Allez piqûre de rappel: i Love Typography toujours indispensable pour aller y pêcher des idées, des ressourcements, et pourtant bien souvent je reste sur ma faim. Pourquoi. Sans doute pour une raison très simple, les images publiés sont fréquemment déconnectés de l’histoire qui les a généré. Du coup il manque une dimension sémantique et nous reste juste les effets de style. Et là gros problème. Plus de la moitié des travaux exposés sur le blog peuvent être «sourcés» auprès des grands maîtres de la typographie et de l’art graphique des années 80-90. Voire plus ancien. Le <M> par exemple me fait penser aux travaux de Lubalin et Dorsman , la composition en rouge et noir aux transgressions de David Carson , etc. Pour dire juste que le contexte, qui légitime ces créations fait souvent défaut sur tous les blogs «vitrines-résonnateurs». On se contente de montrer (c’est déjà pas mal), mais point d’analyse, de décryptage.
Bien sûr une autre réflexion: tous les jeunes du monde entier cherchent à imiter les maîtres, en oubliant bien souvent que la perfection que ceux-ci ont obtenus avec les moyens techniques «old school» datant d’avant les PC/Mac, leur ont demandé des jours et des semaines de création, réalisations méticuleuses où chaque détail était réfléchi, évalué, et pesé. Il n’y avait pas de Cntr Z ou de Pomme Z à l’époque. Tu te trompes, tu recommences. Neville Brody avait déjà évoqué en 2003 ou 2002 je crois cette perte d’appropriation de la création graphique… il faut lire son discours de New-York que j’ai intitulé le Blues de Neville Brody… et il faut aussi le lire entre les lignes en allant visiter les billets que j’ai écrit sur son œuvre magistrale publié à la fin des années 80 et début 90.
Joyeux mercredi 25 février à tous
© peter gabor | directeur d’e-artsup