La guerre des interfaces n’en est qu’à ses balbutiements.

Cette video qui précède la présentation de la table écran de Bill Gates ne fait que révéler parmi d’autres, ce que les premiers utilisateurs de Macintosh avaient deviné dès les années 80. Le véritable succès d’un ordinateur combiné à ses logiciels embarqués réside bien dans l’interface utilisateur. Pour le métier que je pratique, une dizaine de logiciels suffisent. Cela va des X-Press et InDesign, en passant par les incontournables Photoshop et Illustrator puis des applis plus spécialisés comme FontLab, Fontographer, et bien sûr Flash, Dream… etc sans oublier les applis bureautiques bien connus. L’open source de même nous a permis d’accéder à des applis complémentaires et j’en passe.

L’évolution depuis 1990 se fait essentiellement sur deux axes : Les Features et l’Interface (appellation moderne Expérience Utilisateur). Nous traduirons le mot features, par *catalogue des possibilités*. Ces deux concepts ont presque toujours été liés, voir imbriqués pour assurer le succès des applications. Prenez l’exemple de Quark-X-Press, son retard sur les logiciels de la suite 2 et 3 d’Adobe se mesure bien sur ces deux axes. L’autre jour je voulais mettre un bloc en transparence *produit* au-dessus d’un autre bloc. Soit que la possibilité n’existe pas, soit elle est si bien cachée dans l’interface utilisateur qu’il m’eut fallu plusieurs minutes pour la découvrir. Je passe à InDesign où cela se gère facilement, de façon intuitive sans avoir besoin de recourir à un stage de formation ou à un guide de 500 pages. Ces deux axes constituent donc dans l’absolu, l’unité de mesure de l’efficacité informatique. Il ne sert à rien de développer l’un si l’autre est laissé pour compte, et vice vertu ;-).

Des films comme Minority Report de Steven Spielberg , mais bien plus avant la série des docteur Mabuse montrent à l’évidence ce phénomène qui est finalement très proche de ce que j’apelerais le metalangage de la techno-humanité. En visionnant le testament du Docteur, on s’approprie avec facilité des technologies criminelles dont use le sinistre héros. Il en va de même pour le succès des James Bond, l’interface des technologies qui permettent au personnage de Ian Fleming de s’en sortir In-Extremis semble toujours facile d’accès au point que *Q* est systématiquement tourné en dérision par le génie de Bond, qui devine et anticipe les Features de chaque gadget. Combien parmi vous consultent les modes d’emplois au moment d’installer un réfrigérateur, un micro-ondes, une chaîne Hi-Fi, un appareil photo numérique, ou votre nouvel ordinateur. Pas beaucoup, j’en sûr. Nous y revenons qu’en cas de blocage, de paralysie devant un prb où le *savoir* est indispensable pour avancer.

Ces deux axes *features* et *interface* n’évoluent pas au même rythme. Parfois le second prend le dessus pour notre plus grand bonheur. Et c’est dans cette deuxième catégorie que je classerais la table virtuelle de Bill Gates que vous avez pu voir sur tous les blogs techno-tendances aux alentours.

cette vidéo montre un interface qui ne prouve rien, tant l’expérience semble répétitive d’une vidéo à son clone sur le web. Celle-ci est plus intéressante .

Où l’on voit bien que l’évolution-développement des applications signifiés pas les cercles de couleurs, peuvent varier sur des échelles (qui restent à déterminer) de façon positive-positive, positive-négative, ou négatif-négatif. Et c’est bien dans cet entre-deux de l’évolution que nous trouverons notre satisfaction Utilisateur. Le bon compromis qui nous fera apprécier les produits logiciels et matériels, se développeront harmonieusement sur les deux axes. Et la guerre que se font, et se feront les éditeurs s’analysera toujours selon ce diagramme. Ceci est d’ailleurs autant valable pour notre secteur, que pour celui de l’automobile ou des téléphones portables. L’arrivée de l’I-Phone s’inscrit bien dans cette perspective d’évolution harmonieuse et les concurrents d’Apple ne s’y sont pas trompé, pressés qu’ils sont d’apporter des solutions clones -concurrentes du produit d’Apple. C’est bien la capacité d’innovation sur ces deux axes qui font et feront le succès des produits high-tech. On n’a pas fini d’être heureux, qu’en pensez-vous? Regardez autour de vous, sur votre ordinateur et dans votre cuisine, et essayez de classer les objets et applications du quotidien selon ce diagramme. Vous aurez la clé des futurs produits de demain.
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0 réponse à La guerre des interfaces n’en est qu’à ses balbutiements.

  1. françois dit :

    belle synthèse sur une façon de faire émerger les innovations et les idées.
    Je crois que l’on peut tout à fait faire l’analogie entre les usages (features) et les technos (interfaces).
    Par ailleurs, la description (très juste) sur l’accumulation de compétences dans un même métier à tendance à disparaitre en ces temps d’évolution ultra rapide des moyens. Certes il faut connaitre les techniques de son temps (nouvelle techno, etc…) mais c’est (et ce sera) toujours l’idée qui créer la valeur au final.