Kasimir Malevitch | la modernité en marche

Voici pour votre seul plaisir une série d’œuvres du grand Kasimir Malevitch qui marqua comme vous le savez la naissance des Arts Graphiques modernes au début du XXe siècle. Tels que Rodchenko, Stepanova, Paul Schuitema, Georgi et Vladimar Stenberg, El Lissitzky et plus près de nous des artistes qui ont re-découvert cette époque formidable comme Neville Brody. Vous pouvez aussi déguster la galerie que j’avais mis en ligne à cette occasion ici sur les constructivistes russes. Mais aussi puisqu’on parle de modernité de relire mon billet sur les Courbes de Bézier qui ont redessiné le monde ici. Car on parle bien de modernité et que, d’oublier les nouvelles technologies serait une bêtise sans nom dans cette quête de ce que c’est que la modernité. Et d’écouter une série de conférence de Michel Serres sur la question fondamentale de l’éducation à l’heure des nouvelles technologies.

© peter gabor | directeur d’e-artsup
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Top symbols & trademarks of the world Vol.4 | by Franco Mario Ricci et Corinne Ferrari

Vous vous souvenez peut-être que j’ai déjà publié les 3 premiers Volumes de cette édition exceptionnelle de Franco Maria Ricci et Corinna Ferrari. En voici les liens pour rappel:

Vol.1 / Vol.2 / Vol3

Voici donc le 4e Vol de la collection Top symbols & trademarks of the world. J’avais publié depuis le 5 mai 2006 les trois premiers volumes de la collection édités par Franco Maria Ricci et Corinna Ferrari en 1973. Voici aujourd’hui présenté le quatrième volume de cette somme assez incroyable par le foisonnement, la richesse des ressources et la rigueur quasi encyclopédique déployée par les deux auteurs sus-nommés.
Ce n’est pas moins de 205 pages et environ 700 trademark dont il s’agit là. La fin des marques des USA (publiés dans le premier volume) et une quantité impressionnante de marques venant d’Angleterre, d’Irlande et du Benelux. Chacun des trademarks se trouve accompagné de la nomenclature de ses créateurs: le Client, son origine géographique, son secteur d’activité, le Designer et l’Agence en charge du budget ainsi que l’année de sa création. On imagine sans peine le back office nécessaire à ce travail de fourmi à une époque où Internet n’existait pas encore. Il est à parier que tout ce travail organisationnel a été effectué par courrier postal et peut-être par téléphone.
Méthode pour visualiser les pages qui suivent. Vous scrollez, allez en avant en arrière et vous cliquez pour zoomer dans les pages.

Rendons donc hommage à ces deux auteurs d’avoir commencé et terminé quelques mois plus tard la publication de près de 6000 signatures d’entreprise parfaitement recensées et légendées.
Il serait parfaitement superfétatoire de ma part de vouloir analyser chacune de ces marques, travail titanesque auquel je ne me risquerai même pas. Cependant il apparait nécessaire de dégager quelques grandes lignes de cet expression graphique.
Tout d’abord qu’est ce qu’un logotype. Contrairement aux idées reçues, ce n’est ni le symbole, ni le sigle ou acronyme, très exactement il s’agit de l’écriture intelligente c’est à dire qui fait sens de la marque. Sony, Apple, Kodak, ou Wolkswagen (etc.) se sont dotés d’un arsenal de signifiants dont un logotype.
L’ensemble Symbole + Sigle + Logotype constitue un tout rassemblé sous le terme générique de bloc-marque. Sans compter des extensions de ce système lorsqu’une marque se dote d’une marque ombrelle. Nous y reviendrons.
Lorsqu’on examine à la loupe chacun de ces trademarks on constate presque toujours un certain nombre de constantes.

Une bonne marque n’est pas bavarde. Elle résume de la façon la plus simple le métier, les valeurs, l’environnement industriel et/ou le secteur d’activité de l’entreprise ou de l’institution. Il est à parier que chacune des créations ainsi rapporté a fait l’objet d’une démarche réflexive où le client et son agence/designer ont analysé de la façon la plus claire et évocatrice le message que doit délivrer la marque. On peut aussi parler de poésie de la marque, par sa simplicité minimaliste elle rappelle cette forme d’écriture cher au Japon le haiku, qui ne s’embarrasse d’aucune circonvolution verbale.
Chacun sait qu’il faut chercher l’origine de cet art du ‘résumé’ de l’image de l’entreprise dans la symbolique des blasons, la science de l’héraldique. Mais alors que cet art remonte à l’époque antique, son propos était tout autant d’affirmer la puissance d’un seigneur à une époque où les rois tiraient leur légitimité d’un droit divin que de servir aux artisans annoblis d’enseigne pour leur métier. Sorte d’écusson païen qui se devait de rappeler au chaland l’exercice d’une profession hautement respectable.
C’est donc le XIXe siècle, et surtout le XXe qui voyaient le développement de l’industrialisation qui donnèrent à cette forme d’expression graphique ses «lettres» de notoriété. Là il s’agissait de marquer des produits distribués par milliers puis par million. Là il s’agissait de publier des ‘réclames’ puis des publicités portant l’enseigne, la marque de l’entreprise.
Il existe des modes dans cet expression. Elles tiennent autant aux outils de conception (crayon, gouache, carte à gratter) qu’aux médias qui les véhiculent. Le Print et l’architecture corporate ont développé des modes dont témoigne cet ouvrage de Franco Maria Ricci. Les trademarks s’exprimaient d’abord en noir et blanc et se devaient de ‘fonctionner’ de la sorte. Sans l’aide chatoyante de la couleur. On verra que depuis près de trente ans l’arrivée d’un univers d’écran translucide (ou trans-lucide) a formaté l’expression graphique des marques en couleur, se servant à la fois de transparences et d’effets de brillance. Ce qu’on a appelé communément les logos 2.0.
©peter gabor | directeur d’e-artsup | tous droits de reproduction réservés. Reproductions destinées exclusivement à des fins pédagogiques.










































































































































































































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The Eighth Annual of The Type Directors Club | l’excellence typographique récompensée


La photo ci-dessus est le portrait d’Edward Benguiat, qui a présidé au Jury du 8e awards des Type Directors Club de New York en 1985. L’Annual des awards a été édité en ’86. Nous sommes donc bien 4 à 6 ans avant l’arrivée massive du langage PostScript qui allait révolutionner le monde des Arts Graphiques et d’une manière générale introduire le monde numérique d’aujourd’hui. Les travaux que vous allez voir sont donc tous réalisés de façon «traditionnelle». Est-ce à dire à la main? Non pas tout à fait.
Il existait déjà à l’époque des procédures de fabrications numériques. Mais les machines étaient aux mains d’une industrie (photocomposition, photogravure, retouches photos, épreuvages etc.) qui comptait «à la louche» environ 250.000 à 300.000 salariés dans le monde.
Par comparaison aujourd’hui, avec la propagation des technologies du numérique, vous pouvez mutiplier ce chiffre par 10 à 40 si vous voulez avoir une idée du nombre de personnes qui ont accès à ces technologies. Et c’est sans compter les nouvelles technologies qui apparaissent sur les smartphones qui proposent des applications à 0,79€.
Les travaux que vous allez voir ci-dessous ont été primés. Ils représentent ce qui se faisait de plus élégant, de plus efficace et de plus créatif aux yeux d’un jury très exigeant. Des tours de force de la création si l’on songe que les artistes devaient préparer des maquettes qui étaient exécutés ensuite par une «chaîne graphique» de professionnels qui travaillaient en ignorant ce qui était fait en amont et en aval.
J’ai rencontré Edward Benguiat à plusieurs reprises à Paris, Hambourg, Berlin et New York où il m’a invité dans un des restaus les plus agréables du quartier des publicitaires autour de la 42e rue. Pour mémoire je citerai l’une des ses créations les plus connues, la collection de caractère dit «Souvenir ITC» qui servit à Roger Excoffon pour la composition des feuilles de déclaration d’impôts de 73 (alors que Giscard d’Estaing était ministre des finances).

peter gabor | directeur d’e-artsup

Les images ci-dessous sont cliquables pour être zoomés. Toute reproduction est interdite, elles sont réservées à l’usage pédagogique exclusive.





































































































































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Graphis Typography 1 | The International Compilation of The Best Typographic Design

Publication N°214 (ISBN 3-85709-436.2) by ©Graphis Press Corp. Jacquette et Book Design par Pedersen Design en 1993, livre publié en 1994.
Tous droits de reproduction réservés, utilisation strictement pédagogique pour les étudiants d’école d’arts graphiques et numériques.
Cet ouvrage a été placé sous d’excellentes hospices puisque des designers comme Roger Black, Fritz Gottschalk, Kit Hinrichs, Takenobou Igarashi, Olaf Leu, Dennis Ortiz-Lopez, Paul Rand, Paula Scher, Thomas Sokolowski, Erik Spiekermann, Bradbury Thompson, Michel Vanderbyl, Massimo Vignelli, Fred Woodward et Tamotsu Yagi se sont penchés sur les contenus pour en donner des critiques et des commentaires.
Nous sommes à l’aube de la naissance du monde numérique grand public. Depuis peu (1993) Adobe Photoshop propose des calques qui n’existaient pas encore l’année précédente, Illustrator permet depuis la version 3.0 de vectoriser des textes. Le monde numérique est en marche [forcée].
Ce Graphis Annual, entièrement consacré à la Typographie, tente de faire la somme de ce qui s’est créé de plus illustre et de plus exigeant dans ce vaste champ d’expériences visuelles qu’est le Type Design. D’ailleurs ne nous y trompons pas: Graphic Designers et Typographers ont toujours fait bon ménage… au moins du côté des pays anglo-saxons et de Madison Avenue. Faut-il vraiment s’étonner qu’il n’y ait jamais eu de Type Director en France*, alors que le Type Director Club de New York publie chaque année les plus belles réalisations dans son célèbre Annual of Type Directors. Nous n’ouvrirons pas aujourd’hui cette vieille polémique franco-française.
* à part Madame Allison Gillard, d’origine anglaise qui fut longtemps la seule Type Director parisienne qui officiait chez J.Walter Thomson à Paris.
Voilà donc une série de pages des plus intéressantes qui vous permettent de retracer une histoire de la typographie tout autant que du graphisme. Bien sûr vous pourrez regarder chacune de ces doubles pages en cliquant pour zoomer.
Bonne lecture et surtout Vive la création typoGraphique.
Je dédie particulièrement ce post à mes étudiants d’e-artsup qui j’espère découvriront avec plaisir toute cette créativité foisonnante. Peter Gabor | directeur d’e-artsup

couverture “designed” par Tadanori Itakura.

































































































































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Graphis Typography 1 | The International Compilation of The Best Typographic Design

Publication N°214 (ISBN 3-85709-436.2) by ©Graphis Press Corp. Jacquette et Book Design par Pedersen Design en 1993, livre publié en 1994.
Tous droits de reproduction réservés, utilisation strictement pédagogique pour les étudiants d’école d’arts graphiques et numériques.

Cet ouvrage a été placé sous d’excellentes hospices puisque des designers comme Roger Black, Fritz Gottschalk, Kit Hinrichs, Takenobou Igarashi, Olaf Leu, Dennis Ortiz-Lopez, Paul Rand, Paula Scher, Thomas Sokolowski, Erik Spiekermann, Bradbury Thompson, Michel Vanderbyl, Massimo Vignelli, Fred Woodward et Tamotsu Yagi se sont penchés sur les contenus pour en donner des critiques et des commentaires.

Nous sommes à l’aube de la naissance du monde numérique grand public. Depuis peu (1993) Adobe Photoshop propose des calques qui n’existaient pas encore l’année précédente, Illustrator permet depuis la version 3.0 de vectoriser des textes. Le monde numérique est en marche [forcée].

Ce Graphis Annual, entièrement consacré à la Typographie, tente de faire la somme de ce qui s’est créé de plus illustre et de plus exigeant dans ce vaste champ d’expériences visuelles qu’est le Type Design. D’ailleurs ne nous y trompons pas: Graphic Designers et Typographers ont toujours fait bon ménage… au moins du côté des pays anglo-saxons et de Madison Avenue. Faut-il vraiment s’étonner qu’il n’y ait jamais eu de Type Director en France*, alors que le Type Director Club de New York publie chaque année les plus belles réalisations dans son célèbre Annual of Type Directors. Nous n’ouvrirons pas aujourd’hui cette vieille polémique franco-française.

* à part Madame Allison Gillard, d’origine anglaise qui fut longtemps la seule Type Director parisienne qui officiait chez J.Walter Thomson à Paris.

Voilà donc une série de pages des plus intéressantes qui vous permettent de retracer une histoire de la typographie tout autant que du graphisme. Bien sûr vous pourrez regarder chacune de ces doubles pages en cliquant pour zoomer.

Bonne lecture et surtout Vive la création typoGraphique.

Je dédie particulièrement ce post à mes étudiants d’e-artsup qui j’espère découvriront avec plaisir toute cette créativité foisonnante. Peter Gabor | directeur d’e-artsup

couverture “designed” par Tadanori Itakura.

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My name is Milton, Milton Glaser | l’un des plus grands «graphistes-illustrateurs» «pop-art» du XXe siècle

C’est en 1973 que les Éditions du Chêne publient ce magnifique recueil des posters et illustrations du Graphiste-Illustrateur Milton Glaser. L’ouvrage reçoit un préface du non moins talentueux Jean-Michel Folon (connu pour sa célèbre animation-générique d’Antenne 2) et pour lors nous n’avons pu trouver un numéro ISBN, puis-qu’à l’époque la norme internationale des libraires ne devait pas encore fonctionner. Jai cherché si l’éditeur avait re-sorti cette publication, nenni… autant en faire profiter tous les étudiants qui sintéressent de près ou de loin au design graphique du XXe siècle.
Milton Glaser fit ses études dans la même école que Herb Lubalin, la Cooper Union et il donna lui-même des cours durant une quinzaine d’années à la célèbre School of Visual Arts. Il créa le Push-Pin Studio avec Seymour Chwast et produisit une œuvre des plus prolixe. Glaser fut appelé par Paris-Match et l’Express à différents reprises pour tenter de redonner une jeunesse à leur mise-en page.

Milton Glaser (je cite Jean-Michel Folon) est aussi un des fondateurs du New York Magazine dont il fut le directeur artistique et l’illustrateur de nombreux livres ; il a obtenu en 1972 la médaille d’or de l’American Institute of Graphic Arts et a présidé en ’73 le congrès d’«Aspen Design».

Je vous livre tel quel les photographies* de ce très beau livre en mémoire de cet artiste de renommée mondial et j’espère que cela redonnera à certains d’entre-vous de vous lancer dans le graphisme et l’illustration.
Peter Gabor | directeur
* Les photographies ©design et typo sont interdites à la reproduction. Elles sont destinées exclusivement à un usage pédagogique. N’hésitez pas à cliquer sur les pages pour les «zoomer»
Vidéo de ©Hillman Curtis pour l’AIGA















































































































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Norman Rockwell | un des fondateurs du Story Telling, témoin de son temps

Bonjour à tous, vous connaissez les aventures de Tom Sawyer, le personnage mythique de Mark Twain… Quel enfant voire adolescent n’a pas été bercé par les histoires rocambolesques, la soif de liberté et l’amour des chemins buissonnières que nous enseigne ce roman. Mark Twain à l’instar de nombreux auteurs américains a publié Des histoires.

Parce que l’Histoire avec une grande Hache, échappait aux États-Unis, trop jeune état pour se sourcer dans les mythes de l’Antiquité ou les chansons de geste du Moyen Âge, les américains ont développé une véritable culture non pas du romantisme mais de la romance comme nous le suggère Denis de Rougemont dans son essai sur l’Amour en Occident. Ce faisant ils ont inventé le Story Telling, qui est non pas l’art de raconter mais bien plus l’art d’embellir une histoire, la plus banale qui soit. Et N.Rockwell sera là une des figures les plus emblématiques de cette catégorie plutôt journalistique que littéraire.

Norman Rockwell est pour le versant de l’Illustration le grand représentant d’une lignée d’artistes qui vont peindre et dépeindre une Amérique tantôt exsangue par la crise de 29, tantôt flamboyante de puissance vers 1969 lorsque la NASA fait alunir le LEM pour déposer sur la Lune l’Astronaute Neil Armstrong. Rockwell aura traversé ce XXe siècle de part en part avec cette même gourmandise, cette même passion pour le dessin quotidien, qu’un journaliste peut suivre d’élections en élections, de Tour de France en Tour de France les actualités de quelque 50 ans d’activités humaines. Rockwell est pour cela un génie de l’observation et si je parle de journalisme, bien sûr, il suffit de voir son œuvre pour comprendre que c’était là, avec le Saturday Evening Post, sa principale source de revenus durant au moins les deux-tiers de sa carrière.

Voici l’ouvrage. C’est du lourd comme dirait Fabrice Lucchini. Épuisé depuis la nuit des temps. Et bien entendu celui-ci est là pour vous donner du plaisir, l’envie de dessiner, de devenir à votre tour un illustre illustrateur… C’est tout le mal que je vous souhaite :) Zoomez dans les pages. Un vrai plaisir de voyageur en images.

peter gabor / directeur d’e-artsup

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Johannes Itten | La Couleur selon un des fondateurs du Bauhaus

C’est sous le numéro ISBN : 2-04-720152-7 que l’ouvrage complet de Johannes Itten a été publié la dernière fois dans une réédition en 2004. Depuis cet ouvrage est épuisé et je ne peux qu’encourager les Éditions DESSAIN & TOLRA, dont on connaît la passion pour les métiers de la création d’envisager sérieusement la réédition de cet œuvre majeure de Johannes Itten.

Vous trouverez une excellente biographie du maître de la Couleur ici: http://bit.ly/SWQcnk, et bien sûr sur Wikipedia comme d’habitude :).
J’ai toujours été fasciné par les théoriciens de la couleur… n’est-ce pas l’une des matières les plus subjectives si l’on se réfère à l’acception populaire «des goûts et des couleurs». Mais dans un monde où le marketing, la mode et le design sont rois, la théorie de la couleur vont bien au-delà d’une approche strictement sensorielle, ou plutôt pousse celle-ci jusqu’au limites du cognitif.

Le livre d’Itten témoigne sinon d’une exacte situation actuelle de nos connaissances, d’une approche phénoménologique qui était parfaitement en adéquation avec l’expérimentation des années 20 du XXe siècle. Chacun sait aujourd’hui que la couleur sur écran a révolutionné notre perception… chacun fait aujourd’hui la différence entre lumière incidente et réfléchie. Mais la lecture de Kandinsky, de Goethe, de Paul Klee restent incontournables pour une approche exhaustive de la question.

Au fond nous avons plusieurs approches possibles: scientifique, esthétique et sensorielle. Selon qu’on place l’homme comme récepteur et interprète d’un message délivré par la lumière (ce qui peut se mesurer) ou bien que l’on se préoccupe de la sociologie des modes et des tendances (ce qui se quantifie pour se ranger dans une catégorie sociale) ou bien encore selon qu’on se préoccupe de notre perception (Merleau-Ponty) de sa phénoménologie.

Le livre L’ART DE LA COULEUR de Johannes Itten est aujourd’hui épuisé (bien qu’il en existe d’occasion à des prix assez élevés). Il est bien dommage qu’il ne soit réédité régulièrement afin de donner à chacun matière à découvrir, connaître, apprendre. Dans un monde où l’image du monde est aussi importante que le monde lui-même, il me paraît important que les étudiants puissent disposer d’ouvrages aussi essentiels à la maîtrise de ce sujet. (peter gabor / directeur d’e-artsup)

AVERTISSEMENT: un certain nombre de pages sont ici zoomables. Au point de rendre la lecture des textes possibles. Observez votre curseur et n’hésitez pas à cliquer. Arrivé sur l’image agrandi, vous re-cliquez pour l’agrandir.

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Graphê N°52 | numéro historique | 60e anniversaire des Rencontres Internationales de Lure

C’est avec l’aimable autorisation des Rencontres de Lure (je remercie Adeline et Nicolas entre autres) que je publie ici ce numéro de Graphê consacré exclusivement au 60e anniversaire des Rencontres de Lure (delure.org). Je l’ai photographié soigneusement de sorte que vous puissiez en caresser le grain du papier. Je n’aime pas les scanners qui écrasent la surface grenelé pour ne montrer que l’objet imprimé. Mais comment ne pas céder à ce plaisir lorsqu’on découvre tous ces textes empreints d’amour, d’amitié et de nostalgie raisonnable. Amour? oui d’un métier, d’un corpus, la typographie. Mais pas le plomb, ou pas seulement. La lettre, la composition, la mise en page, la mise en abîme comme dirait mon ami Jean-Baptiste Levée, d’un univers de lecture et de spectacle. L’année dernière, il s’agissait d’une cession consacrée à la Marge, cette année au Corps Neuf. Et rien que ces titres de séminaires induisent toute la complexité avec laquelle les Rencontres embrassent la diversité intellectuelle et conceptuelle. Car tout est envisagé dans son sens double voire triple (en pensant à la conférence de Deleuze sur le Duel au Cinéma). Deleuze parlait de tiercéité… et c’est bien de Ça qu’il s’agit… Les Rencontres de Lure ne sont pas un lieu de recettes de cuisine pour approfondir ses connaissances professionnelles. Ils peuvent l’être au détour d’une partie de pétanque à deux heures du matin, mais ils sont surtout un lieu de questionnement, de mise en perspective des problématiques les plus variées. Allez jeter un coup d’œil aux programmes des années précédentes, et vous comprendrez mieux mon propos.
Mais je vous parlais aussi d’amitié. Et s’il est une chose que nous aimons retrouver chaque année dans ce lieu magique, c’est la chaleur douce d’amitiés qui se nouent au fil des cessions. Certains marchent sur le chemin de Compostelle, d’autres, vont prendre toutes les dernières semaines du mois d’août un coup de Bleu où ils retrouvent comme si le temps, la durée n’existait pas des conversations qu’ils avaient interrompus il y a juste une année. Il s’agit donc bien de nostalgie, mais raisonnable, parce que nous parlons essentiellement de projets, d’avenir et d’exigences professionnelles. La Qualité Graphique comme dirait mon ami Benoît Bodhuin.

En attendant je vous laisse feuilleter ces quelques pages de Graphê sur lesquelles je vous invite à cliquer pour zoomer et découvrir toute la richesse d’écriture sur les thèmes les plus variés.  

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Morgane Rébulard [The Shelf] et Frank Adebiaye [VTF] au labo de l'édition pour Les Rencontres de Lure

C’était hier soir, organisée par le Labo de l’Édition, une conférence débat avec des intervenants des Rencontres de Lure, deux personnalités jeunes mais non moins éminentes se sont produits pour nous conter leur passion qui du papier de l’encre et de la typo, qui de sa passion pour les formes «libres» de la typographie, mais pas que… Frank Adebiaye est un de ces professeurs Tournesol, touche à tout, comptable des chiffres et des lettres, fondeur de caractères, éditeur, communicant, poète de la lettre et des chiffres. Voilà le texte qui a été publié sur le site des Rencontres de Lure :

Binôme typographique avec Morgane Rébulard et Frank Adebiaye, un cycle de conférences proposé par Jean-Baptiste Levée et co-produit par l’IMEC et l’ésam de Caen/Cherbourg, une exposition d’Albert Boton à Amiens : une rentrée typographique dense ! Binôme : typographie avec Morgane Rébulard et Frank Adebiaye

Pour explorer ce que le numérique change à la typographie et au métier de typographe, le Labo de l’édition invite deux typographes qui appartiennent à la même génération mais dont les pratiques diffèrent tant dans les outils de conception qu’ils utilisent que dans leurs choix de diffusion : Morgane Rébulard est ancrée dans la culture du papier tandis que la pratique de Frank Adebiaye est résolument numérique.

Je n’ai pas le temps de trop détailler les contenus de ces conférences, mais sachez qu’on a abordé pêle-mêle des questions relatives au rapport “publication papier et publication numérique” (parfaitement introduits par un expert, Nicolas Taffin.) Que Morgane Rébulard a su transmettre sa passion née de ses années d’études à Estienne avec Franck Jalleau… Dont d’ailleurs est  sorti une série de caractères que j’ai re-découvert après les avoir vertement critiqué, les Polyglottes.

Que Frank Adebiaye a su nous expliquer avec une clarté digne d’un chirurgien ses recherches typographiques et surtout ses méthodes de publication. Frank se fait une règle de n’utiliser que des logiciels libres et de ne pas entrer dans le cercle infernal des licences. J’ai commencé à apprécier son travail à l’époque de ses publications sur Velvetyne, mais aujourd’hui grâce à un nouveau départ il nous fait cadeau de nombre de publications, manifestes et travaux collaboratifs et créatifs qui frôlent la boulimie créative. J’aime la boulimie créative. Il en reste toujours quelque chose. Plus tard, quand ma mousse retombe et qu’on fait la somme de ce qui reste. Mais pour avoir déjà publié un livre sur François Boltana, récemment disparu, je lui tire mon chapeau… pas une mince affaire et sans doute un tournant décisif dans la carrière qu’il embrasse depuis. Saltimbanque de la typographie.

Galerie des photos de la conférence ici.

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