Typographie anglosaxonne et classification selon Raymond A.Ballinger (2/4)

Suite du billet précédent:

Typographie anglosaxonne et classification selon Raymond A.Ballinger (1/4)
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Un grand merci pour Guy Schockaert qui m’a fait découvrir ces documents photographiques sur Flickr. La typographie «plomb» tel que vous ne l’avez jamais vu.

C’est en 1952 que les éditions Reinhold Publishing Corp. ont publié cette magnifique «somme» de Raymond A.Ballinger. Celui-ci l’a dédicacé à sa maman, Mary Lizzie Ballinger et à son épouse Louise Bowen Bellinger.

L’édition que je vous montre là est celle, augmentée de 1956. L’objet du livre, et c’est sans doute là, où, on peut se poser des questions, est de tenter d’établir une sorte de classification des polices.

Bien entendu nous sommes juste avant l’explosion des polices de photocomposition et tout ce que vous allez découvrir dans ces colonnes a été composé soit en typographie plomb, soit en Ludlow, soit en phototitrage puisque cette technique, inventée en 1927 par Edward Rondthaler était déjà largement diffusée.

C’est-à-dire que nous sommes aussi avant les travaux de Maximilien Vox et d’Albert Hollenstein qui ont créé la fameuse classification Vox-Atypi. Alors qu’est ce qui fait l’intérêt de ce recueil de «poèmes» typographiques? Sans doute l’étendue des documents. Sans doute aussi le souci de l’auteur de ne rien oublier. Bien que, bien que. Nous sommes là en présence d’une classification américaine donc extrêmement réductrice là ou Vox et plus tard Allessandrini ont essayé de «décrypter» les familles de caractères selon des typologies beaucoup plus fines. 

Mais l’ouvrage pose aussi la question suivante: quelle est la bonne manière de classer les caractères? Les américains ne s’embarassent pas de détails. Il y a les old styles, les modernes, les mechanical, les gothiques (nos bâtons ou linéales), les scripts et les fantaisies. Ne leur demandez pas (mille pardons mais je parle là des graphistes d’avant l’apogée du numérique dont l’apport culturel a fait bouger considérablement les lignes d’un savoir qui semblait déjà perdu pour tous), ne leur demandez pas, disais-je, d’essayer de comparer des humanes avec des garaldes ou des réales. Leur sens pratique leur font classer les polices, plus souvent en fonction de leur «graisse», qu’en fonction de la forme des empattements.

En tous cas, Raymond A.Ballinger avait déjà une vision assez moderne puisqu’il va terminer son ouvrage par un feu d’artifice de typographies expérimentales que je vous laisserai découvrir dans les derniers chapitres de cette chronique.

Je vous invite à examiner scrupuleusement chacune des pages, des illustrations ci-dessous en cliquant sur elles pour les voir en détail. Si vous avez des questions au sujet de telle ou telle page de l’ouvrage, je vous invite à m’envoyer un email à peter (point) gabor (at) gmail (point) com

Bonne lecture et rendez-vous pour la suite, puisque ce billet se compose de quatre chapitres.

© peter gabor | directeur d’e-artsup | © tous droits réservés, les reproductions sont destinées à usage strictement pédagogique.

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