notes précédentes :
La Typographie selon Edward M. Gottschall | intro
Les Peintres et les Lettres | préface d’Alain Korkos à Typographic Communications Today
Graphic Design 20th Century | typographie approximative
Typographic Communications Today (1) | Le Wlassikoff
Typographic Communications Today (2) | du plomb au numérique
Typographic Communications Today (3) | Edward M.Gottschall
Typographic Communications Today (4) | Edward M.Gottschall
Typographic Communications Today (5) | Edward M.Gottschall
Typographic Communications Today (6) | Edward M.Gottschall
Typographic Communications Today (7) | Edward M.Gottschall
Voici les dernières pages de cet ouvrage majeure de Edward M.Gottschall. J’ai sauté depuis le début de ces publications un certain nombre de pages que vous retrouverez dans une galerie complète (adresse à la fin de cet article). A la fois pour des raisons d’économie d’espace sur le blog, mais aussi parce que dans la galerie les images sont traités à une taille légèrement supérieure et donc infiniment plus spectaculaire. Je ne saurais que trop vous recommander d’aller y jeter un coup d’œil.
Je profite aussi de cette dernière note pour vous inviter à me poser des questions ou me demander des précisions sur des légendes et origines qui pourraient manquer tout au long de ces huit articles. Pour être précis, il suffit de m’indiquer le nom du fichier qui comprend un numéro d’ordre, facile ainsi de retrouver l’image en question ;-)
Je voudrais aussi apporter ici les quelques critiques mineures sur cet ouvrage (en fin d’article) qu’il ne manque pas de susciter. Et ce dans le souci d’une objectivité puisque je n’ai pas hésité à comparer le travail d’historien de Gottschall à celui de Jean-Luc Dussong et de Michel Wlassikoff. (cf en fin d’article)
Nous sommes là toujours dans le chapître XIII: Many Faces of Typography Today
Gottschall voyage dans tous les pays et y collecte les travaux «locaux» ce qui lui permet de construire un panorama international des styles graphiques. Ici Hong Kong (Henry Steiner), l’Iran (Morteza Momayez), Israël (Dan Reisinger), Brésil (Oswaldo Miranda).
Les travaux de Miran pour le magazine Raposa (Bresil) où l’on voit les influences de Lubalin puisque cet artiste a créé un studio en joint venture avec Herb Lubalin.
Yusaku Kamekura (Japon) Ces travaux ici s’échelonnent entre 1954 et 1983
à gauche Kabuki No Hakken, à droite une affiche de Morisawa photo typeset par Ikko Tanaka (idem pour l’affiche ci-dessous 1972).
1958, Ikko Tanaka, influencé par la Neue Graphik qui s’épanouissait en Suisse. Affiche pour The Fifth Sankei Kanse Noh.
Kazumasa Nagai dans les années 80.
Pentagram, John McConnell, 1985
Posters designé par Mervyn Kurlansky partenaire de Pentagram (1972-1980)
deux affiches pour les transports Londonien par Tom Eckersley
Affiche et couverture de catalogue, Ernst Roch, 1977
Saul Bass pour l’affiche du film Exodus.
Saul Bass pour l’affiche du film d’Otto Preminger, Anatomy of a Murder (à gauche)
Tout de même, quelques travaux de Herb Lubalin. Mais on voit tout au long de l’ouvrage de Gottschall la parcimonie avec laquelle il distille l’œuvre de Lubalin voulant surtout éviter de succomber à la fascination que celui-ci exerçait sur toute son «équipe».
Lubalin toujours pour Upper & Lower Case
Dans une harmonie parfaite entre les roues d’un vélo et le Futura Light, une illustration pour le magazine Woman’s Day par Gene Federico.
Gene Federico (1980’s)
Robert P.Smith (1963), Aaron Burns (1959), Doanald Egensteiner (1960), Dan Friedman (1974-1980) etc.
Bob Farmer pour ITC et Otto Storch, George Lois, Seymour Chwast, Jacqueline Casey
Seymour Chwast
Seymour Chwast
Alan Peckolick pour Pushpin Peckolick à Wiesbaden (Allemagne)
Massimo Vignelli pour Knoll
Mo Lebowitz (page gauche), Massimo Vignelli (sur la page de droite)
Et voilà. Tout d’abord je voudrais m’excuser auprès de vous tous d’avoir ainsi publié en huit billets cet hommage au livre de Gottschall. J’aurais pû aussi bien n’en publier qu’un seul et vous renvoyer directement à la galerie principale. Mais malheureusement il n’y a aucune légende dans la galerie, juste un crédit et un copyright réservant tous droits de reproduction à un usage strictement pédagogique. Et le découpage que j’ai pu effectuer ici n’est pas aussi visible dans les 9 pages de la galerie.
Alors les critiques et réserves sur cet ouvrage comparé à ceux de Dusong et Wlassikoff.
Tout d’abord il a les défauts de ses qualités. Edward M.Gottschall est un passionné de la «qualité graphique» issu des écoles du Bauhaus et de Bâle. Il est mal à l’aise pour construire une histoire culturelle où aparaîssent les rebellions et les filiations avec l’art contemporain. A ce titre l’ouvrage de Wlassikoff est infiniment plus pédagogique bien que limité au seul corpus du graphisme en France. Mais à contrario Typographic Communications Today fait une bien plus belle part au graphisme «commercial» et ce au travers d’un panorama international ce qui en fait une véritable «somme» historique.
Les lacunes de Gottschall : peu ou pas de références à la création graphique des pochettes de disque, mais c’est une lacune propre aux deux autres ouvrages. Quasiment aucune référence à l’œuvre d’Hermann Zapf. Peu ou pas beaucoup de place pour l’avènement de la typographie plasticienne dont fait état l’ouvrage Transgressions de Rick Poynor et nottamment aucune référence aux travaux de Brody qui commençait à être connu au milieu des années 80. De même pour les travaux de Zuzanna Licko (Emigre), mais on peut comprendre les réserves de Gottschall qui y voyait un danger pour la production d’ITC. L’auteur malgré une volonté de transcender sa filiation à la compagnie dont il était l’un des chefs de files a censuré ainsi des tendances qu’il considérait soit dangereuses pour l’économie d’ITC, soit mineures ou marginales, alors que l’avenir lui donnera grandement tort.
Sa fascination pour les qualités graphiques postGutenbergiennes ont eu cette double résultante, qu’il n’a su faire un véritable classement chronologique préférant à celui-ci un classement plutôt géographique et qu’il a mis sous silence les tendances très fortes à un graphisme de rebellion que l’on trouve plus dans les pays de l’est et en France post-soixanthuit. Ainsi les mouvements des Grapus ou les recherches de Roman Cieslewitz sont pas ou mal compris par Gottschall qui comme je le disais plus haut était bien plus fasciné par le travail commercial que par les expérimentations qui étaient menés dans le monde parallèle de la culture et de l’art contemporain.
Il n’empêche que ses qualités sont certaines, par l’excellence des sélections iconos, peu ou pas de fausses notes et il restera sans doute comme une référence majeure pour les chercheurs en histoire du graphisme.
Voici la galerie complète du livre Typographic Communications Today.
ciquez ici pour voir la galerie complète
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