Formation artistique Bac+ : qu’en est-il de la réorientation?

Le Maître en son Master*

Quand on oublie que le niveau du maître n’est jamais la limite à atteindre mais la barrière à sauter, il faut apprendre à dépasser les Maîtres.

Une formation n’est pas un long parcours tranquille, on y rencontre des rapides, forts en math mais pas logiques dans leur foi… et des chutes, parfois originelles, dans le choix de sa formation, rarement originales. De Charybde en Sylla, le paradis artificiel du parcours tout tracé, laisse peu de place pour tracer sa ligne, souvent plus sinueuse qu’on ne croit.

Étudiants du privé ou du public, réformés des formations, souvent elles-mêmes en perpétuelle réforme, n’ont pas le choix.

Pluri-discipline air.

Pluridisciplinaire est le Maître mot, un vieux mot, presque un gros mot, et avec lui tout le panel des maîtres à penser.

Existe-t-il des formations pluridisciplinaires sans maîtres ni disciples.

Le Master n’est pas un cap à passer mais un cap à dépasser. Pour naviguer au loin, et voir le monde de près, c’est-à-dire, aussi, à distance, avec la distance nécessaire. Mais le graphisme est une pratique qui réfléchit, en son double, comme une direction hétérogène, comme celle que la réflexion conduit.

Miroir et pensée, image et pensée, pensée imagée, image bien pensée, elle tient le produit et la production. Elle tient du reflet, en ce qu’elle reflète le monde dont elle dessine pourtant les contours. Tenir du produit et de la production c’est dépasser l’exécution, c’est maîtriser la création.

Aujourd’hui les termes s’inversent. Poursuivre ses études sans être rattrapé par elles. Changer d’air ce n’est pas l’air du temps, c’est la respiration nécessaire. Changer de parcours ce n’est pas changer de vie, c’est suivre son chemin. Repartir pour d’autres formations, avoir arrêté ses études et les reprendre, en suivre d’autres… Et demain ? On a pensé l’image de demain ?

Lorsque peter gabor oppose le monde numérique au monde «traditionnel», il craint que la démocratisation du monde numérique fasse de l’infographiste un faux créatif:

«il n’y a pas d’avenir pour les exécutants, il n’y a d’avenir que pour les créatifs».

Hier on pensé l’image manipulée, puis « technipulé ». Et demain? On a pensé l’image de demain? Ctrl Q c’est garder le contrôle.

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Un des plus beaux logotypes du XXe siècle, ©herbert lubalin, mot image enceinte du sens plein de sa plénitude. On n’aura jamais fait un logo si parfait, si simple pour exprimer pleinement l’essentiel. peter gabor

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*Frédérique Boitel
docteur en philosophie, enseignante et critique

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