Une agence corp. au canada présente ses travaux sous cette home page. L’interface est très agréable. Il fonctionne sans à coup et la navigation est simple. Bref c’est contemporain. Mais quand on entre dans le vif des portfolios, du côté Print, on est un peu déçu par le résultat.
et du coup je repense à tous ces sites en flash de graphistes plus que doués qui créent des animations des plus sexy, vraiment, beaucoup d’imagination et de technicité, sauf, sauf que lorsqu’on entre dans les portfolios des travaux print on est déçu à quatre vingt dix pour cent. L’explication : pas simple. J’en vois deux trois, mais j’attends vos commentaires : tout d’abord les contraintes du print restent intangibles, une page de pub au format défini pour délivrer un message qui nécessiterait parfois 2 voire 4 pages, ensuite, notre perception du print est vieille de 500 ans. Pas facile de révolutionner un genre qui a déjà été visité et revisité par les plus grands graphistes du vingtième siècle. De sorte que bien souvent les graphistes baissent les bras et préfèrent surinvestir sur leurs travaux web où les codes visuels sont encore vierges et perméables à tous les imaginaires. Pour finir les clients imposent des contraintes dans le Print qui sont édifiantes. Contraintes dues à l’environnement du média, aux stratégies de communication plus que chartée, et à une perversion de l’époque qui veut que tout un chacun équipé d’un Mac ou PC peut aujourd’hui prétendre réaliser une publication en Print. Ce n’est pas encore le cas du web, qui demande à la fois des qualités graphiques mais aussi la maîtrise de logiciels et surtout des codes (html, jva, php, action script etc)… ce qui finalement protège encore pour quelque temps ces créateurs de toute incursion intempestive de leur clients. Qu’en sera-t-il le jour où il sera aussi facile de créer un site en Flash qu’une plaquette sous InDesign. Je vous le demande?
C’est amusant parce que je pense tout à fait le contraire. Peut-être parce que je viens plus du multimedia que du print mais de manière générale j’ai vraiment l’impression que la seule chose qui sauve le portfolio c’est… le portfolio en lui même. Sa présentation, la technologie, les animations, etc. mais rarement ce qui y est présenté. Et justement dans ce qui y est présenté c’est le print que je trouve largement plus valorisant.
Pourquoi ? Souvent parce que le print est un support qui n’est pas fait pour être présenté sur un écran – ça n’a aucun intéret – alors ce qui est présenté ce sont des photos de travaux print et c’est là qu’on peut voir des jolies choses, souvent bien présentées et mises en valeur. À coté de ça en guise de présentation des projets web ou multimédia on voit de simples screenshots désespéréments inertes. D’un produit interactif, vivant et dynamique on ne peut finalement juger que d’après une simple image fixe qui ne rend que le graphisme. C’est plat, ça ne dit rien et très vite on préfère jouer avec l’interface du portfolio – si elle est bien faite ^_^ – que de réellement regarder le contenu. C’est dommage, heureusement que parfois on peut voir le produit en cliquant sur un lien.
J’avais même pendant un moment tendance à penser que les graphistes print avaient plus le goût du risque et de la créa innovante avec leur format, essayaient de nouvelles présentations, de nouvelles matières, ce qui n’était pas évident avec le web, mais je change d’avis peu à peu, surtout grace à Flash, à la 3D et aux machines qui peuvent faire tourner des trucs plus lours et les réseaux qui permettent de les transmettre.
En ce qui concerne la difficulté d’utiliser Flash, je pense que c’est aussi une question d’habitude, il y a certaines choses à expérimenter pour savoir faire des animations comme on les pense (pas trop molles, pas trop saccadées, etc.) mais je trouve que les graphistes que j’ai vu s’essayer à ce logiciel s’y retrouvaient bien… jusqu’à ce qu’on arrive à ActionScript (c’est là que j’interviens :) ). Je pense d’ailleurs qu’aujourd’hui il est effectivement presque aussi facile de créer un site Flash qu’une plaquette InDesign.