Albert Hollenstein, le typographe qui a fait connaître l’Helvetica aux Français

C’est bien avant la création de l’Helvetica par Max Miedinger en 1957 qu’Albert Hollenstein, typographe suisse quitta les montagnes romandes pour rejoindre Paris avec juste un sac à dos et son Rolleiflex (1953). Enfant de Norman McLaren et de Guy Peelaert il allait révolutionner le paysage graphique français. J’ai publié un article dans étapes #131 qui retrace sa bio la plus complète, aussi je voudrais juste apporter quelques compléments d’infos sur ce boyscout du graphisme. Vous trouverez d’ailleurs la galerie des travaux de sa société ici.

Albert Hollenstein n’a jamais dessiné et produit personnellement un caractère du début jusqu’à la fin. Ce n’était pas un moine comme Albert Boton qui travailla pour lui juste avant de filer chez Delpire puis Carré Noir plus tard. Le caractère Brasilia, il en a jeté sans doute les bases sur une feuille de papier mais tout comme Stanley Morison il confiait ses idées à d’autres, plus patients pour les réaliser. Lorsqu’il crée l’atelier Hollenstein au milieu des années 50, il s’installe d’abord rue Germain Pilon puis au 16 de la rue Véron sur les collines de Montmartre. C’est là qu’à peine le caractère de Miedinger commercialisé par la fonderie Haas et son nouveau dirigeant, Alfred Hofmann qu’Albert va pour la première fois en France proposer aux agences de publicité et directeurs artistiques de leur composer leurs textes en Helvetica et en plomb manuel, je vous prie ;-). La carrière d’Hollenstein fut hélas écourtée par un accident malheureux sur les côtes italiennes mais témoigne d’un esprit universel, qui embrassait musique, images et typo avec le sens du brassage des cultures.

Il créa les cours 19 qui connurent un succès retentissant dans le micro-cosmos parisien. La première fois que l’on osa aborder en France le graphisme sous l’angle architectural et structurel. Imaginez Walter Diethelm ou Armin Hofmann ou Josef Müller-Brockmann qui eurent donné des cours dans la capitale des arts nouveaux et de la frilosité à l’égard de tout ce qui venait du Bauhaus germanique. Mais les Français aimaient bien la Suisse, et Albert eu ce don de savoir faire partager ses passions d’autant qu’au moment même où il laissait Jacques Roch et Hans Rudolf Lutz continuer sans lui l’aventure du cours 19, il était déjà ailleurs, inventant la phototypo et les diaporamas géants qui vous projetaient des murs images avec 48 carrousels à la fois.

Le talent d’Albert Hollenstein: un découvreur de talent qui sut s’entourer des meilleurs graphistes du moment, André Chante (alias Andy Song), Daniel Sinay, Albert Boton, Jean Alessandrini n’en sont que quelques uns des brillants représentants. Et ce découvreur de talent était doublé d’un don pour le travail. Il bossait sans relâche jusqu’à l’extrême. Il allait lui même au contact des clients et sut créer un esprit Hol qui envahit le tout Paris des Agences de Publicité. De grandes marques lui confiaient leurs budgets de comm. tel Simca ou IBM pour lesquelles chaque fois il inventait un processus de création adapté aux messages à délivrer. Loin d’être un suiveur, il créait la mode, tant pour les caractères, les logos, que pour les visuels de magazines ou de l’édition. Pour faire court, je vous invite à déguster avec délectation les quelques images clés de la galerie que j’ai réalisé en son hommage.

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affiche pour une grande conférence qu’Albert organisa pour promouvoir la typographie américaine. Il y invita Lou Dorfsman, et Ronne Bonder et Aaron Burns.

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enveloppe d’expédition des «compos» Hollenstein destiné à promouvoir les typos et l’esprit Hol. Ici l’enveloppe de Noël.

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Affiche promotionnel pour les créations «fantaisies» de l’atelier Phototypo.

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affiche de vœux fin d’année. (1971)

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couverture de catalogue pour les caractères de phototitrage


Galerie à visiter.

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Une réponse à Albert Hollenstein, le typographe qui a fait connaître l’Helvetica aux Français

  1. TOURNEROCHE Francine dit :

    Que faisiez-vous chez Holl ?
    Moi aussi, j’ai travaillé avec lui, j’ai été sa petite main pendant près de 2 ans, de fin 58 à 60, rue Germain Pilon, puis rue Véron (au gymnase).
    Je me souviens très bien de Gachet, de Jacqueline qui est devenue sa femme, de l’autre Jacqueline la secrétaire et assistante, Kurt Weibel, Ulrich Wagner, Guido Weber, Serge Lucas, Robert Destanque, Albert Boton qui m’appelait P’tite Poupée, Portier, Bellina, Nesto, puis André Chante et Thérèse Hartman qui deviendra sa femme, Monique qui se marie avec Ulrich, Claude Marjerie… et d’autres encore

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