via le site de ROCBO un cri du cœur… et de l’esprit
Nous voici au pied du mur.
La réforme de la voie professionnelle
rentre en application.
Les Arts Appliqués payent
très cher cette réforme :
28 h/an contre 41 h/an aujourd’hui
en enseignement obligatoire.
32% de baisse des heures en enseignement professionnel.
Disparition dans certain champs professionnel
de la discipline (on ne sait encore lesquels, cela ne saurait tarder)
Enseignement de l’histoire de l’Art
par les professeurs de Lettres.
Baisse ou disparition des postes aux 3 concours Des Arts Appliqués…
Cela à pour conséquence des suppressions de postes.
1° Que vont devenir les professeurs sans poste ?
2° Comment assumer un nouveau référentiel
complexe et complet avec la nouvelle grille horaire ?
3° Comment considère-t-on la Culture ?
Doit-elle être réservée à une élite
et ne plus s’ouvrir aux élèves de Lycée Professionnel ?
Nous, professeurs d’Arts Appliqués, sommes souvent isolés dans nos établissements scolaires. D’où l’idée avec quelques collègues de créer un collectif en faveur de notre discipline. Pour cela il faut que nous adhérions tous à cette démarche : nous ne sommes « que » 3500 enseignants dans la discipline, alors faisons fusionner nos idées pour construire une défense : pétition, lettre à Darcos, aux professionnels des Arts Appliqués…
Ca UUUUUrge, toutes les idées sont bonnes, alors nous les attendons !
Et du coup c’est toute ma nouvelle politique pédagogique à e-artsup qui prend tout son sens puisque j’ai anticipé cette réduction drastique d’enseignants en arts plastiques en doublant le nombre d’heures de dessin et d’art plastique les deux premières années à e-artsup afin de palier à ce «non sens» de la loi programmatique de l’enseignement public. On ne peut pas dire à la fois que l’avenir de la sortie de crise passe par la création artistique, faire adopter la loi Hadopi pour prétendument défendre les auteurs-créateurs, alors que les seuls à bénéficier de cette loi seraient «éventuellement» les majors constitués en lobbies et, comble du paradoxe, dans le même temps diminuer les heures d’enseignement consacrés à la création plastique.
Il y a là une sorte de schizophrénie frénétique et ubuesque que nous, responsables pédagogiques devons stigmatiser pour donner la plus large audience au débat qui devrait s’engager et engager les étudiants-parents-professeurs-créateurs à en débattre… pour que vive la création artistique.
peter gabor, directeur d’e-artsup
A défaut de dessin, il y a un dessein, mais lequel ? Je ne peux m’empêcher de penser à une phrase que j’ai lu dans un texte relatant l’histoire de l’école publique (je n’ai plus la référence) ou un distingué homme politique, au sortir de la guerre de 1870, aurait apostrophé un haut responsable de l’enseignement par ces mots : “Faites nous des hommes et non des grammairiens”. Préparait-il 14-18 ?
A défaut d’être inquiet, je suis perplexe devant ces nouvelles orientations, comme si on empêchait les jeunes d’avoir le temps de développer des idées. Mais attention, ce que l’on ne contrôle pas revient généralement d’une manière ou d’une autre de façon sauvage. C’est peut-être ça la nouvelle culture, une culture sans Histoire. Un monde plus empiriste, à l’image de nos banquiers, de nos politiques, où l’on invente tout , on tente tout, au fur et à mesure de la demande, où l’action est relative à un manque immédiat, sans trop prendre en compte les conséquences, ou en les cachant.
En attendant, la portion congrue consentie aux prof d’arts appliqués dans le cadre des bacs pro trois ans risque de tourner à un truc du genre activité aimable. Perte de temps à mon sens dans cette période difficile de notre histoire où toutes les énergies créatrices doivent être mobilisées, y compris et surtout celles des jeunes. On parle d’investir pour relancer l’économie ?
Si quelqu’un peut faire un commentaire, sur le dessein, je prends.
Merci de votre attention
Christian Perrochon – Prof d’arts appliqués