Mae West | séductrice ou rebelle

La filmographie de Mae West est assez impressionnante, et je vous invite à la découvrir ici. Mais le plus intéressant chez cette actrice sans doute est-ce la liberté de ton qu’elle professa tout au long de sa très longue vie (1893-1980). Véritable érégie de l’émancipation des femmes, amoureuse devant l’éternel des hommes, elle les provoquait, sûre de ses charmes et de ses conquêtes victorieuses. Et si les courbes peut-être un peu rondes de ses formes en gênait quelques-uns elle leur répondait espiègle et provoc:

When I’m good I’m very, very good,
but when I’m bad, I’m better.

Cultivate your curves – they may be
dangerous but they won’t be avoided.

I didn’t discover curves;
I only uncovered them.

Et une fois de plus on vérifiera cette vérité permanente des typographes: un corps, des courbes, des jambages, un pied etc… Comment voulez-vous que les membres éminents de cette profession ne soient pas tous un peu obsédé? de leur métier, j’entends. Qu’en pensez-vous?

Publié dans De la Modernité, Formation et méthodo, Opinions et Im-pertinences | Commentaires fermés sur Mae West | séductrice ou rebelle

Planète Terre ISO 2008 non conforme

© juste-une-humeur-militante | design et typo

 

 

Publié dans De la Modernité, Opinions et Im-pertinences, Typographie et typographies | Commentaires fermés sur Planète Terre ISO 2008 non conforme

Le rêve de Zhuangzi | on croit connaître et on découvre

“Quelle est notre position dans le rêve, sinon en fin de compte d’être foncièrement celui qui ne voit pas?” (…) Un jour, le philosophe Zhuangzi s’endormit dans un jardin fleuri, et fit un rêve. Il rêva qu’il était un très beau papillon. Le papillon vola çà et là jusqu’à l’épuisement ; puis, il s’endormit à son tour. Le papillon fit un rêve aussi. Il rêva qu’il était Zhuangzi. À cet instant, Zhuangzi se réveilla. Il ne savait point s’il était, maintenant, le véritable Zhuangzi ou bien le Zhuangzi du rêve du papillon. Il ne savait pas non plus si c’était lui qui avait rêvé du papillon, ou le papillon qui avait rêvé de lui.” via des images et des mots, la forme et le sens…

et au détour encore, d’une visite dans mes fils RSS je retombe sur les galeries de documents de Alki1 sur Flickr, explosion de sensations de bonheur. Des documents, encore des documents pour apprendre, comparer, analyser, reconnaitre, aimer, détester, se laisser surprendre par tant de richesses visuelles et toujours up-to-date, l’old school ça n’existe pas. Les techniques changent, le tire ligne s’est mué en courbes de Bézier, la gouache en palette Photoshop, la plume en formes de dessin sur tablette Wacom, mais les idées, la structure, les concepts sont toujours là, vivants, universels et permanents. Plus de 2000 visuels rassemblés par une dame qui prétend avoir quelques 80 ans… j’en doute, mais pourquoi pas, je vais bien en avoir bientôt 60. Et je me sens jeune. Le judo peut-être? ou d’être issu d’une famille de survivants.
_
_

_
zz
_

zz

Publié dans Création plastique, Formation et méthodo, Galaxie Gutenberg, Histoire des Arts Graphiques, Ouvrages et Expressions | Commentaires fermés sur Le rêve de Zhuangzi | on croit connaître et on découvre

Post Typography | vous avez tué la typographie, vive la rebellion!

Au détour d’un voyage qui m’a fait visiter la Typography Planet, petit tour de monde initiatique que chacun peut faire à condition d’avoir quelques clés, je découvre en fin d’après-midi le site de Post Typography créé et animé par Nolen Strals and Bruce Willen. J’y découvre tout ce que j’ai toujours aimé, la transgression, le DaDa moderne de deux graphic-designers en rupture de bans avec les conventions et les règles largement diffusées par tous les manuels de typographie qui fleurissent à chaque coin de rayonnage dans les bonnes librairies graphiques. Difficile de ne pas évoquer les travaux de Catherine Zask ou de Pierre di Sciulio tant le mode opératoire dans les recherches et expérimentations est similaire. Déstructuration de l’espace graphique et typographique, mise en scène des punctums qui vont ‘attiser’ l’œil du spectateur etc. Je vous laisse découvrir tranquillement cette œuvre assez gigantesque qui ne touche pas, bien évidemment, qu’à la seule mise en scène typographique, mais aussi aux logos, affiches, packaging, couvertures de livres etc.

Le Manifeste

Pour ce qui est du Manifeste (extrait ci-dessous) publié par les deux créateurs on peut esquisser un sourire en se disant que nous autres européens n’avons pas attendu l’arrivée du Desktop Publishing pour partir en guerre contre les conventions et la ‘Typocracy’. Le mouvement DaDa a accompli un travail sournois et constant qui se révèle au grand jour dans les créations contemporaines. Il s’agit d’ailleurs autant d’une posture esthétique que politique.
_
_
_

Home page de Post Typography
_
_


Quelques travaux typographiques réalisées par le Studio situé à Baltimore sur la côte est des États Unis.
_
_
_

Le Manifeste ‘extrait’:


_
_

© Post Typography, avec l’aimable autorisation de Bruce que j’ai contacté par téléphone en fin de soirée.

Publié dans Création plastique, De la Modernité, Galaxie Gutenberg, Lisibilité et Visibilité, Typographie et typographies | Commentaires fermés sur Post Typography | vous avez tué la typographie, vive la rebellion!

Entre urbanisme et chocolat | Urbanbike tisse une réflexion sur l’humain

Lu cette semaine deux billets chez Jean-Christophe Courte tout aussi intéressants pour avoir la lucidité de secouer les cocotiers de la modernité. Le chocolat, une brève chronique autour du livre de Christiane Tixier et les villes construites en cercles concentriques, qui parlent à la fois à l’intelligence de l’ethnologue qu’à l’esthétique de l’architecte. À découvrir sur le blog d’Urbanbike.

Publié dans De la Modernité, Lisibilité et Visibilité | Commentaires fermés sur Entre urbanisme et chocolat | Urbanbike tisse une réflexion sur l’humain

Guy Bourdin ou le pied de la Lettre


_
Parfois je me demande s’il faut toujours écrire qq chose, bien que la légende soit des plus nécessaires, mais ici sur cette photo —comme disait Barthes, une photo sans légende, est saturée de sens”.— on pourrait donc délirer pendant des heures. Quand je l’ai vu par exemple j’ai immédiatement pensé à le typo, aux pleins et déliés, au corps, à l’épaisseur light d’une Dax FF, et surtout à des approches très serrées… Sex spacing typography, disait Hermann Zapf. J’ai enfin trouvé la parfaite illustration de son propos. D’autres photos de Guy Bourdin et également des images d’une grande intensité érotique via ponyExpress… Et vous? ça vous fait penser à quoi?
_
Christian et Soheil se sont mis d’accord sur la cathédrale de Notre Dame de l’Apparition réalisée par l’architecte Oscar Niemeyer, à Brasilia. Bien vu:-)

Publié dans Galaxie Gutenberg, Hermann Zapf, Les Photos | Un commentaire

Le design hostile par Bruce Sterling | auteur de science fiction

Un site très intéressant publié par le M.I.T. qui décrit dans les grands domaines scientifiques l’état de la recherche sur le campus de la célèbre université. Entre autres vidéo, celle qui montre Bruce Sterling qui nous explique l’hostilité soulevé par les innovations technologiques.


une série de vidéo à visionner ici. In English, of course.

Au fait avez-vous jeté un coup d’œil sous les onglets, en haut du site. >Blogs>John Maeda … c’est là que le petit grand génie parle de ses expériences quotidiennes, de ses lois sur la simplicité…

Enfin voilà un billet court qui peut vous amener très loin. That’s it.

Publié dans De la Modernité, Méthodologie, Typographie et typographies, Videos | Commentaires fermés sur Le design hostile par Bruce Sterling | auteur de science fiction

Paul Nini nous habille de typo et analyse les problèmes de lisibilité pour les gens agés


_
Il s’agit ici d’un générateur de tee-shirt pour «typographic design aficionado» avec possibilité de varier la forme du vêtement et surtout d’y adapter en simulant tous les caractères présents sur le site. Via Underconsideration.
_
_

Typography and the Aging Eye:
Typeface Legibility
for Older Viewers
with Vision Problems

Où Paul Nini analyse en détail les difficultés que rencontrent les gens en vieillissant pour l’accomodation de leur vision. Il décrypte sur le site de l’AIGA, quelques paramètres à contrôler, caractère par caractère, afin de faciliter le travail du metteur en page qui s’adresse à un lectorat plus ou moins âgé. Je vous laisse en sa compagnie dans la langue de Shakespeare que je suis sûr vous maniez aussi adroitement que votre serviteur. Les nuances sont indispensables.


_

Associate Professor, Department of Design (College of Art | Ohio University

Areas of Expertise

• Visual communication design
• Corporate and institutional identification design
• Environmental graphic design
• Design process and research methodology

Professor Nini actively consults with organizations on and off campus on design issues. He worked with the OSU Department of Transportation and Parking to develop and implement new parking design standards and parking garage signage. He is also part of a university committee working to develop a directional way-finding signage program for the university. Professor Nini’s writings have appeared in EYE, THE INTERNATIONAL REVIEW OF GRAPHIC DESIGN (UK); INFORMATION DESIGN JOURNAL (UK); DESIGN ISSUES(US); STATEMENTS, THE JOURNAL OF THE AMERICAN CENTER FOR DESIGN; and VOICE, the journal of the American Institute of Graphic Arts. He has presented papers at many industry conferences. Professor Nini has served as editor and designer of the Industrial Designers Society of America’s Annual Education Conference Proceedings, and is a past member of the board of the Graphic Design Education Association.

Education
• MS, Visual Communication Design, Institute of Design, Illinois Institute of Technology
• BFA, Graphic Design, Miami University
_


_

L’adresse de son blog

Publié dans Formation et méthodo, Lisibilité et Visibilité | Commentaires fermés sur Paul Nini nous habille de typo et analyse les problèmes de lisibilité pour les gens agés

La Ponctuation ou l’art d’accommoder les textes | via l’obs

La virgule
La larme du compositeur

zz

Secouez un livre ou un journal, il en tombera des milliers… Les virgules forment le vulgum pecus, la piétaille de la ponctuation, mais c’est grâce à la piétaille qu’on remporte les victoires! Beaucoup d’écrivains révèrent ce signe, le considèrent comme l’incarnation du style, ce que résume Cyrano de Bergerac dans la pièce éponyme d’Edmond Rostand, qui, à l’idée qu’on pourrait corriger l’un de ses vers, s’écrie: «Mon sang se coagule, / En pensant qu’on y peut changer une virgule.»


Enlever ou ajouter des virgules fait partie du quotidien des correcteurs! N’y voyez pas pure maniaquerie: elles peuvent modifier le sens d’un phrase. Les débats passionnés qu’occasionne dans le cassetin (réduit exigu où officient les correcteurs) la place d’une virgule semblent bien souvent disproportionnés par rapport à la petitesse de ce signe. Les typographes ont d’ailleurs affublé par dérision les correcteurs du nom de «virguleux»! Du temps de l’imprimerie au plomb, la virgule reçut, quant à elle, le surnom de «larme du compositeur». Pas seulement par analogie avec sa forme lacrymale, mais parce qu’elle causait bien des tracas: il fallait du doigté pour la saisir, la placer sur la ligne, et sa manipulation ralentissait le travail.

La virgule est l’une des plus anciennes marques de ponctuatioin. Son nom, sa forme ont beaucoup varié, mais elle a toujours été le signe le plus faible de segmentation de la phrase. Elle reçut son appellation définitive des premiers imprimeurs: ceux-ci avaient fait leurs humanités et, considérant d’abord son aspect, choisirent fort à propos pour la nommer le mot latin virgula («petite baguette, rameeau»), dérivé de virga («verge, baguette»).
Ce diminutif laisse à penser qu’elle joue un rôle négligeable, alors qu’elle est la seule parmi les signes de ponctuation à pouvoir entraîner dans la phrase des bouleversements importants et parfois même des cataclysmes!

via l’Obs | Lire l’article entier ici

Publié dans Formation et méthodo, Lisibilité et Visibilité, Typo | Histoire | Commentaires fermés sur La Ponctuation ou l’art d’accommoder les textes | via l’obs

Une des plus belles chroniques de design & typo (Inhuit de Jeremy Tanquard, par Jonathan Munn)

billet paru le 24 janvier 2007.

Perfect English version under this link : http://www.typogabor.com/Inuit-Jeremy-Tankard/ {by Jonathan Munn}

billet rédigé par Jonathan Munn associé-partenaire de design & typo et typoGabor•com

Avant-propos

L’année dernière — même si, quelque part, l’argument doit probablement être contemporain de Gutenberg — un débat sur l’effet de surcharge de fontes [Typographic Overload ] a secoué la blogosphère. L’argument de base consistait à dire que trop de fontes étaient produites, qu’il y en avait beaucoup trop à disponibilité. En conséquence, affirmaient les initiateurs du débat, plus aucun cerveau humain n’était capable d’absorber toutes ces informations : il n’était simplement plus possible de choisir une police pour effectuer un travail donné.

Une position que je ne partage pas.

Nous avons besoin de nouvelles fontes : il y a toujours de nouveaux besoins de communiquer, de nouvelles idées à partager, sans oublier le besoin de communiquer d’anciennes idées, mais d’une nouvelle manière. Pour tous ces besoins, la typographie a encore son mot à dire.

Jeremy Tankard – Frutiger introduit cette question par une analogie avec les vins rouges. Mais le plus ennuyeux ce sont ces versions sans fin d’encore et toujours les mêmes fontes, tel que Bodoni à titre d’exemple. Mais il y a toujours une bonne raison à toutes ces variations, en dépit de leur côté obsessionnel :-) La plupart des gens n’envisagent que l’aspect financier comme motivation pour dessiner une nouvelle police, mais parfois (souvent même) la raison en est tout autre. Pour des questions de promotion, comme avec le AW Inuit, ou le besoin de rajouter des caractères dans une police pour suivre l’élargissement de l’Europe, ou pour profiter des avantages d’une nouvelle technologie (OpenType).

C’est donc avec grand plaisir que nous devons accueillir Arjowiggins Inuit, dessinée par Jeremy Tankard, dans notre palette de designer [ou dans notre gestionnaire de fontes — personnellement, j’utilise Linotype FontExplorerX, et vous?]. Et merci à Arjowiggins d’avoir commandité cette police, de la promouvoir, et enfin de nous l’offrir.

JT – À noter que c’est la société britannique Blast qui a effectivement lancé la commande de la police. Le studio Blast est responsable du design visuel de la marque Inuit.

Je signale que la police s’appelle officiellement « Arjowiggins Inuit ». Pour les besoins de ce document, j’ai abrégé ce nom en ‘Inuit’, sans mauvaises intentions, simplement par commodité.

Ce document est une transcription étendue de la courte présentation que j’ai faite lors du lancement de la fonte Arjowiggins Inuit, à Intergraphic, Paris, France, le 16 janvier dernier. J’ai complété mes notes avec des commentaires et des remarques qui n’avaient pas leur place dans une présentation de 15 minutes ou que j’ai dû éliminer faute de temps. J’ai aussi rajouté, autant que possible, des liens vers des sites et des sources externes pour que les lecteurs intéressés puissent continuer leurs propres recherches.

Les commentaires qui ne faisaient pas partie de mes notes d’origine — comme cet avant-propos — sont signalés par un changement de couleur du texte.

N’hésitez pas à laisser vos observations, à me contredire, ou à compléter mes remarques. La Typographie est un plaisir, mais aussi une conversation qui se poursuit dans le temps, poursuivons-la ensemble.

JT – Là, je ne vais pas me gêner !

[JM — les commentaires additionnels — toujours précédés de ‘JT’ — apparaissent là où Jeremy Tankard a porté ses annotations et corrections à ce document. C’est l’interactivité à fond aujourd’hui !]

Un contexte pour Arjowiggins Inui

présentation ‘Inuit’ - avec la permission d’Arjowiggins

-:: inuit paper – utilisé avec la permission d’Arjowiggins ::-

Inuit c’est deux choses à la fois. C’est une fonte électronique disponible gratuitement auprès d’Arjowiggins. C’est aussi une nouvelle gamme de papier de cette même maison. Arjowiggins a commandé la fonte auprès du concepteur de typographie anglais, Jeremy Tankard. Mon rôle est de présenter cette fonte, et de la placer dans un contexte, historique et culturel.

Donc, je ne vais pas me contenter de parler uniquement de la fonte Inuit. Je chercherai à situer le travail de Jeremy, tout d’abord dans le contexte de sa démarche personnelle ; ensuite je chercherai à situer la fonte dans les courants actuels de la typographie, en l’attachant à un courant particulier ; finalement, j’espère vous démontrer que Jeremy travaille dans une tradition fondamentalement anglaise de la typographie. En cours de chemin, nous allons étudier la police Inuit, et partager ensemble — j’espère — le plaisir que j’ai eu à la découvrir.

disturbance_1

disturbance_JT

disturbance_2

-:: Disturbance, © Jeremy Tankard ::-

 

 

 

 

Lire la suite ici:

Publié dans Lisibilité et Visibilité, Typo fonderies, Typo | Histoire, Typographie et typographies | Commentaires fermés sur Une des plus belles chroniques de design & typo (Inhuit de Jeremy Tanquard, par Jonathan Munn)