Presse en ligne, et si on faisait du Neuf avec du Beau?

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Ce qu’on voit | ce qu’on lit (rappel)

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Eh oui vous lisez l’arbre est dans la forêt et non l’arbre est dans la la forêt… cqfd ;-) bon lundi

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Luciano Perondi chez Molotro (type design) via Velvetyne

Stencil typeface Minotype (alias Ninzioletto), designed by Luciano Perondi

Toujours via Velvetyne (curiosités typographiques) je découvre ce stencil très enlevé, le Minotype (allusion à Monotype qui se caractérise par le design de bas de casses assez rares dans ce type de création. L’orginalité (entre autres) de l’alphabet tient à l’attaque en oblique des stries dans les lettres, contrairement au Stencil Glaser (magnifique) qui était sans nuance, tout en verticalité. Project directed by Leonardo Sonnoli, for VivereVenezia3.  

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Découvertes | Raster Noton, Kangding Ray alias David Letellier, via Velvetyne

Bien qu’en retrait derrière les autres cofondateurs du label Raster Noton (Alva Noto en tête), Olaf Bender, mieux connu sous son pseudonyme Byetone, n’en garde pas moins une position de force au sein de l’équipe: graphiste émérite, c’est à lui qu’appartient la lourde tâche de réaliser les pochettes des sorties du label, connues pour leur aspect ultra-minimal et leur efficacité visuelle sans pareil. Après avoir pondu un nombre restreint de productions pour le label (car souvent occupé à monter sur pied des visuels live détonants pour monsieur Alva Noto), Byetone se lance enfin dans une première entreprise musicale d’envergure, sobrement appelée Death Of A Typographer. LIRE LA SUITE CHEZ GOUTEMESDISQUES

Et le voyage continue avec le site de Kangding Ray (David Letellier):

Kangding Ray was invited by Ryuichi Sakamoto to participate with other raster-noton artists to the nam june paik memorial event at the basoin temple. tokyo, in november 2006. He also produced a track (xom) for sakamoto’s “stop rokkasho” action (www.stop-rokkasho.org), and made a remix of the track “things will change” for modwheelmood. The music of kangding ray has been used in different film and video projects, including the short film “U-5” from video artist Nicolas Lelièvre. LIRE LA SUITE ICI.

 

 

Et je vous invite chaudement à visiter le blog des curiosités typographiques pour y découvrir une mine d’or. CHEZ VELVETYNE.

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La Crise expliquée par Libé & Yves Montand en…1984

C’est en février 1984 que Libération
sort un numéro spécial sur La Crise. 

Je n’ai pas envie de polémiquer sur l’édition de ce numéro de l’époque, ni de réécrire l’histoire de notre économie que chacun connaît. Vous pouvez cliquer sur chaque page et la découvrir pour la lire en détail.
Vous pouvez aussi commenter, dire votre sentiment, esquisser une relation entre la presse, la manipulation des médias et les résultats catastrophiques auquels nous sommes arrivés. Juste pour dire: 1984 c’est aussi le titre du roman de George Orwell, c’est aussi l’année où Steve Jobs a lancé le premier Macintosh. C’est aussi cinq ans avant la propulsion du tout Postscript donc du tout numérique. 1984 une année de chômage à 2 millions d’âmes, déjà… que le monde numérique, plus internet, plus la mondialisation, plus l’émergénce des pays en voie de développement, plus l’emballement du capitalisme financier allaient provoquer les plus grandes destructions de gisements d’emploi jamais vu dans les économies passées. Mais il y aurait tant et tant à dire, que je vous laisse à méditer et déposer ici vos commentaires argumentés. Pour une fois je préfère que ce soit mes lecteurs qui écrivent l’article, suis sûr que j’oublierai trop de choses. Où étiez vous en 1984, qu’êtes vous devenus, comment avez-vous vécu ces tourbillons de crises successifs qui ne se sont jamais taries depuis la publication de ce numéro spécial. Votre sentiment sur les Sorties de Crise possibles. Courage à vous et merci d’avance pour votre participation.
Ah j’oublie l’essentiel: les titres de cette édition spéciale: composés en Graph Lubalin.

©peter gabor | directeur d’e-artsup

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De Painstation à Moshpit | Le collectif fur | le sadisme, symptôme du passage au réel

by ©Jonas Kaloustian | e-artsup | l’école de la création numérique

Jonas Kaloustian est étudiant de la filière Concept en 4e année d’e-artsup et participe depuis janvier à l’écriture d’une histoire du Game Design aussi bien pour le blog de l’école, que pour la revue Amusement.

Dans une époque pas si éloignée que ça, le virtuel ne s’opposait pas au matériel, mais à l’actuel. Un collectif artistique allemand appelé //////////fur////  nous le rappelle depuis 2001, et ils sont prêts à nous le rappeler dans la souffrance.

Volker Morawe, Tilman Reiff, et Roman Kirschner, tous trois des artistes média basés à Cologne, sont à l’origine du collectif
//////////fur//// art entertainment interfaces qui réinjecte du méchatronique dans les installations ludiques, là où l’informatique a désormais pris le dessus.

À l’époque étudiants à l’Académie des Arts de Cologne, Morawe et Reiff ont réalisé en 2001 leur première œuvre, la Painstation, présentée comme un «artefact de duels améliorés», qui, même si elle se base sur le célèbre Pong, a la particularité de venir vous rappeler la dure réalité dès que vous laissez marquer l’adversaire. En effet, quand l’adversaire marque un point, la machine vous agresse, au choix, elle vous fouette la main, elle vous envoie une décharge électrique, ou elle vous brûle. L’œuvre, car c’en est une, et pas uniquement une machine diabolique construite par pur sadisme, invite à réfléchir sur le sens du risque dans le jeu. L’échec n’est plus anodin, une partie n’est plus une partie de plaisir. Bâtissant un rapport masochiste, presque viril à la souffrance, elle pose plus la question de jusqu’on peut-on aller pour ne pas perdre la face ? Quand un public est là, est-ce que le show must go on au détriment de la santé physique ? Pour l’histoire, les problèmes de copyright, de mains ensanglantées, et les risques d’infection, ont forcé le projet à s’arrêter au bout de 2 ans et ½, moment où  Morawe et Reiff ont créé une Painstation 2.


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Painstation 2


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quelques mains de joueurs après des matchs de Painstation

La Painstation a fait buzzer autour du collectif et leur a permis de s’orienter vers des projets moins sanglants mais tout aussi intéressants. En vrac, nous avons le Furminator, un environnement méchatronique qui installe le joueur à l’intérieur d’un Flipper Terminator 2 revisité, et lui fait vivre l’expérience d’un First Person Pinball, calqué sur les jeux de tirs à la première personne comme Doom ou Quake, ses yeux étant directement au nouveau du bas du flipper.

le furminator vu de l’extérieur

Il y a aussi le projet de Mr Punch, un jeu de combat à la Street Fighter ou Tekken, où deux joueurs s’affrontent, mais au lieu de le faire sur un écran, ce sont deux automates que l’on croirait issus d’un spectacle de guignol qui se battent. Ou encore les Earworm Assault Devices, des armes pour diffuser des chansons connues pour rester dans le crâne alors que l’on ne veut pas d’elles. Leur dernier projet en date s’appelle Moshpit, c’est un simulateur de musique metal basé sur les mouvements de tête de l’utilisateur.

Mr Punch


Earworm Assault Device

//////////fur//// se veulent des combattants de l’isolation liée aux utilisations massivement solitaires des interfaces de divertissement, selon leurs propres mots. Ils sont en permanence à la recherche de nouvelles interfaces, puisant dans un maximum de domaines, informatiques, électroniques, ou non. Leur démarche envisage alternativement le rapport de l’homme à la machine, et même si ici, les résultats sont purement ludiques, voire loufoques, //////////fur//// nous permet de voir un peu plus loin que les interfaces auxquelles nous sommes aujourd’hui habitués, un peu comme dans le cas de leur jeu Conti Penalty Shootout en 2007, qui a juste créé le plateau du WiiFit avant l’heure.


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Le jeu Conti Penalty Shootout

by ©Jonas Kaloustian | e-artsup | l’école de la création numérique

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Serge Lutens | Architecte de la Mode | l’esprit Serge Lutens (reloaded)




Malgré le travail fastidieux, voire harassant qui consiste à photographier un livre aussi important, avec une double approche, celui du documentaliste respectueux de ce qui est, et celui du guide artistique qui ne peut s’empêcher de s’approcher, recadrer, attirer votre regard sur tel ou tel détail , je ne me suis lassé à aucun moment tant son travail me fascine et à bien des égards! Je vous rappelle ici le contexte. J’avais cet ouvrageen numérisant la police de caractère qui compose les textes de l’album. Et puis je le re-découvre, et me dit que si Design et Typo ne publie pas les belles pages de ce livre, il finira oublié du plus grand nombre parce qu’épuisé et sans doute sans intention d’être réédité. J’appelle l’éditeur qui très gentiment me renvoie avec son accord de principe sur l’auteur, Serge Lutens. «il faut bien entendu que vous ayez son accord aussi…» Après deux trois coups de fil je conviens avec Patrice Nagel, le complice, assistant et ami de Serge d’un rendez-vous parisien où Monsieur Lutens pourra nous commenter son travail. L’hôtel Ritz servit de cadre à cet interview, lieu de luxe raffiné sans doute, mais n’est-ce pas aussi le métier de Serge Lutens que de voyager dans le monde de la Mode et du Luxe. Jean-Charles Baudot m’accompagna pour la prise de son ainsi qu’Anne Maigret pour les portraits magnifiques qu’elle réalisa durant l’interview. dans ma bibliothèque depuis sa publication. J’y ai personnellement et très modestement contribué
Le spectacle de ce livre nécessiterait plutôt les moyens d’une video où l’on pourrait s’approcher en mouvement, faire des travelling, s’éloigner pour avoir une vision d’ensemble… j’ai utilisé ici la photographie pour tenter de montrer les constantes créatives de S.L. D’abord l’architecture, la vue d’ensemble de chaque page montre à souhait la nécessité où se trouve l’artiste de structurer l’espace, le corps, les vêtements, le maquillage et les accessoires. En ce sens c’est un ouvrage pédagogique en soi qui nous explique ce que c’est que la mode. Une sublimation du paraître par l’être. S.L. nous conduit sur un chemin difficile, visuellement et intellectuellement.
Car enfin la Mode, tant décriée par les détracteurs d’une société de consommation, représente pour beaucoup sinon l’inaccessible en tous cas le superflu cher. Il faut avoir lu les textes de Barthes dans le Système de la Mode, pour se convaincre qu’il s’agit non seulement de photographies de mannequin, de prises de vues de l’inutile mais aussi d’une industrie toute entière consacrée à l’élaboration d’un système en permanente évolution. La Mode est nécessaire aussi bien pour les boutiquiers du Sentier que pour notre inconscient collectif, elle fonctionne certes sur les référents: «dimanche après-midi, vous porterez un tweed croisé sur les champs de courses», mais nous permet aussi de rythmer le temps social, de découper celle-ci en séquences donnant à la perception de notre monde complexe une lisibilité visuelle et sociale des plus précise.


Serge Lutens a poussé, en exagérant chaque composante de la photographie de mode jusqu’à l’extrême. L’architecture du corps et des vêtements, se dé-structure pour notre plus grand plaisir pour se restructurer en événement spectaculaire. Le corps n’est plus, pas plus que le vêtement, seule reste une composition picturale dont la moindre des qualités est justement de nous faire oublier qu’il ne s’agit que… de Mode. Parce que pour Serge Lutens, même s’il s’en défend, il s’agit probablement de religion bien plus que de photographie de Mode. Il suffit de regarder ses compositions pour s’en convaincre. J’ai voulu systématiquement montrer chacune de ses créations en trois temps ou plus. Vue d’ensemble, plein cadre sur les visages, plan resserré sur les mains, et parfois pas toujours, une série de détails sur les accessoires. Que constatez-vous. Les mains tout d’abord, elles ne servent que pour désigner, ou éventuellement s’affleurer, le geste du maquillage, une caresse à peine, ébauche d’un geste éternel que les femmes vivent depuis la nuit des temps. Justement les femmes, ou La Femme qui n’existe pas pour Lacan, car elles sont toutes une et inversement, sont assexuées , postures religieuses qui nous rappellent des tableaux du moyen âge ou plus près de nous un Chagall ou un Kandinsky. Des bas reliefs des églises aux tryptiques orthodoxes russes, ces femmes ne s’habillent pas, elles sont habillés par vocation de beauté où le spirituel le dispute au religieux. Elles incarnent la Beauté venue sur Terre voici quelques millions d’années autant dire une éternité.
Serge Lutens aime les Femmes pour le message de beauté qu’elles délivrent, mais ce faisant il les re-construit avec minutie, sachant o combien le hasard ne peut répondre seul à la question lancinante du qu’est-ce qui est beau ou pas. Il les re-structure pour leur permettre de se libérer de toute structure et archaïsmes qui les a rendu esclaves d’elles-même avant d’être des esclaves de la Mode. C’est en photographiant chaque détail de l’œuvre de Lutens que je découvre la simple complexité d’une pensée toute entière tournée vers le magistral. Car Serge Lutens est un pédagogue, il ne montre pas seulement, il nous explique, il donne à voir les secrets de son art. Structure après structure, il nous administre les vérités du rythme, des espaces, des lignes de fuite, des obliques et des parallèles. Ce que les peintres ont peint durant les années 20 il le fait revivre pour donner du sens aux sens. Au travers de ces photographies, on comprend mieux le Bauhaus, et le constructivisme des années 20, on entre en religion du surréalisme parce que les femmes de S.Lutens incarnent, figures vivantes, l’art contemporain, le questionnement permanent… Suis-je belle, suis-je la plus belle? oui, non, tu es• La Femme, épicentre du futur et de l’avenir, celle par qui les lignes de fuite font sens et pour qui les hommes se sont damnés pour l’éternité.
Serge Lutens nous administre une leçon de choses de la vie, par les courants ascendants de l’art premier qu’il a découvert bien avant que le quai Branly se mette en mouvement, les «roots» qu’il n’a cessé d’aller puiser dans la civilisation japonaise ou marocaine. S’agit-il d’un grand écart ou bien d’une logique qui allie la perfection nippone, ce goût pour le parfaitement ajusté à l’esprit décoratif et ludique de l’islam qui prône le plaisir comme une religion du ici et maintenant. Religion et perfection sont les constantes de l’art de Serge Lutens.


cliquez sur l’animation pour accéder à la Galerie d’étude de l’ouvrage «L’Esprit Serge Lutens»

Rappel: L’ouvrage de Serge Lutens est épuisé, Design et Typo a obtenu la permission de le publier in-extenso avec toutefois l’indication suivante: toute reproduction est interdite, usage strictement pédagogique. Un grand merci à l’éditeur, à Serge Lutens et Patrice Nagel sans qui ce billet n’aurait pu être publié.

J’ai évoqué ci-dessus la relation intime de l’œuvre à la structure (constructivisme russe, Bauhaus, surréalisme). D’aucuns diront que S.Lutens n’a fait qu’une œuvre de copie de ces esthétiques du début du siècle, mais l’a-t-on dit de Neville Brody lorsqu’il mit en Page la revue The Face, ou bien de Philippe Starck qui selon moi et indépendamment de toute considération affective a eu le mérite de faire enfin découvir les recherches architecturales et graphiques des années 20-30 qui furent menées en Allemagne d’avant guerre. Non et heureusement. Parce qu’en tout état de cause il ne s’agit aucunement de copie. Plutôt de l’adoption d’un vocabulaire, d’une grammaire graphique pour mettre en scène le travail de Lutens sur le textile, le maquillage, la sculpture, les bijoux. Œuvre chargé s’il en fut par les innombrables références dont la moindre n’est pas le Moyen Âge qui revient régulièrement de façon lancinante dans le travail de l’artiste. Car au fond Serge Lutens nous fait tout d’abord voyager, dans le temps et l’espace. De la période Grecque d’Aristote au Romantisme de Chateaubriand et Gustave Flaubert en passant bien entendu par le Haut Moyen Âge qui fut une des périodes les plus libertines pour le vêtement et la représentation du corps. il n’oublie bien sûr pas le passage au siècle de l’automobile où l’on découvre les belles de la Période dite Belle, justement, les années folles. La trame de l’ouvrage, est le texte, éternel fil d’Ariane qui donne du sens à toutes ces représentations visuelles en n’oubliant ni de parler de la musique, ni des sculptures, ni de la Mode. Du voyage dans le Temps, S.Lutens passe à celui de l’espace en nous faisant découvrir l’extrême orient avec le Japon et les terres maghrebines en pénétrant plus profondément dans Afrique des ancètres.


La structure de base de Serge Lutens est le triangle. Symbole s’il en fut de la trinité et du masculin-féminin selon, qu’il pointe vers le bas ou le haut, symbole aussi de la fertilité et de l’inclinaison vers le ciel ce qui faisant, donne à cet œuvre une dimension spirituelle qui est le véritable fil conducteur de l’ouvrage. Dire que Serge Lutens s’est inspiré des peintures de Picasso est une tautologie. Tout le travail respire et suinte l’admiration et l’amour du peintre. Et Serge ne s’en cache pas, au contraire, lors de l’interview, Picasso fut le point d’orgue, véritable hommage d’un artiste à un autre, pas des moindres .
Mais pourquoi Serge Lutens a-t-il éprouvé tant le besoin de structurer ses compositions et de façon quasi radicale. La réponse, vous la trouvez dans l’hétéroclité même de son œuvre. Lutens est un artiste prolixe et universel, tout jeune il débutait comme coiffeur à Lille pour venir plus tard à Paris, se faire repérer par Vogue et commencer une carrière dans la photographie de Mode. Cependant il touche à tout, maquillage, bijoux, sculptures et là, l’artiste pourrait se perdre, pour ne jamais se retrouver. Il découvre alors le Japon et c’est pour lui le choc. Comme il l’explique pour Picasso, «tout commence à la naissance par un choc…» le pays de l’extrême orient lui ouvre les yeux sur le concept de perfection, de simplicité, d’élégance. Puis il s’intéresse aux années vingt et comprend mieux que quiconque la nécessité de structurer la Mode polymorphe.


Il y a dans l’œuvre du maître tel un Huysmans (Rebours) de la Mode, un va et vient permanent entre matières complexes, coiffure, maquillage, fard à paupières, poudre blanche pour la peau et la nécessaire simplicité d’un espace structuré. Il s’agit d’un enjeu majeur, celui de la mémoire. On se souvient de ce qui est simple, alors même que la Mode met en scène des formes infinies, des matières chamarrées et disparates. Se souvenir d’une robe, d’une coiffure, d’un maquillage, d’une photo devient alors un défi que Serge Lutens relève avec philosophie. Tout d’abord la robe. Il n’y en a pas . Shiseido est un fabricant de cosmétique, Lutens va s’efforcer d’habiller ses mannequins par des symboles de vêtements, des raccourcis qui suggèrent plus que ne montrent. C’est là que la structure graphique intervient pour sublimer notre perception. Il n’y a pas de robe chez Lutens, pas à proprement parler. On devrait plutôt parler de costumes de théâtre, tel celui du No, il caricature le vêtement pour faire ressortir le maquillage et quand bien même ce maquillage est trop présent il intercale alors entre nos yeux et le visage angélique de ses modèles un voile pudique qui laissent à peine deviner le maquillage. Cet artifice, il va en user et abuser pour notre plaisir de chaque instant de chaque photographie.


Dès lors que l’on a compris le message qu’il cherche à passer, il nous devient évident que les moyens étaient là, à sa portée, simples et éternels. La structure, des formes graphiques simples, le trait, oblique de préférence vient rythmer ses compositions. Le triangle est un rappel permanent des symboles spirituels, qui «tirent» ses modèles photographiées vers une forme d’éternité. Le cercle plus rare et le carré presque toujours absent parce que contre nature, le vocabulaire de Lutens est radicalement simple. J’ai dit religieux, mais pas au sens d’une religion, ni d’une éthique, plutôt comme une quète d’un au-delà du beau, du parfait. Ce flirt permanent avec la perfection il le doit sans doute à ses années où il débuta comme coiffeur à Lille, aussi bien que sa rencontre avec le Japon, mais c’est le constructivisme, ou le cubisme en peinture qui vont donner à Lutens l’occasion de parfaire sa scénographie. Regardez cette image (1 ) puis celui-là (2 ), hommage aux taureaux de Picasso, Lutens installe son modèle dans une alchimie structurée où tout est oblique et triangle. Sauf peut-être les formes féminines de la silhouette en noir sur fond rouge. Grand dieux, et heureusement, Serge Lutens ne trahit jamais la femme, au contraire il la sublime et lui donne sa vrai dimension dans un univers graphique aux formes volontairement géométriques (3 ) .
Je ne voudrais pas terminer cette visite guidée de l’«Esprit Serge Lutens» sans oublier de vous parler de son travail sur la peau. Remarquez bien que chaque modèle est volontairement maquillée à la japonaiseS. Lutens maquille à l’outrance ses mannequins pour faire oublier leur temporalité. C’est comme s’il nous disait, vous savez, s’il n’y avait pas de maquillage, que l’on ne verrait que la peau, ce serait donc de la viande obscène, alors il cache la viande, la chair faite viande pour la faire entrer au Panthéon de la civilisation en tant que peau sociale. Je me souviens de mes lectures de Claude Levi-Strauss (Tristes Tropiques), des indiens du Brésil que nous avons eu la joie d’approcher par les expositions au Grand Palais durant l’Année du Brésil, chaque fois qu’une civilisation entre en scène, elle commence par habiller-maquiller la peau. Cela procède de la nécessité de structurer notre être social tout comme le regard de l’Autre sur nous même. Toujours la mémoire. Et puis vous l’aurez compris, l’œuvre de Serge Lutens parle des lettres et de la typographie en filigrane de ses mises en scène. Cela ne pouvait pas me laisser indifférent. Et vous? (théatre no dont je vous parlais précédemment), c’est là un artifice des plus heureux. Car cet ambassadeur d’une des plus prestigieuses marques de cosmétiques a bien compris qu’il ne s’agit pas tant de vendre un poudrier, un pinceau à joues, que d’insuffler aux femmes qui ont le désir de sublimer leur destin quotidien un projet d’éternité. De fait

le déclic de la création | 100e anniversaire des Demoiselles d’Avignon | ITV Serge Lutens

Introduction publié le 8 mars 2007.
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En attendant de dérusher complètement l’ITV de Serge Lutens et d’ailleurs d’y ajouter quelques éléments visuels et sonores qui manquent encore, voici un court extrait de cette rencontre magique. Où Serge nous interpelle sur le choc de la création, le déclic qui nous meut chacun en soi. Le sien, mais aussi celui de Picasso ou Van Gogh qui court toute sa vie après une certaine lumière. Et brusquement Serge s’enflamme et nous parle de ce tableau des *Demoiselles d’Avignon* qui a cent ans cette année, et qui fut oubliée, tournée contre le mur de l’Atelier du maître pendant sept ans. Pour finir par être achetée par un américain pour la somme dérisoire de 10.000F…
Et tout l’œuvre de Serge Lutens sera un aller retour de ces influences, ceux d’abord de sa jeunesse, tout simplement, mais influences majeures tout de même. Picasso… le Bauhaus, l’Avant-Garde Russe… ce n’est pas rien dans le berceau d’un homme qui aurait pu ne pas venir au monde du tout…

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Première partie de l’interview de Serge Lutens consacré aux Demoiselles d’Avignon et à Picasso
Ingénieur du Son et Designer Interactif: Jean-Charles Baudot
introduction avec quelques portraits de l’Artiste 1 et interview place Vendôme de Serge Lutens ici 2
Rappel Juridique: toute reproduction est formellement interdite, réservé à usage strictement pédagogique !
©peter gabor | directeur d’e-artsup

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Massin typographie la Cantatrice Chauve | Eugene Ionesco (reloaded)

En 1964 les éditions Gallimard publient un livre-théatre. L’auteur, Massin, directeur artistique des mêmes éditions (de 1958 à 1979) va consacrer plusieurs années à mettre en page, mais je devrais dire à mettre en scène une des pièces de Ionesco les plus surréalistes qui fût.

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La mise en page de Massin est le reflet fidèle d’une pièce aux situations et textes les plus absurdes. Le graphiste assista à plus de vingt représentations de la Cantatrice Chauve au théâtre de la Huchette en 1960. Il l’enregistra de même, pour en comprendre la moindre inflexion, les moindres silences. La typographie en tant que medium de transcription phonétique va lui permettre de représenter la scène et les acteurs dans toute leur spacialité. Les échanges, les dialogues prendront corps dans la taille, l’inclinaison, l’anamorphose, le rythme, les graisses, les contrastes, les blancs bien sûr… pour le silence.

Les anamorphoses lui posèrent des contraintes techniques incroyables. Les optiques de Cliché Union ne lui suffirent pas pour rendre compte des modulations innombrables de la voix des acteurs. Massin est mélomane, humaniste érudit. Mozart a peu de secret pour cet homme aux multiples talents. Ce faisant il ne trouva pas mieux que d’imprimer les textes à déformer sur des bouts de préservatifs (condoms) qu’il put triturer dans tous les sens, et infléchir les mots afin d’en rendre le sens de la manière la plus expressive possible.

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C’est avec un immense plaisir que je vous présente ici un court extrait de cet ouvrage aux niveaux de lectures multiples.

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Eugène Ionesco à gauche, Massin à droite. Photo de Yan Dieuzaide.

Ce qui me semble très intéressant dans la démarche de Massin, l’utilisation de la typographie et de la mise en page comme moyen redondant du texte écrit. En effet l’alphabet phonétique qui sert de support à la composition est déjà un moyen de transcription sonore d’une œuvre littéraire. Mais en ajoutant aux sons des lettres, des valeurs connotantes de la voix des acteurs, en transformant les mots en images sonores, il donne à entendre le texte de Ionesco comme si nous étions aux premières loges de l’orchestre. Massin a publié de nombreux ouvrages dont La Lettre et l’Image (Gallimard 1970), La Mise en Page (Hoëbeke 1991)…

pour voir cette rubrique d’ouvrages cliquez sur le lien.

Bibliographie complète d’Eugène Ionesco ici.

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Galerie complète de l’ouvrage de Massin

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Arrobase ou Arrobe | l’origine du signe @ [at] (reloaded)

J’ai trouvé cette étude des plus complètes sur le site de http://hapax.qc.ca/ . Je prie les auteurs de ce billet de m’excuser car j’ai fait un petit copier coller où j’ai essayé un peu de remettre leur texte en ordre de lecture. Cela dit je trouve vraiment intéressant de rappeler que ce signe ‘@’ nous vient du XVe siècle. Preuve s’il en faut qu’Internet depuis le début fait référence à Gutenberg. En ce sens les administrateurs du web ont repris la tradition moderne des acteurs de la photocomposition d’utiliser la terminologie typographique établie de longue date. Le débat est ouvert, n’hésitez pas à poster vos commentaires.

Pourquoi l’ISO/CEI 10646 appelle-t-elle le signe @ une arrobe ?

Résumé: pour les gens pressés

Parce que c’est le nom traditionnel français de ce caractère, comme l’attestent plusieurs sources typographiques.

L’arrobe — une mesure de poids

L’arrobe est un terme bien attesté en français, il désigne une unité de poids espagnole (cf. le Trésor de la langue française informatisé) :

AROBE, ARROBE, ARROBA, subst. fém.
Ancienne mesure de poids (variant de 11 à 15 kg) et de capacité (valant de 10 à 16 litres), encore usitée en Espagne, au Portugal et dans plusieurs pays d’Amérique latine.

PRONONCIATION ET ORTHOGRAPHE
1. Forme phon. : [aR?b].

2. Forme graphique. : Robert, s.v. arobe avec un seul r renvoie à arrobe avec 2 r., Larousse encyclopédique enregistre parallèlement arobe, arrobe ou arroba; Quillet 1965 arrobe ou arobe.

3. Histoire : arrobe dans Dictionnaires de l’Académie. 1798-1878, Littré arroba ou arobe dans Complément du dictionnaire de l’Académie de 1842; arobe ou arrobe dans Bescherelle 1845, Guérin 1892 et Petit Larousse 1906; aroba ou arroba dans Larousse du XIXe siècle et Nouveau Larousse illustré.

Étymologie et Histoire

Première attestation : en 1555, métrologie arrobe « mesure espagnole de poids » (J. POLEUR, traducteur de l’Histoire naturelle et générale des Indes… de l’Espagnol Oviedo, fo 45 vo ds R. ARVEILLER, Fr. mod., t. 33, p. 300. : « les navires vont en Espagne chargés de sucre : car l’Arrobe vault icy un ducat ou moins, et est fort bon »;

Emprunté à l’espagnol arroba « mesure de poids », attesté dep. 1088 (sous la forme arrobo; arroa en 1194, arroba en 1219, d’après COR.) et qui avait aussi le sens 2 (cf. 1607, C. OUDIN, Tesoro de las dos lenguas francesa y española ds GILI t. 1). Le fait que le mot apparaît en français. dans un texte traduit de l’espagnol confirme cette étymologie. L’espagnol arroba est lui-même emprunté à l’arabe. al rub’ « le quart » (v. FEW t. 19, s.v. rub’).

Origine du symbole @

Selon la publication « Ligatures, typographie et informatique », Jacques André, Adolf Wild, rapport de recherche n°2429, décembre 1994, INRIA :

Le nom le plus fréquemment employé est « arobas ». Ce nom vient d’une confusion que nous expliquons de la façon suivante: les traducteurs qui ont voulu faire imprimer des manuels techniques où apparaissait pour la première fois ce signe ont du s’adresser à un imprimeur qui leur aura sorti un catalogue de fondeurs français. On y voit effectivement un caractère qui a à peu près la même graphie que @, qui s’appele arobas, mais qui correspond à quelque chose de complètement différent : c’est le symbole d’une ancienne unité de poids et de capacité encore usitée en Espagne et au Portugal (arroba, équivalent à 12 à 15 kg ou 10 à 16 l), dont le vrai nom français est d’ailleurs arrobe ou arobe. Le mot provient de l’arabe ar-roub signifiant « le quart ».

L’@ sert à noter l’arrobe

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Le signe @ sert depuis des siècles à représenter l’arrobe dans les documents espagnols comme l’atteste le document ci-dessus écrit en 1775.
Exemples de @ utilisés pour désigner l’arrobe (1775)
Exemples de @ utilisés comme abréviation de l’arrobe (1775)
Extrait d’un cahier d’anecdotes du couvent de l’Ordre des religieuses déchaussées de la Très Sainte-Trinité, fondé en 1598 à La Roda, lieu-dit de la province d’Albacete en Castille — collection de l’auteur.

La 12e édition du Diccionario de la lengua castellana de la Real Aca­demia Española comprend une série d’abréviations courantes parmi lesquelles on retrouve « @ arroba, @@ arrobas ». L’usage devait être assez commun puisque ces abréviations se retrouvent dans l’Enci­clo­pedia Espasa de 1909.
Arrobe — le nom français du signe @

Jean-Pierre Lacroux signalait dans le Vademecum du typographe de Dumont : arrobe dans la composition française et faisait remarquer :

Et y a encore des experts pour prétendre que l’arrobe espagnole n’a aucun rapport avec @

Le symbole du réal est très intéressant. J’attends avec impatience l’experte explication de l’arabesque par un accent grave…

Dans une autre communication, le regretté Jean-Pierre Lacroux nous faisait parvenir l’image ci-dessous et ce commentaire :

Tiens, en voici une, extraite de la Composition typographique (1948) d’Henri Leduc. Elle est intéressante, car c’est un bricolage qui montre que ce caractère est absent des polices françaises MAIS qu’il est indispensable de le reproduire dans un manuel de composition… ailleurs que dans un chapitre consacré à la composition de l’espagnol…


Arrobe dans composition française

L’ISO/CEI 10646 utilise le mot arrobe

Par rapport à la version française de l’ISO 8859-1, la version française de l’ISO/CEI 10646 a rétabli le nom typographique traditionnel français de plusieurs caractères. Outre le nom d’arrobe, préféré au « à commercial » de l’ISO 8859-1, l’ISO/CEI 10646 nomme

le signe & une PERLUETTE (avec comme synonymes non normatifs esperluète et esperluette). Le nom de «et commercial» attribué par l’ISO/CEI 8859-1 n’est guère satisfaisant puisque cette ligature a bon nombre d’autres emplois.

et…

Le signe reprend le nom de PIED-DE-MOUCHE (avec comme synonyme non normatif fin de paragraphe). Le nom «symbole alinéa» attribué par l’ISO/CEI 8859-1 n’est, d’une part, pas le nom traditionnel (cf. Théotiste Lefevre, Guide pratique… (1883), p.116) et il se confond facilement, d’autre part, avec le signe paragraphe (§) qui désigne parfois également les alinéas…

Arrobe au Bulletin officiel

Le Bulletin officiel du 8 décembre 2002 a entériné le terme arrobe pour désigner le signe @ :

arobase, n.f.
Domaine : Informatique/Internet.
Voir :
arrobe.

arrobe, n.f.
Domaine : Informatique/Internet.
Synonyme : arobase, n.f.
Définition : Caractère @ fréquemment employé dans les adresses de courrier électronique pour séparer le nom identifiant l’utilisateur de celui du gestionnaire de la messagerie.

Note :

1. @ est à l’origine le symbole de l’arroba (de l’arabe ar-roub, « le quart »), ancienne unité de capacité et de poids espagnole et portugaise. Ce sigle est également utilisé dans les langues anglo-saxonnes, dans des formules telles que « tant de tel article @ tant l’unité ». Dans ces emplois, il est appelé « a commercial », et son tracé, identique à celui de l’arroba, résulterait de la ligature de l’accent grave avec le « a » de la préposition française « à », autrefois d’usage courant dans le commerce international.
2. Lorsqu’une adresse est fournie oralement, @ se dit « arrobe » alors qu’il se dit « at » en anglais.

Équivalent étranger : at-sign.

Et enfin, si l’Oxford dictionary le dit…

À la question « Quelle est l’origine du @ et a-t-il un nom correct ? », le site des Dictionnaires Oxford répond :

It is usually known as ’the at sign’ or ’the at symbol’, which is good enough for most people. It is sometimes called ’commercial a’, and occasionally by the French name arrobe or arroba.

Vous qui venez de découvrir ce blog, ne ratez surtout pas l’article de ce lundi 4 juin 2007 consacré à la Fondation, œuvre culte du début des années 80 d’un collectif de 18 artistes qui se sont réunis pour travailler ensemble durant très exactement un an.

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typoGraphie | Mes plus belles Esperluettes

Ce qui me connaissent savent que je suis un passioné du signe et de son organisation. Ci-dessous l’un des symboles le plus usité dans les courriers commerciaux et identités d’entreprise très *old-school*, l’esperluette. Il est né curieusement à peu près au même moment que le signe de l’arobase *@* c’est à dire entre le XVe et le XVI siècle. Curieux n’est-ce pas que l’arobase date du siècle de la Renaissance alors que chacun imaginait sa naissance avec celle de l’internet et de la toile.

Les signes ci-dessous proviennent de polices de caractères assez courantes puisque vous les avez presque tous sur vos ordinateurs. Regardez bien dans vos polices systèmes. Et observez le dessin de ces esperluettes qui font assaut d’élégance et de charme propre à habiller vos futurs mises en page. Un délice de formes, façon fer forgé pour l’ITC American Typewriter dessiné par Tony Stan, ou de rigueur pour la Din et de puissance institutionnelle pour l’Optima ou le Michelangelo (de Michel Ange) dessinés par le très grand Hermann Zapf. Nous avons choisi de montrer en dernier deux nouvelles polices de la Fonderie BP, les SangBleu, dessinés avec brio par Ian Party. Un florilège de délicatesse et de bon goût à la Française (bien qu’il exerce en Suisse). Vous aimez? n’hésitez pas à nous dire vos préférences :-)

 

 

 

ITC American Typewriter Alternate Light by Tony Stan

 

 

 

 

Din by Albert-Jan Pool & Achaz Reuss

 

 

 

 

Michelangelo by Hermann Zapf

 

 

 

 

Optima by Hermann Zapf

 

 

 

 

Palatino Italic by Hermann Zapf

 

 

 

 

SangBleuSans BP by Ian Party

 

 

 

 

SangBleuSerif BP by Ian Party

 

 

 

 

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