Ladislas Mandel saved much more monney than 400 millions US$ by drawing a type design adapted to administrative documents.

La semaine dernière nous sommes tombés sur un article diffusé sur Twitter nous vantant les mérites d’un jeune homme de 14 ans, américain, qui aurait découvert à force de recherche que l’économie, c’est-à-dire surtout l’administration américaine pourrait économiser près de 400 millions de dollars…

Retwitté des centaines de fois sans aucune analyse, la communauté des médias sociaux a commencé à y croire sérieusement jusqu’à ce qu’un certains nombres d’empêcheurs de typographier en rond s’en mêlent. Parmi eux mon ami Geoffrey Dorne qui a fait rapidement le point sur la question sur son blog.

Je voulais juste amener une contribution supplémentaire à ses analyses pertinentes en mettant l’accent sur la question de fond. Oui, on peut dessiner des caractères qui nous font économiser de l’encre. Mais au-delà ne s’agit-il pas aussi d’économiser du papier. Bien plus coûteux que l’encre lui-même, et plus calamiteux pour des raisons écologiques (pollution de l’industrie du papier notamment).

Or il se trouve que mon ami Ladislas Mandel avait déjà commis ce genre de recherche et de travail dans les années 70. Bien entendu c’est toujours cette affaire de mémoire. Qui se souvient de Ladislas Mandel ? Vous trouverez plusieurs articles à son sujet aussi bien sur mon blog, que sur celui de Typofonderie ou même de Wikipedia.

Il fut notamment l’assistant de Adrien Frutiger dans les années 50 puis il devint le chef de Studio de la Fonderie Deberny et Peignot et prépara d’innombrables caractères pour la lumitype d’abord puis pour Photon International. C’est ensuite, une fois qu’il s’installa en indépendant qu’il put proposer ses services à travers l’Europe aux administrations Italiennes, Belges et pour finir à France Télécom qui adopta sur le tard le Galfra pour les Pages Jaunes et Blanches.

Ces annuaires étaient composés en corps 3 ou 4 maxi. Ni le Times, ni le Garamond ne résisteraient à de telles réductions. Et pour cause. Regardez bien les détails des dessins. Zoomez dessus. Et voyez comment Mandel a du creuser les angles fermés des glyphes. Cela ne se voit absolument pas en petit corps. Mais ces ouvertures à «l’emporte pièce» permettent à l’encre de ne pas boucher les lettres surtout tenant compte de la porosité des papiers des annuaires. Voilà. Ma petite contribution à une meilleure connaissance de ces questions d’économie. Et je vous recommande à tous d’aller retwitter ces images au jeune homme de 14 ans qui a encore beaucoup à apprendre, bien que sa démarche soit tout à fait louable.

Pour mémoire, just for memory… Ladislas Mandel allowed to save 25,000 tonnes of paper per year with using the Galfra to compose French Annuaire of White Pages.

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