C’est quoi le design interactif?
C’était un peu la question évoquée lors de notre thinktank de mercredi soir et voici deux objets que j’ai trouvé sur le site de Gizmodo, une souris (The 3DConnexion Spacepillot Pro, specifically. It takes 3DConnex’s previous SpaceNavigator knob and adds just about everything else a CAD pro, Pixar artist or Second Life sex addict could ever need.) et un Game Stick (Datel Wildfire, PS3 Dual Shock Alternative).
Et au fond, nos yeux, bien avant nos mains, caressent déjà la souris alors que le «joystick» nous semble si lointain déjà. Parce que le design est devenu le moteur d’une guerre industrielle et bien au-delà, une véritable religion du XXIe siècle.
Et au fond c’est bien naturel puisqu’enfin, on s’intéresse au désir d’un public trop longtemps méprisé par les ingénieurs et les industriels. Il suffit de voir la production automobile française… Elle a mis combien de temps à comprendre l’intérêt de soigner le design des voitures. Je crois bien qu’il a fallu attendre le milieu des années 80 voire la fin, pour voir arriver les premiers essais réussis. Et encore. On ne peut pas dire que la Safrane était particulièrement sensuelle, bien que des rondeurs et des galbes commençaient à habiller une motorisation encore assez sonore et polluante.Et je ne vous parle même pas de la 403 de Columbo :)
Le design est donc interactif lorsque la forme et la navigation sont au rendez-vous d’une sensualité désirée et où l’émotion rencontre l’utile.
Interactif ne veut pas forcément dire web, ni même électronique ou informatique, puisqu’un iPhone, avant même de l’allumer prend déjà sa place dans la paume de votre main comme un galet au bord d’une plage… doux et presque maternel.
iPhone RFID: object-based media from timo on Vimeo.
L’expérience de l’interactivité commence par le toucher, le ressenti quasi physique. Et du coup l’interactivité c’est aussi la collaboration entre designers et ingés. qui concourent ensemble à produire un objet de désir et de plaisir autant qu’utile.
C’est de cette rencontre que naît la magie d’un objet qui devient mythique et symbole d’une époque dans l’histoire, où, l’homme, retrouverait sa place dans un processus industriel qui l’a trop longtemps considéré, comme la vache à lait à traire infiniment, à l’infini.
Mais voilà, et crise oblige, l’industrie moribonde se réveille, mais que de temps perdu sur la compétitivité de nos entreprises, face aux allemandes, ou anglaises, ou américaines, et surtout asiatiques.
Le design est l’avenir de notre économie. Et c’est rien de le dire, nous avons sans doute les créateurs, les artistes qui savent…faire. Les écoles, de même existent. Il suffira juste d’impulser, de provoquer une émulation à l’échelle d’une économie qui ne demande pas mieux que de trouver les solutions pour une sortie de crise tant attendue.
peter gabor | directeur d’e-artsup
Peter,
Bonne analyse mais -et je sais que vous y êtes sensible et même acteur actif- l’enveloppe que vous évoquez, le design qu’à juste raison vous défendez a toute sa raison d’être dans les contenus de l’information.
Avec Etienne Mineur, vous avez jeté les bases (désolé, je n’ai pas “eu le temps” d’écouter les 2 h 1/2 mises en ligne sur la passionnante réflexion menée au Mac Mahon) d’une nécessité de refaçonner -mieux que relooker- c’est-à-dire d’adapter la présentation des sites/blogs.
Je sais aussi combien vous intégrez dans vos démarches le souci qu’avec bonheur Steve Jobs a “pensé” notre univers numérique : la machine au service de l’Homme.
Je ne doute pas qu’avec l’arrivée pressentie des nouveaux terminaux qu’Apple va sans doute nous proposer (un potentiel e-reader/tablette) nous disposeroins là de la panoplie idéale permettant aux graphistes de plancher sur le challenge de la lecture sur tout terminal.
Car il s’agit bien d’adapter l’ergonomie et la hiérarchisation de l’information aux fins d’apporter une solution qui donne envie de lire, car au bout du compte il s’agit d’en enjeu culturel.
Crispés, nerveux, voire hargneux, tous les acteurs de la filière du Livre voient d’un mauvais oeil l’arrivée du numérique. il faut commencer à évangéliser les libraires, bibliothécaires, auteurs, critiques, éditeurs, distributeurs, diffuseurs, etc et leur expliquer que, sans vouloir condamner le papier, ils doivent s’organiser pour INNOVER et non pas s’accrocher aux mythes des siècles derniers.
C’est en toute intelligence -aussi en regard des enjeux climatiques, de la déforestation, de la pollution- qu’il faut se mettre autour d’une table et AGIR pour trouver une harmonie, un juste partage papier/numérique.
Le numérique a de forts atouts que nous ne savons pas vendre comme par exemple -et il y en a d’autres- celui de proposer le premier chapitre gratuit, permettant d’appréhender l’ouvrage, de le découvrit sur son iPhone/laptop/ebook et prolonger ensuite le plaisir de savourer une lecture sur vélin.
Autre exemple qui démontre tout l’intérêt du numérique : celui de pouvoir consulter des centaines de titres de la presse d’actu, ce qui, financièrement serait impossible d’une part et accaparerait bien plus que raison le temps de nos loisoirs.
Et c’est pourquoi -j’en reviens au sujet de ce post- il est impérieusement nécessaire de revoir les schémas de mise en page et de les adapter aux outils du troisième millénaire ; faute d’être sexy, la chaîne éditoriale de nous accordera aucun crédit. Après la musique et le cinéma, le numérique va s’emparer de la littérature… Je sais que vous (= un collectif) y travaillez.
A cet égard, je me permets de vous orienter vers un très long édito (consultable en pdf également) sur : http://www.livres-alive.com/index.php?/Editos/Dematerialisation-le-3e-bastion.html
Enfin, troisième semaine d’août, nous organisons -avec vous???- une série d’échanges sur ces thématiques “à bord” d’une île en Bretagne…