notes précédentes :
La Typographie selon Edward M. Gottschall | intro
Les Peintres et les Lettres | préface d’Alain Korkos à Typographic Communications Today
Graphic Design 20th Century | typographie approximative
Typographic Communications Today (1) | Le Wlassikoff
Typographic Communications Today (2) | du plomb au numérique
Typographic Communications Today (3) | Edward M.Gottschall
Typographic Communications Today (4) | Edward M.Gottschall
Je dois vous avouer qu’à ce stade il me faut faire quelques parallèles et notamment avec l’ouvrage de Wlassikoff que d’aucuns me reprochaient par commentaires interposés (et non publiés parce qu’anonymes ;-) de ne pas avoir suffisamment critiqué. L’œuvre d’historien de Michel Wlassikoff est en tout point exemplaire sauf qu’à vouloir isoler l’histoire des arts graphiques française du reste du monde il a fait forcément très court sur l’affaire du Bauhaus. Voire même sur la rebellion qui s’en est suivi, de même que la révolte des artistes contre la rigueur suisse est passée à la trappe. Au fond Michel Wlassikoff passe directement de l’Art Nouveau au DaDa et à ce qu’il appelle les Avant Gardes avec Cassandre, Carlu, Colin (les Trois C comme aimait le dire Paul Gabor ;-). Mais Brodowitch ne s’arrêta qu’un court moment en France préférent s’exiler à New-York, quant à Cassandre tout le monde connaît ses origines russes. M.W. par une sorte de chauvinisme mal placé, fait mine d’ignorer les pesanteurs du conservatisme Français d’une époque où tout ce qui pouvait venir de l’est (Allemagne, Russie) était taxé de fascisme ou de stalinisme.
J’en reviens au Gottschall
Nous sommes ici dans le chapitre VI: Clareté et Systèmes de Grille. Ci-dessus un Prospectus pour Kobler & Co conçu par une classe d’Alfred Willimann à Zurich en 1953. Décomposition des fonds colorés.
Où Gottschall nous explique le way-off de l’émigration du style suisse-made (Max Bill, Richard P. Lohse). Et c’est la Revue Neue Grafik auquel ils collabolèrent qui exporta leur style vers la France, l’Italie et l’Angleterre.
Affiches pour le tourisme Suisse (1930 et +) par Herbert Matter. Rapports grandissants entre photo et typo. Etroite relance de l’un par l’autre.
A gauche brochure pour Thecla conçu par Anton Stankowski (1934), à droite travaux personnels du professeur Schneidler. Typographie et Calligraphie.
Style Bauhaus par Ladislav Sutnar (1929)
1947 Publicité par Max Huber dans le magazine Domus, à droite Max Huber toujours, 1943
Gertsner marie typographie et photogrammes à la Moholy-Nagy.
Alexey Brodowitch s’exila à New-York où il fut accueilli à bras ouverts et put développer toutes les idées modernes du Bauhaus dans les magazines de Mode. Il enseignait, travaillait sans relache avec les plus grandes publications en vogue et commençait une longue collaboration avec Richard Avedon (photographe) et Truman Capote (écrivain).
Au chapitre VII de Typographic Communications Today, Gottschall aborde au fond le sujet qui pose débat et dont l’ouvrage de Michel Wlassikoff ne fait pas vraiment état. En un mot, la succession des deux guerres mondiales à poussé les meilleurs architectes et graphic designers à traverser l’Atlantique. Et là, sans aucun état d’âme, puisque l’heure était à l’expansion économique libérale, ces artistes se sont fondus dans l’expression la plus populaire, la publicité. Edward M. Gottschall ne critique absolument pas le cantonnement du graphisme moderne en Europe aux champs culturels, mais il montre par les innombrables exemples comment cette modernité put s’intégrer, dans un pays à l’économie o combien libérale, à l’expression de l’Advertisement.
Une brochure pour les chaises Knoll par Herbert Matter (1956)
Les deux repros ci-dessus: de Cipe Pineles.
à gauche une couverture pour le magazine «Direction», à droite une adaptation du célèbre dessin de Cassandre par… Paul Rand.
Box pour G.H.P. Cigar Co, 1957 Paul Rand
Couverture de livre, 1951, Paul Rand
Paul Rand adorait faire «bouger» la typo, mais jamais gratuitement et sans raison.
Les «Inspirations Westvaco» par Bradbury Thompson.
L’un des plus influents graphic designer des 60 dernières années fut sans doute ce génie de la construction primaire. Né à Topeca dans le Kansas en 1911, il devint l’un des chefs de file les plus importants du mouvement graphique américain. C’est entre 1939 et 1961 lorsqu’il prit la responsabilité du design (designer-editor) des Inspirations Westvaco que son génie «explosa» litéralement. Créant des alphabets (The Mono Alphabet, l’Alphabet 26) Brad Thompson relifta de nombreux magazines dont Mademoiselle.
où l’on voit l’influence qu’il du exercer sur la carrière de Herb Lubalin.
1941, Issue N°127 Westvaco Inspirations
1953, Westavaco N°194
Lester Beall: créations
William Golden inventait l’identité corporate. Pour ceux qui ont suivi mes notes précédentes souvenez-vous, c’est lui qui recruta Lou Dorfsmann à la CBS. Nous sommes ici dans les années 40.
1954, toujours William Golden
1954, William Golden pour la CBS
suite de l’article demain ;-)