Les services Hotline d’Alice disparaissent comme dans la pub

 

La sémiotique des publicités est toujours un sujet passionnant; bien
sûr, l’agence, pour faire le travail pour lequel il est payé, va
manipuler des symboles afin de parler au spectateur /  lecteur/ consommateur sur différents plans simultanément. C’est là que réside son art.

Mais si des mots sont parfois porteuses
d’ambiguïté, les images et, plus encore, les symboles le sont tout plus
encore. l’agence doit donc prendre soin de n’aborder que des aspects
des signes et symboles qui renforcent le message.
je voudrais donc parler d’une publicité — tous supports: télévisuelle,
affichage, presse… — qui fait un matraquage en ce moment, la
campagne pour l’opérateur télécom Alice.
 

Cette campagne est basée tout autour du thème de la transparence, sujet
porteur et dans l’air du temps. De plus, le discours cherche à nous
persuader que ses services, l’opérateur les intègre si bien dans la vie
de tous les jours qu’ils en deviennent invisible. Vous l’avez
certainement vu, il y a un trucage qui fait que l’objet en question
semble devenir du verre, avant de disparaître. L’année dernière, j’étais effectivement client de cet opérateur pour le
téléphone et l’accès internet, mais en décembre, les services ont
commencé à se volatiliser comme par enchantement. Ils ont effectivement disparu.

Dans ce cas, rien
de plus simple: on contacte le service technique, on poireaute en
écoutant une musique débile pendant trois quarts d’heure, puis 2 jours
après tout rentre dans l’ordre. Non, rien de tout cela ne s’est produit. Le service technique était
injoignable. Comme si, eux aussi, avaient disparu. La vision de ces
publicité était en train de se réaliser dans le monde du réel: lentement
des choses, des objets, des services qu’on prenait pour réel, devenaient
translucides, avant de disparaître complètement.

Aujourd’hui, je suis chez un autre opérateur pour mes connexions
internet, mais je continue de me batailler contre cet adversaire toujours présent. Et chaque fois que je tombe sur ces publicités — à la
télé, sur le net, dans les magazines ou des abribus — je constate o
combien, pour une fois, la publicité peut dire vrai.

Jonathan Munn | Green | MogWerks

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