DaDa le minitel? bien involontairement oui!

Entre 1970 et 1978 la France met au point le protocole de communication du minitel qui anticipe dans les années 80 sur le réseau des trois W. Basé sur l’échange de données analogique via le téléphone, celui-ci n’autorise aucune nuance pour l’affichage des images. Nous sommes loin du PostScript et du WYSIWYG qui va déferler à la fin des années 80. L’expression ‘telematique’ va donner lieu à un style graphique minimaliste qui n’est pas sans rappeler l’expression des jeux vidéos de l’époque (pong, atari etc.). Mais aussi bien que la typographie russe des années vingt. Le signe ‘bitmap’ vient de naître et nous rappelle une fois de plus que bien souvent la technologie est à l’origine des inventions du design graphique. De nombreux graphistes et typographes vont trouver là un mode d’expression des plus intéressants… j’espère que Jonathan va réagir pour commenter ce billet, puisqu’il a participé personnellement à cette phase extrêmement importante de la bascule de Gutenberg vers la typographie virtuelle.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Minitel

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Un bref résumé de ce qu’est le mouvement DaDa

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  1. Develay dit :

    Connaissez-vous le travail que j’ai mené (Frédéric develay et Orlan) avec ART ACCES REVUE dès 1985 ?

    cf :
    4.2.1 La revue télématique Art-Acces
    Le minitel joue un rôle important dans la naissance de la poésie animée française Ö car la plupart des auteurs français de cette mouvance ont publié ensemble dans la revue Art-Acces, l’unique revue télématique qui vit le jour. Y ont participés, en tant que critique, Jean-Pierre Balpe, et, en tant qu’auteurs, Philippe Bootz, Frédéric Develay, Claude Faure, Guillaume Loizillon, Tibor Papp. Tous, hormis Jean-Pierre Balpe, sont alors dans la mouvance des poésies visuelles et sonores et joueront un rôle déterminant dans l’évolution de la poésie numérique française.
    Art-Acces a été créée en France en 1985 par Orlan et Frédéric Develay. Cette revue était généraliste. Trois numéros seulement ont été réalisés car elle était totalement dépendante du bon vouloir de France Telecom qui détenait l’ensemble du réseau télématique et des moyens de production. Le premier numéro, le numéro 0, a été réalisé pour l’exposition Les Immatériaux qui s’est tenue au Centre Pompidou cette année-là Ö. Les Immatériaux est une exposition très importante dans l’histoire de la littérature numérique française car elle fut la première exposition d’art numérique en France à montrer les aspects de la littérature numérique française de cette époque, à savoir l’animation de texte, présentée sur minitel, et la génération automatique de Jean-Pierre Balpe Ö.
    Le numéro 1 d’Art-Acces a pu être consulté sur tout minitel à partir de 1985. Il comprenait 500 pages écrans. Le numéro 2 a été réalisé en 1986.
    Voici comment les concepteurs de la revue la présentent

    « Réalisation par des plasticiens, des compositeurs et des écrivains contemporains d’œuvres originales conçues pour le vidéotext, et encadrées de deux textes à fonction didactique :
    – l’un écrit par l’artiste ou l’auteur, et donnant son angle d’attaque du média
    – l’autre écrit par un critique du choix de l’artiste, et donnant des points de repères concernant son trajet » [9]
    La télématique a permis de mettre en place une première esquisse des animations syntaxiques Ö par le fait que plusieurs pages pouvaient être liées et que les clignotements étaient possibles. Elle a également permis de travailler pour la première fois les effets de tension sur la lecture qu’amène l’interactivité. En effet, la communication téléphonique étant payante et le minitel étant lent, le public pouvait être tiraillé à chaque page écran entre abandonner et continuer la lecture. Par exemple, mon TEXT (Philippe Bootz, 1986) comportait 8 pages-écrans dont 3 étaient liées. Voici le commentaire qui l’accompagnait.

    « Les engrenages de mots engendrent plus d’information que n’en peut contenir un texte. Dans cette imbrication des supports (langue, position, typographie, couleur), chaque accident est signifiant, y compris les transitoires entre deux pages. Qu’importe d’ailleurs cette surabondance, la difficulté pour comparer deux pages entre elles, la distorsion des couleurs et l’obligation de recourir à des transitoires favorisent une lecture destructive/créative où le texte se plie au lecteur. » (BOOTZ Philippe, « présentation de TEXT », Art Acces n°2, 1986)
    Il montre que sont déjà travaillées à cette occasion certaines questions approfondies plus tard en poésie programmée animée comme le rôle pivot du transitoire observable Ö, la difficulté de lecture, l’approche de la lecture comme destruction/création. Ces conceptions, centrales dans toute l’animation programmée développée ultérieurement au sein de la revue alire Ö sont déjà en germe dès le milieu des années 1980.

    ¶ je ne connaissais pas directement, je savais seulement que l’nivers telematique avait donné lieu à des mouvements créatifs très importants… auriez-vous des ressources visuels que nous pourrions montrer sur Design & Typo? merci en tous cas pour votre intervention précieuse ¶eter