La filmographie de Mae West est assez impressionnante, et je vous invite à la découvrir ici. Mais le plus intéressant chez cette actrice sans doute est-ce la liberté de ton qu’elle professa tout au long de sa très longue vie (1893-1980). Véritable érégie de l’émancipation des femmes, amoureuse devant l’éternel des hommes, elle les provoquait, sûre de ses charmes et de ses conquêtes victorieuses. Et si les courbes peut-être un peu rondes de ses formes en gênait quelques-uns elle leur répondait espiègle et provoc:
• When I’m good I’m very, very good,
but when I’m bad, I’m better.
• Cultivate your curves – they may be
dangerous but they won’t be avoided.
• I didn’t discover curves;
I only uncovered them.
Et une fois de plus on vérifiera cette vérité permanente des typographes: un corps, des courbes, des jambages, un pied etc… Comment voulez-vous que les membres éminents de cette profession ne soient pas tous un peu obsédé? de leur métier, j’entends. Qu’en pensez-vous?
Dans ma jeunesse, qui était aussi la tienne, à quelques années près, Mae West était une égérie des pédés qui trouvaient là une sorte d’exagération de la femme. Mae West, c’était la femme en too much. Jean-Louis Bory lui a consacré un livre où il parle de sa démarche, elle tanguait comme un marin en bordée ivre de mauvais alcool (merde, je confonds avec Brel là).
Ces pédés étaient-ils typos, je ne le sais pas.
En tous cas, total respect pour cette femme qui a su violer le code Haynes (une quête Google apprendra aux non cinéphiles ce qu’était cette horreur de punaise de bénitier), donner son nom à un gilet de sauvetage, faire de la taule pour obscénité, enregistrer un disque de rock à 80 ans et se taper les plus beaux acteurs d’Hollywood avant qu’ils ne deviennent les Cary Grant etc. que l’on connaît. (Peut-être que ton lien wikipedia donne tout cela). Mais je ne sais pas si cette femme était vraiment aimée des hommes qui aiment les femmes (et hop, je rebondis de toutes mes curves sur Truffaut).
Autre anedocte, chaque année, à Noël, elle participait à une émission destinée à remonter le moral des troupes overseas, où elle resservait invariablement les mêmes blagues salaces, telles que « j’adore quand le père Noël ramone ma petite cheminée » ou « est ce que j’aime les hommes en uniforme ? Mmmm (oui, le Mmmmmmm de Mae West mérite une thèse à lui seul), je les préfère sans uniformes. » Chez les soldats réunis au mess, c’était l’hystérie.
BàB, faut pas me brancher sur Mae West