Histoire de l’Écriture Typographique | Éditions Perrousseaux | Sous la Direction de Jacques André

Il y a longtemps que j’aurais du publier cet ouvrage que m’a confié Jacques André à cet effet. Mais je n’ai pas pu, pour des raisons personnelles dont je me suis largement expliqué à ce dernier ainsi qu’à Frank Adebiaye qui est venu m’interviewer chez moi pour ma contribution au monde de la typographie des années « PhotoTitrage et Photocomposition ». Me souviens également de la venue chez moi de Thierry Gouttenègre qui m’avait longuement cuisiné sur la transition entre les lettres transfert et le phototitrage.

Il n’est pas dans mon intention de faire ici l’exégèse de cet immense ouvrage. Exhaustif tant dans l’historique des évolutions techniques, technologiques et artistiques. Les intervenants qui ont contribué à la rédaction du livre ont fait là un travail considérable car ne voulant rien omettre de l’aventure d’un métier qui aura traversé le plomb, la lumière et le numérique pour nous permettre aujourd’hui d’utiliser toutes les polices du monde sur n’importe quelle machine, n’importe quel ordinateur.

Ce n’est pas non plus aujourd’hui que je vais me fendre de ma propre histoire, dans cette affaire qui aura remué un quart de siècle de ma carrière et sans doute plus si l’on peut considérer que d’une manière ou d’une autre une fois que le regard s’est mis en mouvement, il est difficile d’arrêter notre sens de l’observation sur tout ce qui a un rapport au signe et à ses usages.

Bien, une fois que j’ai dit tout le bien que cet ouvrage mérite que l’on en dise, me permettrais-je juste de regretter une mise en page un peu bâclée qui ne donne pas toujours la dimension du travail accompli par les auteurs. Mais en même temps, on mesure l’ambition de l’éditeur, qui a voulu « balayer » l’ensemble des registres professionnels qui ont œuvré à l’accomplissement de cette aventure.

Entre temps, cette encyclopédie a eu le bonheur de remporter en juin 2017 le Prix du Meilleur Livre en Graphisme décerné par le FILAF (Festival International du Livre d’Art et du Film). Je pense que ce Prix est largement mérité eu égard au travail documentaire accompli et que je ne vais pas chipoter pour mon goût d’une mise en page plus rigoureuse et plus lisible. Voire plus élégante.

Les sources directs et autres renseignements pour trouver l’ouvrage sont disponibles chez l’auteur.

Ainsi que chez Amazon ici

Mode d’emploi sur les images reproduites du livre.

Vous pouvez cliquer sur n’importe quel page, un nouvel onglet s’ouvre avec une taille suffisante pour observer les détails les plus menus qui peuvent vous intéresser. Un mode de navigation moins sophistiqué que la plupart des lecteurs qui allient zoom dynamique et feuilletage style pdf (issue). Mais peut-être plus pérenne quant au codage des sites.

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La formation classique | Il n’y a que ça | extrait du Cave se Rebiffe

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Étudiants, l’avenir à crédit | L’institut Montaigne préconise d’accélérer le processus de privatisation des Études Supérieures


«En même temps»…

Le processus de Bologne a ouvert la boîte à Pandore de l’industrialisation et la privatisation de l’enseignement supérieur. 16 millions d’étudiants en 1965, 200 millions au passage du Processus de Bologne en 1999-2001 et on prévoit déjà 400 millions d’étudiants dans le supérieur pour dans moins de quinze ans.
Une manne pour les fonds de pension et la spéculation financière dans un domaine qui devrait au contraire rester réservé au service public, c’est-à-dire à un État social et respectueux de l’avenir des jeunes.

Les jeunes du monde entier s’endettent pour une course folle pour décrocher des diplômes qui dans un contexte néo-libéral et de désindustrialisation des pays du Nord crée le chômage de masse d’une population qui doit se satisfaire du seul secteur qui reste, celui du tertiaire.

Que l’institut Montaigne désigne le secteur numérique comme porteur n’est pas étonnant, le bon sens près de chez vous (vieux slogan du Crédit Agricole)… Mais qu’il promeut, d’abord l’indépendance des Universités pour accélérer la privatisation de ce secteur en dit long sur l’inconscience dont il fait preuve dans les prévisions économiques et sociales.

Les économistes atterrés le dénoncent depuis 2013-2014. Le néo-libéralisme, c’est à dire un capitalisme financier qui se déconnecte du réel, n’a cure des conséquences désastreuses pour les familles des classes moyennes, qui se sur-endettent pour juste acheter le rêve d’une emploi assuré à la sortie des écoles. Et là on a juste envie de leur crier… foutaises.

Les lobbies financiers se moquent éperdument de l’avenir des classes moyennes et des peuples en précarité. Va pour les diplômes, puisque c’est la nouvelle manne financière. Mais la Casse Sociale va être à la hauteur des emprunts et des déficits d’emplois.

Vous croyez que les médias traitent de ces sujets? Oui bien sûr. Mais pour cela il faut regarder ARTE et non BFM ou CNews. Quant à Ruquier ou Hanouna, n’en parlons pas. On n’a pas encore besoin de diplôme pour faire le guignol de la Société du Spectacle.

Sources: article du Monde:
http://abonnes.lemonde.fr/campus/article/2017/06/28/ce-que-propose-l-institut-montaigne-pour-que-l-universite-francaise-ne-rate-pas-la-revolution-numerique_5152107_4401467.html

Documentaire diffusé sur ARTE
http://boutique.arte.tv/f11743-Etudiants_avenir_credit

Analyse pertinente de notre société du Spectacle par Guy Debord.
La Société du Spectacle.

#Étudiants, l’avenir à crédit | L’institut #Montaigne préconise d’accélérer le processus de #privatisation des #Études #Supérieures

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Concours Adobe Exclusif: recréer «Le Cri» de Munch à l’aide de ces pinceaux. Un Cri, un Défi.

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Les grandes œuvres d’art traversent le temps et continuent d’inspirer les créatifs plusieurs siècles plus tard. Au fil des années, les musées ont préservé avec soin les outils, souvent tenus hors des regards, utilisés pour créer ces chefs-d’œuvre. Mais que se passe-t-il lorsque ces objets jalousement conservés reprennent vie entre les mains des artistes numériques d’aujourd’hui ?

Le 15 juin, Adobe a annoncé une nouvelle campagne innovante, baptisée «The Hidden Treasures of Creativity» (Les trésors cachés de la créativité), destinée à préserver sous forme digitale les brosses plus que centenaires d’un artiste emblématique, Edvard Munch, afin d’inspirer une nouvelle génération d’artistes peintres. En collaboration avec le musée Munch d’Oslo et le célèbre créateur de brosses Photoshop Kyle T. Webster, Adobe a créé une réplique digitale de sept pinceaux originaux de Munch avant de les mettre à la disposition des utilisateurs de Photoshop du monde entier. Ces outils révolutionnaires seront disponibles en téléchargement depuis Adobe Photoshop à partir du 15 juin.

Pour en savoir plus sur l’utilisation des reproductions digitales des brosses de Munch afin de créer vos propres œuvres, le public pourra visionner la série de livestream proposée par Kyle T. Webster sur le thème de la peinture numérique du 20 au 22 juin.

Adobe organisera également du 15 juin au 14 juillet un concours invitant les utilisateurs de Photoshop à créer leurs propres versions du plus célèbre tableau de Munch, «Le Cri» à l’aide de ces pinceaux exclusifs. Les lauréats auront le privilège de voir leur œuvre exposée au musée Munch d’Oslo.

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Une police partant de mon écriture manuscrite | Le Manu-Script-Short | Libre de Droits

Série de lettres en Capitales et Bas de Casses du Manu-Script Short ©peter gabor, libre de droits.

Bonjour les amis,
J’ai créé voici une vingtaine d’années une police de caractère à partir de mon écriture courante. Le Manu-Script-Short | Méthode utilisée:
// choix d’un stylo à plume carrée calligraphique et d’un papier dont le grain assez fin allait créer une matière dans le dessin des lettres.
// j’ai produit des centaines de mots qui utilisaient l’alphabet complet, Capitales et Bas de Casses. Écrivant en corps normal d’écriture qui correspondrait à quelque chose comme du corps 14-16.
// Ensuite gros travail de sélection des lettres qui étaient les mieux réussies. Il s’agissait donc presque d’une écriture courante mais avec un apprentissage en live de ma propre écriture pour la rendre la plus neutre possible.
// le plus dur était d’éliminer les accidents et les malfaçons qui ne manquent pas de surgir lorsque vous écrivez vite un courrier.

Voici le résultat et je vous offre par la même occasion la police au format .otf qui vous permettront d’utiliser cette police dans InDesign ou même Word. L’avantage d’InDesign sera bien entendu que vous pourrez afficher avec les glyphes certaines alternates qui n’apparaissent pas ici dans la planche ci-jointe.
Enjoy et n’hésitez pas à me faire part de vos remarques.
voici le fichier .otf que vous pourrez utiliser aussi bien sur PC (pour Geoffrey Dorne) que sur Mac. http://www.typogabor.com/Media/Manu-ScriptShort/Manu-ScriptShort.otf.zip
Suite à une remarque justement qui m’a été déjà faite dans le Groupe Facebook:
«Je me mets au Lettering» (https://www.facebook.com/groups/229594860514561/)
D’abord merci beaucoup pour le partage de votre travail ! J’aimerais bien savoir qlq chose sur le critère que vous avez adopté pour la sélection des lettres : quand vous dites “les mieux réussies”, c’est par rapport à quoi ? cohérence / unité formelle, etc ? Je vous demande ça parce que de mon coté j’ai essayé de créer une typo à partir d’une calligraphie, et je me suis arrêtée à cette étape : chaque fois que la cohérence entre les lettres été respectée, je perdais l’esprit de l’écriture et viceversa

Voici une première réponse:

Alors ça n’est pas très compliqué. Mais j’avoue que je suis un collectionneur de stylos à plume calligraphique (plume or, qui ont l’avantage de courir sur le papier avec une souplesse jamais atteinte par les plumes en acier). Me souviens qu’à l’époque il s’agissait d’un des derniers Schaeffer à plume carrée. Partant de là, l’écriture des mots est grandement facilitée.
J’ai choisi des mots types qui contenaient toutes les lettres dont j’avais besoin, et j’ai fait des pages et des pages d’écriture. Ça m’a bien demandé quelques jours voir semaines.
Ensuite j’ai commencé à encadrer les lettres qui me semblaient être les plus neutres. C’est à dire qui n’étaient pas entachées d’accident d’écriture comme on en a tous quand on est pressés. Mais de fait il faut tout de même faire l’exercice assez vite pour donner du naturel à la formation de son écriture.
Bon tout cela demande du temps. Une fois la sélection faite on passe au scanner et à l’import dans Fontographer (par exemple). Et là encore on fait des dernières corrections.
Je dis pas que c’est difficile, juste un peu long. Puis on fait quelques réglages de kernings, mais pas trop. Ça ne sert à rien de créer 10.000 paires de kernings. Enfin c’est mon avis. Essayez la police avec InDesign. Affichez les Glyphes et vous verrez toutes les options apparaître.
Si besoin vous m’appelez au fil 06.80.13.90.90 je vous donnerai toutes les précisions qui vous manquent.






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Vu hier soir la pièce BAAL de Bertolt Brecht | BAAL c’est un peu l’Alien éternel

 

Vu hier soir la pièce BAAL de Bertolt Brecht. Moderne par l’accumulation de souffrances humaines… la pièce magnifiquement montée par Christine Letailleur est un coup de poing dans la gueule des Gens de tous horizons. L’amour, la tendresse, la pornographie, l’argent, l’argent, l’argent que dénigre et recherche sans cesse l’artiste, l’acteur, le poète. Un Vide-Plein qui n’est pas un Vide-Grenier de nos souvenirs, mais plutôt le refoulé de nos aspirations et de nos rêves les plus fous.

BAAL c’est un peu l’Alien éternel. Celui qui vient nous déloger dans notre zone de confort pour nous rappeler l’existenz de l’Autre. Sans lequel il n’y a point de raison de vivre.

La langue de Brecht est d’une modernité absolue. Pas une seconde de poussière langagière. Mieux, l’impression d’un décalage entre notre monde ultra-formatée, sans odeur ni relief. (À part les boursouflures d’un Pierre Gauthronet ou des provocations bien tempérées d’un Georges Grammat). Une langue qui nous rappelle le formol dans lequel la civilisation voudrait nous jeter, pour que seule, survive l’idée, d’une ère où les gens nommaient les choses sans détour.

J’ai bien peur que la bave du nouvel Alien de Ridley Scott soit bien trop numérique pour avoir gardé le rugueux d’une entité fictive qui serait le Mal absolu. Nous sommes devenus trop polissés, trop polis, trop gentils, trop mignons, cachant la misère de notre condition derrière une langue puritaine et d’une expression qui vise à gommer les différents et les différences.

BAAL ou Alien pour exprimer la même soif de vérité sur l’humain et ce qui l’oppose à l’humain.

Ça se passe au Théâtre Nationale de la Colline, ce sont les dernières. À voir ab-so-lu-ment.

Et je ne vous ai pas même parlé de la mise en scène de Christine Letailleur qui est un petit bijou de culture de l’image constructiviste que mes amis d’Archives Graphiques adoreraient. Lumières, projections, mouvements et espaces sont à l’œuvre pour nous faire partager La Distance. Celle nécessaire à la compréhension des Différences, de nos différences. De notre Alien.

http://www.colline.fr/fr/spectacle/baal

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H.R. Giger | Alien | Hommage


Une descente dans l’enfer de Dante, dans les figures d’un Jérôme Bosch et dans la Pornographie d’un Marquis de Sade revisité par Michel Foucault, un hommage à H.R. Giger qui travailla sur Dune et Alien et qui inspira les décors des films réalisés par David Lynch et Ridley

Remerciements musicaux
à Andrey Pushkarev et Echo Planar.

Cadrages, montage
et sound design
by ©peter gabor (petergabor)

J’ai produit cet hommage à l’un des grands du dessin d’anticipation H.R. Giger qui est décédé en Suisse en 2014 je crois. Il a été à l’origine des œuvres de Dune et d’Alien. Son œuvre témoigne d’une obsession constante des grands thèmes de l’avenir de l’humanité. La maternité, la mort et l’amour. Mais plutôt que de dessiner des tableaux façon quatrocinquo il a pris exemple sur Jérôme Bosch et les œuvres littéraires d’Aldous Huxley ou le Comte de Lautréamont.

Qu’y voit-t-on ? Une obsession de la pénétration par la bouche et l’œsophage de belles femmes qui sont enfantées malgré elles. Ce n’est pas de la pornographie, et si c’en était ce serait celle d’un Marquis de Sade revisitée par Michel Foucault. La mort des enfants et des progénitures est omniprésente. Les crânes jonchent, voire tapissent l’enfer façon Dante. C’est une de ces visions dystopiques dont la littérature de science fiction et le cinéma ont le secret. Que ce soit avec Le Soleil Vert, de Richard Fleischer, ou District 9 de Neill Blomkamp, sorti en 2009 et Elysium du même réalisateur dont l’action se situe en 2154. Ces dessins illustrent exactement le mot dystopique que peu d’entre-vous pratiquent au quotidien. L’antithèse d’un monde utopique.

Un nouvel opus d’Alien, réalisé par Ridley Scott, va sortir dans les jours qui viennent. Et nous allons nous retrouver avec un Président dont le programme viendra nourrir l’avenir de ce monde de rêve, sinon de cauchemar. Les fractures sociales viendront se multiplier car nous le savons déjà, rien ne changera sur l’essentiel. La marchandisation du Travail et la fuite des profits au bénéfice de la seule Finance internationale ne vont que s’accélérer. Le néo-libéralisme conduit inexorablement à un partage totalement inégale des richesses de cette planète dont au passage les climatosceptiques n’en n’ont rien à faire. Et bientôt on sélectionnera l’ADN des futurs nouveaux nés pour devenir, qui des esclaves, qui des dominants.

Mais comme proposait Calliclès dans le Gorgias de Platon, la Force est Naturelle, donc toute loi issue de la Force est naturelle. Ce faisant il est tout à fait normal de passer au stade ultime de la destruction de la civilisation au nom de la liberté naturelle de détruire la Planète et l’espèce Humaine.

Ne voyez pas du sexe dans ces dessins, ou pas que. Peut-être pourriez-vous vous interroger sur les obsessions d’un Giger sur sa propre naissance, ou son absence de paternité, ou de son manque d’amour, mais nous n’avons pas le droit de réduire cette œuvre à la seule posture freudienne, car elle porte un message sociologique et universel sur l’avenir de l’Humanité. La place de la Femme, définitivement esclave victimes de sa maternité imposée, violée. Par tous les trous. Ces derniers reviennent sous toutes les formes, ainsi que les prothèses en cuir et en métal forgé qui enferment les corps dans des postures d’esclaves non consentantes. C’est du SM à haute dose, mais c’est tout sauf une invitation à la masturbation collective. Car le malaise de ces dessins nous renvoient à la condition humaine, au harcèlement quotidien dans le monde du travail. Deux postures possibles donc, celle de Giger. Clinicien froid d’une dystopie annoncée au bord d’un gouffre de cynisme, ou bien une souffrance dans l’empathie d’une humanité torturée à l’excès, sous les formes sociales les plus ignobles. Je vous passe les détails. Les chaînes d’infos en continu nous les déversent avec complaisance à longueur d’années.


 

Matériau ayant servi à réaliser ce montage. Il s’agit d’un album que je timbale depuis près de vingt ans dans ma bibliothèque. J’ai toujours été persuadé qu’on ne peut pas comprendre ces images si l’on n’y fait pas un focus et qu’on ne se ballade pas entre les visions et les expressions complètement délirantes de Giger. Apprendre à regarder, cela demande une certaine lenteur. Un voyage interstellaire entre les obsessions et les textures de la réalité que veut nous imposer Giger. D’où la naissance de cette vidéo. Mais vous l’aurez compris, la bande son a une importance tout aussi forte. Ralentir le regard demandait une image sonore qui obligeait nos yeux à ralentir leur exploration. Et ce fut sans doute le travail le plus long pour la réalisation de cette production. Mais je vous laisse libre de juger et de découvrir ce travail. Belle nuit à toutes et à tous.















































https://vimeo.com/215573835

H.R. Giger | Alien | Hommage

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La Fabuleuse histoire de Milton Glaser racontée par lui-même

Sources Wikipedia:

C’est en 1955, que Milton Glaser fonde le studio de design Pushpin graphic, à New York. Le genre particulier du studio a stimulé l’imagination du monde par son approche graphique audacieuse. Durant ses années à Pushpin, Glaser a conçu l’affiche très populaire de l’album des grands succès pour l’année 1967 de Bob Dylan. À cette époque, Glaser s’intéressait aux miniatures islamiques et aux images psychédéliques provenant de la côte Ouest. C’est à partir d’une photo prise au Mexique d’un panneau publicitaire frappant que Glaser a conçu le type de caractères « Babyteeth » utilisé sur l’affiche où figure la silhouette en noir de Dylan. Glaser a étendu son influence, en 1968, lorsqu’il a fondé avec Clay Felker le « New York Magazine », un journal portant sur l’art et la culture.

En outre, Glaser a créé le logo « I Love New York », lequel est devenu une partie intégrante du paysage américain. Il est également responsable de plusieurs autres importants projets, notamment : les programmes de graphisme et de décoration des restaurants du World Trade Center, à New York ; le remodelage de la chaîne de supermarchés Grand Union (incluant l’architecture, l’aménagement intérieur, l’emballage et la publicité) ; la conception d’un symbole international pour désigner le SIDA pour l’Organisation mondiale de la santé et le logo pour le premier prix du concours Tony Kushner’s Pulitzer pour la pièce « Angels in America.

ARTIST SERIES: Milton Glaser from Hillman Curtis on Vimeo.

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La France est blessée. Et, pour nombre de Français, humiliée.

Voilà ce qu’on pourrait lire le lendemain des élections présidentielles de 2017. Toujours d’actualité. Plus que jamais.

«Editorial de ©Jean-Marie Colombani publié dans l’édition du Monde du 23 avril 2002.

La France est blessée. Et, pour nombre
de Français, humiliée.

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Figure de proue d’une Union européenne qu’elle a obstinément voulue et à la construction de laquelle elle a puissamment contribué, elle donne d’elle-même, au lendemain de ce 21 avril marqué par le couronnement politique du sinistre démagogue qui anime l’extrême droite française, l’image d’un pays replié, étriqué, hanté par son propre déclin, voire qui a peur de ses enfants, surtout lorsqu’ils vivent en banlieue. Oui, hélas, le temps se gâte pour la France.

Du moins si l’on prend au pied de la lettre le “message” des élections ; dans ce mai-68 électoral auquel nous venons d’assister, mouvement à rebours, puisqu’il ne s’agit plus de “jouir sans entraves”, mais bien de punir sans limites. A l’épreuve nationale que constitue le poids dans la vie publique d’un courant qui cherche à aiguiser les tensions, et dont la devise revendiquée est “travail, famille, patrie” de triste mémoire, s’ajoute celle qui est inscrite dans un résultat qui porte atteinte au crédit de la France hors des frontières, et d’abord à l’intérieur de celles de l’Union européenne.

Mais avant d’aller plus avant, et de chercher, comme il se doit, à comprendre ce qui s’est passé, ce qui se passe dans cette France du nouveau siècle, gardons à l’esprit cette donnée : le tremblement de terre politique qu’est le premier tour de l’élection présidentielle a, sur un plan strictement électoral, une seule cause : la dispersion, absurde, de la gauche. Celle-ci, qu’on la considère dans ses limites “modérées” ou en incluant l’extrême gauche, ne recule pas, d’un scrutin présidentiel à l’autre ; alors que la droite modérée perd de cinq à dix points par rapport aux scrutins précédents. Ce sont ainsi 44 % des Français qui ne seront pas représentés au second tour. M. Le Pen n’est donc là que parce que Jean-Pierre Chevènement l’a permis, lui qui a choisi de se séparer de celui qui, en 1997, l’avait tiré de l’oubli ; un Jean-Pierre Chevènement qui est allé au bout de son élitisme dévoyé, en proclamant : “Sortez les sortants”, soit le slogan de Jean-Marie Le Pen depuis 1956. Et que dire de Christiane Taubira, dont les voix auraient suffi à faire que la compétition du second tour reste ouverte, et qui ne fut candidate que parce que, après tout, puisque tout le monde y allait de sa candidature, pourquoi ne pas y aller de la sienne…

La gauche est donc d’abord victime d’elle-même et de l’esprit boutiquier qui a été celui des dirigeants de ses différents composantes qui, tous, ont eu à cœur de se démarquer, donc de critiquer Lionel Jospin et son bilan. Ils ont été entendus. Mais il n’y avait pas de fatalité en la matière, comme en beaucoup d’autres. Il a simplement manqué des dirigeants à la hauteur de l’enjeu.

En démocratie, bien entendu, le suffrage universel est souverain. Il s’impose donc, et s’imposera ; mais chacun reste libre d’apprécier le jugement des électeurs, au nom de valeurs supérieures ; celles qui, par exemple, fondent l’existence d’un Conseil constitutionnel. De ce point de vue, le vote du 21 avril est injuste. Et dangereux.

Une fois la fièvre du dimanche retombée, en effet, le bilan de Lionel Jospin restera. Comme celui, riche, d’une gauche de gouvernement qui a su tenir l’essentiel de ses engagements, qui a su faire l’euro et les trente-cinq heures, faire reculer le chômage, accompagner la relance de la croissance et apporter de nouveaux droits – de la couverture maladie universelle à l’allocation pour personnes dépendantes, en passant par le congé paternité ou les emplois-jeunes. Bref, Lionel Jospin a, un temps, su renouer avec une politique réformatrice qui, après tant d’années de crise, a réconcilié progrès économique et progrès social.

Le travail, mais aussi la manière de Lionel Jospin – faite d’austérité et de dignité –, comme son départ de la vie publique, conforme à l’éthique qu’il a fait prévaloir pendant son long bail à Matignon, méritent le respect. Il n’y aura pas, comme pour l’actuel occupant de l’Elysée, de troisième tentative pour Lionel Jospin, qui rompt ainsi avec une tradition politique nationale bien établie. Le reproche que l’on peut d’ailleurs adresser à la gauche, et en premier lieu à Lionel Jospin lui-même, est de ne pas avoir accompagné ce travail de l’indispensable pédagogie, inséparable de toute démarche mendésiste, et de s’être trop préoccupé – contradiction aussi ancienne que la gauche en France – d’une extrême gauche purement incantatoire et, dans sa version Laguiller, sectaire. Une gauche qui répugnerait aux contraintes de la gestion se condamnerait aux oubliettes de l’Histoire.

Le vote du 21 avril est aussi, par le niveau d’audience atteint par l’extrême droite, une énigme ; et un danger majeur pour quiconque aspire à gouverner ce pays sans renier les valeurs universelles dont il se réclame. Deux fronts sont ouverts, deux plaies béantes, toutes deux politiques.

Le premier front est classique, et met en regard les attentes du corps social et les infrastructures politiques, telles que nous les connaissons, et dont nous savons qu’elles devraient être puissamment réformées pour faire sa juste part à la revendication d’autonomie qui est celle aussi bien des collectivités que des individus. Pour faire face à la montée des microcorporatismes, il faudra bien se convertir à une véritable et puissante décentralisation. La politique n’a de sens que si elle parvient à faire sentir son influence – si possible positive – sur la vie de la population, et si elle offre à celle-ci une perspective, des choix qu’elle soit à même de maîtriser. Or la crise actuelle est surtout celle du découragement, du sentiment d’inutilité. De nouvelles formes d’action peuvent réunir des foules, dès lors qu’elles donnent l’impression, fût-ce au prix de raisonnements rapides et parfois trop simples, qu’il s’agit de peser sur le cours des choses. Ainsi un débat essentiel pour l’avenir a lieu depuis plusieurs mois : il s’agit de la confrontation, au sein de la commission de Bruxelles, entre “libéraux” et “régulateurs” ; autrement dit, comment armer l’Union européenne face à la mondialisation. Or ce débat a été absent de la campagne. S’il a surgi, c’est… à Barcelone, face à 300 000 manifestants. Peut-on suggérer plus clairement que le débat politique franco-français est largement vidé de son sens ?

Le second front est plus lourd. Il est résumé dans le livre de l’historien Benjamin Stora Le Transfert de mémoire, qui met en lumière une tendance de fond à l’œuvre dans la société française : le transfert, en “métropole”, d’une mémoire coloniale, avec un élément constitutif de celle-ci, la peur communautarisée du “petit Blanc” et le sentiment d’abandon qui lui est lié ; l’angoisse identitaire face à l’islam, le refus de la diversité culturelle – et ethnique – de la France d’aujourd’hui adossé à la tradition jacobine d’assimilation.

Le refus d’assumer cette nouvelle société a été amplifié par le choc du 11 septembre, puis par le transfert en France du conflit du Proche-Orient, avec son lot de glissements conduisant à l’enfermement identitaire. De ce point de vue, les propos du président du CRIF, Roger Cukierman, au quotidien Ha’aretz, proclamant que le score de Le Pen “est un message aux Musulmans pour qu’ils se tiennent tranquilles”, ajoutant que cela servirait à “réduire” l’antisémitisme, illustre, de façon choquante et irresponsable, cette dérive.

Pour la gauche, momentanément écartée si elle sait éviter les règlements de comptes et rassembler ses forces, comme pour la droite désormais forte de son champion, une gauche et une droite “de gouvernement” qui croyaient pouvoir s’affronter comme si de rien n’était, l’enjeu est bien là, celui de la cohésion du pays, donc de l’intégration.

Et maintenant ? Jacques Chirac va se succéder à lui-même. Ainsi le président qui suscite la plus faible adhésion de toute l’histoire de la Cinquième République, celui qui, pendant sept ans, a présidé à l’affaiblissement de la fonction présidentielle, sera le président le mieux élu de notre longue histoire politique. Ayant fait sa propre campagne, ainsi consciencieusement que celle de Jean-Marie Le Pen, en martelant le thème de l’insécurité, Jacques Chirac est face à un choix capital. Il peut faire comme les siens, au soir du premier tour, qui ont rivalisé dans la surenchère droitière et sécuritaire, au risque une fois de plus de permettre à Le Pen d’expliquer que “l’original” vaut mieux que la copie, et d’entretenir ainsi le courant et toutes les dérives. Il peut aussi choisir de restaurer sa fonction, et son propre crédit.

Dans ses premières paroles, il s’est placé au-delà de son camp. Au-dessus des calculs politiciens. Comme s’il était désormais conscient qu’il lui reviendra de représenter la droite et la gauche. Son histoire personnelle était jusqu’à présent celle d’une carrière politique, avec des moyens que la morale publique réprouve. Le voilà qui soudain tutoie l’Histoire. Et peut enfin jouer le rôle dont il a rêvé : être président d’une République qu’il faut réformer, pour la faire de nouveau aimer. C’est ce que nous souhaitons. Pour que ce beau pays qu’est la France, avec toutes les couleurs qui l’habitent et qui forgent déjà son avenir, garde le cap de la raison et du progrès.»

guill-fermant.gif

Jean-Marie Colombani

 

Merci Monsieur Colombani d’avoir été aussi intelligent, avisé et prophète de l’histoire des élections de la Vème République. Le peuple de France, trituré, manipulé, stressé va donc voter une nouvelle fois en 2017 dans des conditions encore plus exécrables qu’en 2002.

Wait and see.

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Plus de 80% des Français travaillent dans le Tertiaire, le Numérique mettra au Chômage la moitié d’entre eux si…

martinez

Pauvre Philippe Martinez. Il n’a pas encore compris la responsabilité de la CGT et du Parti Communiste dans la désindustrialisation de la France. La Vème République, en réaction à leur idéologie s’est évertuée, gauche et droite réunis à désindustrialiser la France depuis mai 68.

La posture de la CGT et du parti communiste, dogmatiques, ont définitivement réussi à écœurer les entrepreneurs industriels à essayer de maintenir un tissu de production en France.

Dialogue social réduit à une expression caricaturale.

Seule FO et la CFDT ont été capables d’accompagner la modernisation de la France dans un dialogue social «franc et ouvert».

Je comprends que la droite se rebiffe. Elle a des raisons. Mais malheureusement le mal est fait (Et la Gauche y a largement contribué, y compris Rocard). Désormais la France ne produit plus que 15 % de son PIB avec l’agriculture et l’industrie. Les Services, le Tertiaire comme on dit en « rubrique économique », représente bien plus de 80 % du PIB.

Et dire que la révolution numérique vient casser désormais ce secteur surdimensionné c’est juste une évidence. Il n’y aura plus jamais de plein emploi dans ces conditions.

Le seul intellectuel a prendre en compte les réalités de la France se trouve être Mélanchon. Mais il n’a aucune envie d’être Président. Pas plus que Nicolas Hulot. Le professeur Mélanchon a juste une qualité majeure. Celle de la pédagogie. La France ne s’en sortira plus par des politiques économiques qui n’ont jamais prévu, et la distorsion des secteurs économiques, et la Révolution du Numérique qui désormais met au chômage même les meilleurs diplômés.

Parlons en des diplômes. Dans les années 80 il y avait environ 1 million de chômeurs. Jusqu’à 2 millions. Et l’on disait… «Oui, ce sont des chômeurs non qualifiés»… Mensonge. Il y avait déjà énormément de gens qualifiés au chômage. Mais ils venaient des secteurs industriels (… et artisanaux). Alors on a inventé les diplômes pour le tertiaire. Commerce, ingénieurs, administratifs, enseignants, policiers, juridiques, etc.

Mais qu’on arrête de nous dire aujourd’hui qu’il y a 6 millions d’incompétents au chômage.

Il n’y aura plus jamais de plein emploi en France. Parce que la Cinquième République a sacrifié l’industrie et l’Agriculture et que désormais la machine économique tourne à vide sur 80 % de travailleurs dans le tertiaire. Et que ce même tertiaire vient de connaître la plus grande révolution technologique, le numérique, depuis l’invention de Gutenberg. La moitié du tertiaire devient inutile grâce aux gains de productivité du numérique et des algorithmes.

Alors quand j’entends Martinez ou Fillon revendiquer la capacité de mobilisation de l’un, et revendiquer le programme de redressement des finances de l’autre, j’ai juste envie de v••••.

Pour sortir la France de l’ornière dans laquelle les patrons du CAC 40 et les gouvernements de la Cinquième les a jetées il y faudrait une véritable réflexion économique, d’investissements massifs et de formation professionnelle destinées non pas à créer une industrie traditionnelle, mais une industrie intelligente, responsable, écologique, durable et permettre à la France de rivaliser avec la Chine et la Silicon Valley. La France en a les moyens intellectuels. Mais il y faudrait une volonté politique qui ne passe certainement pas par la suppression de l’ISF ni la destruction du code du travail. Il s’agit là d’antiennes et de programmes idéologiques sur lesquelles je fais confiance à Martinez pour allumer la mèche d’un conflit qui paralysera toutes les bonnes volontés du pays.

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