Jeudi dernier nous avons eu au Club Photoshop, à la Maison Européenne de la Photo une avalanche d’annonces de la part d’Adobe. Technologies Flex, Air, Photoshop Express et Lightroom 2.0 plus qu’il n’en faut pour satisfaire notre gourmandise habituelle pour les nouveautés high tech. Les images “film strip” à gauche sont clickables pour voir en grand les slides de la soirée.
Au fond l’ensemble de ces annonces ont pour lien commun les RIA (Applications Internet Riches) devant permettre aux développeurs de migrer sur le web 2.0 ainsi que sur les écrans des mobiles comme l’i-phone des expériences utilisateurs d’une incommensurable richesse.
C’est Michael Chaize qui fait l’intervention majeure à la tribune du Club. Il nous explique les avancées des applications Flex et Air qui consistent à interfacer les nombreuses possibilités d’HTML, Ajax, Flash et Java en applications riches portables sur toutes les plateformes (PC, MAC, Linux).
C’est une nouvelle génération d’écrans qui se pointe derrière ces innovations. Des écrans de saisie, de travail comme de consultation. Ces Applications Riches on les voit arriver depuis deux ans, mais jusqu’à présent il fallait faire de gros efforts de développements et de codage qu’Adobe se propose désormais de simplifier. Flex est une technologie passerelle qui permet d’unir des actions-scripts et d’intégrer du Javascript, de l’Ajax, du Html pour faire des applis qui seront lus par Flashplayer.
Car et c’est bien toute la philosophie de ces développements. À l’heure où Microsoft tente d’installer Silverlight sur le marché, Adobe part du constat plutôt gratifiant que Flashplayer est quasiment présent sur toutes les plateformes et tous les navigateurs. Il est mis aujourd’hui à jour, de façon transparente, et cela concerne à peu de choses près 80% du marché des navigateurs installés. À partir de ce constat, et au regard de la légèreté de Flashplayer, Adobe propose désormais de développer grâce à la technologie Flex, l’intégration de l’ensemble des applis de la marque le tout lisible par Flashplayer.
Adobe AIR (Application Internet Riche) est le pendant développeur et intégrateur des applis Flex, puisqu’il va permettre aux développeurs de combiner les différentes sources pour en faire une version transportable aussi bien sur Internet qu’en Local ou pourquoi pas demain sur l’I-Phone qui, bien qu’Apple n’ait pas signé d’accord avec Adobe, va se trouver du coup obligé de laisser faire les téléchargements AIR sur ses mobiles.
Demain vous développerez vos photos avec Photoshop sur l’i-Phone… c’est grâce à AIR. Ou bien vous vous connecterez avec Skype, toujours grâce à AIR.
Avantages vs Inconvénients:
Deux applications pour comprendre mes réserves:
http://kuler.adobe.com/ Voilà un site que beaucoup d’entre-vous connaissiez déjà. Il est entièrement réalisé grâce à la technologie AIR. Intuitif, interactif, vous choisissez, sélectionnez, stockez vos nuanciers de coloris exportables dans un Format “Adobe Swatch Exchange Format” •ase. Le choix des couleurs et la subtilité de l’application pour changer les coloris profitent largement de la technologie. Dans ce cas précis, l’utilisateur sort grand gagnant de l’expérience.
http://beta.searchme.com/ Ici sur le site de SearchMe, c’est le contraire qui se passe. La technologie est la même. Adobe AIR, intégration parfaite mais le sujet ne se prête absolument pas à ce développement.
Tout simplement parce que d’afficher pour chaque item trouvé par un moteur de recherche, l’image même du site, est d’une lenteur et d’un pénible qui est contraire à toute logique d’expérience utilisateur. Google avait bien compris la chose, à l’époque des débuts d’internet. Ils ont été les premiers à proposer un moteur qui restreignait l’affichage des résultats et des requêtes à du texte pur.
On lit plus vite (en écrémant les résultats textuels) que l’on ne découvre des images. Puis la surface des images, est terriblement rebutante pour aller chercher la 8e page équivalente à la huitième des requêtes de Google. Ce faisant l’utilisateur s’arrêtera à la troisième ou cinquième page ou résultat, (ce qui restreint encore plus) qui mettra en valeur uniquement les rankings les plus favorisés. Si tant est que le ranking soit correcte, ce qui dans le cas présent et après vérification s’avère catastrophique dans bien des cas.
Donc nous voilà face à deux expériences utilisateurs totalement contradictoires qui montrent à l’évidence que la maîtrise de la technologie doit s’accompagner d’expertise ergonomique et marketing au risque de développer n’importe quoi pour n’importe qui.
Conclusion:
Le monde des écrans se développe à grande allure. Sans doute que les développements récents vers l’univers des mobiles viennent de donner un coup d’accélérateur considérable à la recherche de solutions riches intégrant l’ensemble des technologies images-texte-animation-son-vidéo. Je ne juge pas, je constate que nous n’en sommes qu’au début d’une ère nouvelle.
La portabilité de Photoshop sur Adobe Photoshop Express, dont j’ai parlé dans mon précédent billet en est une preuve supplémentaire. Le futur c’est aujourd’hui. Nous sommes entrés de plein pied dans le monde du Tout Écran où le monde nous apparaît au travers de ce prisme brillant et translucide modifiant nos perceptions et nos goûts, jusque dans les styles publicitaires et marketing.
Ne nous étonnons pas de voir des logos 2.0 ou des sites e-marchands dont l’apparence ressemble à s’y méprendre à celui du voisin. Les technologies sont les mêmes que le graphiste a tendance à utiliser de façon récurrente et interchangeable. Une sorte de siècle des lumières vient de naître. Lumières cathodiques et pixelisées s’entend.
Conclusion 2:
Autres sujets abordés lors de cette réunion exceptionnelle: Lightroom 2.0 que je vous renvoie lire chez mon ami Jean-Christophe Courte d’UrbanBike présenté par Denis-Pierre Guidot (cf photos ci-dessus) d’Adobe ainsi que Jean-François Vibert, le grand spécialiste (photographe) de Lightroom et de I-View Media Pro. Un excellent billet consacré au sujet par Gilbert Volker ici, et par le *maître* incontesté en Lightroom ici (sans doute le billet pédago, le plus exhaustif)
Et bien entendu Adobe Photoshop Express que Stéphane Baril à eu la gentillesse de nous présenter en détail. Juste pour revenir sur le modèle économique de ce portail de retouche et stockage: il semble d’après D.P. Guidot, qu’Adobe dans cette version bêta n’ait pas encore arrêté “son modèle” laissant pour lors la porte ouverte à toutes les éventualités. Y compris et c’est une opinion personnelle, celle de voir la technologie rachetée par Google (Picassa) ou Flickr, pourquoi pas.
Je ne suis pas sûr du tout qu’Adobe ait le positionnement marketing grand public lui permettant de développer un portail universel de stockage photographique (et de médias autres). Voire, on peut s’interroger sur l’efficacité professionnelle (productivité) d’un tel site qui ne propose pas de partager (workgroup) des albums entre photographes et agences photo.
L’implémentation de métadonnées laisse à désirer, le traitement en batch et groupé d’une série de photographies n’est pour lors pas possible, et l’on ne sait absolument pas si l’on disposera à terme d’un interface type Camera Raw ou développement Raw à la manière de Lightroom. Mais c’est aussi la richesse de cet instant particulier dans l’évolution de nos métiers. On ne sait pas où on va, mais on y va. N’est-ce pas passionnant?
Quelques liens utiles:
http://www.adobe.com/fr/resources/business/rich_internet_apps/?ogn=FR-gntray_sol_ria_fr
http://www.adobe.com/fr/products/air/business/
http://www.adobe.com/fr/products/air/
http://www.macromedia.com/software/flash/about/index.html
Adobe Photoshop Express
Troisième Mi-Temps au Framboisy où un petit groupe d’afficionados se sont réunis pour poursuivre l’expérience AIR: Amitié Intercative Riche.
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Philippe Chaudré, notre Président du Club Photoshop de Paris
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Christian Brugeron, l’homme à la chemise mauve, le grand spécialiste des technologies Postscript, PDF et de cryptologie
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Denis-Pierre Guidot: “quoi vous comprenez rien à rien décidément”
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Un photographe motard, comme moi :-)
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