Dee Dee Bridgewater explore ses racines africaines | photos

Le nouveau projet de notre grande dame du Jazz …un projet de coeur. Dans cette aventure et ce retour aux "sources des tambours", Dee Dee BRIDGEWATER explore ses racines africaines et souhaite que la musique traditionnelle Malienne se marie aux jazz instrumental et vocal. Elle nous livre son nouveau concept, son rêve, inspiré directement des syncopes d’Horace SILVER et de sa rencontre avec Cheick Tidiane Seick, musicien phare de la musique malienne. (New Morning le 18,19,20 septembre à 20h)

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Chaque fois que je me prépare à prendre en photo une artiste, un trac, une fébrilité me saisissent. Mon estomac se retourne et je deviens maniaque ne cessant de vérifier les objectifs, les réglages, le rangement des cartes flash et des batteries, comme si je craignais de rater le moment crucial, le seul instant où l’artiste va délivrer cet instant magique d’émotion que je traque à chacun de mes reportages. Et puis lorsque les lumières s’éteignent, que «la poursuite» s’allume sur l’artiste qui entre en scène tout redevient serein. Mes gestes cent fois répétés, s’enchaînent, je déclenche de moins en moins, attendant, pressentant ces instants de sorcellerie qui illuminent la scène et les âmes des spectateurs. J’aime la photo pour ce qu’elle représente de risque, le meilleur ou le pire. Et puis arrive le travail chez soi, tranquille, sur les fichiers raws où il s’agit encore et encore de retrouver les couleurs les plus naturelles voire supprimer les couleurs pour ne laisser la place qu’à l’émotion et à la joie de l’artiste qu’une couleur vive pourrait brouiller. Réglage des densités, harmonies des contrastes, déboucher parfois le blanc d’une pupille pour redonner vie au regard intense de la chanteuse. J’ai passé une quinzaine d’années penché sur les cuvettes de développement, ou sous les agrandisseurs Durst à faire du masking avec mes mains en forme de cornet de glace. Puis je retrouve avec photoshop les mêmes possibilités surmultipliées. Mais toujours présent à l’esprit: que ferais-je de ce néga, sur quel papier je le tirerai, avec quel filtre, etc. Attaquer le travail numérique sans aucune culture argentique représente un danger immense pour ceux qui veulent obtenir le maximum de leurs images.

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Typographie sur Design et Typo | rappel des galeries

Il faut parfois savoir ralentir et regarder dans le rétroviseur. C’est ce que je vous propose en publiant dans cette note le sommaire de toutes les galeries que j’ai déjà publié pour accompagner mes billets et analyses.

Au commencement de la rupture, il y eut les années 20

La Galerie du Graphisme Russe des années 20 qui accompagne ce billet est ici

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EnVille | design réussie d’un urban magazine gratuit

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

Enville

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Figaro | une design-analyse

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

Lefigaro

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L’utopie graphique selon Hermann Zapf

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Neville Brody | dans l’oeil du cyclone

L’ère typo-plasticienne

L’ère typo-plasticienne (suite et fin)

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Herb Lubalin: Hommage (tribute)

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

Lubalin

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David Carson | le graphic design sur la crête des vagues

 

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

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Paul Gabor | graphiste à Budapest & Paris | 1913-1992

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armin hofmann | l’école de bâle

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Franco Maria Ricci | Top Symbols & trademarks of the world | suite #2

Logotypes Histoire (1) | Franco Maria Ricci | Top Symbols & trademarks of the world

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

Toplogos

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Rencontre avec Kesselskramer (2 kilo)

Suite de l’article sur le site d’étapes ici!

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

Kesselskramer

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pédagogie graphique à Bâle dans les années 50-60

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

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Westvaco | cahier de style | graphisme

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Westvaco
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Takenobu Igarashi | Space Graphics | une œuvre majeure

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

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Lou Dorfsman | le design global triomphe à la CBS

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

Loudorfsman

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Et pour vous montrer un
catalogue d’un autre temps voici ci dessous  un lien (en cliquant sur
l’image) qui vous amène visiter le catalogue de Photolettering, mise à jour de 1971, qui contenait déjà plusieurs milliers de fontes. Toutes dessinées à l’époque à la main.

Photolettering

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La Typographie selon Edward M. Gottschall

dans la rubrique Histoire des Arts Graphiques | littératures comparées.

La Galerie qui accompagne ce billet est ici

Gottschall

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et évidemment il y a des dizaines d’autres articles que vous retrouvez dans la colonne des rubriques à droite (sous Firefox ou Safari)

Mais je vais vous donner une astuce pour chercher un élément précis sur mon blog (ça marche avec tous les sites d’ailleurs):

vous allez sur Google
et vous tapez un mot ou plusieurs (suivi de) site:https://blog.typogabor.com
par exemple : typographie site:https://blog.typogabor.com
ou bien alphabet site:https://blog.typogabor.com
ou encore : mise en page site:https://blog.typogabor.com

et pour trouver les fonderies : fonderie site:https://blog.typogabor.com

Une technique de recherche locale sympathique et efficace ;-)

 

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Typographic Communications Today (7) | Edward M.Gottschall

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notes précédentes :

La Typographie selon Edward M. Gottschall | intro

Les Peintres et les Lettres | préface d’Alain Korkos à Typographic Communications Today

Graphic Design 20th Century | typographie approximative

Typographic Communications Today (1) | Le Wlassikoff

Typographic Communications Today (2) | du plomb au numérique

Typographic Communications Today (3) | Edward M.Gottschall

Typographic Communications Today (4) | Edward M.Gottschall

Typographic Communications Today (5) | Edward M.Gottschall

Typographic Communications Today (6) | Edward M.Gottschall

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Servir le message, dit Gottschall, est une approche payante (littéralement) du design graphique et typographique.

Il cite les articles de Weingart dans Graphis qui souligne l’opposition des graphistes inféodés à l’école Suisse et ceux qui ont cherché par la suite à innover…

…Odermatt et Tissi, Hanz Rudolph Lutz, Emil Ruder, Piet Zwart, Karl Gertsner, Jan Tschichold, El Lissitzky et bien sûr Wolfgang Weingart soi-même.

 

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à gauche et à droite Odermatt et Tissi

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à gauche et à droite Odermatt et Tissi

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Odermatt et Tissi

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Odermatt et Tissi 1985, affiche d’expo pour le Type Director Club de New York

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Odermatt et Tissi à gauche cinq alphabets, à droite une pub pour un journal

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Ordre et organisation pour un tabloïd zürichois par Gottschalk & Ash International.

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Gisela Cohrs, West Germany, 1984. Expression puissante du «manuaire» faisant irruption dans une composition typo.

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Mendell & Oberer à Munich combinent des images fortes avec des typos expressives mais très lisibles.

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Il y a chez Edward M.Gottschall une telle fascination pour l’histoire qu’il nous raconte et surtout dé-montre, qu’il en vient parfois à se mélanger dans les ordres chronologiques. Ou alors et c’est une autre hypothèse, il cherche à rapprocher les styles d’hier et d’aujourd’hui ce qui en soi n’est pas inintéressant non plus… ici, ci-dessus nous sommes dans les années 50 avec Olaf Leu, page de gauche et pour U$A, puis Anton Stankowski en 1928, 1929, 1948, 1957, 1962-64 pour tous les autres design de la page droite.

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Parfois la calligraphie individuelle, belle et unique convient mieux à une créa.
A gauche pricipalement Friedrich Neuegebauer, Autriche.
Quant à la page de droite, elle est entièrement consacrée aux créations de Carré Noir de l’époque Michel Disles, Gérard Caron, Albert Boton, Gérard Saingt. Nous sommes au début des années 80. La pub, les logos, ça se soignaient comme dirait mon cher Albert avec sa voix douce et plein de miel, son Montecristo coincé sous sa moustache Napoléon III.

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Une Affiche de Paul Ibou pour le ministère de la culture néerlandaise.
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Square letters dessinées par Paul Ibou (nous sommes dans les années 60)

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Gottschall visite tous les pays européens, ici la Finlande, l’Espagne, l’Italy avec des noms comme Ben Bos, Gert Dunbar, Jose Pla-Narbona (pour la planche du bas au milieu à droite)

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Une série de Posters pour un Jazz Festival par  Errki Ruuhinen, 1985-87
les caractères se libèrent de contingeances de la composition traditionnelle et l’on revient presque qux fondamentaux DaDa.

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Viktor Kaltala

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Suède: John Melin & Anders Osterlin en 1961 pour le Modern Museum.

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En haut à droite, José Pla-Narbona, Espagne. Où l’on voit les tendances lubaliniennes se décliner avec des accroches typos puissantes

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ici des pubs Viking Line par l’Art Director, Lasse Liljendahl, Suisse

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et ici une série pour Olivetti par Walter Ballmer

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José Pla-Narbona, Espagne
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Giovanni Pintori pour Olivetti en 1948

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Walter Ballmer Italy

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Walter Ballmer Italy

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Alfieri et Lacroix, 1964

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Albe Steiner pour Alfieri & Lacroix, 1960

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1959, Franco Grignani, Italie, idem en 1955 à droite

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Albe Steiner Italie

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Albe Steiner Italie

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1978, 1975, 1981 Italie, par Bruno Montguzzi

Ici Gottschall aborde le graphisme Tchèque. C’est dire qu’il a fait le tour de la «vieille europe» pour faire ses emplettes de références et que l’ouvrage se ressent de cette universalité.

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Et l’auteur revient sur les «années russes» qui fondèrent l’autre pendant du Bauhaus en Europe.

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Ici Malevich, 1914

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Le bonhomme typo c’est Yuri Bazhanov, 1977, à droite la composition structurée de Maxim Zhukov (book designer)

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Dans ce sous-chapitre Gottschall aborde la diversité du graphisme russe durant les années 60-80

où l’on voit bien l’influence des Milton Glaser, Saul Bass et Takenobu Igarashi bien sûr.

suite et fin Typographic Communications Today ici

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Françoise Claustre | un(e) prof. que j’aimais bien

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Vous êtes sans doute trop jeune ;-) pour l’avoir connu ou même entendu en parler. Françoise Claustre vient de disparaître. Je l’aimais bien, pour l’avoir eu comme prof d’ethnologie à Paris V et découvert grâce à elle Levi-Strauss et la pensée structuraliste. Une pensée émue et plein de courage pour son mari qui s’est battu à ses côtés pour la faire libérer alors qu’elle était l’otage de rebelles Toubous. Lire l’article du Monde ci-dessous.

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Françoise Claustre, archéologue
LE MONDE | 05.09.06

© Le Monde.fr
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Architecture et Typographie | les tours de la défense

j’aurais aussi bien pû intituler ce billet : Spiekermann à la Défense.

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Dimanche à la défense, comme d’autres vont à la messe, moi je vais humer les cathédrales modernes qui entrelacent leurs tours et leurs tracés tirés en courbes de béziers sur les ordis des cabinets. À coucher en parallèle celles de la typographie, que ce soit pour les capitales romaines ou la textura gothique. Les paléantologues ne se sont jamais privés de rappeler les influences croisés des tracés directeurs de la construction avec celui des caractères de son contemporain. On voit là toute l’ambiguïté de notre art de typographe qui emprunte aux dessins de ces batisseurs les courbes de la lecture moderne. Pleins et déliés «grotesques» (Gill), espaces fines et hampes montantes, empattements inversés et point sur les «i».

Si elle est une des formes les plus expressives de la représentation sociale de nos jours c’est que l’architecture se donne à voir en tout premier lieu dans un monde ou l’urbanisation pousse jusqu’aux campagnes lointaines. Mais dans un monde ancien, old-school ;-), où les constructions en hauteur était réservées aux palais et églises, la relation à l’écrit était plus simple tant leurs formes étaient intimement mélées comme pour l’époque de la didot sur le lien précédent.

Depuis le début du XXe, nous avons abordé avec le bauhaus, émanation de la nouvelle philosophie constructiviste et dada, l’ère du simple gigantesque. Pas une capitale dans le monde qui ne se targue d’avoir ses tours et gratte-ciels qui défient la pesanteur. L’architecture moderne prend des risques visuels, nous donnant l’illusion d’une puissance sociale et économique qui diminuerait celle de la nature. Qu’en est-il dans le même temps pour les caractères?

De formes simples avec le Futura de Paul Renner, ils se sensibilisent avec l’Helvetica de Max Miedinger, qui en 1957 profitait déjà de l’exemple d’Eric Gill (1928) pour avoir osé introduire des formes manuaires dans le tracé d’une linéale. Dans les années 70, à lépoque du premier renouveau du design-bauhaus, les caractères «grotesques» (sans, antiques ou encore linéales) arrondis poussent  comme des champignons aussi bien dans la publicité que sur les pochettes des disques vinyls. Durant cette même période les caractères fantaisies, dites de titrage (display) prennent sérieusement leur essor grâce aux techniques du phototitrage, de l’offset et à l’abandon définitif de l’impression typographique (en relief). Sans aucune doute l’un des plus grands succès de l’époque fut tout de même les séries des News Gothic et du Franklin, tous deux dignes descendants du Gill. Puis, la création des linéales entre dans une routine ITC, véritable rouleau compresseur dans le monde d’édition de nouveaux dessins, avec l’arrivée des Souvenirs Gothics, des Benguiat Sans qui correspondaient bien à la fin des seventies par leur aspect très arrondis, revival.

Au milieu des années 80 arrive Emigre (Z.Licko) avec leurs caractères expérimentaux sur et pour le Macintosh. Et nous en reparlerons, mais avec le Meta et l’ITC Officina, Eric Spiekermann nous fait entrer dans les années 90 par l’architecture moderne de la typographie. Non que le Frutiger n’ait pas été une belle invention, mais je dirais plutôt, à l’image des dessinateurs européens de l’époque, et surtout suisses, mélanger le trait sensible avec la linéale… c’était mal vu. Pas très «classe» ;-). L’architecture, toujours présente. C’est sérieux, on ne joue pas avec la typographie constructiviste… ou très peu! Mais voyons ce que dit Spiekermann de la création des fontes. Ni plus ni moins que ce que j’évoque ici depuis près d’un an. Les caractères sont beaux parce qu’on les utilise bien, d’abord! Le rôle dévolu aux graphistes scénographes de la page est primordial, ensuite il remarque que la plupart des caractères ont été dessinés à l’origine pour un usage corporate (en dehors de l’édition d’ITC).

Eric Spiekermann fait partie de cette filiation de graphistes typographes qui tout en possédant une belle maîtrise du geste et des tracés fondateurs n’en demeure pas moins un théoricien et un philosophe actif de l’urbain et de la vie sociale. Il ressent la modernité à Berlin où il commença à exercer bien avant l’écroulement du Mur. C’est dans une ambiance survoltée par les dangers de la guerre froide, dans une ville perdue au milieu du glacis communiste, où chaque jour les berlinois vivaient comme si c’était le dernier jour de l’Histoire que ce graphiste sensible et illuminé par une intelligence rare va produire une série de caractère qui va révolutionner le monde de la typographie. Mélangeant les formes sensibles du Gill avec la construction rigoureuse d’une linéale, il rejoint la  très courte liste des Créateurs qui ont marqué leur temps. Sans doute parce que plus sensible aux vents de l’histoire, sans doute aussi par la culture classique qui fut la sienne, il joue le rôle d’un véritable Stanley Morison du XXIe siècle. En avance sur sont temps.

Le mélange du geste calligraphique avec les linéales ou mécanes n’était pas nouveau pour les américains. Mais le Meta en limite l’expansion. Mesurée dans ses rondeurs, exigeant dans sa construction, ce caractère illustre de façon magistrale l’architecture moderne où les courbes, rares mais élégantes viennent «casser» l’uniformité anguleuse des bâtiments.

J’ai photographié (ci-dessus) le haut des immeubles de la défense, pour en extraire le banal de leur fondation et exercer mon regard sur leurs différences. Or c’est en regardant vers le ciel que les bâtiments nous avouent leur singularité. De même que c’est en regardant les empattements, la ligne de lecture, les contrastes entre les verticales et les horizontales, l’attaque des courbes, et la finition d’une lettre qu’une typo nous livre le mystère de son équilibre. Qu’en pensez-vous?

© photos peter gabor | tous droits réservés

 

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Typographic Communications Today (2) | du plomb au numérique

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Notes précédentes:

La Typographie selon Edward M. Gottschall | intro

Les Peintres et les Lettres | préface d’Alain Korkos à Typographic Communications Today

Typographic Communications Today (1) | Le Wlassikoff

 C’est sous le numéro ISBN 2-04-021-744-4 que Dessain et Tolra publiait en octobre 1996 cet ouvrage qui s’intitule: Typographie | du plomb au numérique. Co-écrit par Jean-Luc Dusong et Fabienne Siegwart cette somme historique est à mon sens le deuxième volet d’une volonté d’éditeur après la publication de la Civilisation de l’Écriture de Roger Druet (1976 tout de même).

Dire qu’il n’y a pas eu d’intérêt pour le sujet serait un grave manquement aux efforts des uns et des autres dont rend compte la BnF ici.
Je ne saurais dire si les auteurs avaient lu ou vu le Typographic Communications Today, à en croire le sommaire j’aurais tendance à pencher pour cette hypothèse tant leur démarche est proche de celle d’Edward M.Gottschall: élaborer une histoire illustrée des Arts Graphiques en prenant comme angle d’attaque celle des techniques de la composition. Est-ce une méthode historique correcte. Il semble que oui si l’on en croit les nombreux études paléographiques qui font référence aux outils de l’écriture comme source des modifications notoires dans la forme alphabétique. Outils, gestes, souplesse, attaques, vitesse de glisse sur le papier (qui évolue de même) sont autant de réponses à la question du quid des évolutions formelles.

Est-ce la seule méthode d’approche? non plus. Le Wlassikoff témoigne d’une volonté plus politique et sociale dans la construction de cette trame historique. Ce qui me gênerait le plus dans l’ouvrage de M.W. c’est peut-être l’idée même d’élaborer une histoire des Arts Graphiques spécifiquement française alors même que les nombreux artistes cités sont, soit d’origine étrangère, soit avouent avoir été fortement influencés par les mouvements germaniques, russes, suisses, polonaises, tchèques, hongroises ou américaines. Mais j’ai bien saisi la démarche de M.Wlassikoff ;-) qui est sans doute en train de préparer une autre histoire des Arts Graphiques étendue à l’Internationale.
C’est une question que je lui poserai à l’occasion.

Voici le découpage du livre de Jean-Luc Dusong et Fabienne Siegwart.

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J’aime infiniment ce livre parce qu’il propose une vision typographique à la lecture des évolutions formelles dans les arts graphiques, et n’oublie surtout pas l’influence des technologies dans ces avancées radicales. Terriblement limité par l’espace, trop petit format à mon goût (20×27,5cm) et par le nombre de pages, les auteurs n’ont pas eu la chance d’aborder chaque circumvolution historique avec l’ampleur mérité. Mais ce livre restera à mon avis longtemps comme une sorte d’essai de culturation essentielle pour les générations de graphistes en devenir. Chez Dessain et Tolra ici.

suite des articles ici:

 

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Typographic Communications Today (1) | Le Wlassikoff

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Notes précédentes:

La Typographie selon Edward M. Gottschall | intro

Les Peintres et les Lettres | préface d’Alain Korkos à Typographic Communications Today

Tout d’abord je voudrais remercier Alain Korkos de m’avoir écrit si gentiment une introduction à cette série de notes qui me semblait bien nécessaire pour faire le parallèle entre une histoire des arts graphiques et celle de la lettre dans la peinture.

Je voudrais également remercier par avance Jean-Luc Dusong (Typographie | du plomb au numérique | et Michel Wlassikoff | histroire du graphisme en France de m’avoir autorisé à publier quelques extraits de leur ouvrages superbement documentés ;-)

De fait voici la couverture des ouvrages en question :

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celui que j’appellerai plus souvent «le Wlassikoff»

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le «J.L.Dusong»

 

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et le Gottschall

Ces trois ouvrages sont véritablement à la fois proches et très différents.

Le Wlassikoff fait l’exégèse de l’histoire du Graphisme en France, sans pour autant négliger l’environnement historique de chaque mouvement graphique. Il est à ce jour une des plus belles réussites en l’espèce avec les défauts de ses qualités (ou vice-versa) plus quelques réserves que je développerai plus tard. Voici pour l’essentiel le découpage qu’il nous propose:

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Remarquablement commenté et légendé cet ouvrage de Wlassikoff qui fut le directeur de la revue Signes dans les années 80 et scénographe de plusieurs expositions consacré aux arts graphiques, il ne souffre d’aucun défaut majeur sauf peut-être d’avoir été limité par le nombre de pages (budget oblige ;-) et d’avoir du ainsi faire des choix stratégiques dans le découpage historique. (Co-édité par Dominique Carré et les Arts Décoratifs, le livre fait tout de même 320 pages). Indispensable aux étudiants et amateurs d’Histoire de l’Art contemporain.

Le discours de Michel est plus socio-historique que celui de Jean Luc Dusong (co-écrit avec Fabienne Siegwart) qui confronté à l’enseignement quotidien de son métier a fait le choix de partir des outils de la typographie (technologies, caractères, moyens de production) pour en analyser les conséquences historiques pour la création graphique.

C’est à peu de chose près, mais avec une vision un peu plus universelle que Gottschall a embrassé le sujet avec son Typographic Communications Today.

(suite de l’article demain 24 Août)

suite des articles ici :

Typographic Communications Today (2) | du plomb au numérique

 

Publié dans Histoire des Arts Graphiques | Commentaires fermés sur Typographic Communications Today (1) | Le Wlassikoff

Graphic Design 20th Century | typographie approximative

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Voici un ouvrage retraçant une histoire du graphisme au vingtième siècle qui semble sérieux (réalisé par Alston W.Purvis et Martin F. Le Coultre à Amsterdam en 2003). Une erreur assez considérable s’est glissée dans cette Somme qui me semble à lui seul justifier d’une publication. Voir à la fin de la note ;-)

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Les reproductions ci-dessus sont destinées à un usage strictement pédagogiques.

Cet ouvrage comporte plusieurs faiblesses concernant par exemple le manque de références aux évolutions technologiques et du développement des médias. Il semble aussi tourner en rond (voire se prendre les pieds dans le tapis de l’histoire) entre les mouvements DaDa, Arts Déco, Bauhaus et structuralisme du graphisme russe. Les années 60-80 sont traitées mais raccourcis à l’extrême sans pour autant donner la part belle à l’actualité des quinze dernières années. Il oublie tout simplement de citer l’influence de Herb Lubalin, Neville Brody, David Carson sur des générations de graphistes. Ces simples oublis donnent à ce livre un caractère d’approximation assez épouvantable. Difficile dans ces conditions de le recommander. Pour ce qui est des grands mouvements typographiques au cours du XXe, son étude est réduite de même à sa plus simple expression. Voilà. L’ouvrage était en vente à la librairie du Musée des Arts Décoratifs. En le feuilletant je suis tombé sur une affiche de Paul Gabor affublé d’une origine polonaise. Incontournable ;-)

liens des articles ici :

 

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Monotype a racheté Linotype GMBH | fin des grandes manœuvres

L’annonce
le 2 Août dernier par Monotype Imaging du rachat de la célèbre firme
Linotype et de sa librairie de 6000 caractères met un terme aux grandes
manœuvres d’une profession qui a été touché de plein fouet par
l’avènement du PostScript© en 1988-89.. Petite erreur dans le
communiqué de presse, c’est bien Linotype qui a servi de plateforme aux
premiers essais de John Warnock, président d’Adobe pour la réalisation
de la première flasheuse postscript.

Lire la suite de l’article dur le Blog d’Étapes

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Art Contemporain | Les Machines

Si vous étiez en vacances vous avez peut-être raté l’occasion d’admirer, je dis bien d’admirer le spectacle des Machines du Grand Répertoire (cliquez sur la bande annonce) monté au Grand Palais avec la contribution d’une trentaine de compagnies de théatre de rue dont le Royal de Luxe. Du Nam June Paik pour grand public. J’ai fait quelques photos qui n’ont rien à voir avec celles plus factuelles que vous trouverez un peu partout parce que j’ai toujours été fasciné par les machines et leur structure interne.

Nous vivons désormais dans un monde aseptisé où les machines n’ont plus droit de cité sauf dans l’imaginaire de Matrix ou des Temps Modernes. Voir les rouages, toucher et sentir la rouille, écouter le bruit fracassant d’une cimbale géante ou d’un Piano qui s’écrase après avoir été catapulté à vingt mètres de haut relève à la fois d’un grand moment de poésie et l’occasion de s’interroger sur le Temps qui passe. Bergson avait opposé la notion de durée de la conscience au temps scientifique. Roland Barthes de même dans ses Fragments du Discours Amoureux avait énoncé cette notion très subjective.

Mais lorsqu’on est en présence de ces machines une chose me frappe, c’est que le philosophe n’avait pas anticipé sur la contraction à l’extrême du temps scientifique. Ces caricatures de Machines à Spectacle nous rappellent avec une grande émotion le chemin parcouru depuis l’électrification et la locomotive à vapeur. A peine quelques dizaines d’années, allez deux-trois générations tout au plus ont suffi pour remplacer le téléphone à manivelle par des gsm-appareils photo et jeux video qui tiennent au format de votre portefeuille. Un humoriste disait l’autre jour avoir réinventé l’ordinateur portable, «le cahier à spirale». Interactif, mobile, effaçable à souhait, renouvelable et jamais obsolète ;-)

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Machine à feuilleter un livre

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Machine à percussion perpetuelle

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Cimbales pour Géants

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Une maquette réduite d’une Girafe de 20 mètres qui a défilé dans les rues de Nantes

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Le piano catapulté, mal placé derrière les spectateurs, visée au jugé. Dommage. Raté.

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Les gants des mêmes géants

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La fusée ascentionnelle

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La Machine à faire voler des carrés Hermès

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No comment

Les photographies sont de peter gabor et soumis à copyright. Tous droits réservés.

 

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