Oui on pourrait remonter loin loin dans l’histoire du Cinéma et c’est bien aux États-Unis et en Angleterre que l’on trouverait sans doute le plus de génériques qui disposent ainsi des signes de l’écriture. Bien sûr il y a eu le film de Jean-Pierre Jeunet –Délicatessen–
qui a usé de typographie mais il y eu aussi et surtout aussi loin que ma mémoire remonte dans le temps, les films *génériqué* par Saul Bass comme West Side Story où le générique entier est inscrit à la craie sur les murs et trottoirs du West Side de New York. Pensez-vous connaître l’origine de ce goût des anglo-saxons pour la représentation de l’écriture et de la typographie au cinéma?Curieusement j’avais cru pendant longtemps que cela s’expliquait simplement par l’origine *réformée* de la religion de ces pays… et c’est vrai que la théorie marche aussi bien en Europe où les pays les plus sensibles à la typographie sont bien l’Allemagne et la Hollande. Mais cela n’expliquait pas tout. Je restais toujours sur ma faim de raisons connectives.
C’est en écoutant un jour une conférence de Raymond Boudon à l’amphi des Arts et Métiers (Université de tous les Savoirs). .. «chacun constate que le Président des États-Unis fait référence à Dieu, que le billet vert de même, évoque Dieu». Les sociologues de Durkheim à Tocqueville en passant par Max Weber et Adam Smith ont tous constaté cette prééminence de Dieu dans la culture américaine. Trois raisons nous dit Raymond Boudon, la première étant l’offre religieuse: elle est la plus forte de toutes les communautés nationales toutes confondues. Il n’y a dans aucun autre pays que les États-Unis autant de religions et de sectes…
Aux antipodes de cette offre on trouve par exemple la Suède où seule l’Eglise réformée émerge et où curieusement la croyance en Dieu chute à près de 40%, alors que dans le même temps, plus de 95% des américains croient en Dieu. Mais cela ne suffit pas à tout expliquer et Boudon nous rappelle le rôle social des religions aux États-Unis, où ils sont en charge pour près de 30% de l’éducation, de la santé et des assurances, ce faisant il est difficile d’échapper à leur fonction d’aide à la société. Mais il y a encore une troisième raison à cette croyance dominante qui converge vers les deux premières…
Les religions aux États-Unis s’occupent peu de théologie et bien plus de morale et de comportement. Ce qui explique qu’on trouve ainsi en Amérique du nord des scientifiques en nombre qui sont également croyant… du moment qu’on en les embête pas trop avec l’existence même d’une divinité mais seulement des attitudes morales et éthiques que cela entraîne…
Alors pour revenir à la typographie, c’est assez simple, la première représentation de Dieu, les écritures, l’ancien testament… point n’est besoin d’icônes propres à la religion catholique minoritaire de ce côté là de l’Atlantique. L’écriture seule suffit à évoquer la parole divine d’où et je reviens à ma première théorie du *pourquoi cet art typographique se trouve bien mieux représentée dans les cultures américaines et surtout réformée*… Et c’est ainsi que le générique ci-dessous prend tout son sens, profusion de signes calligraphiques pour évoquer le mythe ancestrale…. allez bonne soirée à tous.
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Quel sujet passionnant et dire que j’étais passé à coté.
En effet si le billet vert porte la mention “En dieu, nous croyons”, il faut se poser la question à quel dieu fait-il référence.
Le dessin du billet peut nous éclairer. Il reprend la géométrie et certains symboles Maçonnique courant. Comme pour nous rappeler deux choses : Les USA ont été crées et soutenu par des Francs-Maçon (les plus célèbres : Georges Washington et Lafayette) souvent français qui ont mis en oeuvre une expérience inédit pour l’époque : créer une République Démocratique. L’expérience vaut ce qu’elle vaut, et je doute que l’actuelle République des USA se souvienne vraiment du message des fondateurs, mais ceci est une autre histoire.
il faut se souvenir qu’à cette époque une grande partie des USA appartenait à la France. A cette époque la Franc-Maçonnerie était déiste sans pour autant faire référence à telle ou telle croyance puisque le but originel des inventeurs de la F-M était que des personnes (en Angleterre) puissent se réunir au-delà de leurs convictions religieuses souvent incompatibles. la F-M aux USA est d’ailleurs à 99% toujours déiste. Donc peut-être qu’il faut prendre le mot “Dieu” dans la devise du billet vert plus comme une référence au commencement des choses ou de Dieu au sens très large du terme plus que comme une référence à une croyance en particulier. Dans les symboles maçonniques les plus voyants sur le Dollars : La pyramide coupée à sa pointe. Celle-ci formant un delta lumineux avec un oeil en son sein.
C’est pour ça que je distingue fortement le message biblique que l’on trouve dans beaucoup (trop ?) de films américains avec les symboles du billet vert.
Toujours est-il qu’il ne fait pas bon d’être athée ni aux USA, ni en Iran ;-)