D’autres méthodes que le b.a.-ba | soutien

Le 1er mars, j’ai publié une note concernant la lisibilité typographique (le permalink est ici).

Aujourd’hui un article vient de paraître sous la plume d’un collectif (Luc Bentz (école Pauline-Kergomard, 95 Sarcelles), Martine Castier (62
Helfaut),Annie Cobes (Ecole ouverte des Bourseaux, 95
St-Ouen-L’Aumône), Michel Colas (école Célestin-Freinet, 49
Saint-Lambert-du-Lattay), Sylvain Connac (Ecole coopérative, 34
Balard), Christian Deligne (école Pierre-Curie, 95 Pierrelaye),
Catherine Foucher (école des Charruaud, 33 Libourne), Isabelle
Lescouarch (école de Mont-Cauvaire, 76), Florence Suire (école des
Boulingrins, 95 Vauréal), Danielle Thorel (école Hélène- Boucher, 59
Mons-en-Baroeul).

 

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Il s’agit d’un texte qui nous rappelle le danger qu’un ministère autocratique décrète une pédagogie et ses modalités pour un sujet autant sérieux qu’irrationnel, l’apprentissage de la lecture. Dans mon article sur la lisibilité, l’histoire de la recherche montre bien, après avoir passé en revue les méthodes, les analyses, les moyens, que notre système œil-cerveau lit bien des mots voire des groupes de mots, et ce n’est pas en contradiction avec l’abandon progressif de l’apprentissage par la méthode globale. Parce que nous sommes là dans les méandres de l’irrationnel. On ne sait absolument rien sinon des théories, des hypothèses, mais non vérifiées du processus d’abstraction de la lecture.

De la maternelle à la grande école, l’être humain, vivant dans nos contrées de l’ouest dit évolué, suit un cursus d’apprentissage de la lecture dont les étapes, et la phénoménologie nous apparaît encore mystérieux. La méthode globale aurait eu pour conséquence de produire des générations de dyslexiques, l’orthographe a atteint le degré zéro de la dictée et les jeunes s’en sortent finalement mieux quand ils s’expriment par SMS ou e-mail où règne le fantasme des référents catégoriels : tendance, mode, look, identité sociologique… Là l’écrit rejoint le phonème et au diable l’encodage de la grammaire et de l’orthographe. Mais lorsqu’on retourne vers les notes prises en Fac ou les CV, lettres de motivations ou rapports d’entreprise on découvre très vite l’arbre qui cachait l’Amazonie, la jungle des mots mal transcrits. Les orthophonistes ne s’y sont pas trompés, et sous l’influence de groupes de recherche les enseignants petit à petit se sont arrachés aux modèles des «méthodes» pour tenter une autre aventure, celui de l’expérimentation au cas par cas. Dure labeur qui demande un investissement majeur de la part des enseignants. Qui voient donc d’un très mauvais œil le retour vers les directives ministériels qui décrètent que c’est comme ça et non comme ci. On sait tous que la lettre d’alphabet représente un son. Le B.A. BA paraît terriblement simple, mais ce qu’on ne sait pas c’est le tympo de l’apprentissage et les passages obligés de celui-ci. On ne sait absolument pas comment et en combien de temps nos synapses établissent un lien invisible dans notre conscience entre la représentation graphique d’un son, une lettre, et sa combinaison lorsqu’incorporée dans un groupe de signes, le mot. Bien sûr que bon nombres de spécialistes se sont penchés sur les schémas et la schématisation. La Gestalt nous fournit sans doute des réponses. Mais rien quant à la mesure de cet apprentissage, sur notre capacité à l’inscrire en tant que modèle scientifique de l’évolution de la lecture. C’est donc en toute conscience que je soutiens la déclaration du collectif qui a signé cet article dans Le Monde, pour alerter et contribuer à alerter les enseignants, les chercheurs et surtout les pouvoirs publics sur la nécessité d’une prudente temporisation dans cette affaire pédagogique. Laissez faire les enseignants, qui au contact du quotidien tentent chaque jour de comprendre ces phénomènes et d’adapter leur approche pédagogique d’une nécessité de résultats. Car c’est bien la seule chose qui compte. Et peu importe les moyens. Et si le ministère voulait bien revenir sur cette affaire de directive alors je me permettrai aussi de lui suggérer de mettre en place un institut de recherche national sur les questions relatives à la pédagogie de la lecture-écriture (à moins que cela n’existe déjà [mais ce lien nous renvoi sur des recherches. qui n’ont rien à voir avec le sujet]). Il n’est pas tant l’heure d’apporter des réponses que de mettre en place des méthodes de recherches qui posent les bonnes questions.

 

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Les orthophonistes démentent tout lien entre dyslexie et méthode globale

         

Article paru dans l’édition du Monde du 13.12.05

POUR justifier la suppression de la méthode globale d’apprentissage de la lecture, le ministre de l’éducation nationale, Gilles de Robien, a affirmé, dans Le Parisien du 8 décembre, que « les orthophonistes » l’avaient « alerté sur une véritable épidémie de dyslexie liée à cette méthode ». Faux, rétorque la Fédération nationale des orthophonistes (FNO) qui, avec 6 000 adhérents, constitue le principal syndicat représentatif de la profession. « Il n’existe à ce jour aucune étude menée par des orthophonistes, validée scientifiquement, mettant en évidence des liens de causalité entre méthodes de lecture et pathologies du langage écrit », indique la FNO.

Les chercheurs et les médecins le confirment. « La méthode globale n’a jamais créé la dyslexie », insiste Catherine Billard, neuropédiatre à l’hôpital Bicêtre et responsable du centre de référence sur les troubles des apprentissages. « Pathologie plus ou moins sévère, la dyslexie a des origines biologiques, génétiques et est donc antérieures à toute méthode d’apprentissage », dit-elle. Le neurologue Jean-François Demonet, directeur de recherche à l’Inserm, rappelle que l’apprentissage de la lecture ne constitue que « le facteur révélateur de la dyslexie, handicap biologiquement déterminé ». Mais, font-ils remarquer, le débat est « parasité par des considérations politiciennes » car « la méthode globale pure a été abandonnée depuis longtemps ».

Cette méthode, confirment les spécialistes, était « la pire manière d’apprendre à lire pour des enfants dyslexiques ». Du fait d’une incompétence souvent auditive qui leur fait mélanger les « fe » et les « ve », les « be » et les « pe », « ces enfants ont plus besoin que les autres du décodage syllabique », indique Mme Billard. Les travaux scientifiques menés depuis les années 1980 ont démontré que cette phase de décodage des mots était incontournable. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille bannir la méthode semi-globale pour tous les élèves. « Une bonne manière d’entrer dans la lecture est d’introduire temporairement l’idée d’une enveloppe globale des mots puis de passer au stade syllabique », indique M. Demonet.

Enfin, contrairement à ce que laissent penser les déclarations du ministre de l’éducation nationale, la dyslexie n’a pas progressé. « Il est délirant de dire que la méthode globale aurait développé une armée de dyslexiques », s’insurge M. Demonet. Si environ 15 % des élèves qui entrent au collège ont des difficultés de lecture, la population scolaire atteinte de dyslexie « varie entre 3 % et 5 % », affirment les spécialistes. « 15 % d’échec scolaire ne signifie pas 15 % de dyslexiques, il faut arrêter de «pathologiser˜ tous les enfants qui n’arrivent pas à lire », prévient Monique Touzin, orthophoniste au sein du service de rééducation neuropédiatrique de l’hôpital Bicêtre. « Il n’y a pas d’épidémie de dyslexie », martèle Mme Billard. Derrière les 15 % d’enfants qui ont un niveau de lecture largement insuffisant se cachent des problèmes plus larges. Ces élèves peuvent avoir «des retards mentaux, des problèmes psychoaffectifs, des difficultés socioculturelles, etc.», constate Mme Touzin, qui regrette que « l’on tire à boulets rouges sur les enseignants ».
                  Sandrine Blanchard

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0 réponse à D’autres méthodes que le b.a.-ba | soutien

  1. BRU dit :

    CERTES TOUT LA DYSLEXIE LA VRAI DE PROVIENT PAS DE LA METHODE GLOBALE QUI ENTRAINE EN REVANCHE DES TROULE DYSLEXIQUES
    JE LE SAIS D’EXPERIANCE CAR MES ENFANTS SONT PASS2S CHEZ L’ORTHOPHONISTE POUR CES PROBLEMES

    QUAND A SAVOIR COMMENT FONCTIONNE LE CERVEAU HUMAIN QUAND ON LIT IL SUFFIT DE SE REFAIRER AUX TRAVAUX DE GHISLAINE WEICHTEN-BADOUR (NEUROLOGUE ET CHERCHEUSE S’APPUYANT ENTRE AUTRESUR LES TRAVAUX DU PRIX NOBEL DE NEUROLOGIE SPIERY) QUI EXPLIQUE BIEN COMMENT TRAVAILLE LE CERVEAU DROIT CENTRE DE L’INTUITION QUI LIT LES IMAGES ET LE CERVEAU GAUCHE CENTRE DE L’ANALYSE QUI LIT LES CODES LES DEUX TRAVAILLENT ENSEMBLE POUR LIRE CEPENDANT L’UN NE PEUT FAIRE LE TRAVAIL DE L’AUTRE ET VIS ET VERSA
    DANS LA METHODE GLOBALE ON VEUT FAIRE TRAITER LE MOT COMME UNE IMAGE OR LE MOT N’EST PAS UNE IMAGE
    LE CERVEAU FAIT CETTE DIFFERANCE LA PREUVE A ETE FAITE PAR DES EXPERIENCES DE LECTURE SOUS IRM.
    PLUS VOIR DES TRAVAUX EFFECTU2S AU JAPON

    Chère Madame, votre billet est illisible tout simplement parce qu’on ne lit pas un texte en capitales. Cela contribue précisément à stigmatiser les problèmes de dyslexie. Par ailleurs il était aussi truffé de fautes de frappes, alors pour faciliter la vie de mes lecteurs, je me suis permi de corriger ce comment. et de le remettre en cap et bdc. J’espère ne pas avoir fait trop d’erreurs moi-même. Quant à être d’accord avec vos propos, ce n’est pas tout à fait le cas. Mais je n’ai pas le temps de développer ici et maintenant.

    «Certes tout la dyslexie la vrai ne provient pas de la méthode globale qui entraine en revanche des troubles dyslexiques.
    Je le sais d’expérience car mes enfants sont passés chez l’orthophoniste pour ces problèmes.

    Quand à savoir comment fonctionne le cerveau humain quand on lit, il suffit de se refairer aux travaux de Ghislaine Weichten-Badour (neurologue et chercheuse s’appuyant entre autresur les travaux du prix nobel de neurologie Spiery) qui explique bien comment travaille le cerveau droit centre de l’intuition qui lit les images et le cerveau gauche centre de l’analyse qui lit les codes les deux travaillent ensemble pour lire cependant l’un ne peut faire le travail de l’autre et vice et versa. Dans la méthode globale on veut faire traiter le mot comme une image or le mot n’est pas une image le cerveau fait cette difference la preuve a été faite par des expériences de lecture sous IRM.
    Plus, voir des travaux effectués au Japon.»

    ¶ vous constaterez qu’un texte en majuscules-minuscules (cap et bdc) est beaucoup plus confortable à lire.