Graphic Design 20th Century | typographie approximative

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Voici un ouvrage retraçant une histoire du graphisme au vingtième siècle qui semble sérieux (réalisé par Alston W.Purvis et Martin F. Le Coultre à Amsterdam en 2003). Une erreur assez considérable s’est glissée dans cette Somme qui me semble à lui seul justifier d’une publication. Voir à la fin de la note ;-)

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Les reproductions ci-dessus sont destinées à un usage strictement pédagogiques.

Cet ouvrage comporte plusieurs faiblesses concernant par exemple le manque de références aux évolutions technologiques et du développement des médias. Il semble aussi tourner en rond (voire se prendre les pieds dans le tapis de l’histoire) entre les mouvements DaDa, Arts Déco, Bauhaus et structuralisme du graphisme russe. Les années 60-80 sont traitées mais raccourcis à l’extrême sans pour autant donner la part belle à l’actualité des quinze dernières années. Il oublie tout simplement de citer l’influence de Herb Lubalin, Neville Brody, David Carson sur des générations de graphistes. Ces simples oublis donnent à ce livre un caractère d’approximation assez épouvantable. Difficile dans ces conditions de le recommander. Pour ce qui est des grands mouvements typographiques au cours du XXe, son étude est réduite de même à sa plus simple expression. Voilà. L’ouvrage était en vente à la librairie du Musée des Arts Décoratifs. En le feuilletant je suis tombé sur une affiche de Paul Gabor affublé d’une origine polonaise. Incontournable ;-)

liens des articles ici :

 

Publié dans Histoire des Arts Graphiques | Un commentaire

Monotype a racheté Linotype GMBH | fin des grandes manœuvres

L’annonce
le 2 Août dernier par Monotype Imaging du rachat de la célèbre firme
Linotype et de sa librairie de 6000 caractères met un terme aux grandes
manœuvres d’une profession qui a été touché de plein fouet par
l’avènement du PostScript© en 1988-89.. Petite erreur dans le
communiqué de presse, c’est bien Linotype qui a servi de plateforme aux
premiers essais de John Warnock, président d’Adobe pour la réalisation
de la première flasheuse postscript.

Lire la suite de l’article dur le Blog d’Étapes

Publié dans Typo fonderies | Commentaires fermés sur Monotype a racheté Linotype GMBH | fin des grandes manœuvres

Art Contemporain | Les Machines

Si vous étiez en vacances vous avez peut-être raté l’occasion d’admirer, je dis bien d’admirer le spectacle des Machines du Grand Répertoire (cliquez sur la bande annonce) monté au Grand Palais avec la contribution d’une trentaine de compagnies de théatre de rue dont le Royal de Luxe. Du Nam June Paik pour grand public. J’ai fait quelques photos qui n’ont rien à voir avec celles plus factuelles que vous trouverez un peu partout parce que j’ai toujours été fasciné par les machines et leur structure interne.

Nous vivons désormais dans un monde aseptisé où les machines n’ont plus droit de cité sauf dans l’imaginaire de Matrix ou des Temps Modernes. Voir les rouages, toucher et sentir la rouille, écouter le bruit fracassant d’une cimbale géante ou d’un Piano qui s’écrase après avoir été catapulté à vingt mètres de haut relève à la fois d’un grand moment de poésie et l’occasion de s’interroger sur le Temps qui passe. Bergson avait opposé la notion de durée de la conscience au temps scientifique. Roland Barthes de même dans ses Fragments du Discours Amoureux avait énoncé cette notion très subjective.

Mais lorsqu’on est en présence de ces machines une chose me frappe, c’est que le philosophe n’avait pas anticipé sur la contraction à l’extrême du temps scientifique. Ces caricatures de Machines à Spectacle nous rappellent avec une grande émotion le chemin parcouru depuis l’électrification et la locomotive à vapeur. A peine quelques dizaines d’années, allez deux-trois générations tout au plus ont suffi pour remplacer le téléphone à manivelle par des gsm-appareils photo et jeux video qui tiennent au format de votre portefeuille. Un humoriste disait l’autre jour avoir réinventé l’ordinateur portable, «le cahier à spirale». Interactif, mobile, effaçable à souhait, renouvelable et jamais obsolète ;-)

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Machine à feuilleter un livre

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Machine à percussion perpetuelle

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Cimbales pour Géants

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Une maquette réduite d’une Girafe de 20 mètres qui a défilé dans les rues de Nantes

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Le piano catapulté, mal placé derrière les spectateurs, visée au jugé. Dommage. Raté.

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Les gants des mêmes géants

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La fusée ascentionnelle

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La Machine à faire voler des carrés Hermès

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Les photographies sont de peter gabor et soumis à copyright. Tous droits réservés.

 

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Logo Société Générale

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Ma note aurait pu aussi bien être intitulé «Logo de Jour vs. Logo de Nuit». Lorsque j’ai vu naître ce logo je me suis posé pas mal de question sur la stratégie et le brief dont l’agence Sopha de l’époque, sous la direction de Dominique Grosmangin avait été nourrie par le client.

Par exemple, on était à l’époque (1989-90) en pleine restructuration des institutions financières et bancaires. Fusion, rachats, OPA battaient leur plein. Dans le secret le plus absolu (j’y avais participé comme prestataire de production typo à l’époque), l’agence a préparé un design-logo et un mobilier agence (l’enseignerie etc.) qui une fois au point ont été installés du jour au lendemain sur l’ensemble du réseau de la banque (contrairement pour ce qui s’est passé pour le Crédit Lyonnais dernièrement).

Questions graphiques, questions de stratégie:
L’écriture du logo (SOCIÉTÉ GÉNÉRALE) issue du Novarèse élargie à près de 150% occupe une place centrale au milieu d’un carré rouge et noir divisé verticalement en deux parties égales.

La justification de l’écriture sur la largeur du carré en réduit la hauteur-lisibilité de façon assez conséquente mais le plus impressionnant c’est de comparer la différence entre les deux mots. La perception rétinienne fait que le mot SOCIETE en noir sur fond rouge a tendance a disparaître au profit du contraste dont bénéficie le mot GÉNÉRALE (lettres blanches sur fond noir, N au B). Et du coup lorsqu’on regarde très très vite le logo dans son ensemble on ne lit que GENERALE. Était-ce là une indication du brief, que d’emmener progressivement les clients à prononcer La Générale, possible voire probable. Parce que connaissant les intervenants graphiques de l’époque sur le dossier je doute fort qu’ils aient été ignorants des conséquences sur la perception de leur création.

Au demeurant la marque SOCIÉTÉ GÉNÉRALE a été conçue non comme un logo, mais comme une véritable enseigne. En vampirisant le carré rouge et noir, la marque a installé un code de reconnaissance incroyablement fort. Ce n’est pas la première fois que dans l’histoire du design graphique qu’une marque s’empare d’une forme géométrique associée à une couleur. Elf en avait fait de même avec les ronds rouges de Chourgnoz (1972) et Carré Noir avec leur forme éponyme. Le BON MARCHÉ aussi créée par CARRÉ NOIR, et plus récemment ORANGE qui s’est emparé de cette géométrie associé à une couleur vive. Et les exemples sont sans doutes innombrables (à vos claviers pour les citer;-).

Le choix des couleurs:

Le rouge et noir stendhalien par excellence est aussi très proche des couleurs germaniques. C’était encore l’époque d’une économie Allemande très puissante, d’un Mark fort et d’une philosophie du management qui avait fait ses preuves dans les milieux bancaires. En tous cas voici une de ces marques qu’on a du mal à critiquer (en mal) tant il semble parfaitement répondre à une série de données marketing qui lui donnent sa force et son impact.

Juste une question. Avaient-ils prévus, les designers de l’époque qu’un graphiste allait un jour faire quelques photos de nuit pour s’apercevoir, comme je le disais sur le blog d’étapes, que la nuit tous les chats sont gris et que la partie noire de l’enseigne disparaît dans l’obscurité environnante.

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Mais c’est aussi la force d’une marque que de pouvoir se passer de sa moitié sans pour autant devenir complètement illisible ;-). Mon seul vrai regret finalement serait que les capitales n’aient pas été ACCENTUEES.

Oups j’ai oublié de vous dire que la marque a changé son design cette année…

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lire mon commentaire ici.

le commentaire de Dominique Grosmangin (directrice de l’agence qui a créé l’identité visuelle) se trouve ici!

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Marcus Mc Allister | carnets de voyages d’un Américain à Paris

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Autoroute du Sud en direction de Saussignac à quelques encablures au sud de la Dordogne, il m’a fallu quelque sept heures pour rejoindre la petite route qui serpentait jusque sur les hauteurs de la Chapelle. Un immense plaisir de motard tant on ressent un sentiment de liberté et de plénitude pour jouir du spectacle enivrant des paysages qui défilent à 360° autour du pilote. C’est là dans une salle prêtée par la municipalité que se tenait un festival Faune-Flore organisé par S.Maigret, que j’ai rencontré pour la première fois Marcus Mc Allister tenant son gremlin de Grover en laisse, oreilles immenses et museau en alerte.

Marcus est un jeune peintre américain qui vit à Paris depuis 1996. Je l’ai revu depuis dans son atelier de poche rue Saint Maur où il tient thé et café tous les samedi après-midi. Mais vous allez sans doute me demander pourquoi un peintre, sur design et typo? ne serait-ce pas plutôt à Lunettes Rouges ou Alain Korkos de vous en parler, d’en analyser l’œuvre et le sens de ses recherches plastiques.

De fait il travaille comme un graphiste, préparant ses toiles sous forme de croquis, de roughs agrémentés d’innombrables annotations surtout lorsqu’il voyage. L’objet de cette note est de vous faire partager son incroyable acuité de journaliste-reporter des actus et de ses lectures qui explorent aussi bien les symboles chers à A.Frutiger que ceux plus généralement maçonniques. Il y a chez Marcus Mc Allister un fil constant d’angoissantes questions et de réponses tout aussi hermétiques.

Mais l’enchevêtrement en profondeur de ses croquis, l’aspect râpeux de ces aquarelles qui sont grattées pour faire apparaître-disparaître le texte de ses annotations en dit long sur le cheminement intérieur du peintre. Écriture automatique diraient certains, autothérapie calligraphico-picturale dirai-je. A aucun moment il n’oublie l’essentiel: capter l’instant, sans aucun artifice technologique, les personnages, animaux, objets et symboles qui l’environnent pour les transcender ensuite sur ses toiles. Carnets de voyages, carnets peints et écrits. La lettre revient dans la peinture dirait Alain Korkos.

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Marcus est ambidextre, il lui arrive d’écrire couramment à l’envers.

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ici il s’agit de deux pages reconstituées après qu’un(e) indélicat(e) lui ait dérobé un de ses carnets. Marcus ne se souvenait plus des mots exacts, mais de l’ambiance générale, des visions formelles et colorées. Pour le texte il a installé le bolobolo chers aux graphistes à la gouache.

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page de droite le chien Grover du «Maître» ;-)

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je laisse les graphologues s’en donner à cœur joie ;-)
juste une remarque: je ne sais plus si c’est Hermann Zapf ou John Dreyfus qui m’ont raconté cet anecdote… On reconnaissait l’université d’origine des étudiants américains à la forme de leur écriture. La calligraphie était enseignée comme matière pédagogique à part entière (ceci avant 1985-arrivée des pc).

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Un sens aigu de l’édition, des blancs tournants, de la lisibilité.

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Il note tout, y compris les numéros de tél et l’heure de ses rendez-vous.

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un habillage digne des plus belles préparations de copie pour la compo-typo que les dinosaures ont bien connu ;-)

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Les doigts sont ceux du peintre lui même ;-) et son site est ici !

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La Typographie selon Edward M. Gottschall | intro

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Les Peintres et les Lettres | préface d’Alain Korkos à Typographic Communications Today

Graphic Design 20th Century | typographie approximative

Typographic Communications Today (1) | Le Wlassikoff

Typographic Communications Today (2) | du plomb au numérique

Typographic Communications Today (3) | Edward M.Gottschall

Typographic Communications Today (4) | Edward M.Gottschall

 

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Eh oui certains l’ont deviné, d’autres supputé… mais de fait il s’agissait bien de Typographic Communications Today. Écrit, réalisé par l’un des trois fondateurs d’ITC.

Le point de vue de Gottschall est d’autant plus intéressant qu’il couvre une période de la fin du XIXe jusqu’à la date d’édition de l’ouvrage, 1989. La veille de la troisième guerre mondiale (typographique j’entends). Il est également d’autant plus enrichissant (en reprenant le commentaire de Catherine Guiral) que l’ouvrage met en perspective constante à la fois l’évolution historique des idées et mouvements atistiques, ainsi que les évolutions technologiques qui permirent aux arts graphiques de connaître une des plus grandes révolution culturelle et technique jamais constatée depuis Gutenberg.

Je ne dis pas que c’est la première fois que l’on aborde l’histoire des arts graphiques de la sorte. La civilisation de l’écriture de Roger Druet en est un exemple saisissant. Mais alors que R. Druet concentre tout son effort d’érudit sur les mouvements typographiques, Gottschall lui survole la question en n’oubliant jamais l’essentiel, la culture des hommes qui ont marqué ces années de braise d’une typographie finissante pour certains, et naissante pour d’autres.

La présentation de l’ouvrage m’a demandé un peu plus de temps que d’habitude. Peut-être parce que je me suis senti concerné à double titre, celui d’y avoir très modestement contribué en 1988 et aussi parce que j’arrive à la limite de l’aspect pédagogique et spectacualaire d’un ouvrage que j’aurais souhaité présenter plutôt en video qu’en images arrêtées. La galerie que je suis en train de préparer pour accompagner l’article principal me demande énormément de travail et je pense avoir terminé d’ici ce week-end si un pétard n’explose pas les gigaoctets du dossier. En attendant merci à tous de votre fidélité, de votre sérénité également pour avoir la patience de lire mes notes et je vous donne rendez-vous «as soon as…». Joyeux 14 juillet.

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suite des articles ci-dessous:

Les Peintres et les Lettres | préface d’Alain Korkos à Typographic Communications Today

Graphic Design 20th Century | typographie approximative

Typographic Communications Today (1) | Le Wlassikoff

Typographic Communications Today (2) | du plomb au numérique

 

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Helvetica vs Helvetica

Trois des éditeurs présentent des a presque identiques, avec une contreforme en forme de goutte en haut à droite. Seul Berthold a séché ces courbes pour faire un dessin plus architecturé, moins manuaire. Personnellement je préfère la version très épurée de l’Helvetica Neue, sauf pour certaines lettres et je vous en donne une illustration ci-dessous, je préfère, et de loin le g de Berthold, mieux construit, beaucoup plus solide que ceux des autres fondeurs. Regardez aussi l’attaque du a à en haut à gauche. Plus inclinée chez Berthold le a en semble plus dynamique. Mais bon…

le G Capitale est à peu près identique chez tous sauf Berthold où la lettre chasse nettement plus, mais du coup présente une forme qui s’approche plus de la ronde alors que les autres nous semblent ovalisées. Tous ces essais nous montrent qu’en superposant les formes une fois vectorisées avec juste les contours apparents, on peut parfaitement analyser les raisons pour lesquelles le gris d’une composition se tiendra différemment (cf les exemples ci-dessous).

Comme je le disais sur le blog d’étapes, le Swiss 721 est une copie presque conforme à l’Helvetica d’Adobe ou de Stempel. Dans le droit américain les caractères ne sont copyrightables que pour leur noms (assimilés aux Trademarks). Ce faisant bon nombre de caractères de la collection Bitstream étaient des copies artistiques échappant à toute poursuite pour la simple raison que Mattew Carter (qui siégeait tout de même dans le Board de l’Association Typographique Internationale – l’ATYPI) en avait changé les noms. En Europe la création formelle des alphabets est protégée par des lois issues des accords de Vienne des années 60. Mais on a retrouvé ces mêmes incivilités chez Microsoft qui a produit le célebrissime Arial. Apple n’ayant pas échappé non plus à ces pratiques pour d’autres caractères. Et même Monotype si ma mémoire est bonne. Je ne peux même pas imaginer que Bitstream n’ait pas rémunéré les ayants droits des dessins. Sans cela la présence de M.Carter à l’ATYPI eût été à proprement parler scandaleuse.

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Tout d’abord quelques petites erreurs que je n’ai pas le temps de corriger : l’unification des Cap et bdc pour les noms des caractères.


Ensuite des spécifs techniques : les pavés de textes ont été composés dans un corps et interligne rigoureusement identiques. L’Helvetica Neue chasse un peu plus que celui d’Adobe, à égalité avec celui de Bitstream. Le palme de l’économie de papier revient à l’Akzidenz Grotesk de Berthold mais comme on pouvait s’en douter cela vient d’un œil de bas de casse plus petit. (l’œil de la bas de casse = la hauteur d’un i minuscule sans le point). Il est fréquent chez les fondeurs d’avoir des systèmes de dessins différents, les uns dessinant des hauteurs de lettre plus grandes que d’autres sur le talus devenu virtuel sur FontLab et Fontographer. Ce qui est remarquable comme je l’ai signalé plus haut, la chasse des capitales semble plus confortable chez Berthold mais cela joue très peu sur un texte en bdc. Ce faisant, cela joue (à corps égal) sur le gris typo qui nous semble plus léger aussi. Mais attention vous l’aurez compris, rien ne nous empêche, pour avoir le même gris dans tous les caractères de réduire leur corps en fonction.

Ce qui est tout de même à remarquer, c’est la proportion : hauteur des jambages montantes et hauteur de l’œil de la bdc. Si vous examinez le Swiss 721 de Bitstream elle est moins contrastée que chez Berthold. On le voit bien d’ailleurs sur l’interlignage. Il est rigoureusement identique pour les quatre compo et pourtant vous avez l’impression d’avoir des interlignes plus blanchies d’une typo à l’autre. Moins flagrant dans les trois premiers, ça le devient avec la Berthold.

Le Swiss semble un peu plus «graissée» que la Neue ou l’Adobe, à vérifier.

;-) cette note est destinée exclusivement aux étudiants, amateurs et curieux de ces différences, il ne concerne en rien les créateurs de caractères, ni les nombreux professionnels qui ont déjà fait ces observations durant leur pratique quodidienne. © design et typo

 

 

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Indies Fontes | Le catalogue des indépendants

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2002 a vu l’apparition d’un nouveau type de catalogue de caractères, celui des indépendants. Non qu’il n’y en ait pas eu avant, de catalogues. Au contraire, tout le XXe siècle est jalonné dans les métiers de la typographie par l’édition successive de catalogues de polices chez les plus grands fondeurs de caractères. Les américains (Photolettering Inc en tête dès 1927), les Allemands (Stempel, Berthold), les Anglais (Baskerville, Monotype) et… même les français (Olive et Deberny-Peignot) publient chaque année des tonnes de papier pour référencer leurs nouveautés et donner l’envie aux graphistes de les utiliser. La fonction de ces ouvrages était double, à la fois montrer, et permettre aux artistes, directeurs artistiques de «calibrer» leur texte, c’est à dire prévoir lors de leurs commandes de typo la taille et/ou la justification des lignes afin de les ajuster à leur maquette.

Les nouvelles technologies, grâce au langage Postscript© ont libéré le monde traditionnel des contraintes industrielles, ce faisant a permis à tous les typographes, graphistes, étudiants de s’emparer de la lettre pour la dessiner, la fabriquer au sein d’un système qu’on appelle une police vectorielle. Au format Postscript (Type I) ou plus tard True Type (d’Apple) ou encore plus récemment OpenType qui est un progrès notoire dans la mesure où ces polices sont protables d’un MacOS à un PC en toute transparence.

De fait on a pû croire que les catalogues papier sont devenues obsolètes, tant les nouveaux vendeurs et revendeurs de typo peuvent profiter d’Internet pour présenter leurs typos et les vendre en ligne. Ce faisant on a sans doute commis une erreur considérable. La typo vient du papier, et retrourne encore et pour longtemps au papier. On a besoin de la voir dans la lumière réfléchie, de la voire composée en titre, en pavé de texte avant de prendre la décision d’achat qui reste, malgré une baisse considérable du prix, un acte d’investissement encore assez lourd dans nos métiers.

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Le premier à avoir compris la nécessité de revenir au papier, ce fut et très tôt Eric Spiekerman, qui en lançant FontShop n’a pas hésité à investir des milliers de Deutschmark pour éditer des gros pavés de nuancier typographique. Presque en même temps, Adobe se lançait dans la même aventure, et petit à petit, les nouveaux fondeurs-distributeurs prenaient la place des anciennes fonderies qui soit disparaissaient purement et simplement, soit fusionnaient pour tenter de survivre.

On aurait pû croire que le système avait trouvé un nouvel équilibre, c’était sans compter les innombrables graphistes et typographes dans le monde entier qui voulaient à leur tour montrer leur production. D’abord sur internet, distribuant par-ci par-là des pages pdf de leur catalogue puis petit à petit pour les plus solides d’entre-eux sur papier. Mais ils restaient pour autant éparpillés et non visibles au millieu de l’immense catalogue des principaux acteurs industriels comme Adobe ou Linotype.

C’est donc une première que l’édition de ce catalogue d’Indies Fontes (Indies pour Independant), qui regroupe plusieurs petites fonderies numériques et présente leur collection d’une façon aussi vendeuse que le meilleur des catalogues de FontShop.

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Les choix de caractères sont multiforme. Aussi bien des Displays (Titrage) que des Labeurs (texte courant). Bon nombre d’entre eux sont des rerprises, pour ne pas dire des plagiats, mais il s’agit là d’un débat d’anthologie dans la mesure où les plus grands typographes encore vivant de nos jours ont commis parfois des opérations des plus contestables. Que ce soit Mattew Carter qui au sein de Bitstream renomme des caractères en évitant de payer des droits aux fonderies d’origine (mais en rémunérant les créateurs j’imagine), ou de façon plus brutale un Colin Brignall, directeur de la typo chez Letraset qui signe un caractère nommé le Romic qui était une copie conforme d’une création de Claude Médiavilla. Mais la plupart des autres plagiats sont plutôt des reprises, des adaptations de formes existantes avec de-ci de-là des améliorations qui pour des questions de lisibilité, qui pour des raisons ergonomiques de calibrage (notamment pour la presse).

On a vu plus récemment une opération encore plus scandaleuse avec Microsoft qui renomme l’Helvetica en Arial en changeant à peine les lettres (mais selon les accords de Vienne de 1963-1965, il suffit de changer quelques formes sur une dizaine de lettres pour qu’un alphabet soit reconnue original). D’autres plus honnêtes comme Berthold avaient sous la férule du Docteur Gherard Langhe redessiné complètement l’Helvetica pour le dénommer l’Akzidenz Grotesk.

Plus de cinquante pour cent de la production présente dans le catalogue d’Indie Font concerne des caractères dits de fantaisie que je nommerai Display par respect pour leur auteur qui prennent leur travail très au sérieux ;-).

Ce qui fait la qualité de ce catalogue, c’est aussi sa présentation, des pages titres attrayants, des mises-en-page qui changent selon les typos et/ou les fonderies ce qui en fait un ouvrage vivant et beaucoup moins rébarbatif que ceux que j’ai pu moi-même et bon nombre de mes confrères en publier. Nous sommes à l’intersection de deux types de publication. Le Catalogue pour voir et le catalogue pour donner envie. Ce que j’avais réalisé à l’aide de mes magazines typo dans les années 80.

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La qualité intrinsèque des typos est très variable. Bon nombre d’entre-elles, d’origine américaine n’ont pas tous les accents, ou tout simplement le signe de l’euro. Signe tangible d’un marché américain omniprésent et dominateur. Autant dire qu’ils se contrefichent des caractères européens de l’est qui représente pour eux un marché ridicule (mais réel). Les dessins eux mêmes font souvent preuve d’un amateurisme technique-typo évident et je m’en explique ici, et ici. Mais le réultat est là. Si vous pensiez que la typo c’est fini, alors vous vous trompiez, lourdement. Les circuits de distribution ont changé certes, mais la création typo n’a jamais été aussi vivante que de nos jours. Au fond la seule chose qui a réellement changé avec le monde «d’avant» c’est l’absence de sélection à l’édition de ces fontes. Pour faire djeune, je dirais, vas y va, c’est pas bon, pas grave. J’occupe le territoire, pour pas dire «je pisse au quatre coins de…».

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Les David Carson et Neville Brody sont passés par là, mais leur style s’est démocratisé, repris par tous les jeunes graphistes, étudiants ou professionnels. La mécanique du vectoriel et des transparences permettent toutes les fantaisies et laissent libre cours à l’imaginaire le plus inventif.

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L’occasion aussi de revenir au dessin, à l’illustration pour installer l’ambiance d’une fonderie, institutionnel ou easyprod, la typo n’a jamais eu autant d’ambassadeurs dans le monde.

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Des compositions compactes à la manière de Font Bureau.

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Des théories sur la lisibilité illustrées par des fontes «mots-silhouettes».

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Des créations à la Neville Brody, encore lui, mais c’est vrai qu’il a publié chez FontShop des pages de garde d’anthologie.

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De très belles photos aussi pour induire un style, une ambiance.

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Et certains très graphistes architectes qui reviennent aux images structurées à l’extrême. Une sorte de manière de montrer qu’on maîtrise la Chose.

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Et pour vous montrer un catalogue d’un autre temps voici au dessus  un lien (en cliquant sur l’image) qui vous amène visiter le catalogue de Photolettering, mise à jour de 1971, qui contenait déjà plusieurs milliers de fontes. Toutes dessinées à l’époque à la main.

Référence: Indie Font, publié par Rockport Publishers, Inc sous le numéro ISBN 1-59253-123-7. Disponible dans toutes les bonnes librairies graphiques et entre autres chez Artazart, quai de Valmy, Paris 10e. L’ouvrage est accompagné par un CD Rom contenant une trentaine de fontes que vous pouvez visualiser ici.

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Une Type Foundery indépendante | suite

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à lire l’article sur le blog d’étapes, à boire et à manger ;-)
et la suite ici…

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Franco Maria Ricci | designer et éditeur | 2e partie

Voici la suite de l’hommage que j’ai voulu rendre à Franco Maria Ricci, l’un des plus brillants designers graphiques italiens, éclectique, humaniste et dandy.

j’ai dû réduire les images au maximum pour ne pas alourdir un téléchargement de ce blog déjà bien lourd. Vous prie donc de m’excuser pour les jpg un peu «limite» où les aplats sont un peu «marbrés». Je sais que je vous ai habitué à plus de qualité, mais là il s’agissait d’un cas de force majeure. Merci de votre compréhension.

Né le 2 décembre 1937 à Parme d’une famille aristocratique génoise, FMR comme il s’est plu lui même à condenser son nom, suivit d’abord des études d’art et de littérature. Puis parachevait ses études en se tournant vers la géologie. La terre, la peinture et le verbe. Voilà les trois ingrédients, savant mélange d’un humanisme qui allait lui donner envie de suivre les traces d’un Diderot pour les connaissances encyclopédiques, et ceux de Giambatista Bodoni (1740-1813) pour l’amour de la typographie et de l’édition.

Il commença sa carrière d’éditeur en 1964, et très vite abandonna la rigueur froide de l’Helvétique Haas pour ne plus se servir, passion et obsession d’une rigueur et amour de l’élégance italienne, que du Bodoni qui est devenu au fil de ses réalisations la signature de toute son œuvre.

C’était l’époque de toutes les rencontres, de Jacqueline Kennedy aux conservateurs du MoMa à New York, il voyagea, et édita nombre de catalogues, affiches et logotypes pour les plus grandes institutions Italiennes.

Le catalogue ci-dessous, est celui d’une exposition en hommage à son œuvre qui se tint à Fiesole, sur les hauteurs de Florence en 1982. Il avait déjà accompli l’essentiel de son travail.

La vie de FMR s’inscrit dans cette longue lignée d’humanistes éclairés, issues de la noblesse italienne qui fut le principal commanditaire des œuvres d’art de la renaissance. Épris de la peinture naïve, FMR n’aura de cesse de la représenter, mais de même et sans doute conscient de l’évolution de son époque, et sensible au pop art d’Andy Wharol, ses innombrables mises en page aux répétitions graphiques témoignent de son ouverture sur le monde underground.

Voilà une introduction qu’on pourrait appeler des plus classiques. De fait je dois vous dire que cet œuvre m’a toujours laissé perplexe. J’hésite entre le génie d’une époque qui s’annonce à sa fin et le désarroi d’un humaniste qui peine à oublier le classicisme fervent de la vieille aristocratie.

L’époque qui se finit c’est celui de la mise en page classique à deux dimensions. Celle installée par Gutenberg, dans sa bible en 42 lignes, réalisée à Mayence vers 1492 et met à l’honneur depuis le quinzième siècle une théorie simple de la mise en page, voire de la scénographie de la page.

La belle page qu’exprime FMR durant toute sa carrière est celle, blanche rythmée par quelques lignes d’un titre en Bodoni et d’un texte souvent composée en fer à gauche de petite justification afin de laisser le blanc tourner autour du titre et du texte. Le blanc tournant. L’ultime moyen de l’élégance classique. Parce que le blanc représente la respiration, le souffle des yeux, aussi lorsque Franco Maria Ricci découvre le design moderne, dut-il être fasciné par le remplissage graphique, les juxtapositions à l’infini chers à Wharol mais aussi à Lubalin et aux artistes modernes du pop et op art.

En 1964 il avait à peine 27 ans et il embrassa tel un rebelle du classicisme tous les codes de la modernité. Il n’avait pas tort. Le monde électronique et silencieux venait peu à peu remplacer celui de l’électricité bruyante et tel que l’avait prédit Mac Luhan, Gutenberg allait se laisser déposséder de son univers bi dimensionnel par la télévision et les machines modernes de la typographie (photocomposition).
Aussi la première partie de la carrière de FMR se mesure bien au mètre étalon des technologies de la répétition électronique. Cela se mesure dans le choix de ces caractères, l’Helvétique, comme dans ses couleurs vives qui nous rappelle l’usage abondante que l’on fit des color keys, films sensibles en couleur dont se servit Wharol pour ses compositions. D’une certaine façon on retrouve chez Franco M. Ricci le même goût de la composition compacte que dans les agences de publicité de la 5e avenue.

Pourtant une chose nous frappe, rares sont ses compostions qui osent aller au-delà de la simple juxtaposition. Si l’on compare son travail à celui de Herb Lubalin on se rend bien compte qu’il reste toujours en deçà des chocs visuels extrêmes. Toujours mesuré, toujours de bon goût classique, sans jamais oser aller aux limites des possibilités graphiques. De fait, il joue peu sur les contrastes graphiques <grand> et <petit>. Ces contrastes qui ont été explorées, jusqu’à plus soif par tous les metteurs en page d’avant l’ère du numérique qui vit la naissance de la troisième dimension, la profondeur des pages par le jeu des transparences.

S’agit-il d’une timidité chronique, ou d’un manque de référents. J’aurais tendance à pencher pour la première explication parce que Franco Maria Ricci, par sa position et ses moyens, ne pouvait ignorer ce qui se faisait outre-atlantique. Mais on pourrait aussi donner une autre explication, le design italien, très vivant, très à l’avant garde de celui d’une Europe en pleine reconstruction avait installé ses propres codes visuels, et sans nul doute Maria Ricci devait aussi s’inspirer de son environnement direct. Je ne connais pas bien ce design italien. Sauf peut-être les magnifiques catalogues et formes industrielles qui ont été édités par Olivetti. Mais je suis persuadé que la timidité de FMR avait un rapport avec celui plus général du design péninsulaire, élégant à l’extrême mais peu provocateur (ça reste un débat d’école mais en l’occurence il s’agit ici de design graphic).

Ce qui me conforte dans cette théorie, la suite de la carrière de FMR. Car peu à peu, après avoir développé des programmes de communication visuelle pour de grandes entreprises, il se dirigea vers l’édition encyclopédique, prenant exemple sur celui d’Alembert ou de Diderot. Sans nul doute aussi, le scientifique et le géologue reprit le dessus. Observateur attentif de l’art architectural et pictural, passionné d’ésotérisme et de peinture naïve, il lança la revue éponyme FMR qui connut aussitôt un très grand succès. Édita un hommage à Bodoni en publiant le Manuale Typographicum de Giambattista Bodoni (si je reçois cinq commentaires me le demandant, je vous en publierai une dizaine de pages;-) et pour faire bonne mesure s’attaqua à une publication fabuleuse, un recueil de tous les logotypes créés au XXe siècle sous le nom de «Top Symbols and Trademarks in Twientieth Century».

Suivit des boutiques (celle à Paris était située presque à l’angle de la rue Bonaparte et de la rue des Beaux Arts (tout un programme). D’où il diffusait, outre la collection de bibliophilie de FMR, ses revues ainsi qu’une magnifique série de papeteries (stationnery) couronnée par un agenda d’une élégance jamais égalé, malgré les efforts anglo-saxonnes de Filofax).

Bien évidemment, et malgré ses immenses talents, Franco Maria Ricci, ne dessina jamais un caractère, ni peut-être même un logotype de ses propres mains. Mais il ne fut pas le seul grand directeur artistique à ne pas toucher un tire-ligne ou un pinceau. Robert Delpire faisait dessiner ses titres-logotypes par Albert Boton ou Anegret Bayer (ancienne assistante de Herb Lubalin). N’empêche qu’il me semble certain que ce touriste  génial de la typographie classique et d’une édition sous haut contrôle aurait gagné en liberté s’il avait pratiqué lui-même la calligraphie et la composition. Il s’agit bien entendu d’une sentiment personnel, qui n’obère en rien l’admiration que je porte à cet œuvre et à cet homme qui sût se tailler un chemin très personnel alors que le destin le prédestinait aux légèretés d’une noblesse plutôt aisée.

 

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Le style Lubalin éclate ici sans conteste.

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L’utilisation de l’Helvetica marque chez cet homme une première rupture culturelle avec celle de ses origines.

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Mélange élégant de l’Helvetica et du Bodoni (italique).

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Mises en page élégantes mais classiques. Ici les textes centrées renforcent le classicisme de la scène.

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Wharol entre en scène.

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Le détourage des objets, grande mode à l’époque, bien avant que l’on s’en serve dans nos catalogues de VPC, servait à renforcer une impression d’élégance éternelle. On retrouve  ces détourages dans la revue de mode des Frères Dreager.

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illustrations qui ne sont pas sans rappeler ceux que j’ai publié dans ma note sur les illustrateurs américains des années 60

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toujours l’Helvetica, mais ici FMR ose l’oblique. Suprême tendance moderne à l’époque puisqu’on redécouvrait doucement le constructivisme russe oubliée avant, pendant et après-guerre en Europe occidentale.

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Ça me rappelle les somptueux catalogues éditées par l’agence Colette qui était en charge du budget De Dietrich. Une manière d’élégance graphique pour vendre l’exigence de la qualité devant les fourneaux.

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Retour à l’édition, aux programmes musicaux et à l’ésotérisme. Toujours le Bodoni qui devient peu à peu la «marque de fabrique» de Franco Maria Ricci.

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Les revues FMR. (je dois en avoir quelques uns dans ma bibliothèque ;-)

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Une histoire d’O en 344 pages, tirée à 900 exemplaires, magnifiquement illustrée par Guido Crepax.
Vous pouvez aujourd’hui le consulter à la Bibliothèque de l’École Estienne où je l’ai vu arriver de mes propres yeux.

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La fameuse collection comprenant 5000 marques réalisées par 1200 designers pour un total de 3000 pages. Vous pouvez en consulter le premier volume ici.

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Le programme d’édition des agendas FMR, d’une élégance toute Bodonienne, avec tout de même des illustrations, des lettrines parfois dignes de figurer dans un ouvrage de Massin, et un papier à caresser… avant d’y écrire votre rendez-vous amoureux ;-)

 

Reproductions design et typo, tous droits réservés. Usage strictement pédagoqique.
La première partie de cette note se trouve ici!

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