Et en cette année 2009, alors que nous allons bientôt fêter le vingtième anniversaire de l’avènement du monde numérique moderne, nous tenions à design et typo à vous faire partager un certain nombre de documents qui attestent de la vivacité créatrice d’avant le numérique.
Le «Songe et Mensonge de Franco», une suite de gravures a été créée par Pablo Picasso en 1937.Tout comme le grand violoncelliste Pablo Casals et nombre d’autres artistes, d’écrivains et de savants de sa nation, Picasso s’est efforcé de servir du meilleur de son génie, pendant les tragiques années de la guerre civile espagnole, son pays, son peuple et la cause de la République. C’est ainsi qu’il peignit pour le pavillon espagnol de l’Exposition internationale de 1937, à Paris, l’immense fresque de Guernica, dont la puissance fascina tant de spectateurs venus de tous les pays dumonde.
La même volonté a présidé à la naissance de «Songe et Mensonge de Franco» que l’artiste mit à disposition de l’Office des relations culturelles rattaché à l’ambassade de la République Espagnole, qui put ainsi en assumer la vente au profit de la cause républicaine, dans le cadre de l’Exposition. La publication Graphis de 1945 reproduit le manuscrit des textes rédigés par Pablo Picasso, de même que les 18 gravures et aqua-tinta, groupées sur deux planches en rassemblant chacune 9 et d’un format de 32 cm sur 42, le tout sous une couverture originale dessinée par l’artiste…
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Reproduction de deux planches
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Fritz Keller et ses décorations
Architecte décorateur et graphiste le jeune zurichois Fritz Keller réalisa ces décorations en 1945 pour la Foire internationale de Barcelone.
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Le Traité de Calligraphie d’Urban Wyss
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Photos et montages de Pierre Boucher
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En regardant ces montages photographiques de Pierre Boucher, nous ne pouvons nous empêcher d’interroger ce passé incroyablement fertile en processus créatif et de nous poser la question: «mais comment faisaient-ils sans Photoshop et Illustrator?». Et la réponse invariablement est la même:: «ils faisaient» de leurs mains associés à l’ingéniosité et à l’intelligence créatrice. Les artistes revendiquaient bien souvent la dénomination d’Homo Faber, «celui qui fait», opposé à celui qui compose la musique ou écrit de la littérature.Bien sûr les techniques existaient: dessin, peinture, huile, aquarelle, gouache, les outils aussi, pinceau, tire-ligne, compas, crayons, plumes, brosses, couteaux. etc.
Et bien sûr certains artistes n’hésitaient pas à s’associer avec des ateliers de sérigraphies ou lithographies sans compter ceux, plus avancés qui allaient directement dans les ateliers offset pour travailler sur des films positifs et négatifs afin d’obtenir des superpositions et incrustations très créatifs. Voyez l’œuvre d’un Bradbury Thomson pour la Westvaco et vous comprendrez mon discours. L’œuvre de Pierre Boucher s’inscrit bien dans ces mélanges de techniques pour donner l’illusion tout en construisant des espaces d’une grande modernité.
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Publicité pour des «fournisseurs graphiques» de 1945 à Zurich, Suisse.
En vous souhaitant bon «visionnage». N’oubliez surtout pas à cliquer sur les images pour les voir les détails intéressants.
Précédents articles:
Graphis 1945 | Le processus créatif entre 1945 et 1989 (2/3)
Graphis 1945 | Le processus créatif entre 1945 et 1989 (1)
© peter gabor | directeur d’e-artsup
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