Concours Adobe Exclusif: recréer «Le Cri» de Munch à l’aide de ces pinceaux. Un Cri, un Défi.

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Les grandes œuvres d’art traversent le temps et continuent d’inspirer les créatifs plusieurs siècles plus tard. Au fil des années, les musées ont préservé avec soin les outils, souvent tenus hors des regards, utilisés pour créer ces chefs-d’œuvre. Mais que se passe-t-il lorsque ces objets jalousement conservés reprennent vie entre les mains des artistes numériques d’aujourd’hui ?

Le 15 juin, Adobe a annoncé une nouvelle campagne innovante, baptisée «The Hidden Treasures of Creativity» (Les trésors cachés de la créativité), destinée à préserver sous forme digitale les brosses plus que centenaires d’un artiste emblématique, Edvard Munch, afin d’inspirer une nouvelle génération d’artistes peintres. En collaboration avec le musée Munch d’Oslo et le célèbre créateur de brosses Photoshop Kyle T. Webster, Adobe a créé une réplique digitale de sept pinceaux originaux de Munch avant de les mettre à la disposition des utilisateurs de Photoshop du monde entier. Ces outils révolutionnaires seront disponibles en téléchargement depuis Adobe Photoshop à partir du 15 juin.

Pour en savoir plus sur l’utilisation des reproductions digitales des brosses de Munch afin de créer vos propres œuvres, le public pourra visionner la série de livestream proposée par Kyle T. Webster sur le thème de la peinture numérique du 20 au 22 juin.

Adobe organisera également du 15 juin au 14 juillet un concours invitant les utilisateurs de Photoshop à créer leurs propres versions du plus célèbre tableau de Munch, «Le Cri» à l’aide de ces pinceaux exclusifs. Les lauréats auront le privilège de voir leur œuvre exposée au musée Munch d’Oslo.

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Une police partant de mon écriture manuscrite | Le Manu-Script-Short | Libre de Droits

Série de lettres en Capitales et Bas de Casses du Manu-Script Short ©peter gabor, libre de droits.

Bonjour les amis,
J’ai créé voici une vingtaine d’années une police de caractère à partir de mon écriture courante. Le Manu-Script-Short | Méthode utilisée:
// choix d’un stylo à plume carrée calligraphique et d’un papier dont le grain assez fin allait créer une matière dans le dessin des lettres.
// j’ai produit des centaines de mots qui utilisaient l’alphabet complet, Capitales et Bas de Casses. Écrivant en corps normal d’écriture qui correspondrait à quelque chose comme du corps 14-16.
// Ensuite gros travail de sélection des lettres qui étaient les mieux réussies. Il s’agissait donc presque d’une écriture courante mais avec un apprentissage en live de ma propre écriture pour la rendre la plus neutre possible.
// le plus dur était d’éliminer les accidents et les malfaçons qui ne manquent pas de surgir lorsque vous écrivez vite un courrier.

Voici le résultat et je vous offre par la même occasion la police au format .otf qui vous permettront d’utiliser cette police dans InDesign ou même Word. L’avantage d’InDesign sera bien entendu que vous pourrez afficher avec les glyphes certaines alternates qui n’apparaissent pas ici dans la planche ci-jointe.
Enjoy et n’hésitez pas à me faire part de vos remarques.
voici le fichier .otf que vous pourrez utiliser aussi bien sur PC (pour Geoffrey Dorne) que sur Mac. http://www.typogabor.com/Media/Manu-ScriptShort/Manu-ScriptShort.otf.zip
Suite à une remarque justement qui m’a été déjà faite dans le Groupe Facebook:
«Je me mets au Lettering» (https://www.facebook.com/groups/229594860514561/)
D’abord merci beaucoup pour le partage de votre travail ! J’aimerais bien savoir qlq chose sur le critère que vous avez adopté pour la sélection des lettres : quand vous dites « les mieux réussies », c’est par rapport à quoi ? cohérence / unité formelle, etc ? Je vous demande ça parce que de mon coté j’ai essayé de créer une typo à partir d’une calligraphie, et je me suis arrêtée à cette étape : chaque fois que la cohérence entre les lettres été respectée, je perdais l’esprit de l’écriture et viceversa

Voici une première réponse:

Alors ça n’est pas très compliqué. Mais j’avoue que je suis un collectionneur de stylos à plume calligraphique (plume or, qui ont l’avantage de courir sur le papier avec une souplesse jamais atteinte par les plumes en acier). Me souviens qu’à l’époque il s’agissait d’un des derniers Schaeffer à plume carrée. Partant de là, l’écriture des mots est grandement facilitée.
J’ai choisi des mots types qui contenaient toutes les lettres dont j’avais besoin, et j’ai fait des pages et des pages d’écriture. Ça m’a bien demandé quelques jours voir semaines.
Ensuite j’ai commencé à encadrer les lettres qui me semblaient être les plus neutres. C’est à dire qui n’étaient pas entachées d’accident d’écriture comme on en a tous quand on est pressés. Mais de fait il faut tout de même faire l’exercice assez vite pour donner du naturel à la formation de son écriture.
Bon tout cela demande du temps. Une fois la sélection faite on passe au scanner et à l’import dans Fontographer (par exemple). Et là encore on fait des dernières corrections.
Je dis pas que c’est difficile, juste un peu long. Puis on fait quelques réglages de kernings, mais pas trop. Ça ne sert à rien de créer 10.000 paires de kernings. Enfin c’est mon avis. Essayez la police avec InDesign. Affichez les Glyphes et vous verrez toutes les options apparaître.
Si besoin vous m’appelez au fil 06.80.13.90.90 je vous donnerai toutes les précisions qui vous manquent.






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Vu hier soir la pièce BAAL de Bertolt Brecht | BAAL c’est un peu l’Alien éternel

 

Vu hier soir la pièce BAAL de Bertolt Brecht. Moderne par l’accumulation de souffrances humaines… la pièce magnifiquement montée par Christine Letailleur est un coup de poing dans la gueule des Gens de tous horizons. L’amour, la tendresse, la pornographie, l’argent, l’argent, l’argent que dénigre et recherche sans cesse l’artiste, l’acteur, le poète. Un Vide-Plein qui n’est pas un Vide-Grenier de nos souvenirs, mais plutôt le refoulé de nos aspirations et de nos rêves les plus fous.

BAAL c’est un peu l’Alien éternel. Celui qui vient nous déloger dans notre zone de confort pour nous rappeler l’existenz de l’Autre. Sans lequel il n’y a point de raison de vivre.

La langue de Brecht est d’une modernité absolue. Pas une seconde de poussière langagière. Mieux, l’impression d’un décalage entre notre monde ultra-formatée, sans odeur ni relief. (À part les boursouflures d’un Pierre Gauthronet ou des provocations bien tempérées d’un Georges Grammat). Une langue qui nous rappelle le formol dans lequel la civilisation voudrait nous jeter, pour que seule, survive l’idée, d’une ère où les gens nommaient les choses sans détour.

J’ai bien peur que la bave du nouvel Alien de Ridley Scott soit bien trop numérique pour avoir gardé le rugueux d’une entité fictive qui serait le Mal absolu. Nous sommes devenus trop polissés, trop polis, trop gentils, trop mignons, cachant la misère de notre condition derrière une langue puritaine et d’une expression qui vise à gommer les différents et les différences.

BAAL ou Alien pour exprimer la même soif de vérité sur l’humain et ce qui l’oppose à l’humain.

Ça se passe au Théâtre Nationale de la Colline, ce sont les dernières. À voir ab-so-lu-ment.

Et je ne vous ai pas même parlé de la mise en scène de Christine Letailleur qui est un petit bijou de culture de l’image constructiviste que mes amis d’Archives Graphiques adoreraient. Lumières, projections, mouvements et espaces sont à l’œuvre pour nous faire partager La Distance. Celle nécessaire à la compréhension des Différences, de nos différences. De notre Alien.

http://www.colline.fr/fr/spectacle/baal

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H.R. Giger | Alien | Hommage


Une descente dans l’enfer de Dante, dans les figures d’un Jérôme Bosch et dans la Pornographie d’un Marquis de Sade revisité par Michel Foucault, un hommage à H.R. Giger qui travailla sur Dune et Alien et qui inspira les décors des films réalisés par David Lynch et Ridley

Remerciements musicaux
à Andrey Pushkarev et Echo Planar.

Cadrages, montage
et sound design
by ©peter gabor (petergabor)

J’ai produit cet hommage à l’un des grands du dessin d’anticipation H.R. Giger qui est décédé en Suisse en 2014 je crois. Il a été à l’origine des œuvres de Dune et d’Alien. Son œuvre témoigne d’une obsession constante des grands thèmes de l’avenir de l’humanité. La maternité, la mort et l’amour. Mais plutôt que de dessiner des tableaux façon quatrocinquo il a pris exemple sur Jérôme Bosch et les œuvres littéraires d’Aldous Huxley ou le Comte de Lautréamont.

Qu’y voit-t-on ? Une obsession de la pénétration par la bouche et l’œsophage de belles femmes qui sont enfantées malgré elles. Ce n’est pas de la pornographie, et si c’en était ce serait celle d’un Marquis de Sade revisitée par Michel Foucault. La mort des enfants et des progénitures est omniprésente. Les crânes jonchent, voire tapissent l’enfer façon Dante. C’est une de ces visions dystopiques dont la littérature de science fiction et le cinéma ont le secret. Que ce soit avec Le Soleil Vert, de Richard Fleischer, ou District 9 de Neill Blomkamp, sorti en 2009 et Elysium du même réalisateur dont l’action se situe en 2154. Ces dessins illustrent exactement le mot dystopique que peu d’entre-vous pratiquent au quotidien. L’antithèse d’un monde utopique.

Un nouvel opus d’Alien, réalisé par Ridley Scott, va sortir dans les jours qui viennent. Et nous allons nous retrouver avec un Président dont le programme viendra nourrir l’avenir de ce monde de rêve, sinon de cauchemar. Les fractures sociales viendront se multiplier car nous le savons déjà, rien ne changera sur l’essentiel. La marchandisation du Travail et la fuite des profits au bénéfice de la seule Finance internationale ne vont que s’accélérer. Le néo-libéralisme conduit inexorablement à un partage totalement inégale des richesses de cette planète dont au passage les climatosceptiques n’en n’ont rien à faire. Et bientôt on sélectionnera l’ADN des futurs nouveaux nés pour devenir, qui des esclaves, qui des dominants.

Mais comme proposait Calliclès dans le Gorgias de Platon, la Force est Naturelle, donc toute loi issue de la Force est naturelle. Ce faisant il est tout à fait normal de passer au stade ultime de la destruction de la civilisation au nom de la liberté naturelle de détruire la Planète et l’espèce Humaine.

Ne voyez pas du sexe dans ces dessins, ou pas que. Peut-être pourriez-vous vous interroger sur les obsessions d’un Giger sur sa propre naissance, ou son absence de paternité, ou de son manque d’amour, mais nous n’avons pas le droit de réduire cette œuvre à la seule posture freudienne, car elle porte un message sociologique et universel sur l’avenir de l’Humanité. La place de la Femme, définitivement esclave victimes de sa maternité imposée, violée. Par tous les trous. Ces derniers reviennent sous toutes les formes, ainsi que les prothèses en cuir et en métal forgé qui enferment les corps dans des postures d’esclaves non consentantes. C’est du SM à haute dose, mais c’est tout sauf une invitation à la masturbation collective. Car le malaise de ces dessins nous renvoient à la condition humaine, au harcèlement quotidien dans le monde du travail. Deux postures possibles donc, celle de Giger. Clinicien froid d’une dystopie annoncée au bord d’un gouffre de cynisme, ou bien une souffrance dans l’empathie d’une humanité torturée à l’excès, sous les formes sociales les plus ignobles. Je vous passe les détails. Les chaînes d’infos en continu nous les déversent avec complaisance à longueur d’années.


 

Matériau ayant servi à réaliser ce montage. Il s’agit d’un album que je timbale depuis près de vingt ans dans ma bibliothèque. J’ai toujours été persuadé qu’on ne peut pas comprendre ces images si l’on n’y fait pas un focus et qu’on ne se ballade pas entre les visions et les expressions complètement délirantes de Giger. Apprendre à regarder, cela demande une certaine lenteur. Un voyage interstellaire entre les obsessions et les textures de la réalité que veut nous imposer Giger. D’où la naissance de cette vidéo. Mais vous l’aurez compris, la bande son a une importance tout aussi forte. Ralentir le regard demandait une image sonore qui obligeait nos yeux à ralentir leur exploration. Et ce fut sans doute le travail le plus long pour la réalisation de cette production. Mais je vous laisse libre de juger et de découvrir ce travail. Belle nuit à toutes et à tous.















































H.R. Giger | Alien | Hommage

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La Fabuleuse histoire de Milton Glaser racontée par lui-même

Sources Wikipedia:

C’est en 1955, que Milton Glaser fonde le studio de design Pushpin graphic, à New York. Le genre particulier du studio a stimulé l’imagination du monde par son approche graphique audacieuse. Durant ses années à Pushpin, Glaser a conçu l’affiche très populaire de l’album des grands succès pour l’année 1967 de Bob Dylan. À cette époque, Glaser s’intéressait aux miniatures islamiques et aux images psychédéliques provenant de la côte Ouest. C’est à partir d’une photo prise au Mexique d’un panneau publicitaire frappant que Glaser a conçu le type de caractères « Babyteeth » utilisé sur l’affiche où figure la silhouette en noir de Dylan. Glaser a étendu son influence, en 1968, lorsqu’il a fondé avec Clay Felker le « New York Magazine », un journal portant sur l’art et la culture.

En outre, Glaser a créé le logo « I Love New York », lequel est devenu une partie intégrante du paysage américain. Il est également responsable de plusieurs autres importants projets, notamment : les programmes de graphisme et de décoration des restaurants du World Trade Center, à New York ; le remodelage de la chaîne de supermarchés Grand Union (incluant l’architecture, l’aménagement intérieur, l’emballage et la publicité) ; la conception d’un symbole international pour désigner le SIDA pour l’Organisation mondiale de la santé et le logo pour le premier prix du concours Tony Kushner’s Pulitzer pour la pièce « Angels in America.

ARTIST SERIES: Milton Glaser from Hillman Curtis on Vimeo.

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9’42” L’esprit Bauhaus au Musée des Arts Décoratifs

 

9’42” de l’exposition «l’esprit du Bauhaus».
Au Musée des Arts Décoratifs,
en compagnie de mon ami Jacques Berman.

«Fondé en 1919 à Weimar par l’architecte Walter Gropius, le Bauhaus est une école d’un genre nouveau : en fusionnant beaux-arts et arts appliqués, il s’agit de faire naître un mode de vie nouveau, fonctionnel, esthétique, accessible à tous… Ferment de liberté, symbole de résistance au nazisme, le Bauhaus, déplacé à Dessau (de 1925 à 1932) puis à Berlin, fermera en 1933. Référence majeure de l’histoire des arts du XXe siècle, son esprit a essaimé dans le monde entier. L’exposition au musée des Arts décoratifs est la première en France depuis 1969. Illustrant la diversité des disciplines enseignées (céramique, métal, vitrail, peinture, sculpture, tissage, publicité, graphisme, photo, théâtre…), ainsi que les figures qui s’y sont succédé (Klee, Kandinsky, Breuer, Moholy-Nagy, Josef Albers, Mies van der Rohe…), le parcours réunit plus de 900 œuvres, meubles, documents et objets d’art. Une somme passionnante qui fera date !» [©Télérama].

Jusqu’au 26 février 2017
Ne ratez pas l’expo Tallon qui jouxte cette manifestation prestigieuse.

Accompagnement sonore pour la vidéo par ©Echo Planar.
Prise de vue avec iPhone à main levée.
© peter gabor © petergabor

soundcloud.com/echo-planar/earth-for-sale

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Paul Klee en 12 minutes et 37 secondes | Promenade au Centre Pompidou

En visitant l’expo Paul Klee, j’ai pris mon iPhone et plutôt que de photographier, j’ai réalisé un vidéogramme des tableaux qui me paraissaient les plus significatifs du processus de création de Paul Klee. Bien entendu il s’agit d’une vidéo d’amateur. Ça n’est un secret pour personne. Et je revendique mon statut de touriste, de pouvoir ainsi partager le plaisir d’une œuvre majeure du début du XXÈME siècle. 12 minutes et 37 secondes pour vous donner envie d’y aller faire un tour avant qu’il ne soit trop tard.
© vidéogramme: peter gabor, petergabor

Musiques Crédits :
https://soundcloud.com/echo-planar/motionless
https://soundcloud.com/deeptakt/sets/deeptakt-records-releases

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l’Histoire des Magazines typoGabor N°18 | Figures de Femmes

Avec l’aimable autorisation de Frank Adebiaye.
Le texte ci-dessus, qui revient en préambule de chaque magazine, est extrait d’un prochain ouvrage à paraître. Frank Adebiaye est l’auteur d’un ou plusieurs chapitres. Et je le remercie ici particulièrement de m’avoir autorisé à utiliser cet interview qu’il a réalisé au sujet de la naissance des magazines «typoGabor Présente».

« TypoGabor présente » N°18 | Figures de Femmes


«Même si certaines manifestations graphiques sont en germe dès 1968, typoGabor est fondée en 1973 par Paul et Peter Gabor. L’activité de la société est double : atelier de création graphique autour des clients historiques de Paul Gabor et société de services typoGraphiques sous l’égide de Peter Gabor.

Les premières années de typoGabor sont rythmées par le fonctionnement coûteux et limité des Diatronic de Berthold. Tant et si bien qu’à la fin des années 1970, la continuité d’exploitation semble compromise. C’est à la faveur d’une annonce dans la revue CARACTÈRE que Peter Gabor découvre l’Alphatype. Il y voit l’amorce d’une révolution du digital. Ce sera son ami (depuis) Raymond Aubry, chef d’Atelier de Graphiservice à Bruxelles qui achèvera de le convaincre. Un système de composition américain venant de Chicago, qui pour la première fois, propose non plus d’acheter mais de louer (prix dérisoire) des polices de caractères, ce qui porte l’offre et la diversité typographiques à un niveau inédit : 1 000 polices contre 80 sur Diatronic auxquels s’ajoutent 16 polices supplémentaires tous les mois.


« typoGabor présente » naît en 1980 de deux constats. Il ne s’agit plus de faire de la Pub pour une entreprise, mais d’informer et d’éduquer un marché. La Publicité. Un marché où s’affrontaient une trentaine de concurrents proposant tous à peu près les mêmes services (24 / 24, coursiers, catalogues de calibrage gratuits et qualité de composition supérieure à celle de l’édition ou de la Presse). typoGabor connaît alors le succès. Les Directeurs Artistiques affluent et les commandes doublent de volume en l’espace de 2 an. Mais la formule marketing du magazine ne plaisait plus à Peter Gabor. Il y préféra une formule nouvelle autorisant toutes les expérimentations typographiques.

Le magazine littéraire de typoGabor était né. Plusieurs directeurs artistiques vont se succéder dans les cuisines typographiques de la maison Gabor. Bill Butt, Jérôme Binda, Philippe Duriez et pour finir Paul Gabor qui revient en 89 par une magistrale œuvre consacré aux Droits de l’Homme. L’Âge d’Homme.

L’expérience de la photocomposition fut de courte durée. Le Postscript arrive sous la forme commercialisée d’Adobe Type Manager et tous les prestataires de composition perdent 50 clients par jour à partir de 1990. Peter Gabor tenta encore d’adapter son entreprise en devenant le premier compositeur qui a basculé la totalité de son fonds sur Macintosh. Mais les dettes s’accumulant et victime d’un administrateur judiciaire peu scrupuleux, il finit par baisser les bras, non sans avoir personnellement créé 4 polices de caractères pour le Journal Libération en 1994.

Une aventure de vie passée à promouvoir la diversité et la qualité de composition, parce que comme l’aimait à rappeler son père Paul, d’après une phrase de Jean Cocteau : « Le style n’est pas une danse mais une démarche ».


éditorial de Peter Gabor
La décision d’un titre n’est pas le fruit du hasard. Nous avons avec Léon-Marc Lévy choisi la narration anthologique, la classification par genre.
La mathématique de cette déclinaison imposait le concept de figures. Il s’agit d’une géométrie à caractères variables sur le thème de l’éternel féminin.


Cette anthologie du style qui autorisait toutes les oppo/appositions se retrouve dans le travail du metteur en page, qui, analysant l’espace de lecture a recréé pour nous un univers du féminin lisible, en VINGT-HUIT LUNES, décomposé, décortiqué comme le cinéaste de Zoo et du Meurtre dans un Jardin Anglais. Une lecture en colonnes, permutées selon le niveau d’entrée dans le dossier littéraire. Lisible ou illisible, telle est la question ! Mais il y a la collection de la Pléiade ou les opportunités des livres de masse. Folio ou Livre de Poche se disputent les compartiments des trains de banlieue ou à grande vitesse.

Notre magazine est un lieu de réflexion, de séduction, où les remous de la forme font frissonner plus d’un graphiste, trembler les assises du classicisme, loucher l’aveugle et le borgne du sentiment, se faire violer les Calmes de la Page Blanche qui n’osent pas, de peur de… se choquer eux-mêmes. Si notre magazine pousse les outrances et les langages visuels dans les confins de l’interdit alors nous ne sommes pas loin du but recherché. Poursuivant comme un fil rouge le travail de Bill Butt, de Nathalie Baylaucq et Philippe Duriez, Jérôme Binda montre ici la maîtrise d’un sujet littéraire où il s’est pleinement investi, apprenant les textes par cœur jusqu’à les réciter obsessionnellement durant les longues nuits de calibrages et de peinture typoGraphique.

Les caractères utilisés pour cette nouvelle mise en scène sont tous nouveaux et parfois surprenants. La déformation numérisée, anamorphose les réalités graphiques et nous découvrons avec horreur et ravissement ce que les femmes du XVIIIe découvraient dans le mystère miroir de leur chambre secrète : La Figure métamorphosée.

éditorial de Léon-Marc Lévy
« La Femme, ça n’existe pas ! » lançait Lacan un mardi de la rue Saint-Jacques.
Rien n’est moins sûr… Ou plutôt rien n’est plus évident ET moins sûr. Aux femmes plurielles de la réalité, à la mère, à l’épouse, à l’amante, à la collègue de bureau, à la voisine, à celle qu’on aime, à celle qui nous encombre, s’ajoute, incontournable et entêtée, LA FEMME, l’Autre, celle que l’Occident a façonnée, fiction après fiction, image après image, mot après mot ; LA Femme imaginaire, tellement imaginaire qu’on ne peut la penser qu’en termes excessifs et violemment opposés, symétriques dans l’opposition, marquant ainsi l’immensité de l’abîme où s’engouffrent ses représentations.


Écrite, peinte ou chantée, elle est sans cesse « extrémisée », limite vivante de l’humain, archétype de l’Amour ou de la Haine, de la Grandeur d’âme ou de l’Ignominie, de la Beauté ou de la laideur. Ange ou Démon, la demi-teinte lui est interdite. Elle ne peut qu’être Tout pour n’être pas Rien.

C’est ainsi paroxystique, qu’elle hante tous les moments de la littérature occidentale, créant ce sentiment diffus mais insistant que les portraits de femmes qui s’y dessinent, au fond, n’en composent qu’un unique, infini, qui emplit tout l’espace du possible : le portrait d’un Mythe. C’est à la recherche d’éléments de ce portrait qu’ici la Typographie peut servir, à tenter de reconstituer — vaste ambition — une figure.

« Le puzzle se reconstituait morceau par morceau et la véritable Rebecca prenait forme, sortait de son univers d’ombre, comme un être vivant sur un fond de tableau ».
(Daphné Du Maurier)
 

Pour voir le magazine en taille réelle il suffit de cliquer sur l’image et ensuite recliquer sur la photographie de la page. 5000px de large.

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l’Histoire des Magazines typoGabor N°16 | Meurtres

Avec l’aimable autorisation de Frank Adebiaye.
Le texte ci-dessus, qui revient en préambule de chaque magazine, est extrait d’un prochain ouvrage à paraître. Frank Adebiaye est l’auteur d’un ou plusieurs chapitres. Et je le remercie ici particulièrement de m’avoir autorisé à utiliser cet interview qu’il a réalisé au sujet de la naissance des magazines «typoGabor Présente».

« TypoGabor présente » N°16 | Meutres


«Même si certaines manifestations graphiques sont en germe dès 1968, typoGabor est fondée en 1973 par Paul et Peter Gabor. L’activité de la société est double : atelier de création graphique autour des clients historiques de Paul Gabor et société de services typoGraphiques sous l’égide de Peter Gabor.

Les premières années de typoGabor sont rythmées par le fonctionnement coûteux et limité des Diatronic de Berthold. Tant et si bien qu’à la fin des années 1970, la continuité d’exploitation semble compromise. C’est à la faveur d’une annonce dans la revue CARACTÈRE que Peter Gabor découvre l’Alphatype. Il y voit l’amorce d’une révolution du digital. Ce sera son ami (depuis) Raymond Aubry, chef d’Atelier de Graphiservice à Bruxelles qui achèvera de le convaincre. Un système de composition américain venant de Chicago, qui pour la première fois, propose non plus d’acheter mais de louer (prix dérisoire) des polices de caractères, ce qui porte l’offre et la diversité typographiques à un niveau inédit : 1 000 polices contre 80 sur Diatronic auxquels s’ajoutent 16 polices supplémentaires tous les mois.


« typoGabor présente » naît en 1980 de deux constats. Il ne s’agit plus de faire de la Pub pour une entreprise, mais d’informer et d’éduquer un marché. La Publicité. Un marché où s’affrontaient une trentaine de concurrents proposant tous à peu près les mêmes services (24 / 24, coursiers, catalogues de calibrage gratuits et qualité de composition supérieure à celle de l’édition ou de la Presse). typoGabor connaît alors le succès. Les Directeurs Artistiques affluent et les commandes doublent de volume en l’espace de 2 an. Mais la formule marketing du magazine ne plaisait plus à Peter Gabor. Il y préféra une formule nouvelle autorisant toutes les expérimentations typographiques.

Le magazine littéraire de typoGabor était né. Plusieurs directeurs artistiques vont se succéder dans les cuisines typographiques de la maison Gabor. Bill Butt, Jérôme Binda, Philippe Duriez et pour finir Paul Gabor qui revient en 89 par une magistrale œuvre consacré aux Droits de l’Homme. L’Âge d’Homme.

L’expérience de la photocomposition fut de courte durée. Le Postscript arrive sous la forme commercialisée d’Adobe Type Manager et tous les prestataires de composition perdent 50 clients par jour à partir de 1990. Peter Gabor tenta encore d’adapter son entreprise en devenant le premier compositeur qui a basculé la totalité de son fonds sur Macintosh. Mais les dettes s’accumulant et victime d’un administrateur judiciaire peu scrupuleux, il finit par baisser les bras, non sans avoir personnellement créé 4 polices de caractères pour le Journal Libération en 1994.

Une aventure de vie passée à promouvoir la diversité et la qualité de composition, parce que comme l’aimait à rappeler son père Paul, d’après une phrase de Jean Cocteau : « Le style n’est pas une danse mais une démarche ».


Affreux, le crime des Sœurs Papin. Elle ont commis l’impossible de l’horreur et pourtant… Il y a une explication à leur acte meurtrier. Le rapport ou plutôt le non-rapport à la réalité.

Tout se passe pour elles comme si l’imaginaire de leurs frustrations, leur désespérante quête d’une affection homosexuelle partagée, qui se mue en une machine déchiquetante et broyante, se superposaient à un monde schizophrénique qui n’est pas le leur.

Elles ont traversé un miroir où nous pourrons reconnaître au passage d’autres meurtres et d’autre crimes que l’histoire de la littérature a rendus célèbres. Nous avons cherché au détour de cette anthologie à reconnaître quelque catégorie de manifestation meurtrière. Le lieu géométrique commun pourrait-on dire de ce crime serait la stratégie… Stratégie du prédateur qui en veut uniquement à l’argent du voisin, stratégie des amants qui se déchirent de trop ou pas assez s’aimer, stratégie du Soi qui lutte en permanence avec l’image du père, et tel chez Kafka, n’arrive pas à décoller de l’univers autopunitif et concentrationnaire, où l’a entraîné un excès d’amour Œdipien.

Nous avons voulu débusquer les meurtres dans ce qu’ils ont de communs à l’humanité, leur rapport à un besoin existentiel : être plus ou ne plus être. Nous nous sommes essayés méthodiquement à classer, tels des entomologistes, les genres, les espèces, les filiations, et ce voyage qui n’est certes pas un tribunal, nous aura permis de découvrir tantôt des territoires communs au Comte Zaroff et au Marquis de Sade, tantôt les revanches de l’âme sur l’organisation réfléchie de l’indifférence sociale. Mais rassurez-vous : chasser le Meurtre ne nous a pas rendus meurtrier pour autant.

Tout au plus avons-nous égratigné la typographie au passage, croyant bien faire que d’assassiner des idées reçues ne pouvait conduire qu’à un résultat transitoire, mais bénéfique : le doute. L’assassin en herbe de ce journal n’est autre qu’un jeune diplômé de « Penninghen » rencontré au hasard d’un cours. Et nous rendons un vif hommage à sa créativité, à sa tactique pré-méditée (durant les heures où le monde sommeille) pour la parfaite maîtrise avec laquelle il a organisé l’espace criminel d’une humanité sollicitant un peu plus d’amour… De Soi.

Meurtres : c’est sans doute un des magazines qui m’a donné le plus de fil à retordre. Allez savoir. Tout d’abord je me suis retrouvé sans Rédac. Chef.

Léon-Marc Lévy a pris du champ alors que le magazine Humeur d’Humour s’est terminé sur une queue de poisson. Nathalie Baylaucq étant partie à New-York avant d’avoir terminé la maquette j’en ai conçu moi-même la couverture. En essayant de respecter l’esprit de sa mise en page. Du coup tempête dans un verre d’eau. Patrick Amsellem se fâche avec moi et Léon-Marc, pris entre deux feux se retire pour ce numéro me laissant me «démerder» tout seul.

Sur ce un accident de moto malencontreux. Tibia / Péroné. Trois mois de plâtre. Me voilà à manager typoGabor avec des béquilles. Et ce fut dans une excitation sans précédent que je m’attaque à la rédaction en chef de ce magazine, passant outre l’avis de mon médecin. Je cours à droite, à gauche. De librairie en librairie. J’avais ma feuille de route. Les chapitres, je les connaissais par cœur. Il suffisait que j’alimente les typologies de meurtres avec des textes qui faisaient sens. Et puis c’était passionnant. Parce qu’entre Amour et Haine, le Meurtre symbolique est un thème que nous connaissons bien.



Je m’inspirais autant de la littérature que du cinéma, j’ai dévoré quelques scénarios que j’ai trouvé dans une boutique mythique du cinéma en face du Jardin de Luxembourg. Johnny Guitar, Le Faucon de Malte de Dashiell Hammett, Volpone de Maurice Tourneur, etc.


Les histoires de Meurtres défilaient presque aussi vite que les plans d’un film d’horreur. Avec des moments d’intense respiration comme avec Noblesse Oblige, de Roy Horniman et le délicieux et talentueux Sir Alec Guiness qui va devoir se débarrasser de huit personnes de sa famille pour pouvoir hériter…

Et puis voici sans doute une des pages les plus brillantes du maquettiste, Philippe Duriez, qui sortait à peine de l’ESAG / Penninghen, et du haut de ses 23 ans se mit à la peine pour concevoir ces pages absolument délirantes. Il faut vraiment que vous compreniez la difficulté de ces mise en pages.

Nous sommes cinq années avant l’arrivée massive des Macintosh, des logiciels Quark Xpress et six ans avant l’arrivée de Photoshop 3.00 qui a installé les calques dans ses fonctionnalités.

Autant dire que chacun des pavés de textes que vous voyez-là ont dû être d’abord maquetté à la main, puis calibrés et composés, pavé par pavé, puis remonté sur table lumineuse pour être relu, validé puis contretypés pour faire des typons prêts pour l’impression. La chaîne graphique ne permettait aucune erreur. Si l’on se trompait dans un texte, il fallait à minima recomposer le pavé et remonter toute la page… Enfin j’exagère, corriger le montage. Mais l’on a du mal à imaginer aujourd’hui ces process d’un autre temps.


Contrairement à Bill Butt, Philippe Duriez aimait jouer avec les formes monumentales faites de la typo et des titres. Il investissait l’espace tuant par la même occasion les principes de mise en page les plus élémentairement classiques. On n’est ni dans l’édition, ni dans la Presse, ni dans la Publicité. Il nous fait voyager dans un monde de poésie expérimentale où la typographie devient matière à réflexion. Il me semble que si Gutenberg revenait 550 années aujourd’hui pour voir ces maquettes il adorerait voir comment on a réussi à casser, transgresser les règles de composition que lui-même avait initié. Pour exemple, Gutenberg avait imaginé composer ses textes avec des ponctuations flottantes en dehors des alignements des pavés. Il a fallu attendre qu’Alphatype d’abord puis Berthold permette de faire la même chose. Puis impossible avec Quark Xpress. Il a encore fallu attendre Illustrator 3.00 pour pouvoir mettre les ponctuations à la marge des pavés. Puis InDesign s’y est mis. Et enfin Quark, à partir de je ne sais plus quelle version. Ce fut un long combat, dans lequel les correcteurs de Selection Reader Digest se sont perdu en conjectures tant ils croyaient qu’il s’agissait de fautes typographiques.

Et Philippe Duriez de décliner tout le vocabulaire graphique de Paul Rand, avec brio, élégance et maîtrise (presque) complète des principes de lisibilité.




















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l’Histoire des Magazines typoGabor N°13 | Humeur d’Humour

Avec l’aimable autorisation de Frank Adebiaye.

« TypoGabor présente » N°13 | Humeur d’Humour

Même si certaines manifestations graphiques sont en germe dès 1968, typoGabor est fondée en 1973 par Paul et Peter Gabor. L’activité de la société est double : atelier de création graphique autour des clients historiques de Paul Gabor et société de services typoGraphiques sous l’égide de Peter Gabor.

Les premières années de typoGabor sont rythmées par le fonctionnement coûteux et limité des Diatronic de Berthold. Tant et si bien qu’à la fin des années 1970, la continuité d’exploitation semble compromise. C’est à la faveur d’une annonce dans la revue CARACTÈRE que Peter Gabor découvre l’Alphatype. Il y voit l’amorce d’une révolution du digital. Ce sera son ami (depuis) Raymond Aubry, chef d’Atelier de Graphiservice à Bruxelles qui achèvera de le convaincre. Un système de composition américain venant de Chicago, qui pour la première fois, propose non plus d’acheter mais de louer (prix dérisoire) des polices de caractères, ce qui porte l’offre et la diversité typographiques à un niveau inédit : 1 000 polices contre 80 sur Diatronic auxquels s’ajoutent 16 polices supplémentaires tous les mois.


« typoGabor présente » naît en 1980 de deux constats. Il ne s’agit plus de faire de la Pub pour une entreprise, mais d’informer et d’éduquer un marché. La Publicité. Un marché où s’affrontaient une trentaine de concurrents proposant tous à peu près les mêmes services (24 / 24, coursiers, catalogues de calibrage gratuits et qualité de composition supérieure à celle de l’édition ou de la Presse). typoGabor connaît alors le succès. Les Directeurs Artistiques affluent et les commandes doublent de volume en l’espace de 2 an. Mais la formule marketing du magazine ne plaisait plus à Peter Gabor. Il y préféra une formule nouvelle autorisant toutes les expérimentations typographiques.

Le magazine littéraire de typoGabor était né. Plusieurs directeurs artistiques vont se succéder dans les cuisines typographiques de la maison Gabor. Bill Butt, Jérôme Binda, Philippe Duriez et pour finir Paul Gabor qui revient en 89 par une magistrale œuvre consacré aux Droits de l’Homme. L’Âge d’Homme.

L’expérience de la photocomposition fut de courte durée. Le Postscript arrive sous la forme commercialisée d’Adobe Type Manager et tous les prestataires de composition perdent 50 clients par jour à partir de 1990. Peter Gabor tenta encore d’adapter son entreprise en devenant le premier compositeur qui a basculé la totalité de son fonds sur Macintosh. Mais les dettes s’accumulant et victime d’un administrateur judiciaire peu scrupuleux, il finit par baisser les bras, non sans avoir personnellement créé 4 polices de caractères pour le Journal Libération en 1994.

Une aventure de vie passée à promouvoir la diversité et la qualité de composition, parce que comme l’aimait à rappeler son père Paul, d’après une phrase de Jean Cocteau : « Le style n’est pas une danse mais une démarche ».

Le texte ci-dessus, qui revient en préambule de chaque magazine, est extrait d’un prochain ouvrage à paraître. Frank Adebiaye est l’auteur d’un ou plusieurs chapitres. Et je le remercie ici particulièrement de m’avoir autorisé à utiliser cet interview qu’il a réalisé au sujet de la naissance des magazines «typoGabor Présente».

Caractères condensés, extra-condensés, obélisques pointés vers le ciel de la page d’annonce… Faite à Marie, ils participent à l’anamorphose du réel, à la déformation de l’écriture dans l’espace et le temps. De conception gothique, l’ogive nucléaire des lettres ovalisées menace de manière téméraire l’équilibre fragile de la lisibilité des mots et des choses. Jeu cruel où la réforme de la forme est nécessaire pour redécouvrir la beauté essentielle et originelle d’un Bodoni ou d’un Garamond. Jeu cruel où on accusera un jour les typoGraphes d’avoir organisé l’holocauste de la typoGraphie. Vivons tout de même et… Dangereusement.

Après l’Amour Chronique il était normal que nous nous tournions vers les traits d’Humour. Le sommaire ci-dessus (cliquez sur l’image et re-cliquez pour lire le détail de la page du sommaire) montre à l’évidence une vraie pensée éditoriale que Léon-Marc Lévy dirigeait avec un brio inégalé. Humeurs Urbaines, Humeurs des Mots, Humeurs et Maux, Humeurs Vagabondes et Humeurs d’Amour bien sûr, tous les grands thèmes de la littérature universelle étaient re-visités par le Rédacteur en Chef. Une manière de psychanalyse de l’Humour qui s’achève bien sûr avec un chapitre sur les Humeurs Dernières. Les mots de la fin.


Parallèlement ce numéro fait la part belle aux techniques numériques de la déformation des textes. On pouvait enfin déformer la typoGraphie. Et les Directeurs Artistiques adoraient cela. Au milieu des années 80. Sans doute une manière de s’approprier le signe. Nous détestions cela. Et puis je me suis penché sur la question de façon plus sérieuse. Et j’ai conçu des grilles de comparaison pour convaincre les D.A.des limites à ne pas franchir. C’est selon chaque famille de caractère. Une Didone supportera un peu mieux l’anamorphose qu’une Linéale. Pour la raison simple que, contrairement aux idées reçues du simple mortel, une linéale, un caractère bâton pour faire dans le vulgaire, n’est absolument pas dessiné avec des épaisseurs égales.

Un caractère Grotesque (Allemagne) ou Gothic (USA) ou Linéale (France) est dessiné selon un principe simple. Les tangentes horizontales doivent être légèrement plus fines que les tangentes verticales. En raison d’une persistance rétinienne qui épaissit la perception que nous avons des horizontales. Ce faisant si je déforme, j’étroitise par exemple un caractère Linéale, j’inverse le phénomène de la persistance rétinienne. Et je crée un ordre contraire à la nature même de notre organisation (œil-cerveau-perception).

Mais comme je le dis en préambule sur la page des éditos, il fallait obéir aux lois d’un marché en forte demande d’anamorphose.

Ce numéro 13 de typoGabor présente a été conçu par Nathalie Baylaucq. Voici sans doute une des pages les plus originales de ce numéro. Pour que vous compreniez la performance de cette page, il suffirait que vous preniez le texte et que vous essayiez de recomposer la page dans InDesign ou Illustrator. Vous verrez assez rapidement les difficultés de réalisation. Une double page comme celle-ci aurait coûté environ 20.000FF pour un client. Compte tenu des marges très faibles que nous faisions sur le service vendu (environ 6%) vous imaginez sans peine l’investissement pour réaliser cette folie. Un tour de force. À quoi bon? direz-vous. Une façon efficace de démontrer notre capacité à produire l’impensable. Les débuts de la composition numérique étaient prometteurs d’une page libérée des contraintes techniques. Ça y est vous avez réussi à recomposer cette page?

Nous sommes en mai 1987, la collection de caractères photoCompo de typoGabor s’est enrichi depuis le lancement de nos premiers magazines. Quelque 800 à 1000 polices supplémentaires. Nous éditions un catalogue de calibrage avec 2000 polices en démonstration. 2 volumes. Les TypeBook. Le magazine littéraire était aussi un prétexte pour annoncer les nouveautés, mais ce sera la dernière fois.

Les trois numéros suivants, Meurtres, Femme et l’Âge d’Homme vont s’abstenir de « polluer » commercialement notre intention éditoriale. L’entreprise tournait à plein régime et nous déménagions à Levallois-Perret sur un plateau de 1000 M2 (Architecte : Bernard Bensignor).

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