Une histoire de l’écriture Islamique | par Annie Vernay-Nouri

C’est dans le cadre des Rencontres de Lure que se tint la semaine dernière à la Galerie Anatome une conférence des plus passionnantes savamment distillée par Annie Vernay-Nouri, conservatrice des manuscrits arabes à la Division orientale des Manuscrits de la Bibliothèque Nationale de France. Voici les pricipales slides classées dans l’ordre chronologique. Si parmi vous certains peuvent ajouter des liens intéressants dans leurs commentaires, surtout n’hésitez pas. Une façon de nourrir ce billet par des infos croisées :-).

Annie Vernay-Nouri a abordé les thèmes suivants:

  • omniprésence des signes (architecture)
  • fonction «décorative»
  • histoire de la calligraphie arabe et naissance
    de l’alphabet de 28 signes
  • variabilité du signe en fonction du style
  • l’écriture et la calligraphie, un entre deux
    aux frontières bien codifiées
  • manuscrits et marges, gloses ou décors
  • styles d’écritures (courante, chancellerie et sacré)
  • techniques d’impression (l’avènement tardif
    au XIXe siècle du caractère mobile arabe)
  • Entre image et texte; interdits ou traditions codifiées

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1 réponse à Une histoire de l’écriture Islamique | par Annie Vernay-Nouri

  1. Soheil dit :

    Sujet vaste et passionnant. Je regrette de n’avoir pu me rendre à Paris pour cette occasion, j’aurais eu deux ou trois questions à poser à Annie Vernay-Nouri, notamment au sujet de la modernité de l’écriture arabe: arrivée tardivement à la typographie, comme l’écriture chinoise, contrairement à cette dernière, l’écriture arabe (ou plutôt son public) semble avoir du mal à s’adapter au graphisme contemporain. Pas de linéale light ou extra-light, pas de caractère étroit ou condensé pouvant s’intégrer harmonieusement dans un texte bilingue. Les interprétations de titres ou de logotypes adaptés d’une langue occidentale prouvent pourtant que cela est possible.

    Avant de quitter le Liban pour venir faire mes études à Genève, à la fin des années 60, j’avais eu l’occasion de faire un stage dans une agence de publicité qui venait d’ouvrir à Beyrouth. Nous composions des titres en Letraset, et ces titres étaient ensuite envoyés au “khattat” (calligraphe) qui nous renvoyait la traduction tracée dans un style s’approchant le plus possible du caractère occidental que nous avions utilisé, même quand celui-ci était fantaisiste. Détail amusant, le jeune apprenti qui était chargé de porter ces textes chez le “khattat” s’appelait Mourad Boutros: quinze ans plus tard, il dessinait tous les alphabets arabes de la collection Letraset, avant d’ouvrir, à l’ère numérique, sa propre fonderie sur le web (www.boutrosfonts.com). On peut voir sur son site, entre autres choses intéressantes, l’adaptation qu’il a faites des logos Radius ou Mont-Blanc.

    Ces lacunes de la typographie arabe que je signalais plus haut ne me paraissent pas inévitables. J’ai moi-même esquissé, pour un client, ce que pourrait être une interprétation de la police TheSans Condensed de Lukas de Groot. Je ne suis pas allé plus loin qu’une vague esquisse et ne le ferai certainement pas, mais je reste persuadé que, si l’on oublie le calame, on peut faire avec l’alphabet arabe ce que les Chinois, oubliant le pinceau, ont fait avec leurs idéogrammes. Le koufi quadrangulaire est un bel exemple de l’immense potentiel de modernité de l’écriture arabe.

    Malheureusement je ne parle plus du tout l’arabe, et je l’écris encore moins, mais j’ai quand même par deux proposé fois à mes clients d’illustrer leurs propos de mots “calligraphiés” dans un style géométrique. Les deux clients ont préféré utiliser une photo, plus parlante à leurs yeux. Ces deux mots (al Maghreb et Dubai) ont un air de parenté avec la diapo de la conférence qui montre le travail de Mehdi Moutashar, et sont visibles sur cette page:

    http://www.tchengwang.com/Travaux%20graphiques/Logotypes/hors_serie.html

    Dernière interrogation: je ne comprends pas très bien ce que représente la dernière diapo (RAW) ni ce qu’elle fait dans cette présentation.

    Cordialement
    Soheil

    Mon cher Soheil, cette dernière diapo, comme tu le pressens n’a presque rien à faire ici… sauf que tu es le seul à me poser la question, preuve tout de même que les lecteurs n’ont pas forcément la patience de scroller jusqu’en bas du billet, et d’autre part c’était un private joke, puisque je travaille en mode RAW presque systématiquement. D’un côté le RAW numérique, de l’autre coté un mot embossed dans du métal et cousu sur un tricot de pullover (le spectateur juste assis devant moi… j’ai trouvé ça cocasse: le rapport de l’artisanat à l’industrie (absente) que l’on retrouve dans la conférence d’Annie. Donc juste et vraiment un private joke. (peter)

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