Graphisme et PAO, un enseignement révolutionnaire à e-artsup

Workshop Graphisme
et PAO à e-artsup.
saison 2011-2012.

(peter gabor / directeur d’e-artsup)
Voici 4 ans et quelques mois que j’ai entamé une mission passionnante à la tête d’e-artsup. L’école supérieure de la création numérique. Un cursus en cinq ans qui forme les nouveaux graphistes et directeurs artistiques d’un monde (presque) entièrement digitalisé. Comme toute école dont l’objectif premier est de promouvoir l’employabilité, e-artsup n’échappe pas à la règle. L’institution y est d’autant plus sensible que son titre est homologué par l’État, inscrit au Registre National des Certifications Professionnelles.

Le premier défi auquel je me suis attelé était de transformer une séquence traditionnelle de prépa’ en une vraie première année d’une école d’Arts Graphiques. Associer donc les fondamentaux que sont le Dessin (Nu, observation, perspective, croquis d’extérieur) à la découverte du Graphisme, des théories de la Couleur, et l’initiation de l’infographie (sous son acception PAO). Et nous ne parlerons pas ici de tous les autres cours (Typographie, Histoire de l’Art, Anglais etc.)

L’objectif de cette première année est clairement défini. Former la main et le regard, au dessin mais aussi aux bases de tous les langages graphiques. Et ci-dessous vous allez découvrir une sélection de 76 travaux d’étudiants de 1ère année qui ont travaillé durant une semaine dans le format d’un Workshop. Mais de quelle matière s’agit-il? Graphisme et PAO. Vous devriez être déjà surpris, parce qu’il ne s’agit pas ici de démonstrations techniques mais bien d’expressions graphiques et artistiques. Pour comprendre les projets que je vous présente ci-dessous il nous faut revenir sur le Brief, le Sujet du Workshop :

1) Les étudiants ont tiré au sort deux graphistes notoires du XXe siècle parmi la liste suivante : Abram Games, Alan Fletcher, Albe Steiner, Alex Steinweiss, Alexandre Rodtchenko, Alexey Brodovitch, Alphonse Mucha, Alvin Lustig, Andy Warhol, Armin Hoffmann, Bradbury Thompson, Bruno Munari, Cassandre, David Carson, Ed Fella, Edward Penfield, El Lissitzky, Erberto Carboni, Eric Gill, Erik Nitsche, Ethel Reed, F.T. Marinetti, Federico Seneca, Giovanni Pintori, H.N. Werkman, Hans Rudi Erdt, Herb Lubalin, Herbert Bayer, Herbert Matter, Jamie Reid, Jan Tschichold, Jean Carlu, Jean Widmer, John Heartfield, Joseph Müller-Brockmann, Jules Chéret, Julius Gipkens, Koloman Moser, Kurt Schwitters, Ladislav Sutnar, Laszlo Moholi Naguy, Leonetto Cappiello, Lester Beall, Lichtenstein, Lou Dorfsman, Louise Fili, Lucian Bernhard, Ludwig Hohlwein, Malte Martin, Marcel Jacno, Marcello Dudovich, Massimo Vignelli, Massin, Max Huber, Michel Bouvet, Mikhail Dlugach, Neville Brody, Obey Giant, Paul Rand, Paul Schuitema, Paula Scher, Peter Knapp, Philippe Apeloïg, Pierre di Sciullo, Pierre Fix-Masseau, Piet Zwart, Raymond Loewy, Raymond Savignac, Reginald Mount, Roger Excofon, Saul Bass, Seymour Chwast, Stephane Sagmeister, The Designers Republic, Tom Purvis, Victor Vasarely, Viktor Deni, Vince Frost, Wim Crouwel.

2) Les étudiants ont tiré au sort une citation tiré d’un film : 160 très exactement… De fait et là je reprends les termes même des deux enseignants qui ont animé ce Workshop : Vincent Lamarche et Raphaël Thomas, avait pour objectif la réalisation d’un ouvrage collaboratif mettant en scène 160 citations de film à la manière de 80 grands designers du XXe siècle. « Le résultat a été très positif : les étudiants ont joué le jeu avec envie et réussite. D’abord individuellement dans la phase de recherche d’informations sur les graphistes, dans le but de réaliser une fiche informative par graphiste et nourrie de visuels des travaux les plus représentatifs. Puis collectivement, dans la phase de recherche d’idées et de conception des visuels à créer. Et enfin, de nouveau individuellement, dans la phase de création graphique pure et de réalisation technique des visuels. Les trois objectifs induits ont été atteints : culturel, graphique et technique. »

Les avantages de ce type de formation : La plupart du temps lorsqu’on enseigne la PAO, vous avez en tête l’apprentissage de logiciels… Photoshop, Illustrator, InDesign d’Adobe. Vous imaginez un face à face avec des professeurs qui vous transmettent leur expérience des applications. Vous pensez qu’il s’agit d’apprendre l’utilisation des logiciels, leurs boîtes de dialogues, leur menus déroulants, leurs options et nombreuses possibilités (features). Voici un enseignement totalement dépassé et en retrait sur la nécessité de former des futurs Designers. Dépassé, parce qu’il ne tient pas compte d’une évolution majeure.

Depuis quelques années, 3-4, les jeunes qui postulent dans nos écoles ont tous eu déjà une première expérience de l’ordinateur. La souris, le pad, les tablettes graphiques, ils connaissent. On est loin d’une époque où il fallait enseigner l’usage de la souris. Nombre d’entre-eux ont déjà ouvert des applis comme Photoshop ou Illustrator ou encore Blender ou AfterEffects.

Ce faisant nous nous devions de nous adapter et de reprendre la main sur une formation qui tire les jeunes vers plus de culture, plus de sensibilité créative, en un mot plus de métier. C’est très exactement la direction prise par nos enseignants et l’on découvre dans les travaux ci-dessous les bienfaits de celle-ci.

Réflexion et Pertinence
Créativité,
Culture
Savoir-Faire et Réalisation technique

Voilà les critères que nous avons retenu pour juger de ces travaux. Je vous les présente donc ci-dessous (environ 76 sur les 160 rendus de fin de Workshop). Soyez indulgents car l’année passée ces jeunes passaient leur bac, et ne connaissaient rien à la typo et aux Arts Graphiques. Le résultat est surprenant et augure d’une belle évolution dans leur parcours pédagogique.

Ce contenu a été publié dans Création plastique, e-artsup, Formation et méthodo, Galaxie Gutenberg, Typographie et typographies. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.