera jamais assez d’alerte sur le sujet, car si les gens corrigent, c’est bien, mais ils se fient à leur écran. Qui, s’il n’est pas correctement calibré ou d’une qualité de résolution insuffisante, risque de détruire leurs images plutôt que de les embellir. Je ne saurais donc donner de meilleur conseil aux utilisateurs du site, de ne pas jeter leur originaux positionnés sur leur poste individuel. On peut aussi imaginer qu’Adobe ajoutera un jour une fonction «développement RAW» mais là ce n’est plus de 2 Giga que nous aurons besoin mais de vingt :-) Autre souci qu’en est-il de corrections groupés? par un script par exemple? Non, j’ai pas cherché-pas trouvé, pas le temps.

Mais il semble évident que, si ce site de stockage-traitement ne résoud pas tous les problèmes et de façon totalement efficace, il reste cependant une alternative remarquable à tous les sites comme Flickr ou Google Picassa. J’attends de voir ce qui se dira ce soir au Club Photoshop et vous en dirai plus après. Mais venez si vous avez le temps. C’est super agréable et enrichissant.

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Tiens et j’en profite pour vous joindre une super vidéo que j’ai trouvé, où l’on voit le grand Pablo Casals à l’œuvre sur une Suite pour Violoncelle de J.S.Bach.

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où l’on voit comment le cinéaste américain Robert Snyder se laissait influencer par la photographie d’un S.M. Eisenstein (Ivan Le Terrible etc.)

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SNCF, le logo en situation sur un immeuble haussmannien

Vous vous souvenez certainement d’un des premiers billets de design et typo, SNCF, un logo dyslexique, je voudrais juste revenir quelques instants sur la déclinaison du logo qui pour moi confirme les doutes que j’avais émises il y a deux ans et demi.

Jetez un coup d’œil sur les deux photographies ci-dessous. La première est prise au niveau de la grille d’entrée de la Gare de l’Est, la seconde, aussi mais avec un coup de zoom optique. Qu’est ce que l’on constate?

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Le manque de lisibilité “à distance” de la marque SNCF…

Comparez, le bloc marque rouge-mauve, à l’écriture en capitales de “LA GARE DE L’EST”. L’interlettrage de ces lettres composées dans une “Europe” (Futura) est mille fois plus propice à la lecture que les quatre lettres resserrées du sigle SNCF. Tous les graphistes savent cela. Ça fait même partie des bonnes pratiques en typographie de signalisation que de soigner les approches afin de garder un max. de lisibilité.

Alors que reste-t-il de ce bloc marque, un “misérable” cartouche à la forme imprécise —vue de loin— mais dont les couleurs attirent l’œil au premier regard. “Dites une couleur et un outil…” 90% pour cent des gens répondent rouge et marteau. Effectivement, pourquoi s’en faire.

Pour le logo de la Société Générale la réflexion sur la couleur relevait à peu près du même niveau. Comme pour le rond rouge de la marque ELF au début des années 70. Désolé, on est loin de la qualité de création et de réflexion que méritait cette grande Société Nationale des Chemins de Fer. Mais qui se souvient d’ailleurs du “Nationale” et des Chemins de Fer, à l’heure où le TGV va presque aussi vite que les lignes intérieurs de l’aviation civile?

La question qui me semble essentielle dans ce débat:

Cette marque ne semble pas en être une. Ce bloc-marque ressemble plus à un packaging d’une tablette de chocolat. Il s’agit plus d’une illustration alimentaire que de la représentation d’une entreprise de service de taille industrielle. Les signifiants sont bavards (par la richesse des couleurs) et anecdotiques (la forme du cartouche) et l’on ne voit pas comment on peut l’intégrer dans une stratégie marque-archi-print-web.

Bien sûr qu’il fonctionne sur le site web. On a presque le sentiment qu’il (le bloc-marque) a été conçu pour cela. De même il fonctionnera en Print lorsqu’il s’agira de signer une annonce ou un document. Les yeux à 25cm de la marque… certes. Mais lorsque vous êtes devant un immeuble haussmannien qui devrait porter l’empreinte du prestige de la SNCF, on se retrouve avec la sale impression d’une pièce rapportée à la hâte, style PLV d’une marque alimentaire, en tête de gondole.

Voilà, je peux me tromper. On peut toujours se tromper. On analyse avec ses codes personnels, ses goûts et sa sensibilité…

Je vous laisse le soin d’en débattre si vous le désirez.

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Graphic’ Christian Lacroix | histoires de mode | au musée des arts décoratifs

Christian Lacroix, histoires de mode

J’ai toujours été fasciné par le travail graphique de Christian Lacroix.

Il développe dans son œuvre de créateur de mode tout ce qui fait la qualité graphique: sens des couleurs, rythmes, codes d’élégance. Il sait admirablement utiliser les contrastes autant que les tons sur tons. Une expo à ne pas rater au musée des arts décoratifs rue de Rivoli.

Les Arts Décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 55 57 50
www.lesartsdecoratifs.fr

du 8 novembre 2007 au 20 avril 2008 à la Mode et au Textile

Christian Lacroix, l’Art consommé du graphisme

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Christian LACROIX en Haute Couture, Collections de 1999 à 2001. Patchworks de couleurs espagnoles, dentelles gitanes, bijoux baroques & barbares, croix byzantines… L’univers de LACROIX encore et toujours.

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Typographie Sci_Fi: Apple arrête définitivement la production d’ordinateurs…en 2011

“Apple arrête définitivement de faire des ordinateurs classiques en 2011, afin de se spécialiser dans ses nouveaux PDA/Ipod/téléphone.”

Un roman fleuve de pure fiction racontée par Étienne Mineur sur le site de Fluctuat.net. Un vrai délice pour les (a)mateurs de nouvelles fraîches et de délire de geek. Plus sérieusement une manière aussi de tourner en ridicule les “inluenceurs” du Wikio qui prévoient plein de choses qui sont déjà arrivées ou qui se produiront dans 2 mois.



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Une vidéo old-school: quand la Mode s’essaye aux prévisions futuristes

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Typographie et narration: Benoît Verjat: découverte d’un vrai talent

Je ne sais même plus comment je suis «tombé» sur le site de Benoît, puis, j’ai déclenché la vidéo “les Invisibles” et je ne me lassais pas de la regarder. Vous me comprenez, j’en suis sûr. Lorsqu’on voit tant de “me too” dans la production publiée par YouTube , on est parfois lassé, en se disant encore un nième Pulp Fiction ou Houelbecq.

Mais non là j’ai été sous le charme d’une narration et d’une sensibilité plastique à bien des égards. J’ai voulu en savoir plus, téléchargé le CV de Benoît Verjat. Puis je l’ai appelé pour qu’il ait la gentillesse de mettre sa vidéo sur YouTube, plus facile à importer dans nos WordPress. —Mais j’en ai d’autres!

— Eh bien tant mieux, joignez les au premier. Du coup voici une petite collection d’œuvrettes tout plein de qualité.

— Dites-moi Benoît, vous devez lire pas mal? en tous cas c’est ce que je ressens au détour de ces vidéos.

— Oui j’aime bien, dit-il modestement sans se rendre compte qu’il est un véritable brontosaure dans le paysage de notre jeunesse éprise d’interactivité et d’écrans.

Et il m’envoi par mail cette petite liste non exhaustive de ces lectures-films préférés:

Matin Brun (Franck Pavloff), pour la construction de la narration qui met en scène la montée du totalitarisme couche par couche que l’on peu rapprocher de 1984 (George Orwell), Brazil (Terry Gilliam) ou thx1138 (Lucas) pour le cinéma.

J’aime aussi beaucoup le découpage du récit par point de vue de Mark Haddon par exemple dans A Spot of Bother qui rend le récit plus immersif (je ne connais pas le titre français).
On retrouve ce procédé, au cinémas, dans Elephant, de Gus Van Sant, dans Hero de Zhang Yimou (Chaque point de vue dans le film est représenté par une ambiance colorée.) ou dans les films d’Alejandro González Inárritu.

En cinéma/vidéo je pourrais citer (sans se lancer dans une liste exhaustive) Orson Wells, Hitchcock, Jacques Tati, Jean-Luc Godard, François Truffaut, David Lynch, Pedro Almodovar, Quentin Tarantino, Michel Gondry, Sophia Coppola, Chris Cunningham, Spy Jonze, Pleix …

Je voudrais dire tant de choses sur ces vidéos, mais le temps me manque, je suis en plein charette, alors je vous laisse les découvrir et peut-être de les commenter, je suis sûr que leur auteur sera très heureux de vos encouragements.

Les invisibles

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Travail de typo cinétique sur le thème des caractères invisibles


Knyderatus piedibus

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Animation réalisée au scanner, qui raconte la vie des “Knydératus piedibus”.

Iki Tv

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Habillage pour Iki tv, une télévision interactive (et fictive)


Duo

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Travail sur la notion de couple en danse, chacun montre sa personnalité, les danses se répondent, et peut à peut ne font qu’une. (En collaboration avec un ami, Laurent Canivet)



Raison blanche

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Mise en vidéo d’un texte que Benoît a écrit il y a quelques années (2002) sur la “panne de raisonnement”, la perte de repère devant l’absence d’idée et la “réflexion récursive”.


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Curiculum Vitae de Benoît Verjat

2007-2008 Ecole Supérieure des Arts Décoratif de Strasbourg, année 3-Atelier de com. graphique
2005-2007 BTS Communication Visuelle Multimedia, Lycée Léonard de Vinci-Villefontaine
2004-2005 Mise À Niveau en Art Appliqués-Arts Appliqués Bellecour-Lyon
2003-2004 Baccalauréat général scientifique-Option Sciences de l’ingénieur Spécialité Physique

2007 Compagnie-haut-et-court.org (Conception réalisation d’un site immersif)
2006 Autour de la feuille (Graphiste indépendant-Stage de
3 semaines)
2006 SQLI Agency (WebAgency-Stage de 4 semaines)
2006 Photographe-reporter.com (Commanditaire: Jean-Luc Mège, Photographe)
2004 SergeMagner-Traiteur.com (Site de présentation/vitrine, commande en ligne)
2004 Projet de Solidarité international en Inde (2 ans concrétisés par 1 mois passé sur place)
2003 Peewi.org (Ouverture d’un hébergeur internet associatif-Présidence de 2003 à 2006)
2003 Virtuoonline.com (Création d’Animations Flash pour intégration dans des interfaces web)
2002 Nebpixel.com (Laboratoire technologique et graphique personnel)
2001 STECO SA Expertise Comptable (Gestion de Réseau et Formation bureautique-2001/2008)

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Extention du domaine du graphisme, par Michel Wlassikoff | c’est mercredi 19 mars à 18h30

Les années 1960-1980,
ou la conception
d’un nouvel environnement
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écouter, poser des questions
et rencontrer Michel Wlassikoff qui nous conte
l’«Histoire du graphisme en France»
au Musée des Arts décoratifs:

MERCREDI 19 MARS 2008, à 18h30,

Salle de conférences des Arts Décoratifs
111 rue de Rivoli, 75001 Paris

Les années 1960-1980,
ou la conception
d’un nouvel environnement 5/6

Michel Wlassikoff, historien du graphisme, auteur d’Histoire du graphisme en France, une coédition Carré – Les Arts Décoratifs publiée en 2005 décrit et définit les différents aspects de la pratique du graphisme : art de l’affiche, création typographique, graphisme éditorial, de presse, d’information, multimédia, habillage télévisuel. Les évolutions graphiques et typographiques sont examinées en lien avec les grands courants esthétiques français et internationaux, avec les arts plastiques, la photographie, le design ou encore l’urbanisme. L’apport des créateurs et des mouvements graphiques étrangers est précisément indiqué. Ces conférences richement illustrées s’adressent aux étudiants et aux amateurs.

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Réservation souhaitée par e-mail: conference@lesartsdecoratifs.fr

Tarifs : plein tarif 5€ / amis du musée 4€ / étudiants 2€ la séance

accès

Musée des Arts décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris

Tél. : 01 44 55 57 50

Métro : Palais Royal-Musée du Louvre, Tuileries, Pyramides.
Bus : 21, 27, 39, 48, 68, 72, 81, 95.
Parkings : Carrousel du Louvre & rue des Pyramides.
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Le musée est accessible aux personnes handicapées par un ascenseur au 105 rue de Rivoli.

Publié dans De la Modernité, Galaxie Gutenberg, Opinions et Im-pertinences, Typographie et typographies | Un commentaire

Typographie des réseaux sociaux | une relecture personnelle de la net’réalité

J’utilise parfois le mot typographie comme un médecin qui dirait: «diagnostic des réseaux sociaux», ou un ethnologue: «analyse structurelle des réseaux sociaux». Parce que n’importe quel chercheur, sémanticien, ou même anthropologue serait étonné non pas seulement du développement industriel de ces social networks, mais aussi de l’engouement d’une poignée de geeks qui n’ont que ce mot à leur blog depuis près de 24 mois.

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Car le monde du net, geeks en tête s’est engouffré souris baissé dans cet immense référent catégoriel que sont les thèmes des réseaux sociaux. Pour ne prendre que les trois premiers de la liste des blogs «dits les plus influents», TechnoCrunch a consacré près de 987 billets au sujet, Presse-Citron plus de 2100 et Fred Cavazza pas loin de 1180 billets.

C’est beaucoup. une sorte de leitmotiv qui revient de façon récurrente. Ils expliquent, fort bien d’ailleurs, promeuvent, et s’interrogent pour finir par «prévenir» leurs lecteurs que Facebook pourrait n’être qu’un leurre et que Second Life ne fera pas long feu. Pendant ce temps un journal comme le Monde y consacre quelques lignes par-ci par-là (cf l’article ci-dessous) adoptant la distance nécessaire pour replacer «la chose» dans un contexte économique général, sans tomber dans l’apologie permanente.

Bien sûr j’aurais aussi bien pu vous parler de ces avatars de la modernité, voire tomber dans le plaisir certain de vous annoncer les dernières nouveautés comme cette bombe ci-dessous (disque dur de sauvegarde USB), Mais Guizmodo et les autres le font très bien. Et totalement hors sujet de ce blog typo.


Via Guizmodo

Mais c’est dimanche, et j’avais envie (c’est bien le propre d’un blog) de vous dire quelques mots de ce que je pense des réseaux sociaux.

J’ai eu un court instant l’envie de développer une théorie du complot, mais les faits sont moins romantiques et bien plus désastreux qu’une quelconque théorie selon laquelle ces réseaux seraient l’émanation de groupes de pression afin de promouvoir le libre échange et un capitalisme international, sans frontière et sans loi. Non, les évènements, les faits sont d’une pauvreté bien plus crasse.

Dans les années 2000-2003 les forums ont littéralement explosé. Les internautes se découvraient contributeurs anonymes (pseudos) ou pas, et chacun trouvant le forum idéal (design, cuisine, médecine, danse, musique) y allait de ses nombreux billets quotidiens ou hebdomadaires. Bien qu’il y ait eu quelques précurseurs, je pense à Laurent Gloagen par exemple d’Embruns, la grande majorité des internautes découvrent les blogs à partir de 2004-2005.

Le passage des forums vers les blogs fut quasi instantané. En quelques mois, des millions de blogs se créait dans le monde, l’esprit communautaire des forums laissait la place à l’expression individuelle. La presse en ligne y a beaucoup contribué. Curieusement l’internet réalité venait de donner la réplique à sa grande sœur, la téléréalité. Les journaux, magazines faisait une large place à ces espaces privés-publics, accentuant le buzz, et les flux de visites sur leur portail. Excellente affaire, parce que correspondant à un modèle économique rentable. Espace blog, contre, visites et notoriété pour le journal.

Durant ce temps on vit émerger grâce aux technologies du web 2.0 de nouveaux portails, d’abord professionnels Linkedin, Viadeo (Open BC) (en France) mais aussi un portail qui allait devenir un must pour les artistes et musiciens… MySpace. L’idée du portail est essentiel car du coup la marque ombrelle pouvait se valoriser, fort de ses millions (on ne parle plus en centaines ni milliers) d’adeptes. Mais la forme intrinsèque reste le blog. Avec liens croisés, les amis de mes amis sont mes pseudos amis.

Facebook arrive alors, le concept n’étant pas nouveau, mais le design, terriblement IBM-Microsoft, donnant à ce dernier une apparence de modernité institutionnalisée. Et au modèle de l’expression individuelle se substitue un modèle hybride, celui d’une page individuelle noyée dans les informations (wall+superwall) de mes amis que j’ai coopté ou l’inverse. L’idée de Facebook repose sur un concept vieux comme le monde: les absents ont toujours tort.

—Comment t’es pas sur Facebook? — je n’ai pas résisté longtemps, moi-même. Mes enfants, et quelques bons amis ayant vite fait de me remettre dans le droit chemin. Tu comprends tu dois être là. Et je comprends très bien que les faibles, les pauvres en relations sociales y trouvent un semblant de compte par la multiplication virtuelle d’un pseudo réseau qui n’en est pas un.

Et c’est à celui qui aura le plus d’amis… preuve d’une forte personnalité ou d’une personnalité influente. Toujours l’ego, et surtout la peur de n’être personne dans une société qui filtre à tous les étages de la vie, privée, professionnelle et culturelle. Mais la peur ne suffit pas à valoriser un portail. Et leurs actionnaires l’ont si bien compris (et à leurs dépens) qu’ils cherchent désespérément à rendre profitable le concept.

Avec un «mais•••» d’importance, la résistance des mêmes internautes, ne voulant pas se voir transformer en arbre de nöel publicitaire, homme-internaute sandwich d’une publicité qui serait trop envahissante. Les dirigeants de Facebook multiplient les idées stratégiques avec la dernière en date, devenir un portail pour musique gratuite. (on ne voit toujours pas les futurs revenus publicitaires).

Et pendant ce temps, la bande passante, les espaces de storage coûtent cher, très cher. Photos, vidéos, dessins. Pour la plupart pas très optimisés (l’internaute de base qui n’a jamais eu à gérer un espace serveur, télé-verse (upload) tout, et n’importe quoi).

Avec Facebook l’expression individuelle s’est muté en une sorte d’expression communautariste, il n’y a plus de forum, mais des groupes d’intérêts, qui ne partagent en réalité pas grand chose, tant l’interface est poussif qu’il vous décourage vite fait d’envoyer des messages (vous oubliez toujours qq chose où cliquer) à qui que ce soit. Voici un exemple contraire, de la communauté des typographes, c’est en allemand, et les interventions, nombreuses (quotidiennes) donnent la mesure d’une communauté active et resserrée autour d’un sujet qui les passionne.

Non je ne suis pas old-school. Et mes activités multiples et variées en attestent.
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Ci-dessus une carte publiée par le Monde décrivant les zones géographiques et les réseaux qui y sont le plus en vogue.

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Mon propos est sans doute celui d’un homme libre qui résiste aux modes pour y avoir été moi-même addict à une époque, et m’être rendu compte que je n’avais pas besoin d’être dans la mode pour être jeune et moderne. La modernité, je la conçois plus comme une attitude de questionnement permanent des réalités qui nous entourent. Une manière d’être de lecteur du monde qui ne se contente pas des apparences, des signifiants cathodiques ou estampillés web fussent-elles 2.0.

Lorsque Second Life est devenu un thème récurent chez les blogueurs geek, je me suis tout de suite insurgé de voir un tel mimétisme. Il y a chez l’être humain et ce à tous âges une forte propension au jeu. Freud et ses apôtres la classait dans une catégorie, le principe de plaisir. Et tant que ce portail virtuel se proposait de vous amener voyager dans un univers de lilliputien à quat’sous, il n’y avait pour lors aucun avatar, si je puis me permettre cette facétie.

Le phénomène prenant de l’ampleur (et surtout grâce à l’accélération des connexions), de brillants penseurs ont cru bon s’y engouffrer, pensant avoir découvert un comportement nouveau et majeur pour l’humanité. Ils se sont bien sûr trompés.

L’homme s’est toujours senti seul, c’est une condition humaine. Et l’urbanisation de nos sociétés au cours des 60 dernières années n’a fait que renforcer ce sentiment diffus créant une béance de questions existentielles auxquels sociologues, psychologues et philosophes tentent de répondre.

Une chose est certaine, la proximité que crée la ville, n’engendre pas plus de comportement solidaire que l’éloignement de nos ancêtres vivant à la campagne à des dizaines de kilomètres des uns des autres n’en engendrait. Au contraire. Vous avez plus de chances de rencontrer votre voisine de pallier sur Meetic que dans l’ascenseur de votre immeuble.

Les fabricants de téléphonie mobile, marchands du temple, l’ont si bien compris qu’ils ont basé tous leurs campagnes de communication sur l’idée que le portable allait vous rapprocher d’autrui. C’est vrai, on a même vu des gens faire semblant de téléphoner dans la rue, pour avoir l’air, de ne pas être seul. Une maladie sociale, une vraie qui prend ses sources dans cette solitude que l’humanité a tant de mal à apprivoiser.

Internet + le téléphone mobile ont par exemple créé les vendredis soir de roller, ou bien les flashmobs en train de devenir les freezemobs dans toutes les villes du monde. Caricature de mouvements sociaux et/ou d’art contemporain contribuant au prestige de ceux qui les organisent. Mais l’instant magique passée, tout le monde se disperse, et de fait il ne s’est réellement rien passé, à l’exception des photos et vidéos numériques qui vont circuler sur Flickr et YouTube accréditant d’un événement majeure, pour ceux qui l’ont vécu.

Notre jeunesse se meurt de ne pas s’engager sur les grandes causes à défendre. Il faut bien admettre, que le monde dans lequel nous vivons n’engage guère à la révolte, à la résistance, tant les pressions sociales sont de plus en plus coercitives. Et en premier la fragilité des emplois.

Ce faisant on comprend mieux le rôle symbolique voire symptomatique que vont jouer des sites comme Facebook ou Second Life. Ils vont comme ces flashmobs créer le sentiment diffus de ne pas être seul. Dans Second Life, vous créez votre avatar que vous aller promener d’île en île au milieu d’autres avatars, tels des trons modernes et virtuels, en vous donnant un sentiment de puissance retrouvée grâce à l’argent facile et les apparences trompeuses.

Facebook, ne coûte rien, et vous donne de même ce sentiment de retrouver une communauté «d’amis», de les côtoyer chaque jour au détour d’une visite sur le site. Il s’agit ni plus ni moins de drogue, car il y a les addicts, ceux qui ne peuvent plus allumer l’ordinateur sans passer voir immédiatement leur «Facebook». D’autres comme moi, plus simplement ont rajouté dans leurs fils RSS les notifications du site. Et on est tranquille pour la semaine.

Ces deux sites, sont une réponse marketing aux problèmes de solitude de notre société.
Et destinés à quoi faire. Des rencontres? Je vous assure que Meetic et la centaine de sites de rencontres que vous trouvez sur le net sont plus efficaces pour ne pas rester seul. Leurs promoteurs ont parfaitement compris et solutionné un problème urbain majeur. Leurs sites, simili bal du samedi soir, ciblent parfaitement bien les internautes solitaires qui du coup sont beaucoup moins complexés à aborder qui un homme, qui une femme pour tenter un rapprochement affectif ou sexué.

Tout cela est très brouillon sur nos deux sites en question. Et si je puis me permettre si Facebook voulait vraiment une idée pour trouver de la rentabilité, ce serait d’ouvrir des groupes payants de rencontres où les adhérents se retrouveraient avec une carte de visite estampillé sur leur espace: «je suis libre et je cherche, une femme, un homme…retrouvez-moi dans tel groupe…» et bien entendu on pourrait imaginer des critères de proximité, d’affinités culturelles, musicales, de tranches d’âge etc.

Vous verrez Facebook ne survivra que grâce à ce genre de développement car il n’a au fond aucune légitimité professionnelle comme Linkedin ou Viadeo.

Mais Facebook et Second Life ont aussi un autre point commun, celui de «mangeur» de temps. Et comme mon illustration l’indique, notre cerveau, s’il est capable de multiplier les connexions, activer de plus en plus de synapses, il n’en reste pas moins dépendant d’un facteur rédhibitoire: le temps. Et personne ne peut perdre trop de ce bien si précieux.

Je ne doute pas un instant de la capacité des gens à augmenter le nombre de leurs interconnexions cérébrales. Il n’en n’est pas de même de la capacité des gens à augmenter leur vrai potentialité de rencontres dans la vie réelle. Plutôt le contraire.

Du coup je suis persuadé, que ce sont les interfaces simples qui sortiront victorieux de tous ces pseudos réseaux. Alors peut-être que nous verrons un nouveau Facebook surgir, une sorte d’agrégateur social de tous ces interfaces. J’ai du mal à imaginer la bête mais je vois bien les raisons du succès de MySpace et Facebook. Le sentiment d’avoir son espace à soi mélé à celui des autres.

Alors je fais mes comptes: Un interface pour le chat‘, un autre pour les mails, un autre ou le même pour la voix et video sur IP, un interface de type blog seul, ou accompagné (MySpace), le retour en force des forums, spécialisés sur des questions pointus. On le voit déjà par profession, et ça ne saurait que se développer d’autant que nombre de blogs adossent à leur espace ce type de forum.

Avec sans doute le maintien plus que probable des réseaux spécifiques, dits réseaux à niches qui répondront à des besoins concrets et qualifés. Et peut-être effecivement un espace d’agrégateur social pour relier tout cela (bien qu’un lecteur de fil RSS permet déjà d’agréger tous les flux, articles, commentaires et réactions auxquels on veut s’abonner). Et puis Chérie FM pour les conseils de rencontres (SMS: t’es où chérie —juste derrière toi mon amour). Allez circulez :-) ou commentez. C’est à vous maintenant.

Facebook envisagerait de lancer une offre musicale gratuite en ligne<<

(Extrait d’un article du Monde en date du 5 mars 2008) Facebook a récemment concentré son attention sur la musique, proposant à l’instar de Myspace, depuis novembre 2007, aux groupes de créer leur page avec des liens intégrés vers les applications d’iTunes et d’autres sites de musique en ligne tels qu’iLike, LastFM ou Pandora. Ces partenariats n’ont cependant pas encore donné lieu à des contrats d’exclusivité, laissant aux sites la possibilité de négocier avec les majors.

Ainsi MySpace pourrait proposer aux fans d’acheter en ligne des produits dérivés et tickets de concert de leur groupe préféré. Ce service serait développé en partenariat avec Universal qui, par conséquent, arrêterait de poursuivre le site pour violation de ses copyrights.

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Quelques signaux faibles de la modernité

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ici un designer qui propose des thèmes pour habiller votre i-phone

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Et trois images pour finir sur une note d’humour. Toujours via FFFFound


un téléphone pour Kids

nickpapageorgia.blogspot.com Une Publicité déroutante pour All Bran :-)

Vu sur FFFFound et une photo prise au hasard pour illustrer l’envol de nos passions.

Publié dans De la Modernité, Galaxie Gutenberg, Opinions et Im-pertinences | Commentaires fermés sur Typographie des réseaux sociaux | une relecture personnelle de la net’réalité