Lu dans le Monde de ce jour.
Normal, et c’était prévisible, même si certains geeks, donnaient le couple victorieux… Il faut savoir que depuis les années 80 les politiques d’acquisition-fusion n’ont pas toujours été, et de loin, suivis des résultats dynamiques escomptées. 1+1 n’égale jamais 2 dans ces stratégies.
Infiniment plus sûr de détruire des emplois ces politiques ne sont absolument pas assurés de profiter, au capital pas plus qu’aux salariés (un euphémisme). Dans le cas de Yahoo, et malgré les arguments avancées (proposition de Microsoft insuffisant) il est à parier que c’est la fusion elle même qui a fait fuir les dirigeants. Certes Microsoft n’a pas réussi son pari de devenir un moteur de recherche capable de concurrencer Google. Et de racheter Yahoo, eut permis à la firme de Bill Gates de grignoter de quelques dizaines de points les parts de marchés du Grand Ordonnateur de nos requêtes.
Mais la direction de Yahoo semble s’être rangé de l’avis des plus sages. Ne pas mélanger les genres. Rester fidèle et constant dans une stratégie de «défendeur» voire de challenger, quitte à se laisser racheter par le first one le jour du jugement venu. Les utilisateurs de Yahoo, aussi bien que de Google ont un point commun. Ils utilisent des freewares (les moteurs de recherches sont après tout des applications), et voudront rester fidèles à la philosophie de partage gratuit des informations.
Même si la pub essaime les pages de nos moteurs, ce sentiment de liberté non surveillé (totalement illusoire bien sûr), demeure leur principal atout. Si Microsoft avait racheté Yahoo, il est à parier, qu’elle aurait sans doute profité (un tout petit peu) de son savoir-faire, mais aurait perdu à jamais nombre incalculable d’utilisateurs restés fidèles.
Je ne connais pas la constitution du capital de Yahoo, mais je devine qu’elle n’est plus aux mains d’un seul petit groupe d’initiateurs-fondateurs, mais dans ceux d’un conseil d’administrateurs très soucieux de la défense des intérêts de tous les actionnaires de Yahoo. Bien entendu si cela avait été la première configuration, je ne connais personne capable de résister à une offre de 44 milliard de dollars.