Découvert le nouveau site du NouvelObs relooké par Nata Rampazzo et je l’ai passé dans mon appareil à radiographier les sites web :-).
Où il apparait que la home peut-être divisé verticalement en 5 pages de scrolling (sur un écran 1600×1200). La première ci-dessus ne semble pas poser beaucoup de problèmes, mise à part le bandeau supérieur qui, avec le cartouche central (toute l’actualité en vidéo) avec ses minicartouches carrés semble franchement posé là comme un cheveu sur la soupe. Son positionnement centré ainsi que l’espace laissé au-dessus et en-dessous me semble ne pas correspondre à la rigueur graphique auquel Rampazzo nous avait habitué. Bien entendu il fallait laisser l’espace pour permettre aux onglets d’exister, mais l’approximation graphique de cet espace ainsi que le trou de chaque côté du cartouche central me semble un peu gênants.
C’est d’autant plus dommage que le cartouche se transforme en bandeau publicitaire après quelques temps et trône d’un coup au milieu de notre champ visuel de manière assez violente. Le NouveObs devra sélectionner ses pubs avec à propos, c’est certain. Le modèle économique de ce portail d’actus est entièrement basé sur la pub. D’où un vrai problème de stratégie graphique pour garder l’identité «du journal» sans tomber dans une vision surcoufienne des pages web. À se demander s’ils ne devraient pas proposer une version payante qui serait allégée d’une partie de la pub et donnerait à lire et voir un journal un peu plus proche des convictions des lecteurs —même si, et peut-être parce que, ces lecteurs sont aujourd’hui des CSP++ et pourraîent être tentés de s’enfuir d’un tel univers «au rabais».
Les vrais problèmes apparaissent en scrollant vers la deuxième page ici ci-dessus, et la troisième ci-dessous.
En effet ce que révèle cette radiographie (qui n’est pas un vrai eye tracking mais juste une méthode pour se dégager des signifiés et nous laisser apprécier la trame graphique) c’est que notre regard est véritablement agressé par ces filets horizontaux au détriment du contenu sémantique. Il y a là un vrai danger de fatigabilité pour l’utilisateur.
Les deux dernières pages de scrolling, le jeu se calme pour revenir à un équilibre des signifiants-signifiés.
Ce test est une méthode que j’ai repris des planches d’études d’eye tracking fourni par certains appareils d’analyse. Il n’indique absolument pas le déplacement et les points de fixation de nos rétines… Cependant il révèle la structure graphique sur laquelle un appareil de test va positionner ces points de fixation. En ce sens il devient évident qu’il ne remplace absolument pas un test utilisateur en grandeur réelle… Reste à voir si de tels tests ont été menés et dans quelles conditions.
Et juste pour terminer ce mini analyse, la typographie, même si je n’aime pas les guillemets verticaux :-) semble plutôt bien travaillé, à ceci près qu’il me semble qu’on se fatigera assez vite d’un Arial sur fond blanc-écran qui perce littéralement nos rétines sans aucun confort.
Bel exercice Peter. Méthode très viable et très pédagogique.
Je m’attendais à beaucoup mieux de la part de Rampazzo. En plus d’être difficilement lisible et plein de pub, ce site est lassant.
Alors pourquoi est-il lassant ? A mon avis, ça vient d’une absence totale de respiration, de bandeaux rubriques sans finesses, de choix couleurs fatiguants. Ca vient aussi de l’empillement à la suite façon totalement lourdaud. Et la tête de page avec son bandeau publicitaire qui flotte. la lisibilité est tuée par l’emploi de taille de caractères typographiques mal réglés. Un effet de cascade dans les tailles qui est très fatiguant d’autant qu’il n’y a pas assez de contenu pour apprécier le gris typographique. L’oeil ne fait que zapper sans stopper nul part. Il est impossible de se concentrer sur le coeur de page tant l’oeil zap à droite et à gauche.
A croire que Rampazzo est meilleur pour l’édition que pour les site internet ce qui est surprenant de la part de spécialistes de la lecture.
Il est bon de noter que ces remarques pour la plupart peuvent aussi s’appliquer au site de Libération dont la home est tout aussi fatigante, le code couleur en moins et c’est déjà ça.
Verdict : un site internet à refaire et à repenser de fond en comble tout comme la maquette du magazine d’ailleurs, mais ceci est un autre sujet.