Et voilà un de plus, Angá Diaz , il n’y a pas si longtemps, et puis ce grand —petit—monsieur de la percussion cubaine… Je le croyais éternel et impertinent, il était le second, tant pire pour le premier. Je l’ai rencontré plusieurs fois, je ne sais plus où… rue Montmartre, à son hôtel près de l’aéroport, au New Morning avec Maraca et puis voilà… j’ai aimé son rythme, son beat, tout de suite, poétique, narratif et plein d’un humour corrosif. Il parlait à ses timbales qui lui répondaient comme par des ronflements de tambour, tantôt pizzicato, tantôt comme une déclaration de guerre. Tata, toujours surpris, toujours étonné de ce dialogue percutant avec les surfaces réfléchissantes de ses mains syncopant, Tata dis-je tirait la langue pour dire, on s’est compris, vous avez vu, ils m’ont répondu, j’ai frappé, ils m’ont répondu, comme un enfant qui s’extasie devant un jouet qui d’un coup se mettrait à lui parler. Son humour au deuxième degré et cette tristesse éternelle que je ne saurais interpréter resteront gravés dans ma mémoire, comme dans celui de milliers d’aficionados de la musique cubaine, orphelins pour de bon d’un des plus grands percussionnistes de l’époque du Che.
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et juste un rappel en musique
et vidéo du grand Angá Díaz
disparu il y a quelques mois.
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Surtout regardez bien cette vidéo jusqu’à la fin, un interview des plus émouvants d’un artiste non seulement musicien mais aussi un grand humaniste.