Kner, une famille d’imprimeur-éditeur magyare | 1882-1944 | 1/2

Je publie ce jour quelques reproductions d’un ouvrage assez rare concernant une des plus grandes familles d’imprimeurs que la Hongrie connût. Les Kner! Nous avions abordé dans le billet précédent quelques commentaires sur les trademarks, leur évolution depuis le début du XXe siècle. L’on voit bien d’après les illustrations ci-après le rôle et l’importance que jouent les imprimeurs dans l’histoire des logotypes modernes. Emblèmes de métier, ils firent dessiner nombre de personnages et de symboles pour ‘signifier’ leur corporation et leur ‘petite’ entreprise. La marque de fabrique des imprimeurs: un sujet d’importance que nous pourrions aborder un jour tant leur évolution a suivie celle de l’histoire des images de marque.

Juste pour ajouter à cette introduction: de fait la famille Kner, son œuvre immense dans le domaine de l’édition et des arts graphiques a eu un retentissement mondial. Albert Kner émigra aux USA après la guerre et continua de promouvoir l’excellence de son métier à New York.

Il me semblait important de publier cette note avant de continuer l’exploration du monde des images de marques — avant et après — le monde atteint par le numérique. Je me permets de vous resignaler l’excellent billet écrit par Michel Disles cofondateur de Carré Noir concernant l’apport de l’héraldique dans la conception des images de marques.

Avertissement: La deuxième partie de cet hommage à l’œuvre de la famille Kner se trouve ici!.

© photos peter gabor pour design et typo | 2008

Détail Couverture du Livre: La Famille Kner, et l’art de l’édition hongroise de 1882 à 1944 (mise en page par Haiman György)


Couverture de Kner Imre, composition avec des lettres et des lignes orthogonales.

Kozma Lajos, première maquette de couverture imprimé sur les presses de l’imprimerie Kner


Maquette de couverture de Divéky József


Maquette de couverture de Kner Imre

Typographié par Kner Imre et illustré par Kozma Lajos (vignettes, gravure sur bois)

Série de vignettes, gravure sur bois de Kozma Lajos (1920)


Typographie selon Fournier, XVIIIe, vignettes en bois

Maquette de Albert Kner (1926), gravure sur bois


Gravures sur bois, Albert Kner (1924)

Édition à compte d’auteur de Otto Conrad, texte de Marc Aurèle, un seul exemplaire fut imprimé en 1930.


Couverture pour un ‘spécimen’ de caractères plomb, 1895, Kner Izidor.


1909, maquette d’une enveloppe réalisée par le jeune Imre Kner (1909). Décoratif, usage des filets et aplats couleur et de quelques vignettes.


1911-1912, maquettes de papiers en-tête par Imre Kner.

1909, travail scolaire récompensé de Pechán József. Une invitation.



1909, Une invitation sur concours gagnée, maquettée par Darilek Harry.


1909, Une invitation sur concours gagnée, maquettée par Darilek Harry.


Divéky József, maquette d’invitation, 1914.


Diósy Antal, maquette d’invitation, 1929.

Végh Gusztáv, Enveloppe, 1930.

Kozma Lajos, maquettes de voeux aux alentour de 1925.

Carte de voeux par Divéky József et Kozma Lajos



Emblèmes et sigles réalisés par les éditions Kner autour de 1935.

Timbres publicitaires (réclame) réalisés d’après les maquettes de Kaesz Gyula pour l’imprimeur-éditeur Kner

Où l’on découvre plusieurs choses: la Hongrie (Magyar Ország) a une grande tradition des arts graphiques et de l’imprimerie. Les œuvres ci-dessus démontrent la porosité des mouvements DaDa et suprématistes dans toute l’europe de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Une période faste pour la Hongrie d’avant l’annexion de l’Autriche-Hongrie par le régime Nazi. Il est tout à fait remarquable de trouver un éventail de polices de caractères plomb au choix le plus éclectique. Garaldes, Didones, Linéales, Manuaires fournissent à foison les casses des imprimeurs et les graphistes hongrois travaillent avec le même souci de perfection que leur collègue de l’ouest. Ils sont sous le charme d’un mélange de la tradition et de la modernité qui leur vient de l’Est et d’Allemagne. Les tendances se téléscopent, art déco, bauhaus, classicisme cohabitent dans le même temps. La Publicité s’appelait encore la Réclame mais le graphiste avait déjà compris la nécessité d’être efficace, ramasser les signifiants d’un message à leur expression la plus dépouillée. L’interruption forcée par la guerre ne changera rien à la marche de cette ultra sensibilité. Et les professionnels hongrois à l’instar de leur collègues polonais et tchèques déploieront force talent pour promouvoir la Nouvelle Société communiste jusqu’à ce jour historique où le mur de Berlin s’en ira en poussière et que ce pays rejoindra les structures politiques et économiques de la grande Europe. Pour un petit pays de dix millions d’âmes peu urbanisé dans ces temps reculés on peut sans conteste parler d’un miracle graphique à la magyare tant la qualité des œuvres se ressent d’une sensibilité universelle.

Avertissement: La deuxième partie de cet hommage à l’œuvre de la famille Kner se trouve ici!.

© photos peter gabor pour design et typo | 2008

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