Carl Crossgrove nous annonce la disponibilité d’une nouvelle famille de caractère: le Beorcana.
Bien que remarquablement structurée comme peut l’être une Onciale ou une Garalde, cette typo n’en rentre pas moins dans la catégorie des Manuaires. C’est d’ailleurs toute la difficulté de classification des typos qui nous saute au regard lorsqu’on examine ce beau tracé. Dans sa version la plus *Black* elle nous apparaît dans toute la majesté me rappelant ces très beaux tracés d’un Arthur Baker que j’avais découvert dans les années 74… vous en montrerai dans un prochain billet.
Cela dit on ne peut pas réduire ce caractère à ce qu’elle a de plus anecdotique, c’est-à-dire au tracé manuel d’un calligraphe plein de sensibilité. Parce que Carl Grossgrove nous donne à voir une déclinaison digne des grandes séries de fonderies traditionnelles. Il est intéressant de remarquer, qu’au fur et à mesure que la graisse se raffine, le caractère se rapproche de plus en plus de la famille des Incises voire pour les italiques des lettres de chancelleries comme la Cancelleresca, une très belle bâtarde du XVe-XVIe siècle héritiers des minuscules caroline. Perso j’aime beaucoup cette démarche toute à l’américaine qui nous rappelle qu’aux États Unis, l’art de la calligraphie est bien plus développé qu’en France pour des raisons qui tiennent à la recherche des racines culturelles de la vieille Europe autant qu’à l’influence d’une culture outre-atlantique proche des textes antiques par le fait d’une religion protestante qui a toujours privilégiée les textes sur les icônes. On retrouve cette sensibilité *réformée* dans tous les pays européens qui partagent ces religions, Allemagne en tête et bien sûr l’Angleterre mais aussi la Hollande, la Suède et bien entendu les Suisses. Carl’s Grossgrove website.
je rejoins un peu l’avis de Béat sur le coté Kitch que la typo peut laisser transparaitre, mais il faut admettre que le rendu en italique est tres bon