La Fnac | quand l’agitateur perd son âme

L’âme de la Fnac passait par un décor contemporain qui certes, coûtait un peu plus cher, certes était moins modulaires que l’archi d’aujourd’hui, mais donnait à sentir le vent de la rébellion culturelle qui soufflait sur l’ensemble des magasins. (voir vidéo en bas de la chronique)

Car cette modernité n’était pas seulement le fait d’une architecture intérieure toute graphique, mais aussi celui des combats que menaient les dirigeants de l’époque avec André Essel, co-fondateur de la première heure.

Combats pour obtenir la baisse de la TVA de luxe sur les appareils photos et caméras, pour obtenir le prix unique sur les livres, et une TVA abordable aussi bien sur la littérature que sur les disques 33 tours.

Promoteurs d’une diffusion de masse pour le plus grand bonheur des classes moyennes avides de participer à la grande fête d’une culture enfin abordable.

Les temps ont changé. La distribution moderne tient compte de nouveaux paramètres, la concurrence est devenue violente entre tous les acteurs de ce secteur où l’on trouve aujourd’hui aussi bien les Virgin que les Darty pour vendre au même prix sinon moins cher les mêmes produits high-tech que seule la Fnac distribuait à une époque pourtant si proche.

Et puis sur l’autre rivage, celui du commerce en ligne une autre révolution s’est développée.

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Portail de la Fnac
Websites de e-commerce, portails comparateurs de produits et surtout de prix, le public désormais affranchi du déplacement obligatoire en magasin, consulte, compare, et finit par acheter chez le moins disant, soit sur place, en se déplaçant par exemple chez les Chinois de la rue Montgallet ou bien directement en ligne par les moyens les plus sécurisés de la transaction financière.

Du coup, le magasin traditionnel, si le mot est encore permis est devenu le dernier refuge, la vitrine, par excellence de la culture et de l’âme d’un groupe comme la Fnac.

Et c’est là, à cet instant précis de l’analyse que l’on peut alors se poser la question:

Est-ce que l’architecture, les structures en métal préfabriqué, les couleurs délavées verts, beiges, bleus, marrons et gris, sont encore porteuses des valeurs artistiques et romanesques de la culture et participent de cette narration des pionniers de la culture de masse en France. Chacun peut se poser la question. Chacun y apportera sa ou ses réponses.

Vidéo de huit minutes pour vous narrer
les contradictions de la bascule
entre magasin «réel» et «virtuel»

Une vidéo analyse du branding de la Fnac

architecture intérieure vs architecture e-commerce, si vous voulez voir cette vidéo en plus grand (768 pixels de large, ouvrez le directement dans Quicktime (Cde U ou Contrôle U sur PC) avec l’adresse URL suivante: http://www.typogabor.com/Video/fnac_6.mov


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0 réponse à La Fnac | quand l’agitateur perd son âme

  1. titib dit :

    Concernant votre remarque sur les magasins réels, je vous rejoins, ils se doivent en effet de se démarquer des « sites virtuels » en y apportant un « plus ». Cependant, j’aimerai malgré tout porter un avis plus nuancé concernant Nespresso. Certes, c’est « joli », c’est « class », « mode »,… Mais est-ce autre chose?
    Dit de manière plus claire: l’architecture d’intérieure et de manière plus large, l’aménagement des lieux ne doit il pas questionner réellement l’espace. On se trouve là face au problème évident de la représentation.
    Nespresso en est un exemple flagrant. Ils se forgent une image sur ce côté « luxe » mais j’ai la desastreuse impression qu’il ne s’agit là que d’une image, sans aucun fondement.
    Je ne connais pas le magasin des Champs Elysées, mais les autres que j’ai pu « visités » (c’est un mot assez particulier pour un magasin, mais passons), avaient ce côté aseptisé qu’on souvent ces magasins branchés de nos jours.
    Le contact avec la matière est quasi inexistant. On est presque en droit de se demander si dans un sens, le magasin physique ne se « virtualise » pas également en usant (et abusant) de matériaux lisses, brillants, propres, en un mot, « parfaits ».
    Mais je dévie, ce n’était pas le sujet initial.
    Pour en revenir à la Fnac, je trouve d’autant plus dommage cette mise en œuvre que le bâtiment lui même avec sa verrière ne semble pas dénué d’intérêt (tout en étant très typé d’une époque, bien entendu). Je tâcherai de m’y rendre la prochaine fois que j’en aurai l’occasion.