French Underground | La Fondation | visual and sound experiments

La Fondation

archives sonores et visuelles

attention découverte exceptionnelle!

18/81 – 81/18

Du 18 décembre 1980 au 18 janvier 1981, les 18 membres du collectif parisien LA FONDATION, enregistrent leur premier opus : une cassette de 18 morceaux d’une minute, jetée dans un sachet de plastique translucide, accompagnée d’un puzzle imprimé recto-verso et d’un badge métallique. Sur chacune des faces du puzzle reconstitué sont imprimés la liste des morceaux et le nom de leurs compositeurs-interprètes. La lettre Phi, symbole mathématique du Nombre d’Or et logotype du groupe, est reproduite sur le sachet, le badge et les deux faces du puzzle.

Video Clip : suis-je normale de Nini Raviolette | une anthologie à ne pas rater.

Voilà une découverte que j’ai fait grâce à un billet de Jonathan ici. Je m’y suis perdu, retrouvé, j’ai haleté respiré, éclaté de rire et finalement me suis dit que je me devais de «monter» ce papier pour vous donner envie d’y aller.

Quelques réflexions en vrac :

Le début des années 80, une triple rupture : politique, culturelle, économique. La gauche arrive au pouvoir tenue au loin depuis le début de la Ve République. Les radios libres vont proliférer, et la culture, sous l’impulsion de Jack Lang va connaître une révolution dont les travaux des Grapus et la direction artistique de la commémoration du bi-centenaire confiée à Jean-Paul Goude en deviendront les icônes emblématiques. Le travail de ce collectif (18 membres) se situe très exactement à l’aube de cette période, 1980. Sans doute marqués par l’underground américain ils aiment déstructurer notre champ visuel, suivant dans cette voie un autre précurseur, Jean-Christophe Averty. Je disais économique la rupture, parce que nous sommes également l’aube du ‘tout profit’ et du passage d’une économie de type familiale à un capitalisme financier international. On peut bien sûr craindre que le désir de liquider l’héritage de mai 68 englobe ces champs d’expression absolument gratuits qui ne trouveraient certes aujourd’hui aucune audience grand public dans le paysage audiovisuel. Mais…

mais en allant plus loin, je me dis que ces travaux précursent également l’avènement du Palais de Tokyo et des installations contemporaines, ils nous rappellent l’œuvre de canadiens comme Norman McLaren et la gratuité des installations de Nam June Paik ainsi que les analyses de Rick Poynor dans son ouvrage Transgressions.

L’Art contemporain ne se juge pas à l’aune du beau ou du pas beau, mais à l’intensité des questionnements qu’il suscite au plus tréfonds de notre âme.

Quelques titres des sounds

Dallas (JFK) – New-York (JL) ¶ Plus large que haut ¶ Partisans ¶ Pause Combat ¶ Urtød ¶ PMO ¶ Piège ¶ Cat Sisters ¶ Toy ¶ Boeuf Mode ¶ Métrognomique ¶ Lettre au Procureur ¶ Le Vert ¶ D.L.P.S. ¶ Das Ding ¶ De bouche à oreille ¶ Holidays en Espana ¶ Theresa/Merlin.

Nombre des morceaux sont en accès direct à l’écoute. Un régal.

Miscellanées

D’autres sons, d’autres textes sont advenus. La plupart ont disparu, éparpillés ou recyclés. 1983: pour la 1ère tournée des Résidents en Europe, La Fondation réalise une série de jingles qui seront diffusés sur les radios libres environnantes. Quelques semaines plus tôt, un roman-photo consacré au terrible drame de Cielo Drive était refusé par un grand magazine national. Grâce à internet, il échappe in fine à une censure radicale et définitive… Dans ce maëlstrom sonore qui se confond avec celui du temps, les projets se nouent, se croisent et s’épanouissent… sous d’autres noms, d’autres figures que nous découvrirons bientôt.

Haute-Tension – La Fondation


Face A (suis-je normale) et B (Je Tu Nous) + Le Rap du Fromage (instrumental)

zz

Sharon Sharon — ROMAN_PHOTO

Ce contenu a été publié dans Création plastique, Typographie et typographies. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

0 réponse à French Underground | La Fondation | visual and sound experiments

  1. graindor dit :

    instructif
    interessant
    rafraichit notre courte mémoire
    apaise
    à refaire
    encore
    et
    encore